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Les dix meilleurs juniors

Si les joueurs nés à la fin des années 90 ont débarqué sur le circuit ATP avec fracas (six d'entre eux sont déjà dans le Top 20), la génération suivante, née après l'an 2000, semble pour l'instant un peu plus timorée. Chez les filles, la situation est inverse : beaucoup de joueuses de 16-17 ans sont déjà dans le Top 300. J'ai donc décidé d'écarter de ma sélection Clara Burel, pourtant n°1 mondiale chez les juniors mais dont les apparitions chez les pros sont encore très limitées. Comme elle sera encore junior en 2019, j'aurai sans doute encore l'occasion de la présenter dans 12 mois.

Hommes :

Rudolf Molleker (ALL, né le 26 octobre 2000, meilleur classement ITF : 10e, ATP : 198e) :

Dans cette génération de joueurs nés après l'an 2000, il y a bien sûr le prodige Canadien Felix Augier-Aliassime, déjà classé aux portes du Top 100. Un joueur que je vous présentais dans cet article l'an dernier. Mais derrière, ils sont très peu nombreux à avoir déjà intégré le Top 500 ATP. Et le mieux classé est, pour l'instant, Rudolf Molleker, un jeune Allemand aux origines slaves. Comme un certain Alexander Zverev.

Numéro 3 européen chez les U14 il y a 4 ans, Molleker s'était imposé lors de deux « Catégories 1 » à Piestany et au TIM Essone. Il avait également remporté les Championnats d'Europe sans perdre le moindre set. Dès l'année suivante, il s'est orienté vers le circuit junior où il a rapidement rencontré le succès. Lors de son quatrième tournoi de la catégorie, au Grade 4 d'Hambourg, il soulevait le trophée en double. Il ne doit attendre que deux mois de plus pour remporter son premier titre en simple, dans une épreuve de même niveau à Kramfors, en Suède. La semaine suivante, toujours au même endroit, il doublait la mise. Dès le printemps 2015, il peut donc prendre part à des tournois plus relevés et il atteint son premier quart en Grade 1 à Berlin au mois de juin. En 2016, l’Allemand remporte deux gros titres. L'un au Grade 1 d'Offenbach et l'autre au Grade 2 de Pilsen. Il prend aussi part à ses premiers Grand-Chelems à Melbourne et New York mais sans succès. En fin d'année, il dispute les quarts de finale de deux Grades A à Mexico et à l'Orange Bowl. Il emporte encore deux Grades 1 en 2017 mais ne parvient toujours pas à remporter des matchs en Grand-Chelem.

En parallèle, Molleker fait ses premiers pas chez les pros. Il dispute un match fin 2015 et six épreuves l'année suivante. Durant cet été 2016, il atteint son premier quart de finale puis sa première demi trois mois plus tard. Moins présent chez les juniors à partir de l'été 2017, il atteint sa première finale en Future à Hammamet début septembre. Il obtient des invitations pour des Challengers et a donc la chance de pouvoir affronter Tommy Robredo à Eckental le mois suivant. Classé 568e au début de l'année, il atteint une nouvelle finale à Antalya en avril. Mais c'est le mois suivant que l’Allemand frappe un grand coup. Invité pour le Challenger d'Heilbronn, il remporte le tournoi au bout de quatre combats de titan. Il reçoit alors des wild-cards pour les deux tournois ATP sur gazon disputés dans son pays et bat Jan-Lennard Struff à Stuttgart. A la fin de l'été, il atteint deux nouvelles demi-finales en Challenger, à Meerbusch et Szczecin.

Si les origines d'Alexander Zverev sont russes, Rudolf Molleker est, quant à lui, originaire d'Ukraine de par sa maman. Il est d'ailleurs né à Svievierodonetsk mais n'est resté en Ukraine que trois ans. On sait que l'Allemagne, après quelques années d'errance, s'est trouvé un nouveau grand champion avec Zverev. Si Molleker parvient à marcher sur ses traces, ce pays pourrait revivre un âge d'or comme ce fut le cas au début des années 90 avec Boris Becker et Michaël Stich.

Chun Hsin Tseng (TPE, né le 8 août 2001, meilleur classement ITF : 1e, ATP : 441e) :

La Chine Taipei sort régulièrement de bons éléments chez les juniors. On se souvient de Tsung-Hua Yang, n°1 mondial de la catégorie en 2008 et vainqueur de Roland-Garros cette année-là. Il y a eu également Jimmy Wang, n°3 en 2001 après avoir disputé les finales de l'US et de l'Australian Open. Et puis la même année, Yen-Hsun Lu était également n°3 junior mais sans briller en Grand-Chelem. Seul ce dernier a vraiment réussi une carrière chez les pros puisqu'il fut 33e à l'ATP en 2010 après avoir atteint un quart de finale à Wimbledon.

La pépite taiwanaise de l'année s'appelle Chun Hsin Tseng. Dominateur chez lui dans toutes les catégories d'âge, il dispute déjà ses premiers ITF U18 durant l'automne 2014 alors qu'il n'est âgé que de 13 ans. Il atteint une première demi-finale à Kaohsiung, dans son pays. Il vient alors en Europe début 2015 pour disputer quelques gros tournois et notamment « Les Petits As », l'officieux championnat du monde des U14. Il s'y impose en ne laissant jamais plus de six jeux à ses différents adversaires. C'est en janvier 2016 qu'il atteint sa première finale, lors d'un Grade 3 en Chine. Il réitère cet exploit deux mois plus tard à Taiwan. Début 2017, alors qu'il n'a que 15 ans, il remporte son premier titre au Grade 3 de Shenzhen. Il revient en Europe au printemps et gagne deux Grades 2 (Cap d'Ail et Salsomaggiore). Il prend part à Roland-Garros et se hisse au troisième tour. En deuxième partie de saison, il devient Champion d'Asie/Océanie et atteint deux finales en Grade 1.

Au début de cette année, Tseng dispute l'Open d'Australie et ne s'arrête qu'en finale. Il ne va d'ailleurs disputer qu'une poignée de tournois juniors, les plus relevés, en 2018. Avant même de fêter son 17e anniversaire, il réalise un doublé exceptionnel en s'imposant coup sur coup à Roland-Garros et Wimbledon. Un doublé rare chez les juniors qui n'a plus été réussi depuis Gaël Monfils en 2004. A Paris, le Taiwanais ne perd pas un set et à Londres, il est impérial durant ses cinq premiers matchs mais un peu accroché en finale. En fin d'année, il dispute encore les demi-finales de l'US Open et la finale du Masters junior. Très présent chez les U18, il n'a pas encore beaucoup disputé de tournoi pros. Ca ne l'a pas empêché de remporter son premier titre Future au Vietnam au mois de mai puis un autre au Portugal un mois plus tard et un troisième en juillet. En septembre, il a obtenu des wild-cards pour deux Challengers asiatiques. A Chengdu, il a poussé aux trois sets Taylor Fritz, 62e à l'ATP !

Cette dernière performance met en valeur le potentiel et la maturité de Chun Hsin Tseng (surnommé Jason) à seulement 17 ans. Entrainé depuis trois ans à l'Académie Mouratoglou, il possède des qualités de main indéniables et un très bon déplacement malgré un physique encore un peu frêle. Des qualités qui ne sont pas sans rappeler son idole Kei Nishikori. Reste à voir s'il pourra, au contraire de ses compatriotes précédemment cités, les exploiter jusqu'aux sommets.

Sebastian Korda (USA, né le 05 juillet 2000, meilleur classement ITF : 1e, ATP : 591e) :  

Notre troisième junior de l'année porte un patronyme que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. Mais nos lecteurs un peu moins jeunes se souviennent certainement de son papa : Petr Korda. Ce longiligne joueur tchèque au magnifique revers à une main de gaucher a occupé la deuxième place mondiale en 1998 après avoir remporté son unique titre du Grand-Chelem à l'Open d'Australie.

Durant leur carrière, Petr et son épouse Regina Rajchrtova (également ancienne 26e à la WTA) se sont installés en Floride et c'est là qu'est né Sebastian et ses deux sœurs aînées. D'abord intéressé par le Hockey sur glace, Sebastian se tourne vers le tennis après que son père l'ait emmené à l'US Open lorsqu'il avait 9 ans. Il rattrape petit à petit son retard sur les autres joueurs de sa génération et prend part à ses premiers tournois juniors en 2015. A la fin de l'année, il atteint sa première demi-finale dans un Grade 5. L'année suivante, il réussit de très bons résultats en double avec des finales lors des « Easter Bowl » (championnat américains du printemps) et lors des Championnats panaméricains. En 2017, il atteint également la finale des « Easter Bowl » mais cette fois en simple et se hisse en huitième de finale de Roland-Garros et en finale du Grade A de Mexico.

L’Américain se fixe alors l'objectif de remporter l'Open d'Australie junior, pile 20 ans après le titre chez les pros de son papa. Il s'entraine alors très dur durant l'entre-saison et finit par atteindre son rêve après trois matchs très serrés, notamment contre Tseng en finale. Un succès qui lui permet d'occuper quelques semaines la place de numéro un mondial. Korda atteint encore les demi-finales à Roland-Garros, face au même Tseng et, après une défaite d'entrée à Wimbledon, il décide de mettre un terme à sa carrière chez les U18. Car il est également très actif sur le circuit Futures depuis 2016. Cet année-là, il remporte son premier point ATP mais il faut attendre fin 2017 pour le voir réaliser de bonnes performances à ce niveau. En octobre, il atteint sa première finale en Future à Houston. Après sa victoire à l'Open d'Australie junior, il se voit offrir une wild-card pour le tableau final du tournoi ATP de New York.

Pendant trois sets, il va réussir à y tenir la dragée haute à Frances Tiafoe, alors 98e mondial. Après deux finales en Future durant l'été, Sebastian Korda dispute les qualifications de l'US Open, son tout premier Grand-Chelem chez les pros, et il s'y incline au deuxième tour. Si son grand-père (le papa de Petr) fut aussi joueur de haut niveau durant les années 60, il n'y a pas que dans le tennis que la famille Korda brille. Les deux sœurs de Sebastian, Jessica et Nelly, âgée respectivement de 25 et 20 ans, sont professionnelles de Golf. La première avait d'ailleurs remporté... l'Open d'Australie en 2012.

Brandon Nakashima (USA, né le 03 août 2001, meilleur classement ITF : 4e, ATP : 790e) :

Un autre Américain s'est fait remarquer sur le circuit junior cette année. D'origine japonaise, Brandon Nakashima a fait ses premiers pas en junior en mars 2015 alors qu'il n'avait que 13 ans. Lors d'un Grade 4 près de chez lui, en Californie (il vit à San Diego), il a été contraint à l'abandon dès le premier tour. Il s'est ensuite consacré à ses études pendant deux ans.

De retour en 2017, il atteint la finale de son premier tournoi à Newport Beach (Grade 4) en mars. Durant l'été, il part au Canada où il atteint une autre finale au Grade 3 de Vancouver. Il remporte surtout les championnats américains des U16 sans perdre le moindre set. C'est en fin d'année que Nakashima fait ses premières incursions dans les tournois plus relevés, notamment à l'Orange Bowl où il passe deux tours. En janvier de cette année, il atteint les demi-finales du Grade 1 de San Jose au Costa Rica. Il signe son premier succès à ce niveau en avril, lors du tournoi de Carson où il étrille tous ses adversaires. Il vient ensuite en Belgique pour disputer l'Astrid Bowl et il ne s'arrête qu'en quart de finale. C'est également le stade qu'il atteint ensuite à Roland-Garros.

L’Américain remporte son deuxième Grade 1 sur le gazon de Roehampton, prouvant ainsi que son jeu peu s'adapter à toutes les surfaces. Il est toutefois éliminé dès le deuxième tour à Wimbledon. En septembre, il atteint une nouvelle fois les quarts de finale d'un Grand-Chelem à l'US Open. Qualifié pour les Masters juniors, il remporte deux matchs dans sa poule mais ne parvient toutefois pas à rejoindre les demi-finales. Sur le circuit pro, du fait de son jeune âge, il est encore très discret. Il n'a joué son premier tableau final en Future qu'en janvier de cette année. En tout, il en a disputé cinq mais le dernier, à Laguna Niguel, il l'a remporté. Il a également eu la chance d'être invité pour les qualifications de l'US Open et y a franchi un tour. Malgré ces bons résultats, Brandon Nakashima n'a pas encore décidé s'il passerait pro l'année prochaine ou s'il intégrerait d'abord le circuit universitaire.

Les Etats-Unis sont une terre d'accueil et d'immigration depuis le début de son histoire et plusieurs de ses grands champions sont originaires des quatre coins du globe. Du « Lituanien » Vitas Gerulaitis au « Grec » Pete Sampras en passant par l'« Iranien » Andre Agassi et le « Chinois » Michaël Chang, ils furent nombreux à porter haut la bannière étoilée. La tendance semble s'accentuer ces dernières années avec par exemple les jeunes Frances Tiafoe (originaire de Sierra Leone), Michael Mmoh (Nigeria) et maintenant Korda et Nakashima, chargés de redorer le blason tennistique de l'Oncle Sam.

Hugo Gaston (FRA, né le 26 septembre 2000, meilleur classement ITF : 2e, ATP : 1244e) :

Le tennis français se porte encore moins bien et se cherche des remplaçants à ses fameux « Nouveaux Mousquetaires ». Les jeunes Ugo Humbert et Corentin Moutet ont déjà montré quelques belles choses mais c'est peut-être Hugo Gaston qui deviendra le meilleur joueur de cette génération.

Son meilleur résultat chez les U14, c'est en double qu’Hugo le réalise puisqu'il atteint la finale des Petits As dans cette catégorie en 2014. Cet été là, il atteint déjà sa première demi-finale chez les juniors lors d'un Grade 5 en Suède, puis une autre en Biélorussie en fin d'année. Sa saison 2015 est un petit peu moins bonne malgré une première finale (à Malte) au printemps. Le Français commence à percer véritablement en 2016 après avoir remporté son premier titre en mai, au Grade 3 de Casablanca. Il dispute une autre finale à la fin de l'été puis suivent deux demis (Grades 2 et 3) en Israël. En 2017, il débute l'année par une tournée en Amérique du Sud et il y atteint une finale au Grade 1 de Barranquilla, en Colombie. Il se hisse encore deux fois en quart de tournois de ce niveau durant le printemps mais il échoue au premier tour à Roland-Garros et à Wimbledon. Il atteint encore une finale en Grade 1 en Autriche durant l'été et, surtout, il remporte le prestigieux Orange Bowl en fin d'année.

En janvier, Gaston remporte un nouveau Grade 1 à Traralgon pour préparer l'Australian Open où il se hisse en quart en simple et s'impose en double avec son compatriote Clément Tabur. Il ne parvient pas à confirmer à Roland-Garros où il s'incline d'entrée même s'il parvient encore en demi du double. A Wimbledon et à l'US Open, il atteint les huitièmes et remporte également un nouveau Grade 1 à Repentigny. Il termine sa carrière chez les juniors de la plus belle des manières en allant s'imposer lors des Jeux Olympiques de la jeunesse. Le Français revient également avec les médailles de bronze en double messieurs et double mixte. Chez les pros, il n'a pas encore réussi à se démarquer des autres joueurs de sa génération. Présent sur une poignée de tournois en 2015 et 2016, puis un petit peu plus souvent en 2017, il n'a atteint jusqu'ici qu'un seul quart de finale en Future, en mars 2018, au Portugal. Il reçoit une invitation pour les qualifs de Roland-Garros mais est battu en trois sets par Jurgen Zopp (qui poursuivra sa route jusqu'au troisième tour du tableau final).

Doté d'un tennis très varié et inventif, Hugo Gaston n'est pas très grand et n'est d'ailleurs pas sans rappeler un certain Sébastien Grosjean en version gaucher. Son revers à deux mains fait déjà des merveilles mais il a encore des progrès à faire en coup droit et au service s'il veut grimper plus rapidement au classement ATP.

Femmes :

Olga Danilovic (SER, née le 23 janvier 2001, meilleur classement ITF : 5e, WTA : 109e) :

Plusieurs joueuses du Top 100 féminin auraient encore pu disputer le circuit junior cette année (Dayana Yastremska) et même encore en 2019 (Amanda Anisimova et Anastasia Potapova). Mais j'ai déjà évoqué ces joueuses dans mon article précédent. La première joueuse de cette génération hors du Top 100 est la Serbe Olga Danilovic. C'est d'ailleurs face à Potapova que Danilovic a perdu la finale des Petits As 2015, sa plus grosse performance chez les U14.

Car la Serbe était déjà, au moment de son parcours à Tarbes, très bien classée chez les juniors. Elle avait remporté son premier titre six mois plus tôt, dans un Grade 5 en Macédoine, en simple et en double. En 2015, elle dispute plutôt des Grades 2 et finit même par en gagner un, chez elle à Novi Sad au mois de septembre. Elle termine sa saison par deux nouveaux titres en Grade 4. Ces performances lui permettent de faire sa première apparition en Grand-Chelem à Melbourne où elle s'incline d'entrée contre... Potapova. Au printemps, Danilovic remporte deux nouveaux Grades 2 et passe un tour à Roland-Garros. Elle remporte même un match de plus à Wimbledon où c'est cette fois Yastremska qui met fin à son parcours. En fin d'année, elle remporte l'Orange Bowl en double aux côtés de... Potapova. En 2017, elle ne dispute que les plus grosses épreuves du circuit. Ses meilleurs résultats sont une victoire au Grade 1 de Villena et une finale à celui de Beaulieu. Elle met un terme à sa carrière junior à seulement 16 ans après avoir réalisé sa meilleure performance en Grand-Chelem : un quart en simple et une finale en double à l'US Open.

Il est vrai qu’elle est, à ce moment-là, déjà classée aux portes du Top 500 WTA. La Serbe a disputé un premier tournoi ITF au début de l'été 2015 (à 14 ans donc) mais sans succès. Son vrai début, elle le réalise en novembre 2016 en disputant un $15.000 à Antalya qu'elle remporte en simple et en double. Elle gagne un deuxième titre, toujours à Antalya, cinq mois plus tard, et décide alors de disputer déjà des plus grosses épreuves. En juin 2017, Danilovic se hisse en demi-finale du $60.000 d'Hodmezovasarhely puis atteint, en novembre, deux premières finales en $25.000. Au printemps 2018, elle signe son premier succès à ce niveau à Santa Margherita di Pula en dominant notamment l'ancienne Top 10 Patty Schnyder. Elle reçoit une invitation pour les qualifications du tournoi WTA de Madrid et y bat Kateryna Bondarenko avant de céder face à Aryna Sabalenka. Après une très belle victoire au $60.000 de Versmold, elle prend part aux qualifications du tournoi sur terre-battue de Moscou. Battue au dernier tour, elle est repêchée et remporte ses cinq matchs dans le tableau final pour soulever son premier trophée WTA. Elle y domine notamment Julia Goerges en quart mais aussi, en finale, une certaine... Anastasia Potapova.

En début d'année déjà, Olga Danilovic avait marqué les esprits lors de la zone européenne de Fed Cup où elle fêtait sa première sélection. Si la Serbie a perdu en poule, elle a remporté ses trois simples dont le dernier contre Anastasija Sevastova, alors 15e mondial. Cette performance lui a valu un « Heart Award » de la Fédération Internationale, un prix qui récompense, après chaque semaine de Fed Cup, la joueuse qui a marqué le plus sa division. Il faut dire que la jeune fille sait ce que c'est de représenter son pays. Son papa n'est autre que l'ancien grand basketteur Predrag Danilovic, deux fois champion d'Europe avec la Yougoslavie.

Marta Kostyuk (UKR, née le 28 juin 2002, meilleur classement ITF : 2e, WTA : 120e) :

La deuxième joueuse de notre sélection est également déjà installée sur le circuit pro malgré son très jeune âge. Joueuse très précoce, Marta Kostyuk s'était imposée en 2015 au tournoi U14 d'Hasselt, l'un des plus gros de la saison. Elle venait alors de fêter ses 13 ans. Deux mois plus tard, elle atteignait la finale du Masters européen dans cette catégorie d'âge avant, en février 2016, de remporter le tournoi des Petits As.

Dès juillet 2015 (avant même sa victoire à Hasselt donc), l'Ukrainienne avait déjà atteint sa première finale dans un Grade 4 junior (U14). Au lendemain de sa victoire aux Petits As, elle se hissait déjà en finale d'un Grade 2 en Lituanie. Elle remportait son premier titre à ce niveau à Budapest durant le printemps. Elle remportait un autre titre de même catégorie dans la capitale hongroise au mois de septembre mais cette fois en simple et en double, avant de se hisser en quart de l'Orange Bowl en fin d'année. Après une finale au Grade 1 de Traralgon en janvier 2017, elle remportait l'Open d'Australie à seulement 14 ans. En finale, elle se défaisait de la Suissesse Masarova, tenante du titre à Roland-Garros. Kostyuk n'a pas vraiment brillé dans les autres Grand-Chelems mais a tout de même encore remporté le Grade 1 de Repentigny, l'US Open en double (avec Danilovic) et le Masters. Marta a fait ses premiers pas chez les pros en août 2016. Elle atteint rapidement un quart de finale en $15.000 puis une demi dans la même catégorie en mars 2017.

En mai, peu avant son quinzième anniversaire, elle remporte le $25.000 de Dunakeszi alors qu'elle est encore non classée. A cette occasion, elle bat Anna Karolina Schmiedlova et Alexandra Cadantu, deux anciennes Top 100. En tant que tenante du titre à l'Open d'Australie junior, elle reçoit une invitation pour disputer les qualifications du tournoi senior en janvier 2018. L’Ukrainienne parvient à s'en extirper et bat Shuai Peng et Olivia Rogowska dans le tableau final avant de craquer face à sa compatriote Elina Svitolina. Elle devient ainsi la plus jeune joueuse (15 ans et demi) à atteindre le troisième tour d'un Grand-Chelem depuis Martina Hingis (à Melbourne en 1996). Elle poursuit en s'imposant au $60.000 de Burnie puis en atteignant la finale de celui de Zhuhai où elle cède contre Maryna Zanevska. Marta Kostyuk fait à nouveau parler d'elle au plus haut niveau lors du tournoi WTA de Stuttgart. Issue des qualifications (en battant Alize Cornet), elle franchit le premier tour du grand tableau et ne s'incline que 7/5 au dernier set face à Caroline Garcia, 7e mondiale !

Le reste de son année est moins bon. Elle s'incline en effet en qualification des trois autres Grand-Chelems et ne parvient plus à remporter des matchs dans les tableaux finals de tournois WTA où elle est invitée (Madrid, Mahorque, Tashkent). Il n'empêche, la protégée d'Ivan Ljubicic, également entrainée par sa maman (Talina Beiko, ancienne pro) a toutes les armes pour devenir une des stars du circuit. Et pas mal de sens du spectacle également à l'image de ce salto arrière qu'elle exécute fréquemment après une victoire importante.

Iga Swiatek (POL, née le 31 mai 2001, meilleur classement ITF : 6e, WTA : 177e) :

Pour le tennis polonais, l'année 2018 restera comme la dernière de la meilleure joueuse du pays (hommes et femmes confondus) : Agnieszka Radwanska. Mais alors qu'une page se tourne, une autre est peut-être en train de s'ouvrir avec l'éclosion de la jeune Iga Swiatek. Onzième joueuse européenne des U14 fin 2015, elle n'a en fait disputé que quatre épreuve dans cette catégorie cette année-là, et a tout de même remporté les Championnats d'Europe.

Mais elle se consacrait déjà au circuit U18 cette année-là et elle n'a d'ailleurs pas encore 13 ans quand elle remporte, coup sur coup, ses deux premiers Grades 4 à Nottingham (sur dur) et à Budapest (sur terre). Elle en remporte un troisième à la fin du printemps (à Riga, sur terre-battue) puis atteint sa première finale en Grade 2 à Prague en septembre. Début 2016, Swiatek atteint trois demi-finales en Grade 1 (Umag, Beaulieu-sur-Mer et Santa Croce) mais doit quand-même passer par les qualifications à Roland-Garros. Elle en sort et poursuit sa route jusqu'en quart où elle ne s'incline qu'en trois sets contre la terreur de sa génération, la Russe Anastasia Potapova. Elle remporte son premier Grade 1 durant l'été à Repentigny, puis un autre à Traralgon début 2017. A l'Open d'Australie, elle s'incline d'entrée en simple mais atteint la finale du double. Elle est à nouveau en finale, mais cette fois en simple, au Grade A de Milan puis réitère son quart de finale à Roland-Garros avant de se blesser à la cheville et de devoir mettre un terme à sa saison.

En 2018, elle ne dispute que trois épreuves juniors et ne grimpe donc pas plus haut que la 6e place. Mais elle crée la surprise en devenant la quatrième Polonaise à remporter le tournoi de Wimbledon junior (après Aleksandra Olsza et les sœurs Radwanska). Gagnante en trois sets au premier tour de la première tête de série Whitney Osuigwe (voir plus bas), elle remporte tous ses autres rencontres très facilement. Elle gagne aussi deux gros titres en double à Roland-Garros (où elle atteint les demi-finales en simple) et aux Jeux Olympiques de la Jeunesse. Sur le circuit ITF, Swiatek avait marqué un grand coup fin 2016 en remportant, au $15.000 de Stockholm, le tout premier tournoi qu'elle disputait. Elle ne s'arrête pas là puisqu'elle en gagne deux autres début 2017, avant sa blessure. Elle reprend par une première sélection avec l'équipe Polonais de Fed Cup, début 2018, puis remporte rapidement un quatrième $15.000 à Sharm El Sheikh. En avril, elle gagne son premier $25.000 à Pelham, aux Etats-Unis. Elle atteint ensuite deux demi-finales en $80.000, à Charleston en mai et à Prague en juillet.

Elle termine sa saison par deux nouvelles victoires, cette fois en $60.000, à Budapest et à Montreux. Avec sept titres ITF à seulement 17 ans et un classement dans le Top 200, Iga Swiatek est bien partie pour suivre la voie d'Agnieszka Radwanska. Son jeu de contre, avec un excellent retour de service et une très bonne main n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui de son aînée. Peut-être parviendra-t-elle à remporter un Grand-Chelem, une performance que Radwanska n'est pas parvenue à réaliser.

Whitney Osuigwe (USA, née le 17 avril 2002, meilleur classement ITF : 1e, WTA : 202e) :

Le tennis féminin américain est en plein boom avec des jeunes joueuses comme Claire Liu (que je vous avais présenté l'an dernier), Amanda Anisimova (voir notre article sur les entrées dans le Top 100) ou encore la toute jeune Cori Gauff qui bat tous les records de précocité et qui sera très probablement en tête de cet article dans un an. Whitney Osuigwe, deuxième joueuse née en 2002 au classement WTA derrière Marta Kostyuk, est à suivre de près également.

Remarquée après sa victoire à l'Orange Bowl chez les U12, Whitney débute sa carrière chez les juniors moins d'un mois après son treizième anniversaire. Elle atteint les quarts de finale de son premier tournoi (un Grade 4 à Delray Beach), puis remporte le second, à Bradenton (G4). Elle ne joue que très peu de tournois internationaux en dehors de sa Floride natale mais reçoit tout de même une wild-card pour l'US Open junior à 14 ans en 2016. Elle s'incline d'entrée face à Iga Swiatek sur un double 6/4. En fin d'année, l’Américaine se hisse en demi-finale du Grade A de l'Orange Bowl, cette fois chez les U18. Mais c'est en 2017 qu'elle explose vraiment en remportant deux Grades 1 en Amérique du Sud avant de s'imposer à Roland-Garros, au détriment de Claire Liu. A Wimbledon, elle atteint encore les quarts de finale en simple et la finale du double. Après un US Open décevant, elle réalise une fin de saison tonitruante pour remporter les Championnats Panaméricains, le Grade 1 de Bradenton et l'Orange Bowl. Si on ajoute à ça deux finales aux Grades A d'Osaka et de Mexico et une médaille de bronze au Masters, elle signe 31 victoires pour trois défaites en deux mois.

Bien installée à la place de n°1 mondiale junior à seulement 15 ans, Osuigwe se consacre au circuit ITF en 2018. Elle dispute tout de même encore le tournoi junior de Roehampton (où elle atteint les demis) afin de préparer Wimbledon. Mais elle est surprise, lors du Grand-Chelem londonien, par la future gagnante Iga Swiatek. Active sur le circuit pro depuis mai 2016 (à tout juste 14 ans), elle atteint un quart de finale en $10.000 en juin puis un autre en juillet. L’Américaine se concentre sur le circuit junior en 2017 et ne revient sérieusement chez les pros qu'en janvier de cette année. Elle y atteint la finale de son premier tournoi de la saison, le $25.000 de Wesley Chapel. Elle reçoit alors une invitation pour le tournoi WTA de Miami mais, trop stressée, elle passe à côté de son match contre Claire Liu. Elle atteint une nouvelle finale au $25.000 de Jackson, puis un quart au $80.000 de Charleston. Fin août, elle reçoit une wild-card pour l'US Open mais là aussi elle est assez largement dominée par Camila Giorgi. Elle termine très bien la saison avec un titre au $80.000 de Tyler (victoire sue la 39e mondiale Belinda Bencic) et un quart au WTA 125 de Houston).

Entrainée par son papa qui a disputé quelques Futures au Nigeria, son pays natal, avant de devenir entraineur à l'Academy IMG de Bradenton, Whitney Osuigwe est une enfant de la balle. Tout comme l'est sa petite sœur Victoria qui espère suivre la voie de son aînée. Alors que les sœurs Williams sont en fin de carrière, voilà une nouvelle fratrie qui pourrait bien dominer le tennis US dans les années 2020.

Xiyu Wang (GBR, née le 28 mars 2001, ITF : meilleur classement 1e, WTA : 210e) :

Le tennis féminin Chinois peine à se renouveler depuis la retraite en 2014 de sa star Li Na. Après plusieurs saisons assez ternes, la fin d'année 2018 a été marquée par l'éclosion tardive de Qiang Wang et, à un degré moindre, de Shuai Zhang, sur le grand circuit. Mais la relève et là aussi au niveau des juniors avec trois joueuses qui terminent dans le Top 10 et, surtout, la troisième place de Xiyu Wang.

La joueuse de Wuxi, une ville de moyenne importance non loin de Shanghai, est découverte assez précocement par sa fédération qui l'envoie faire une tournée en Europe en 2014 (à 13 ans). Elle y a surtout brillé en double, remportant deux « Catégorie 1 » dans cette discipline. En simple, la Chinoise s'illustre à la fin de cette année-là sur le circuit junior où elle remporte coup sur coup un Grade 4 et un Grade 5 à Kaohsiung, sur l'île de Taiwan. En 2015, elle remporte le tournoi de Pékin puis perd la finale à Jinan (tous deux « Grade 4 »). En fin d'année, elle remporte le double lors des championnats d'Asie/Océanie. Invitée pour l'Open d'Australie 2016, Wang perd en trois sets contre la star locale Destanee Aiava (voir juniors 2017). Elle remporte ensuite les Championnats asiatiques, puis un Grade 2 à Pékin. En août, elle atteint la finale du Grade 1 de College Park puis passe un tour à l'US Open. Elle connait une saison 2017 plus compliquée lors de laquelle elle peine à trouver ses marques au plus haut niveau junior, même si ses résultats en double restent très bons.

Elle débute très bien 2018 puisqu'elle se hisse en finale à Traralgon et en quart de l'Open d'Australie. Elle atteint également ce stade à Roland-Garros puis se hisse même en demi-finale de Wimbledon. En double, la Chinoise remporte le Grand-Chelem britannique aux côtés de sa compatriote et presque homonyme Xinyu Wang (qui sera tout de même 2e mondiale en octobre). Xiyu grimpe au sommet de la hiérarchie lorsqu'elle s'impose à l'US Open. Elle débute chez les pros à 15 ans et atteint les demi-finales au $10.000 d'Anning dès son deuxième tournoi. Malgré des performances très limitées sur le circuit ITF, elle obtient une wild-card pour le tournoi WTA de Tianjin en 2017 et elle y domine la 103e mondiale Danka Kovinic au premier tour. En 2018, elle dispute un quart de finale au $60.000 de Burnie en début d'année. Mais c'est surtout à partir du mois d'août qu'elle se fait remarquer en atteignant deux finales en $25.000 à Nonthaburi et en remportant même la première.

Elle poursuit avec une nouvelle victoire en $25.000 à Tsukuba, au Japon. En fin d'année, Xiyu Wang reçoit des invitations pour les tournois WTA de Canton et de Wuhan. Lors du deuxième, elle franchit le premier tour et ne perd qu'au tie-break du dernier set face à Daria Kasatkina, 13e mondiale. Elle prévoyait alors un dernier tour sur le circuit junior pour disputer le Masters et assurer sa première place mais une blessure la force à jeter l'éponge avant son dernier match de poule. Un crève-cœur pour elle vu que le tournoi se déroulait en Chine.

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