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Les dix meilleurs juniors

L’Année 2015 touche à sa fin. Il est grand temps pour moi de procéder à une série de rétrospectives pour vous faire revivre les grands moments de la saison, vous présenter ceux qui l’ont animée et ceux qui marqueront sans doute 2016. Deuxième étape : présentation en six parties des joueurs ayant marqué 2015. Sixième partie : les 10 meilleur(e)s juniors en 2015.

Hommes :

Taylor Fritz (USA, né le 28 octobre 97, meilleur classement ITF : 1e, ATP : 177e) :

C’est assez rare pour le signaler mais le premier joueur de notre sélection des meilleurs juniors (qui sont ici classés selon leur classement pro, ATP ou WTA) est aussi l’actuel n°1 mondial junior. Taylor Fritz a joué sur les deux tableaux cette année avec une terrible efficacité.

Taylor a vraiment débuté sa carrière chez les juniors au début de l’automne 2013, quelques jours avant ses 16 ans. Et rapidement, il a remporté son premier titre, un Grade 4 à Wichita Falls. Dès le début de l’année suivante, il accède déjà aux tournois Grades 1, notamment à l’Astrid Bowl où il se hisse en demi-finale. Il se hisse au même stade à Wimbledon puis, en fin d’année, remporte le Grade A d’Osaka et le Grade 1 de Merida. Cette année, il ne remporte que deux tournois mais non des moindres : Le « Easter Bowl » (une sorte de championnat américain) et l’US Open. Il est tout de même très régulier tout au long de l’année puisqu’il atteint également la finale de Roland-Garros, les demis à Wimbledon et au Grade A de Milan ainsi que les quarts à l’Open d’Australie.

Le tout en réussissant une très belle première année chez les pros. Classé 1149e début janvier, il dispute d’abord quelques Futures dont il atteint deux demi-finales, à Los Angeles et à Valldoreix (Espagne). Il obtient une invitation pour le tournoi ATP de Nottingham en juin et parvient à y franchir le premier tour au détriment de Pablo Carreño Busta. Mais c’est en fin d’année, une fois son dernier tournoi junior derrière lui, qu’il va véritablement exploser. Il remporte coup sur coup les Challengers de Sacramento et de Fairfield en battant, à chaque fois, Dustin Brown. Un mois plus tard, après quelques autres bons résultats en Challenger, il atteint encore la finale de celui de Champaign. A peine classé dans le top 700 début octobre, il se retrouve dans le Top 200 un mois et demi plus tard.

Taylor est né dans le tennis. Sa mère, Kathy May, fut 10e mondial en 1977 après avoir atteint trois quarts de finale en Grand-Chelem et remporté 7 titres WTA. Elle se retira du circuit à 24 ans après un premier mariage avec le joueur Brian Teacher. Remariée à un coach (Guy Fritz), elle a eu trois fils dont Taylor qu’elle a emmené sur les courts dès ses deux ans. Ses qualités lui ont permis d’intégrer rapidement le centre national d’entrainement de l’USTA où il a développé un jeu offensif. En 2016, il tentera un peu plus souvent sa chance dans les tournois ATP (en espérant quelques wild-cards). Vu sa progression hyper rapide ces derniers mois, il connaitra sans doute une saison de transition mais une entrée dans le Top 100 n’est pas inenvisageable.

Frances Tiafoe (USA, né le 20 janvier 98, meilleur classement ITF : 2e, ATP : 179e) :

Classé tout près de Fritz à l’ATP, Frances Tiafoe est le seul autre membre du Top 200 à pouvoir encore disputer des tournois juniors en 2015. Né en janvier 1998, il peut même encore en jouer en 2016. Mais très clairement, c’est désormais vers le circuit principal que se tourne toute son attention.

Car Frances a déjà fait l’impasse sur le circuit junior cette année. Un circuit qu’il a début très jeune, en août 2012 (il avait 14 ans). Dès l’automne, il atteignait une finale en Grade 4 (à Wichita Falls également !) et, surtout, se hissait en quart de finale du Grade A de Mexico après être sorti des qualifications. L’année suivante, il remportait les championnats Panaméricains en battant Taylor Fritz puis devenait le plus jeune vainqueur de l’Orange Bowl en fin d’année. Une victoire au « Easter Bowl » 2014 lui permettait d’atteindre la deuxième place mondiale, son meilleur classement. Un peu plus décevant par la suite, il décide de se consacrer au grand circuit après sa défaite en demi-finale de l’US Open.

Et il cartonne directement sur le circuit Future cette saison, décrochant une première victoire à Bakersfield ainsi que deux autres places en finale. Ces performances lui permettent de s’inscrire en qualifications du Challenger de Sarasota dès le mois d’avril. Il y rejoint le tableau final et se hisse même en quart de finale. Il fait mieux encore les deux semaines suivantes en atteignant d’abord une demi puis une finale aux Challengers de Savannah et de Tallahassee. L’USTA lui accorde alors la wild-card américaine pour Roland-Garros mais il y est largement battu par Martin Klizan. Son été est un petit peu plus compliqué mais il se hisse tout de même dans le tableau final du tournoi ATP de Winston-Salem où il franchit le premier tour. Après une nouvelle défaite au premier tour en Grand-Chelem, à l’US Open, il atteint encore une finale et une demi en Challenger en fin d’année.

Le parcours de Frances est très différent de la plupart des autres jeunes pratiquant ce sport. Ses parents ont émigré de Sierra Leone vers les Etats-Unis pour trouver du travail. Et c’est là que sont nés Francis et son frère jumeau Franklin. Il a découvert le tennis par hasard, alors que son père travaillait comme ouvrier dans un club et qu’il emmenait ses fils avec lui, faute de pouvoir leur payer une crèche. De cette enfance pauvre, Frances a puisé la volonté de travailler dur pour gagner sa vie. Et il est en bonne voie pour en récolter les fruits.

Duckhee Lee (COR, né le 29 mai 98, meilleur classement ITF : 3e, ATP : 231e) :  

Le tennis asiatique (masculin tout du moins) est en plein boom. Et le pays qui progresse le plus est la Corée avec plusieurs jeunes très prometteurs dont principalement deux : Heong Chung que je vous ai déjà présenté dans l'article sur "Les entrées dans le Top 100") et Duckhee Lee, l'un des meilleurs juniors de sa génération.

Le Coréen n'a participé qu'à deux tournois « 18 ans et moins » cette saison et avec des résultats mitigés puisqu'il s'est arrêté en quart de finale à l'Open d'Australie et en huitième à Wimbledon. Mais son intérêt pour ce circuit était assez faible après y avoir déjà démontré ses capacités ces dernières années. C'est à seulement 13 ans, durant l'été 2011, qu'il fait ses premiers pas chez les juniors. Rapidement, il atteint quelques quarts de finale. Mais c'est un an plus tard, en Nouvelle Calédonie, qu'il remporte son premier titre (un Grade 5). Entre juin et octobre 2012, c'est en fait cinq titres (Grades 4 et 5) en simple et deux en double qu'il s'adjuge. En 2013, il gagne également cinq tournois mais cette fois essentiellement des Grades 2 (ainsi que le Championnat d'Asie). En 2014, il s'impose lors de deux Grades 1 et atteint trois autres finales à ce niveau, dont une à l'Astrid Bowl. Ses résultats en Grand-Chelem sont par contre un peu décevants puisqu'il ne réalise pas mieux qu'un quart à l'US Open.

Chez les pros, Duckhee franchit le premier tour de son tout premier tournoi à Tsukuba, au Japon. Il a alors 14 ans et 10 mois. Il dispute sa première finale dans un Future (en Inde) six mois plus tard. L'année suivante, il remporte ses deux premiers titres à Hong-Kong et à Phnom Penh. Ces deux victoires lui permettent d'aborder l'année 2015 aux portes du Top 500 à seulement 16 ans et demi. Son début de saison est plutôt moyen en dehors de deux demi-finales. Il faut attendre mi-avril pour le voir soulever deux nouveaux trophées, en Indonésie (Tegal et Djakarta). Il peut dès lors prendre part aux Challengers et, très vite, il atteint des quarts de finale (An-Ning et Séoul). Après deux nouveaux titres en Futures à Kashiwa (Japon) et Putian (Chine), il dispute les qualifications de son premier tournoi ATP à Shenzhen (où il est battu au premier tour). En fin d'année, il remporte un Septième Future à Bangkok.

Outre sa précocité, Duckhee Lee a une particularité totalement exceptionnelle dans le monde du tennis : il est sourd de naissance. Il n'entend donc ni le bruit de sa balle, ni de celle de son adversaire. Selon lui, ce n'est absolument pas handicapant si ce n'est, parfois, pour entendre les annonces du juge de ligne. Il trouve même un certain avantage au niveau de la concentration, voire de l'acuité visuelle qu'il a développée pour pallier sa surdité. En 2016, il disputera surtout des Challengers et sans doute quelques épreuves du grand circuit déjà. On verra, à ce moment-là, s'il peut jouer au plus haut niveau avec cette particularité.

Stefan Kozlov (USA, né le 01 février 98, meilleur classement ITF : 2e, ATP : 350e) :

Troisième joueur américain de notre sélection, Stefan Kozlov est, quant à lui, né à Skopje en Macédoine. Son père Andrey, d’origine russe, a tenté sa chance sans grand succès sur le circuit pro au milieu des années 90 avant de fonder une académie en Floride. C’est là que Stefan a tapé ses premières balles en compagnie de son petit frère Boris, qui a disputé sa première saison complète chez les juniors en 2015 (il a 15 ans). Depuis, Stefan a été repéré par l’USTA et s’entraine dans le camp national américain avec les autres meilleurs espoirs.

Comme Frances Tiafoe, son partenaire d’entrainement, Stefan a débuté très tôt chez les juniors (à 13 ans) et remportait son premier Grade 4 deux mois plus tard, puis un Grade 5 à la fin de l’année 2011. Un an après, il s’impose déjà dans un Grade 1 à Carson avant de disputer ses premiers Grand-Chelems (il passe deux tours à New-York). En 2013, il remporte à nouveau ce tournoi mais atteint également la finale du Grade A de Porto Alegre puis les quarts de finale à Wimbledon. En deuxième partie de saison, il gagne un nouveau Grade 1 (à College Park) et atteint la finale de l’Orange Bowl (où il perd contre Tiafoe). Il finit par s’y imposer douze mois plus tard après une dernière saison junior très régulière en Grand-Chelem. Il y dispute les finales de l’Open d’Australie et de Wimbledon ainsi que les quarts dans les deux autres.

Stefan fait ses débuts sur le circuit pro dès l’été 2012 et atteint les quarts de finale de son premier Future. A 14 ans et 6 mois, il devient ainsi le plus jeune joueur jamais classé à l’ATP. Un an plus tard, il obtient une invitation pour son premier tournoi ATP à Newport et ne s’incline qu’en trois sets contre l’expérimenté Michal Przysiezny. Battu au deuxième tour des qualifications de l’US Open 2014 (en trois sets par un autre prodige, Borna Coric), il obtient une invitation pour le Challenger de Charleston et il y bat son premier Top 100 (Tim Smyczek) pour atteindre la finale. Il débute donc 2015 déjà dans le Top 500 alors qu’il n’a pas encore 17 ans. Il réalise une bonne saison sans gros exploits toutefois. Il remporte ainsi son premier Future (à Minsk) et atteint trois autres finales, ainsi que deux quarts en Challengers. Mais ses tentatives sur le grand circuit se concluent toutes sur un échec.

Même s’il a pris un tout petit peu de retard sur Frances Tiafoe au classement ATP, Kozlov reste l’un des joueurs les plus précoces du circuit puisqu’il n’a pas encore 18 ans. Il fait en tout cas partie d’une génération de joueurs américains totalement exceptionnelle. Outre Fritz et Tiafoe, il faut également compter Jared Donaldson (déjà 134e mondial à 19 ans) et Noah Rubin, vainqueur de Wimbledon junior l’an dernier, qui sont nés en 1996 et ne pouvaient donc plus disputer les épreuves juniores cette année. Parmi les joueurs nés en 1997, j’aurais également pu vous présenter Tommy Paul (vainqueur à Roland-Garros cette année) et Reilly Opelka (qui s’est imposé à Wimbledon). Et même dans la « classe 1998 », d’autres très bons joueurs suivent comme par exemple Michaël Mmoh que j’aurai peut-être l’occasion de vous présenter l’an prochain. Il n’y a plus eu de génération aussi prometteuse venue du pays de l’Oncle Sam depuis les Roddick, Fish, Ginepri ou encore Dent nés au début des années 80. Tous ne réussiront pas une grande carrière mais il serait malheureux que les Etats-Unis ne trouvent pas, dans ce vivier, la star du tennis qu’ils attendent depuis si longtemps.

Orlando Luz (BRE, né le 08 février 98, meilleur classement ITF : 1e, ATP : 455e) :

A 7 mois des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, Orlando Luz s’affirme comme l’espoir du tennis brésilien. Il sera sauf exploit, trop court pour y être sélectionné. Mais il pourrait bien y bénéficier d’une invitation. Il semble toutefois peu probable, alors qu’il n'aura que 18 ans et demi, qu’il y décroche une médaille. Toutefois Orlando pourrait, lui qui fut médaillé d’argent des JO de la jeunesse en 2014, user de cette sélection comme tremplin pour une carrière qui s’annonce riche.

Comme les autres joueurs de la sélection, il débute sa carrière junior à 14 ans et atteint très vite une première finale dans un Grade 3 brésilien, puis une seconde dans un Grade 4. En 2013, il reste essentiellement en Amérique du Sud avec quelques bons résultats comme un quart au Grade 1 de Barranquilla ou une victoire en double au Grade A de Porto Alegre. Son premier passage en Europe est remarqué puisqu'il atteint les quarts de finale de l'Astrid Bowl. En 2014, il fait un carton en Amérique du Sud. Il s'impose à Porto Alegre, en simple cette fois, et remporte deux autres Grades 1. Ses premiers pas en Grand-Chelem, alors qu'il n'a que 16 ans, sont aussi probants puisqu'il atteint les demi-finales à Roland-Garros et remporte le double à Wimbledon. Cette saison, il soulève une nouvelle fois le trophée à Porto Alegre et s'impose dan un autre Grade A à Milan. Un échec au troisième tour à Roland-Garros, alors qu'il est n°1 mondial, le pousse à se consacrer à temps plein au circuit pro le reste de l'année.

Chez les adultes, Orlando ne débute que fin 2013. Il ne dispute qu'une poignée de tournoi mais parvient tout de même en demi-finale d'un premier Future. L'année suivante, il se concentre largement sur le circuit junior et ne prend part qu'à six Futures. Ses résultats sont très maigres puisqu'il n'atteint que deux quarts de finale, dont un à Limelette. C'est donc en 2015, alors qu'il débute la saison à la 1200e place, qu'il joue sa première saison complète chez les pros. Il réussit une très belle série lors de deux Challengers brésiliens puisqu'il enchaine une demi à Santos (battu par Germain Gigounon) et un quart à Sao Paulo. Il atteint sa première finale lors d'un Future en Italie au mois d'août puis un autre au Brésil en novembre.

Vrai terrien au jeu de jambes très appliqué, Orlando Luz s'est entrainé à l'académie Larri Passos comme un certain Gustavo Kuerten. Il est aujourd'hui suivi par l'ancien pro Patricio Arnold. Le Brésil sort régulièrement des jeunes très prometteurs mais qui ne parviennent pas à faire la transition vers le circuit pro. C'était le cas, par exemple, de Tiago Fernandes qui fut n°1 mondial junior en 2010 mais n'est jamais entré dans le Top 300 chez les pros. Les difficultés ne vont donc que commencer pour Orlando. Sa saison 2016 donnera une bonne idée de son réel potentiel.

 

Femmes :

Naomi Osaka (JAP, née le 16 octobre 97, meilleur classement ITF : Ncl, WTA : 144e) :

Naomi Osaka est une énigme. Née à... Osaka, au Japon, d'une mère japonaise et d'un père Haïtien, elle a déménagé pour les Etats-Unis lorsqu'elle était toute jeune et s'entraine depuis à l'Académie de l'ancien champion Harold Solomon, en Floride. Mais c'est son parcours qui est étrange puisqu'elle n'a pas disputé le moindre tournoi junior, à l'image des sœurs Williams, ses idoles. Et c'est peut-être un signe.

Elle débute donc directement sur le circuit pro début 2012 alors qu'elle n'a que 14 ans et demi. Et contrairement au parcours classique d'un jeune espoir, elle commence par les qualifications de $25.000 aux Etats-Unis. Elle y bat sa première Top 500. En fin d'année, elle prend tout de même part à quelques $10.000 et atteint sa première demi-finale. Elle atteint sa première finale en mai de l'année suivante, au $25.000 d'El Paso, en dominant pour la première fois une Top 200. Elle réalise une performance similaire l'année suivante à Irapuato, au Mexique. Mais c'est en août 2014, lors du tournoi WTA de Stanford, qu'elle fait parler d'elle pour la première fois. Sortie des qualifications, elle se paye le scalp de Sam Stosur, 19e mondiale, au premier tour. En fin d'année, elle dispute le tournoi WTA de sa ville natale et franchit là aussi le premier tour avant de perdre en trois sets contre la Top 30 Elina Svitolina.

Cette saison, elle a tout d'abord poursuivi son apprentissage dans les épreuves ITF en atteignant la finale au $75.000 de Gifu puis au $50.000 de Surbiton sur gazon. Elle prend part aux qualifications de Wimbledon où elle est battue d'entrée avant de franchir un tour dans celles de l'US Open. En fin d'année, elle est sélectionnée pour un tournoi sur invitation à Singapour. Disputé en même temps et sur les mêmes courts que le « Masters bis », ce tournoi regroupe 4 espoirs du tennis, sélectionnées par le public. Elle remporte ce tournoi en battant la Française Caroline Garcia, 35e mondiale. Boostée par ce résultat, elle termine la saison par une première finale WTA au WTA125 de Hua Hin ainsi que par une demi au $75.000 de Tokyo.

Naomi possède un jeu complet mais surtout un énorme coup droit qui promet de faire pas mal de dégâts sur le circuit. Elle a aussi une forte personnalité, sûre d'elle et ambitieuse, à la limite de l'arrogance parfois (on reconnaît bien ses modèles), elle est déjà très à l'aise pour sortir des phrases chocs en conférence de presse. Elle ne considère par exemple son succès contre Stosur que comme sa deuxième plus importante victoire, derrière sa première victoire contre sa grande sœur Mari (également dans le Top 500 à 19 ans). Elle ne cache pas non plus vouloir devenir une légende du tennis. Pas moins.

Paula Badosa Gibert (ESP, née le 15 novembre 97, meilleur classement ITF : 8e, WTA : 227e) :

Alors que Garbiñe Muguruza a explosé au plus haut niveau cette année, l'Espagne pourrait bien avoir trouvé une deuxième pépite en la personne de Paula Badosa Gibert. La jeune joueuse, née à New York mais résidente à Valence a réalisé des débuts plus que prometteurs.

Elle débute chez les juniors en octobre 2012, quelques jours avant son quinzième anniversaire. Dès son premier tournoi, elle se hisse en quart de finale d'un Grade 4 à Barcelone, la ville où elle s'entraine. Plutôt discrète en 2013, elle atteint tout de même une finale au Grade 3 de Benicarlo. Mais c'est en 2014 qu'elle se fait vraiment remarquer. Elle remporte le Grade 1 de Casablanca en février, puis un autre à Villena en avril, avant d'atteindre les quarts de finale à Roland-Garros et à Wimbledon. Elle n'a alors toujours que 16 ans et demi. Durant l'été, elle dispute encore la finale des Championnats d'Europe. Cette année, déjà très active chez les pros, elle ne dispute que Roland-Garros et s'y impose.

En fait, Paula avait pris part à son premier tournoi international pour adultes cinq mois avant son premier tournoi junior. C'était un $10.000 en Espagne et elle s'était inclinée d'entrée. Fin 2013, elle remporte son premier $10.000 à Sant Jordi. Cette année-là, elle atteint aussi ses deux premiers quarts de finale en $25.000 alors qu'elle sortait des qualifications. Si sa saison 2014 est essentiellement consacrée au circuit junior, elle atteint tout de même sa première finale en $25.000 en octobre à Victoria (Mexique). C'est au « Premier » de Miami, en mars 2015, qu'elle crée la première grosse sensation de sa jeune carrière. Détentrice d'une wild-card pour le tableau final, elle bat deux Top 100 et ne perd que contre Karolina Pliskova, 14e mondiale. Au « Premier » de Madrid, elle surprend à nouveau deux Top 100 en qualifications mais doit abandonner au premier tour du tableau final. Plus tard dans la saison, elle remporte le $25.000 de Denain et prend part aux qualifications de l'US Open.

Arrivées sur le circuit dans la deuxième moitié des années 80, Arantxa Sanchez, puis Conchita Martinez avaient fait les beaux jours du tennis féminin espagnol. A deux, elles avaient remporté 5 Grand-Chelems et autant de Fed Cups. L'histoire peut-elle se répéter près de 30 ans plus tard avec Muguruza et Badosa ?

Ivana Jorovic (SER, née le 03 mai 97, meilleur classement ITF : 1e, WTA : 240e) :

La Serbie a aussi connu son âge d'or côté féminin en 2008 grâce à deux joueuses, Ana Ivanovic et Jelena Jankovic, qui furent tour à tour n°1 mondiales cette année-là. Mais elles ont aujourd'hui 28 et 30 ans et la relève tarde à venir. Peut-être qu'Ivana Jorovic sera celle qui viendra les remplacer au plus haut niveau.

Dès son passage chez les cadettes, en 2011, Ivana s'est illustrée en menant son pays en finale de la Summer Cup sans perdre un seul simple. L'année suivante, elle fait des débuts réussis en junior en remportant déjà trois titres (deux Grades 5, un Grade 4) en deux mois. Elle dispute encore deux autres finales (G3 et G2) au printemps. En 2013, elle remporte quatre titres mais cette fois lors de deux Grades 2, du Grade 1 de Berlin et du Grade A d'Osaka. Elle dispute également ses premiers Grand-Chelem, à Melbourne et à New-York, mais sans succès. Elle termine la saison par une finale à l'Orange Bowl. Elle joue beaucoup moins en 2014 mais parvient tout de même en finale de Roland-Garros, ce qui lui permet d'atteindre la première place mondiale.

Car la carrière pro d’Ivana était déjà bien lancée en parallèle. Dès ses 15 ans, en octobre 2012, elle remporte son premier $10.000 en Egypte. L'année suivante, elle ne dispute que six tournois mais en remporte trois nouveaux, un chez elle en Serbie et deux nouveaux en Egypte. En 2014, elle met donc déjà sa carrière junior entre parenthèses pour se consacrer à des tournois plus importants. Elle atteint un premier quart en $25.000 en mai puis gagne un $50.000 en Inde en fin d'année. Cette saison, elle dispute sa vraie première année complète chez les adultes. Si ses résultats dans les ITF les plus importants sont mitigés, elle remporte tout de même deux nouveaux titres, des $25.000 en Turquie et en Pologne.

En l'absence d'Ivanovic et Jankovic, elle a également pu faire ses débuts en Fed Cup et a bien aidé son pays à remonter dans le Groupe Mondial. En zone européenne, elle a remporté tous ses matchs en simple. Joueuse plutôt petite, Ivana possède un superbe revers et une belle force de caractère. Des qualités qui devraient lui permettre d'assurer le succès de son pays en Fed Cup de longues années encore.

Dalma Galfi (HNG, née le 13 août 98, meilleur classement ITF : 1e, WTA : 331e) :

Dalma Galfi a également fait ses débuts en Fed Cup cette année lors de la zone européenne. Ivana et elle se sont d'ailleurs rencontrées en poule et Ivana s'est largement imposée. Mais la Hongroise, qui a 15 mois de moins tout de même, n'en est pas moins un grand espoir également.

N°1 européenne en 2012 après avoir atteint la finale des Championnats d'Europe et avoir remporté les Masters, Dalma avait déjà, un an plus tôt, réalisé ses débuts sur le circuit junior par une victoire dans un Grade 5 à Budapest. En 2012, en parallèle à ses très bons résultats chez les cadettes, elle s'impose à nouveau dans la capitale hongroise (mais pour un Grade 4). Sa saison 2013 est plus compliquée en raison d'une blessure. Elle atteint tout de même deux demi-finales en Grade 3 en fin d'année. C'est en 2014 qu'elle perce réellement. Elle s'impose au Grade A de Mexico ainsi qu'au prestigieux Grade 1 de Bradenton (Eddie Herr). Elle gagne également le double à Wimbledon. Elle termine la saison 2015 à la première place mondiale grâce, surtout, à une victoire à l'US Open en simple ainsi qu'au Grade 1 de Roehampton.

La blessure qui a gêné Dalma en 2013 l'a forcée à repousser ses vrais débuts professionnels à 2014. Cette année-là, elle dispute six tournois. Après des débuts un peu difficiles, elle termine par deux victoires lors de $10.000 en Grèce. Cette saison, malgré son calendrier très chargé chez les juniors, elle parvient à remporter un nouveau titre en Italie au mois de mars puis deux victoires plus prestigieuses en Australie (un $15.000 et un $25.000). Cette performance lui permet de réaliser un superbe bond au classement.

Plus jeune, Dalma Galfi avait bien du mal à gérer le stress des matchs et se qualifiait elle-même de « jeteuse de raquette ». Mais elle s'est calmée cette année et les résultats n'ont pas tardés à suivre. Ce changement, elle le doit à son association avec Andrea Temesvari, la seule joueuse hongroise à avoir atteint le Top 10 mondial dans l'ère Open (c'était en 1983). Celle-ci la conseille au niveau du comportement, sur et en dehors du court. L'ambition de Dalma est évidemment de rejoindre sa coach mentale dans l'histoire du tennis hongrois.

Marketa Vondrousova (TCH, née le 28 juin 99, ITF : meilleur classement 1e, WTA : 393e) :

L'histoire du tennis féminin tchèque est autrement plus riche, y compris l'histoire récente puisque ce pays a remporté 4 fois la Fed Cup ces 5 dernières années. Avec 7 joueuses dans le Top 100 et 7 autres entre la 101e et la 200e place, le vivier de ce pays n'est pas près de s'éteindre. D'autant qu'il peut compter sur l'arrivée prochaine d'une très jeune future étoile.

Comme Dalma Galfi, Marketa Vondrousova a été n°1 européenne. En 2013, elle remportait en effet deux « Catégorie 1 » et atteignait la finale des Championnats d'Europe. Elle a aussi permis à son pays de s'imposer en Winter Cup et en Summer Cup cette année là en ne perdant pas un seul simple. C'est aussi en 2013 qu'elle faisait ses débuts chez les juniors. Alors qu'elle n'a pas encore 14 ans, elle dispute son tout premier tournoi lors d'un Grade 5 à Malte. Elle le remporte en simple et en double. Elle signe une deuxième victoire lors d'un Grade 4 quelques mois plus tard et atteint déjà deux quarts en Grades 2 cette saison-là. L'an dernier, elle se hisse en demi-finale d'un Grade 1 puis s'impose lors du Grade 2 de Piestany. Ses débuts en Grand-Chelem sont plus que réussis puisqu'elle se hisse en demi-finale à Roland-Garros et à Wimbledon. Cette année, bien qu'âgée de seulement 15 ans, elle s'impose au Grade 4 de Milan ainsi que dans un Grade 2. En Grand-Chelem, elle réitère sa demi-finale à Roland-Garros mais perd d'entrée à l'Open d'Australie et à Wimbledon. Quelques jours après son 16e anniversaire, elle se hisse encore en demi-finale des Championnats d'Europe. En double, elle est d'une redoutable efficacité puisqu'elle ne perd que deux rencontres et remporte 6 titres dont Roland-Garros, l'Open d'Australie, Milan et les Championnats d'Europe.

Vu son jeune âge, elle ne débute réellement les tournois pros que cette année (en dehors de deux expériences peu probantes l'an dernier). En 2015, elle atteint la finale de son premier $10.000 en Egypte puis passe tout près de sortir des qualifications du tournoi WTA de Prague (elle bat tout de même deux Top 200 alors qu'elle n'est que 965e mondiale). Au printemps, elle remporte coup sur coup deux $10.000 en Pologne et en République Tchèque et, en fin d'année, elle atteint une première demi-finale en $25.000 à Bratislava.

Jouer pour son pays est vraiment un rêve pour Marketa. Outre ses victoires en équipe chez les cadettes, elle a également remporté la Fed Cup junior cette année. Cette compétition est une sorte de championnat du Monde par équipe des moins de 16 ans. Elle se disputait à Madrid et, comme en Winter et en Summer Cup, Marketa n'a pas perdu un match. Il lui faudra toutefois sans doute quelques années avant de disputer la Fed Cup des adultes étant donné la concurrence féroce dans son pays.



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