Comme chaque année, le Top 10 des entrées dans le Top 100 est partagé en trois. D’un côté il y a d’anciennes stars qui effectuent leur retour après une (ou plusieurs) saisons marquées par les blessures. D’un autre, il y a les jeunes aux dents longues, tout juste issus des rangs juniors et qui réalisent une percée sur le grand circuit. Et puis il y a ces anciens anonymes, longtemps relégués au rang de « joueurs de Challengers » et dont les qualités percent d’un coup alors que personne ne s’y attend. Hommes :Marco Cecchinato (ITA, 26 ans, 109e -> 20e) : Marco Cecchinato est de cette veine-là. Avant 2018, peu de fans de tennis avaient entendu parler de ce spécialiste de terre-battue. Très actif et très régulier au niveau des Challengers depuis 2013, il en a remporté cinq et a même déjà fait une petite incursion dans le Top 100 fin 2015. Mais ses résultats sur le circuit ATP sont longtemps restés limités à des éliminations au premier tour (un seul quart, à Bucarest en 2016). Et son début de saison 2018 est loin d’être brillant. Manquant de peu le « cut » pour le tableau final de l’Open d’Australie, l’Italien se fait battre dès le premier tour des qualifications par un invité local. Même sa participation à la tournée sud-américaine sur terre-battue est un échec. Il s’incline d’entrée à Quito, Buenos Aires, Rio et Sao Paulo. Il retourne alors sur le circuit Challenger pour finir l’hiver et s’impose à Santiago avant d’atteindre deux autres demi-finales en Espagne. De retour sur le circuit principal, il sort des qualifications à Monte-Carlo et passe un tour dans le tableau final. A Budapest, il est battu au dernier tour du tableau préliminaire avant d’être repêché. Il saisit alors sa chance et remporte le tournoi en battant notamment son compatriote Andreas Seppi. Il passe encore un tour à Munich et à Rome avant de se diriger vers Roland-Garros où il manque de peu de perdre au premier tour contre le Roumain Marius Copil contre lequel il remonte deux sets de retard et s’impose 10-8 au cinquième set dans l’anonymat d’un petit court. C’est pourtant ce match qui sera le déclic. Par la suite, Cecchinato enchaîne les performances de haut niveau pour surprendre Pablo Carreno Busta, David Goffin et surtout Novak Djokovic en quart de finale. Son superbe revers à une main et sa ténacité du fond de court en font vite le chouchou du public. Il parvient encore à tenir le choc face à Dominic Thiem le temps de deux sets en demi-finale avant de s’effondrer. Il n’avait encore jamais gagné un match en Grand-Chelem avant ça. Assez étonnamment, il poursuit sur sa lancée sur le gazon d’Eastbourne où il se hisse également en demi-finale. A Wimbledon par contre, il est battu d’entrée. Il va réaliser son troisième (et dernier) coup d’éclat de la saison à Umag où il remporte un deuxième titre mais sans affronter de joueurs du Top 70. La suite est par contre nettement moins bonne puisqu’il ne gagne plus un match de l’été et perd notamment au premier tour de l’US Open contre Julien Benneteau. Son automne n’est guère meilleur, hormis un huitième de finale au Masters 1000 de Shanghai. L’Italien termine la saison sur trois nouveaux échecs au premier tour. Assez irrégulier dans l’ensemble, Marco Cecchinato a tout de même vécu de grands moments cette saison. Tout cela aurait pourtant pu ne jamais arriver car, mi-2016, il avait été condamné à 18 mois de suspension pour avoir « truqué » un de ses matchs. Il a pu heureusement prouver son innocence et sa condamnation a été annulée. Pour que cette saison ne soit pas un « one shot », il devra rapidement prendre des points sans quoi il pourrait perdre énormément durant le printemps. Alex De Minaur (AUS, 19 ans, 208e -> 31e) : La liste des joueurs classés parmi les « NextGen » depuis trois ans est déjà bien longue. Alex De Minaur est venu s’y ajouter cette saison et il pourrait bien être l’un des plus doués. Les passionnés de tennis belge l’auront sans doute découvert à la fin de l’année 2016 lorsque, alors classé 546e mondial, il avait atteint la finale du Challenger d’Eckental et ne s’était incliné que face à Steve Darcis. Il était encore junior à l’époque et avait d’ailleurs atteint la finale à Wimbledon, où il s’était incliné contre Denis Shapovalov. L’an dernier, l’Australien a poursuivi sa progression au niveau des Challengers avec quelques incursions sur le grand circuit dont un premier match gagné en Grand-Chelem, à Melbourne, en cinq sets contre Gerald Melzer. Invité dans trois tournois lors de la saison australienne 2018, il explose en atteignant coup sur coup les demi-finales à Brisbane (victoire sur Milos Raonic) et surtout la finale à Sydney. Par contre, il perd cette fois d’entrée à Melbourne. Plus discret durant le reste de l’hiver, on le retrouve début avril sur la terre-battue d’Alicante pour un Challenger où il se hisse en finale. Il atteint encore une demi-finale à Braga mais ne remporte qu’un seul match sur le grand circuit et s’incline d’entrée en trois sets secs à Roland-Garros face à Kyle Edmund. Plus à l’aise sur gazon, il aligne coup sur coup une finale et une victoire lors des Challengers de Surbiton et de Nottingham. De Minaur confirme ses dispositions sur cette surface puisqu’il passe deux tours à Wimbledon et ne s’incline que face à Rafael Nadal, là aussi assez sèchement. Grâce à cette bonne série sur herbe, il fait son entrée dans le Top 100 et peut désormais se consacrer au circuit ATP. Il ne tarde d’ailleurs pas à y briller puisqu’il se hisse en finale à Washington en battant deux autres « NextGen », Hyeon Chung et Andrey Rublev. Comme à Londres, il atteint une nouvelle fois le troisième tour d’un Grand-Chelem à New-York. Sauf que, cette fois, il y passe tout près de l’exploit avant de s’incliner 7/5 au cinquième contre Marin Cilic. Durant la saison asiatique, il se hisse encore en demi-finale à Shenzhen puis en huitième lors du Masters 1000 de Shanghai. Il termine sa saison lors du Masters « NextGen » où il n’est battu qu’en finale face au grand favori Stefanos Tsitsipas. Né à Sydney d’un père uruguayen et d’une mère espagnole, Alex est rapidement parti s’installer en Espagne avec sa famille. Il reste toutefois soutenu par TennisAustralia et a d’ailleurs fait une première apparition dans l’équipe australienne de Coupe Davis en février, seulement battu par Alexander Zverev en cinq sets. Bien qu’il s’entraine depuis de longues années maintenant au pays des grands terriens, il est plus efficace sur les surfaces rapides où il peut mieux compenser un léger manque de puissance avec une vitesse de mouvement et un coup d’œil qui n’est pas sans rappeler Lleyton Hewitt, son idole d’enfance. Nicolas Jarry (CHL, 23 ans, 113e -> 43e) : A 23 ans, Nicolas Jarry semble enfin atteindre le potentiel qu’il avait démontré lors de ses années juniors où il fut 8e mondial. Petit fils de l’ancien champion chilien Jaime Fillol (quart de finaliste de l’US Open et finaliste en Coupe Davis en 1975), il avait vu sa progression freinée par une grave blessure en 2015. Depuis, il était revenu pour disputer ses premiers Grand-Chelems et remporter trois Challengers en 2017. Après une tournée australe 2018 sans grand succès, le Chilien commence à faire parler de lui sur la terre-battue sud-américaine. Il atteint d’abord un quart à Quito, puis une demi-finale au « ATP 500 » de Rio de Janeiro, avant de disputer sa toute première finale sur le circuit à Sao Paulo. Il y domine entre autres Albert Ramos-Vinolas et ne s’incline que 6/4 au troisième set contre Fabio Fognini. Après avoir passé un tour au Masters 1000 de Miami, il se fait plus discret lors de la saison sur terre européenne même s’il parvient tout de même en quart à Estoril. A Roland-Garros, il est surpris d’entrée et en cinq sets par l’Américain Jared Donaldson. Jarry remporte son premier match en Grand-Chelem à Wimbledon (conte Krajinovic) avant de réussir un très bel été. Il bat son premier top 10 à Hambourg (Dominic Thiem) et ne s’arrête qu’en demi-finale dans la ville portuaire allemande, battu par Nikoloz Basilashvili. Il réédite cette performance à Kitzbuhel (battu en trois sets serrés par Denis Istomin) puis atteint encore les quarts de finale sur dur à Winston-Salem. A l’US Open, il franchit encore le premier tour et ne s’incline qu’au bout de cinq manches très serrées face à John Isner. Il réalise encore un très bon résultat à Shanghai où il domine Marin Cilic et ne s’incline qu’en huitième de finale face à Kyle Edmund. Il semble que le Chili fournisse une génération de joueurs talentueux tous les 20 ans. Après Luis Ayala au tournant des années 50 et 60 ont suivi son grand-père et Hans Gildemeister 20 ans plus tard avant que Marcelo Rios, Fernando Gonzalez et Nicolas Massu ne leur succèdent. Vingt ans plus tard, le Chili pourrait retrouver une place sur l’échiquier tennistique avec Nicolas Jarry mais aussi avec Christian Garin, 22 ans et passé de la 312e à la 85e place cette année. Tous les deux devront être surveillés de près en 2019, notamment sur terre. Pablo Andujar (ESP, 32 ans, 1690e -> 82e) : Avec Pablo Andujar, on est dans le cas de l’ancien cador du circuit retombé dans les tréfonds du classement suite à une blessure. Bon, l’Espagnol n’a pas non plus été une star puisque son meilleur classement est une 32e place, obtenue durant l’été 2015 et que, avant cette saison, il n’avait remporté que trois titres mineurs (tous sur terre-battue). En Grand-Chelem, il n’a jamais atteint la deuxième semaine. Membre du Top 100 sans discontinuer de septembre 2010 à avril 2016, Andujar doit ensuite subir trois opérations à l’épaule ce qui l’empêche de jouer pendant près de deux ans et le fait plonger jusqu’à la 1824e place en février 2018. C’est donc avec un classement protégé qu’il reprend la compétition en début d’année. Ses premiers résultats ne sont guère brillants et s’il remporte tout de même un premier match au premier tour du « ATP 500 » de Rio de Janeiro, c’est pour abandonner au tour suivant. Il retourne alors disputer les Challengers et s’impose à celui d’Alicante (son sixième titre à ce niveau) en battant Alex De Minaur en finale. Il enchaine avec le tournoi ATP de Marrakech où il déjoue tous les pronostics et remporte, en finale contre Kyle Edmund, le quatrième titre ATP de sa carrière (le troisième au Maroc !) Repêché pour le tableau final de Barcelone, l’Espagnol ne s’incline qu’au troisième tour. La suite de son printemps est moins bonne puisqu’il perd au premier tour à Estoril, Madrid et Roland-Garros. Comme il a usé tous ses « classements protégés », il doit repartir sur les tournois Challengers avec des résultats assez mitigés dans un premier temps. Durant l’été, une nouvelle blessure l’empêche de jouer à 100% et il n’atteint pas le moindre quart de finale. Il y parvient finalement à Banja Luka en septembre avant de remporter le Challenger de Florence début octobre, en dominant au premier tour notre jeune espoir Zizou Bergs. Il part ensuite pour une tournée en Amérique du Sud où ses premiers résultats sont assez moyens mais où il termine l’année sur un nouveau succès, à Buenos Aires. Désormais de retour dans le Top 100, Pablo Andujar va pouvoir rejouer les tournois du grand circuit sans invitation en 2019. Et sur sa terre-battue fétiche, il faudra à nouveau le tenir à l’œil. Ugo Humbert (FRA, 20 ans, 378e -> 84e) : Encore un nouveau venu dans la liste des « NextGen », Ugo Humbert n’était pas forcément celui qu’on attendait le plus cette saison, même au sein de la Fédération française qui avait beaucoup misé sur Corentin Moutet depuis un an. Mais sans faire trop de bruit, c’est bien Humbert qui a pris place en tête des espoirs français. L’ancien 18e joueur junior démarre même la saison par un tournoi Future, à Bressuire, où il s’incline en quart de finale. Après quelques participations infructueuses à des Challengers, il revient sur le circuit Future et s’impose coup sur coup lors de deux $25.000 en Suisse et au Canada. Durant le printemps, il dispute à nouveau des Challengers mais sans plus de succès puisqu’il n’atteint pas le moindre quart de finale. Les organisateurs de Roland-Garros ne lui offrent même pas d’invitation pour le tableau final malgré son statut d’espoir national. Il doit donc passer par les qualifications et s’incline d’entrée face à Ruben Bemelmans. Par la suite, il part à nouveau en quête de points en Futures et revient avec tout de même deux demi-finales et surtout un troisième titre, lors du $25.000 de Bourg-en-Bresse. Le Français retourne ensuite au Canada pour disputer deux nouveaux Challengers sur dur et obtient enfin de bons résultats à ce niveau puisqu’il dispute les deux finales, à Gatineau et à Granby. De retour en Europe, il remporte son tout premier titre en Challenger à Segovie après être passé à un cheveu de la sortie en quart de finale. Il retraverse l’Atlantique pour disputer l’US Open où il sort des qualifications, bat un invité américain au premier tour avant d’offrir une belle résistance à Stan Wawrinka. Tout s’enchaine ensuite puisqu’il atteint la finale du Challenger de Cassis et obtient des invitations pour le tournoi ATP de Metz (où il passe un tour) et de Paris. En fin d’année, Ugo Humbert remporte encore deux nouveaux titres Challengers, à Ortisei et à Andria. Gaucher avec un revers à deux mains, il joue de manière très offensive et n’hésite pas à monter à la volée. Bien sûr, la route vers le sommet est encore longue mais le parcours de ce jeune Français doit être surveillé de très près. Femmes :Danielle Collins (USA, 24 ans, 160e -> 36e) : Les parcours tennistiques prennent des formes diverses mais celui de Danielle Collins est tout à fait particulier. Malgré des débuts effectués très jeune, à trois ans, elle ne suit pas le programme fédéral américain et ne dispute qu'une poignée de tournois juniors dans sa Floride natale, faute de moyens. Elle parvient tout de même à en remporter un à Plantation (Grade 4). Elle préfère ensuite poursuivre ses études à l'Université de Virginie où son talent éclate. Dès sa deuxième année, l’Américaine remporte la coupe universitaire américaine ce qui lui permet d'obtenir une wild-card pour l'US Open. Elle y affronte d'entrée Simona Halep (alors 2e mondiale)... et lui prend un set. Elle refuse toutefois le cachet de $35.000 pour rester amateur et étudier deux ans de plus. Une décision qu'elle ne regrette pas puisqu'elle sort diplômée en « Etudes des Medias » lors de l'été 2016. Commence alors sa vraie carrière professionnelle et les choses se précipitent. Elle grimpe à la 167e place en 15 mois, grâce notamment à trois titres en $25.000 et plusieurs finales dans des $60.000 ou $80.000. Collins débute 2018 à l'Open d'Australie et perd au dernier tour des qualifications. Elle se reprend bien lors des WTA 125 aux Etats-Unis puisqu'elle remporte celui de Newport Beach et atteint les quarts de finale de celui d'Indian Wells. Ces belles performances lui permettent d'obtenir une invitation pour le grand tournoi d'Indian Wells. A la surprise générale, elle y franchit trois tours, en battant notamment sa première Top 20 (Madison Kyes, 14e). L’Américaine fait plus fort encore à Miami où, après être sortie des qualifs, elle domine entre autres Coco Vandeweghe et Venus Williams (8e) et se hisse en demi-finale. Elle ne cède qu'en deux sets serrés face à Jelena Ostapenko. Après un quart de finale à Monterrey, elle prouve que la terre-battue lui convient également en se qualifiant pour le tableau final à Madrid et Rome. Dans la capitale italienne, elle franchit même le premier tour. Elle manque de chance ensuite en Grand-Chelem puisqu'elle affronte d'entrée Caroline Wozniacki à Roland-Garros et Elise Mertens à Wimbledon. Son été démarre bien avec une demi-finale à San Jose (grâce à l'abandon de Vika Azarenka). Il se poursuit nettement moins bien avec des défaites d'entrée à Cincinnati, à New Haven et à l'US Open. A New York, elle joue encore de malchance puisqu'elle tombe sur la révélation de l'été Aryna Sabalenka. La fin de saison de Danielle Collins est moins bonne également et elle ne remporte plus qu'un seul match (à Pékin). Malgré cette fin de saison plus faible, sa progression lui vaut d'être reprise dans l'équipe de Fed Cup pour la finale face à la République tchèque. Les forfaits des soeurs Williams, de Madison Keys et des deux tenantes du titre (Stephens et Vandeweghe) l'ont bien aidée aussi mais ça reste une belle consécration, même si elle ne joue pas. Joueuse solide et endurante, elle possède les armes pour s'imposer aussi chez les pros. Victoria Azarenka (BLR, 29 ans, 210e -> 51e) : On ne présente évidemment plus Victoria Azarenka. L'ancienne n°1 mondiale, à la fois chez les juniors (victoires à l'Open d'Australie et l'US Open 2005) et chez les pros (deux titres du Grand-Chelems à Melbourne, 2012 et 2013) a accumulé les problèmes depuis 2014. Après une série de blessures pendant deux ans, on la croyait sur le retour avec des victoires à Indian Wells et Miami début 2016. Mais la Biélorusse doit à nouveau s'arrêter au milieu de la saison, cette fois pour une bonne nouvelle puisqu'elle devient maman à la fin de l'année. Elle effectue un nouveau retour en juin, juste le temps de disputer deux épreuves sur gazon (et elle atteint les huitièmes à Wimbledon), puis elle s'arrête à nouveau. Des difficultés familiales l'obligent en effet à rester aux Etats-Unis auprès de sa fille. Sortie du classement après sa maternité, elle parvient tout de même à débuter 2018 au 210e rang. Et elle ne commence l'année qu'à Indian Wells où, privée du statut de tête de série, elle tombe sur Sloane Stephens au deuxième tour. Elle réussit son meilleur parcours de la saison à Miami où elle se hisse en demi-finale après avoir battu une très belle brochette de joueuse : Catherine Bellis, Madison Keys, Anastasija Sevastova, Agnieszka Radwanska et Karolina Pliskova. C'est une nouvelle fois Stephens qui met un terme à cette série mais, cette fois, en trois sets. Cette demi-finale permet à Azarenka de faire son retour dans le Top 100. Son passage sur terre-battue est assez court puisqu'elle ne remporte qu'un match (à Madrid) pour trois défaites. Mais elle ne s'incline que 7/5 au dernier set contre Pliskova dans la capitale espagnole, puis face à Naomi Osaka à Rome. Son échec contre Katerina Siniakova au premier tour de Roland-Garros est un peu plus une surprise. Après une élimination au deuxième tour de Wimbledon (toujours face à Pliskova), la Biélorusse retourne aux Etats-Unis et atteint le deuxième quart de sa saison à San Jose. Elle est toutefois contrainte d'y abandonner au deuxième set contre Danielle Collins en raison d'une forte douleur au dos. Elle passe encore un tour à Montréal et Cincinnati puis remporte deux matchs à l'US Open. C'est la tenante du titre Sloane Stephens qui met fin à son parcours newyorkais. Sa saison se termine à Tokyo où, comme à San Jose, elle atteint les quarts de finale avant d'abandonner. Victoria Azarenka signe donc un retour assez mitigé même s'il lui permet de terminer la saison aux portes du Top 50 et donc de prendre part à quasiment tous les plus gros tournois l’an prochain. Elle a prouvé, en tout cas à Miami, qu'elle pouvait encore rivaliser avec les meilleures. Mais pour un retour dans le Top 10, il faudra qu'elle reste en bonne santé toute la saison. Dayana Yastremska (UKR, 18 ans, 188e -> 58e) : Les trois dernières joueuses de notre sélection sont trois très jeunes talents dont vous entendrez beaucoup parler dans les années à venir. La première, Dayana Yastremska, fut 6e mondiale en junior en 2016 après avoir atteint la finale de Wimbledon alors qu'elle venait tout juste de fêter son seizième anniversaire. Quatre mois plus tôt, elle remportait déjà un $25.000 au Brésil et terminait cette année là tout près du Top 300. Vainqueur d'un $60.000 et quart de finaliste du tournoi WTA d'Istanbul en 2017, elle grappille encore plus de 150 places pour débuter 2018 à l'orée du Top 200. L’Ukrainienne commence l'année en Australie mais ne parvient pas à sortir des qualifications, ni à Brisbane, ni à Melbourne. Elle passe d'ailleurs la première partie de la saison à tenter de se qualifier pour des tableaux finals de tournois WTA. Elle n'y parvient toujours pas à St Petersbourg mais bien à Acapulco où elle doit malheureusement abandonner après une blessure à la cheville alors qu'elle avait pris le premier set à Monica Puig. Elle doit alors faire l'impasse sur le restant des tournois d'hiver et revient à Charleston où elle échoue dans le tableau final après avoir été repêchée. Elle est aussi battue dans le tableau préliminaire à Stuttgart. Elle décide alors de disputer un ITF de $100.000 à Cagnes-sur-Mer et se hisse en finale alors qu'elle avait dû, là aussi, passer par des qualifications. En demi, elle se débarrasse même de l'ancienne Top 10 Andrea Petkovic. Yastremska poursuit sur les $100.000 sur gazon, au début sans trop de succès (défaites au premier tour à Surbiton et Manchester) mais elle finit tout de même par atteindre la finale à Ilkley. Elle ne parvient toutefois pas à sortir des qualifs à Wimbledon. Elle débute l'été par deux ITF sur terre-battue, plutôt réussis puisqu'elle s'impose au $60.000 de Rome puis atteint les demi-finales au $100.000 de Budapest. Elle se qualifie alors pour le tournoi WTA de New Haven et bat Danielle Collins au premier tour. Cette performance lui permet de devenir la première joueuse née en 2000 à faire son entrée dans le Top 100 mais elle ne confirme pas à l'US Open où elle perd contre une qualifiée. L’Ukrainienne atteint encore un quart au WTA 125 de Chicago mais s'incline d'entrée à Québec et à Pékin. Elle termine sa tournée asiatique en signant l'exploit de sa jeune carrière puisqu’elle s’impose au tournoi WTA d'Hong-Kong. Dans un tableau il est vrai assez faible, elle prend la mesure des deux Chinoises en forme Shuai Zhang et Qiang Wang. Et Dayana Yastremska ne s'arrête pas là puisqu'elle dispute un dernier tournoi à Luxembourg et qu'elle y domine Garbiñe Muguruza avant de se hisser en demi-finale. Joueuse typique de l'école de l'est avec un jeu agressif du fond du court et un excellent revers à deux mains, elle est la tête de proue d'une génération de future star. Pas moins de 6 joueuses de moins de 20 ans ont atteint une finale WTA cette saison, la nouvelle vague du tennis féminin devrait donc déferler sur le circuit l'an prochain. Anastasia Potapova (RUS, 17 ans, 242e -> 93e) : Et Anastasia Potapova n'est certainement pas la moins douée. C'est face à elle que Yastremska avait perdu la finale du tournoi de Wimbledon junior en 2016 dans une fin de match rocambolesque (deux appels à la vidéo validés sur balle de match !) Elle n'avait alors que 15 ans et trois mois ce qui fait d'elle l'une des plus jeunes gagnante de l'épreuve. A cette occasion, elle devenait également n°1 mondiale chez les juniors et pouvait donc se lancer sur le circuit pro dès la saison suivante. Et la Russe a brûlé les étapes sur le circuit ITF puisque, moins de 4 mois après avoir obtenu son premier classement, elle faisait déjà son entrée dans le Top 300. Elle démarre donc 2018 à la 242e place par une finale dans un premier $15.000 en Egypte. Après cette mise en jambe, elle reçoit une invitation pour disputer le tournoi WTA de St Pétersbourg et elle réussit à franchir le premier tour contre Tatjana Maria, 49e mondiale. Au second, contre une Caroline Wozniacki alors au sommet du tennis, elle ne parvient à prendre qu'un jeu. Elle retourne sur le circuit ITF durant le printemps et y signe deux finales : au $100.000 de Khimki (où elle domine Monica Niculescu, 64e) et au $60.000 de Rome. En juillet, Potapova est invitée au tournoi WTA de Moscou et elle se fraye un chemin jusqu'en finale dans un tableau il est vrai assez faible. Elle y retrouve une autre grand espoir, la Serbe Olga Danilovic, dont je vous présenterai le parcours lors de l'article sur les meilleurs juniors de l'année. Pour cette première confrontation officielle sur le grand circuit, la Russe s'incline en trois sets très serrés. Elle participe ensuite aux qualifications de l'US Open mais perd lors du dernier tour. Au début de l'automne, elle sort des qualifications du tournoi de Tashkent et prend sa revanche sur Danilovic au premier tour. Elle poursuit ensuite sa route pour atteindre sa deuxième finale officielle où elle doit s'avouer vaincue face à sa compatriote Margarita Gasparyan. Son dernier tournoi de l'année, Anastasia Potapova le joue enfin à Moscou où elle pousse Anett Kontaveit dans ses derniers retranchements. Joueuse très complète et capable de bien jouer sur toutes les surfaces, elle a tout de même perdu les cinq finales qu'elle a disputées cette année, épreuves ITF et WTA réunies. C'est donc sur le plan mental qu'elle peut encore progresser pour poursuivre sa percée dans le Top 100 en 2019. Amanda Anisimova (USA, 17 ans, 182e -> 97e) : Amanda Anisimova est une autre adolescente qui fait partie des révélations de la saison. L'Américaine d'origine russe a été n°2 mondiale chez les juniors et a remporté l'US Open dans cette catégorie. Pour plus d'informations sur sa carrière dans les catégories d'âge, je vous invite à lire notre article sur les meilleurs juniors de 2017 (où vous pouvez également trouver des informations sur Anastasia Potapova). Elle démarre sa saison dans le Top 200 par deux épreuves du circuit WTA 125 aux Etats-Unis. Si elle est battue au deuxième tour à Newport Beach, Anisimova se hisse en demi-finales à Indian Wells après être sortie des qualifications. Sur sa route, elle domine quatre joueuses mieux classées qu'elle. Elle semble se plaire dans le désert californien car elle va ensuite crever l'écran lors du grand tournoi d'Indian Wells. Invitée par les organisateurs, elle domine Anastasia Pavlyuchenkova et surtout Petra Kvitova, qui restait sur une série de 14 victoires, pour se hisser en huitième de finale. A Miami, où elle reçoit aussi une wild-card, elle prend la mesure de Qiang Wang mais se blesse au pied en fin de match et ne peut ensuite s'aligner pour son deuxième tour face à Garbiñe Muguruza. Les examens révèlent une fracture et l’Américaine doit faire une pause de quatre mois pour se soigner. Elle revient donc pour le tournoi de San Jose où elle sort des qualifs et bat à nouveau Wang au premier tour. Elle atteint ensuite les huitièmes de finale au « Premier 5 » de Cincinnati et ne perd qu'en deux sets serrés face à Elina Svitolina. Elle reçoit alors une invitation pour l'US Open mais s'incline en trois manches face à Taylor Townsend. Amanda Anisimova réalise une dernière très bonne performance à Hiroshima où elle sort des qualifs et se faufile jusqu'en finale en battant notamment Shuai Zhang. Elle est par contre largement dominée par le jeu perturbant de Su-Wei Hsieh dans le match pour le titre. Ses deux derniers tournois de la saison, à Wuhan et à Pékin, sont plus décevants puisqu'elle s'incline en qualifs. Cela ne l'empêche pas de se maintenir dans le Top 100, un classement qu'elle avait intégré après sa finale japonaise. Un bel exploit pour une jeune joueuse qui a été absente pendant quatre mois durant l'année. Elle aura donc une belle marge de progression durant cette période en 2019. Du haut de son mètre 80 et avec son service puissant, elle fait sans conteste partie des espoirs à surveiller de près. |
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