Hommes :
Bernard Tomic (AUS, né le 21 octobre 92, ITF : 16e, ATP : 288e) :
Bernard Tomic est certainement l'un des plus grands talents australiens depuis les années 70 et sa précocité laisse penser que les fans de "down under" ont enfin trouvé une relève à Lleyton Hewitt.
Vainqueur de l'Orange Bowl dans les catégories minimes, cadets et scolaires, il a débuté sa "carrière" chez les juniors début 2006, à 13 ans à peine. Il ne tarde pas à y accumuler les succès puisqu'il remporte ses quatre premiers tournois (des Grades 4 et 5 en Océanie). En 2007, il s'impose au Championnat d'Océanie et gagne son premier Grade 1. En 2008, il devient l'un des tous meilleurs joueurs du circuit (2e au mois de mai) après une victoire à l'Open d'Australie et une demi à Wimbledon. Début 2009, alors qu'il n'a pas encore 16 ans, il annonce qu'il ne disputera plus d'épreuves juniores. Il reviendra tout de même sur cette décision pour disputer Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open. A nouveau demi-finaliste à Londres, il s'impose à New-York.
Sur le grand circuit, après une première finale disputée dans un Future indonésien l'an dernier, il a remporté son premier tournoi Challenger à Melbourne en février. Il a également reçu une wild-card pour l'Open d'Australie où il est devenu le plus jeune joueur de l'histoire du tournoi à gagner un match dans le tableau masculin (face à Starace).
Comme c'est malheureusement souvent le cas chez de si jeunes joueurs, l'entourage de Bernard Tomic a déjà fait parler de lui assez négativement. Son père s'est accroché avec un arbitre lors d'un tournoi Future l'an dernier et son manager a refusé à Lleyton Hewitt un match d'entrainement avec Bernard sous prétexte qu'il n'était "pas assez bon". Le numéro un australien a moyennement apprécié. Il faut espérer que cet entourage ne soit pas néfaste à la brillante carrière qui s'annonce à Tomic.
Andrey Kuznetsov (RUS, né le 22 février 91, ITF : 10e, ATP : 302e) :
Cinquième joueur européen chez les cadets, Andrey Kuznetsov a débuté sur le circuit junior en 2006, à 15 ans. L’année suivante, il remporte deux Grade 3 en Russie et en Ouzbekistan. En 2008, il démarre par une nouvelle victoire en Grade 3 à Stockholm avant de remporter coup sur coup, durant l’été, le Grade 2 de Castricum et le prestigieux Grade 1 de Essen. Début 2009, il s’impose au Grade 2 de Monastir. Cette belle brochette de résultats n’augurait toutefois pas de l’exploit qu’il a réalisé début juillet en s’imposant à Wimbledon. En finale, il a eu besoin de trois sets pour battre l’Américain Cox. Mais c’est en demi-finale qu’il a réussi le plus dur en sortant Bernard Tomic en deux sets.
En parallèle avec ces belles prestations, il a déjà connu quelques jolis succès sur le circuit principal. Cette année, il a signé trois succès en tournois Futures, en juin (Italie), août (Russie) et octobre (Kazhakstan). En toute fin de saison, il a franchi un tour au tournoi ATP de St Petersbourg (pour lequel il a reçu une wild-card) et atteint les demi-finales du Challenger de Khanty-Masiysk. Le jeune Russe, fan de Roger Federer, est entraîné par son père Alexander mais n’a aucun lien de parenté avec l’Américain Alex Kuznetsov, ni avec sa compatriote Svetlana Kuznetsova.
Yuki Bhambri (INDE, né le 04 juillet 92, ITF : 20e, ATP : 337e) :
Yuki Bhambri a atteint la première place mondiale chez les juniors au mois de février après cinq mois exceptionnels qui l’ont vu remporter le Grade A d’Osaka, le Championnat junior d’Asie et d’Océanie et l’Orange Bowl fin 2008 et l’Open d’Australie en janvier 2009, le tout alors qu’il n’avait encore que 16 ans.
Il n’a ensuite plus disputé que l’US Open (où il a été battu en quart) ce qui explique qu’il ait chuté au classement par la suite. Il s’est par contre centré sur ses résultats chez les pros et ceux-ci ont été brillants puisqu’il a remporté cinq Futures en Inde. Il a obtenu une wild-card pour disputer le Masters 1000 de Miami (il s’entraîne chez Bollettieri, à deux pas de là) mais il y a été battu en deux sets par l’Argentin Junqueira. Il a également pu faire ses début en Coupe Davis, une compétition qui (comme tous les Indiens) lui tient énormément à cœur.
Yuki vient d’une famille de joueur puisque ses deux grandes sœurs, Ankita et Sanaa, ont tenté l’expérience professionnelle (elles étaient dans le Top 500 fin 2005). Sa victoire à l’Open d’Australie n’était que la quatrième victoire d’un Indien en Grand-Chelem junior après celles de Leander Paes à l’US Open 1991 et celles de Ramesh Krishnan à Roland-Garros et Wimbledon en 1979. Des références dans le tennis Indien.
Gianni Mina (FRA, né le 09 février 92, ITF : 2e, ATP : 1122e) :
Gianni Mina a manqué de peu devenir le septième Français Champion du Monde junior (avec six lauréats chez les garçons, la France reste de loin la plus titrée). Après des victoires, chez lui, au Grade 2 de Istres et au G1 de Beaulieu-sur-Mer, il ne s’est arrêté qu’en finale de Roland-Garros. Le tricolore peut aussi très bien jouer quand il n’est pas devant son public comme le prouvent son quart de finale au Championnat d’Europe et sa demi-finale à l’US Open. En toute fin d’année, il s’impose même à l’Orange Bowl, l’officieux championnat du Monde junior. Ses premières prestations chez les pros n’ont pas été autant couronnées de succès. En dix tournois, tous en France, il n’a atteint qu’un maigre quart de finale au Future de Blois.
Ses parents, d’origine guadeloupéenne, ont donné ce prénom à leur fils en l’honneur de l’ancien meneur de jeu du Milan AC, ballon d’or en 1969, Gianni Rivera. Mais c’est plutôt à Gaël Monfils que Gianni tente de ressembler. Physiquement le mimétisme est frappant. Les deux ont la même taille et le même style vestimentaire et capillaire. Même leur jeu, basé sur une grosse première balle et un grand coup droit, comporte pas mal de similitudes.
Daniel Berta (SUE, né le 26 novembre 92, ITF : 1er, ATP : 1244e) :
Malgré le sprint final de Mina, la place de Champion du Monde junior a finalement échu à Daniel Berta. Avant 2009, le Suédois n’avait gagné que deux Grades 4. Cette année, il s’est imposé dans un Grade 1 aux Philippines puis, deux mois plus tard, à Roland-Garros. Il ne le sait pas encore mais cette victoire, acquise face à Mina, sera décisive pour la place de numéro un en fin d’année. La suite de sa saison est nettement plus faible en dehors d’une demi-finale au Championnat d’Europe.
Sur le circuit pro, Berta n’a pas fait mieux que son rival français. Mais à sa décharge, il a essentiellement participé à des épreuves ATP ou Challenger. Le seul Future auquel il a participé s’est soldé par un quart de finale.
Le nom de Daniel Berta vient s’ajouter à celui d’autres prestigieux juniors suédois. Avant lui Mats Wilander, Stefan Edberg et Kent Carlsson étaient les seuls à s’être imposé à Roland-Garros. Edberg, Niklas Kulti et Thomas Enqvist ont tous été Champions du monde. Le dernier Suédois a avoir terminé une saison dans le Top 10 junior n’était autre que Robin Soderling, 4e en 2001. Ce dernier s’entraîne d’ailleurs dans la même structure que Berta.
Femmes :
Ksenia Pervak (RUS, née le 27 janvier 91, ITF : 7e, WTA : 130e) :
A un mois de son dix-neuvième anniversaire et alors qu’elle se rapproche sérieusement du Top 100, Ksenia Pervak n’est plus vraiment une juniore. Pourtant, née au tout début de 1991, elle a pu participer toute la saison aux épreuves de cette catégorie.
Vu son classement WTA qui atteignait déjà la 156e place au début de l’année, elle s’est toutefois contentée de disputer trois épreuves juniores. Elle a atteint la finale du Grade 1 de Traralgon, en Australie, où elle a été contrainte de déclarer forfait. Deux semaines plus tard, elle retrouvait toute sa forme pour remporter l’Open d’Australie sans perdre le moindre set. Plus tard, elle dispute encore Roland-Garros mais, moins à l’aise sur terre-battue, elle est battue en demi-finale.
Sur le circuit pro, elle a joué quelques tournois WTA dont celui de Pattaya où elle a franchi un tour et a ensuite abandonné au troisième set face à Caroline Wozniacki. A s’Hertogenbosch et à Portoroz, elle est sortie des qualifications avant d’atteindre le deuxième tour du tableau final. Mais elle a essentiellement disputé des tournois ITF. Elle en a remporté deux à Moscou et un à Helsinki. Elle a également atteint deux autres finales.
Cette jolie gauchère a déjà pu faire l’étalage de son talent devant le public belge. En 2006, à seulement 15 ans, elle disputait la finale de l’Astrid Bowl.
Bojana Jovanovski (SER, née le 31 décembre 91, ITF : Ncl, WTA : 150e) :
La Serbe a beau avoir onze mois de moins que Ksenia Pervak, elle s’est également concentrée sur le circuit pro en 2009. Plus encore que la Russe même puisque la seule épreuve juniore qu’elle a disputée est le Championnat d’Europe d’été par équipe. Ca ne l’a pas empêchée d’être une brillante junior les années précédentes. En 2007-2008, elle a atteint trois finales en Grade A ainsi que les quarts de finale à Wimbledon et à l’Open d’Australie. Durant l’été 2008, elle atteignait le Top 10 mondial.
Au lendemain de Wimbledon, elle s’est engagée à temps plein sur le circuit pro. Au bout de six mois, elle avait déjà signé trois victoires en $10.000 et disputé une demi-finale et une finale en $50.000. Durant la première moitié de 2009, la Serbe a franchi un cap en disputant deux demi-finales en $25.000. En fin de saison, elle s’est même qualifiée pour les finales de Pune ($50.000) et de Toyota ($75.0000).
En 2010, Jovanovski devra participer à plus d’épreuves WTA si elle veut franchir encore un cap. Pour l’instant, sa seule présence dans un grand tournoi s’est soldée par une élimination au troisième tour des qualifications de l’US Open.
Kristina Mladenovic (FRA, née le 14 mai 93, ITF : 1re, WTA : 202e) :
Bien plus jeune que les deux premières joueuses de notre sélection, Kristina Mladenovic s’est concentrée sur le circuit junior. Bien lui en a pris puisqu’elle termine l’année en tant que Championne du Monde avec une belle avance au classement sur ses rivales.
Son plus gros succès, elle l’a connu devant son public, à Roland-Garros, où elle s’est imposée sans perdre un set. Elle a également remporté le Grade A d’Osaka et le Grade 1 de Roehampton. A Wimbledon, elle a été battue en finale par la Thaïlandaise Lertcheewakarn (déjà une des meilleures juniors de 2008 - voir notre rubrique). Elle a connu le même sort en fin d’année à l’Orange Bowl.
La Française n’a, malgré cet emploi du temps chargé, pas chômé pour avancer également au classement WTA. Elle a atteint une finale en $10.000 et deux demis en $25.000. Elle a surtout pu disputer, via des wild-cards, le tableau final de l’Open d’Australie, de Roland-Garros et de l’US Open. Bien que battue chaque fois au premier tour, elle a pu y engranger de l’expérience qui lui sera utile en 2010.
Fille d’un joueur de handball et d’une volleyeuse professionnels serbes (elle possède la double nationalité), Kristina est née à Dunkerke. Elle est entraînée par Goerges Goven qui la pousse à développer son tennis d’attaque, basé sur une excellente première balle de service.
Timea Babos (HNG, née le 10 mai 93, ITF : 3e, WTA : 540e) :
La Hongrie place régulièrement des joueuses dans le Top 40 [les plus récentes étant Agnes Szavay et Melinda Czink (cf Les meilleures entrées dans le Top 100 en 2009)] mais celles-ci ne parviennent pas à monter plus haut. Timea Babos semble avoir le talent pour franchir les étapes supplémentaires vers le sommet.
Déjà remarquée chez les cadets où elle se plaçait régulièrement en demi-finales des plus gros tournois, elle est une joueuse régulière du circuit junior depuis le printemps 2007. Mais c’est depuis le début de l’année que ses résultats lui ont permis de sortir du lot. Elle a, entre autres, remporté trois Grade 1 (au Vénézuela, en Thaïlande et au Japon), atteint la finale du Grade A d’Osaka et les demi-finales de Wimbledon et des Championnats d’Europe.
Chez les pros, elle n’a disputé que six épreuves. Là aussi, ses premiers résultats ont été très bons puisqu’elle a atteint la finale des cinq $10.000 auxquels elle a participé et en a même remporté deux. On devrait la voir plus régulièrement à un plus haut niveau l’an prochain.
Heather Watson (BLR, née le 19 mai 92, ITF : 4e, WTA : 561e) :
La Grande-Bretagne se cherche une grande joueuse pour faire oublier les glorieuses heures de son tennis depuis 25 ans. La dernière joueuse ayant atteint le Top 10 est Jo Durie (6e en 1983) et la dernière gagnante en Grand-Chelem est Virginia Wade (Wimbledon en 1977). Elle en a peut-être trouvé deux avec Laura Robson, née en 1994 et qui fera certainement partie de cette sélection l’an prochain et Heather Watson.
Heather s’est pourtant révélée sur le tard. Bien qu’elle ait débuté le tennis à 7 ans, elle n’a jamais été parmi les meilleures cadettes ou scolaires européennes. Ce n’est que depuis un an et demi qu’elle réalise de brillants résultats chez les juniores. Le point d’orgue de sa saison a bien entendu été sa victoire à l’US Open où elle a largement dominé toutes ses adversaires. Elle a également été quart de finaliste à l’Open d’Australie et à l’Orange Bowl. Le seul regret de son passage chez les juniores sera de n’avoir jamais remporté un match à Wimbledon.
Elle se débrouille pourtant plutôt bien sur gazon puisque c’est sur cette surface que la joueuse de Guernesey a remporté son premier titre professionnel (un $10.000 à Frinton). Elle a également atteint une demi-finale la semaine précédente à Felixtowe. Heather s’entraine actuellement à l’Académie de Nick Bollettieri et est suivie sur le circuit par sa mère, originaire de Papouasie Nouvelle-Guinée.
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