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Les dix meilleurs juniors

L’Année 2016 touche à sa fin. Il est grand temps pour moi de procéder à une série de rétrospectives pour vous faire revivre les grands moments de la saison, vous présenter ceux qui l’ont animée et ceux qui marqueront sans doute 2017. Deuxième étape : présentation en six parties des joueurs ayant marqué 2016. Sixième partie : les 10 meilleur(e)s juniors en 2016.

Hommes :

Michael Mmoh (USA, né le 10 janvier 98, meilleur classement ITF : 2e, ATP : 197e) :

Le tennis américain, surtout du côté masculin, connaît un boom comme il n’en a plus connu depuis une quinzaine d’année (avec l’avènement, vers le début du millénaire, de la génération des Roddick, Blake, Fish, Dent, Ginepri ou encore des frères Bryan). Le chef de file de cette nouvelle génération, Taylor Fritz, est déjà installé dans le Top 100 mais huit autres joueurs de moins de 21 ans oscillent également entre la 100e et la 300e place. Le plus jeune d’entre eux est encore junior, il s’appelle Michael Mmoh.

Chez les juniors, Michaël n’a pas disputé le moindre tournoi cette année. Mais il avait atteint le 2e rang mondial en août 2015. Il remporte son premier titre sur ce circuit (un Grade 4 au Guatemala) à seulement 14 ans puis dispute déjà les quarts de finale du Grade A d’Osaka quelques mois plus tard, un tournoi qu’il remporte encore un an plus tard. Lors de ses douze derniers mois sur le circuit junior, il s’impose aux jeux panaméricains, au Grade A de Mexico et au Grade 1 de Roehampton. Il mène aussi les Etats-Unis à la victoire en « Junior Davis Cup », le championnat du monde par équipe des 16 ans et moins. En Grand-Chelem, ses meilleurs résultats sont une demi à Roland-Garros et un quart à l’US Open.

Chez les adultes, il n’a également que 14 ans lorsqu’il fait ses premiers pas mais il faut attendre plus de deux ans avant qu’il ne remporte son premier Future au Texas. Il en gagne deux autres en 2015 et reçoit même une invitation pour les qualifications de l’US Open (où il est battu au premier tour). En février de cette année, il se qualifie pour son premier tournoi ATP à Memphis mais est battu d’entrée par Fritz. Après une nouvelle victoire en Future, il est invité au Masters 1000 de Miami où Alexander Zverev ne le bat qu’en deux tie-breaks. Ses tentatives en qualifications de tournois ATP durant l’été sont infructueuses mais il termine bien l’année en atteignant sa première finale en Challenger à Tiburon puis en remportant son premier titre à ce niveau à Knoxville.

Pour les observateurs pointus de tennis, le patronyme de Mmoh semble peut-être familier. Le père de Michaël, Tony, a en effet été professionnel durant les années 80. Nigérian, il fut l’un des meilleurs joueurs d’Afrique noire de l’histoire, aux côtés de son compatriote Odizor, du Zimbabween Ismail, du Kenyan Wekesa et du Sénégalais Doumbia. Il fut 105e mondial en 1987 et disputa 4 Grand-Chelems. Parallèlement, il prit part au circuit universitaire aux USA avant d’obtenir la nationalité américaine. Il devint ensuite entraineur de l’équipe de Coupe Davis d’Arabie Saoudite où il rencontra son épouse, une infirmière australo-irlandaise, et où naquit Michaël. Parmi tous ces pays, ce dernier a donc décidé de jouer pour les Etats-Unis et a rapidement tapé dans l’œil de l’USTA pour ses qualités athlétiques et son jeu offensif.

Stefanos Tsitsipas (GRE, né le 12 août 98, meilleur classement ITF : 1e, ATP : 207e) :

En s’imposant dans l’épreuve de double junior de Wimbledon cette année, au côté de l’Estonien Kenneth Raima, Stefanos Tsitsipas est entré dans l’histoire du tennis grec. En effet, aucun joueur hellène n’était parvenu à inscrire son nom au palmarès d’un Grand-Chelem, toutes compétitions confondues. Mais Tsitsipas n’est pas qu’un bon joueur de double et il compte bien le démontrer rapidement.

Comme Michael Mmoh, il a débuté chez les juniors avant son quinzième anniversaire et a directement atteint un quart dans un Grade 3 et un huitième en Grade 1 au Maroc. A la fin de l’année 2013, il remportait son premier titre, un Grade 5 à San Marin. L’année suivante, il s’attaquait aux épreuves plus relevées du circuit avec quelques résultats intéressants comme un quart en Grade 1 et une demi en Grade 2. Mais c’est en toute fin d’année qu’il perce vraiment en se hissant en finale du Grade A de l’Orange Bowl. L’année suivante, il atteint les quarts à l’Open d’Australie et les demis aux Championnats d’Europe avant de réitérer sa performance à l’Orange Bowl. Cette saison, il ne dispute que les plus gros tournois et en remporte deux : les Championnats d’Europe et le Grade A de Milan. Il atteint également les demi-finales de Wimbledon et de l’US Open ainsi que les quarts lors des deux autres Grand-Chelems (et donc cette victoire à Londres en double). Cette régularité lui permet d’occuper un temps la première place mondiale même s’il en est dépossédé en toute fin de saison.

Sur le circuit pro, Stefanos a fait ses débuts lors de l’automne 2013, essentiellement en Grèce dans un premier temps. Il faut attendre l’été suivant pour le voir sortir de son pays et même l’automne 2015 pour qu’il dépasse enfin les quarts de finale en Futures. C’est toutefois encore en Grèce qu’il atteint sa première finale (en octobre) puis à Chypre qu’il remporte son premier titre un mois plus tard. Il n’est pas encore dans le Top 500 lorsque démarre la saison 2016. Au début du printemps, il remporte trois Futures consécutifs en Italie ce qui lui permet de grimper considérablement au classement. Après deux autres finales et encore une victoire (au Portugal) en été, il se lance véritablement sur le circuit Challenger et obtient directement de bons résultats avec deux finales à Mohammedia et à Casablanca. En fin d’année, il tente sa chance pour la première fois au niveau ATP mais échoue au deuxième tour des qualifications à Bâle.

Stefanos a également le tennis dans les gênes puisque sa mère, la Russe Julija Apostoli, était joueuse pro. En pleine période soviétique, elle a très peu joué en dehors de son pays mais a tout de même fait partie du Top 200 et disputé la Fed Cup pour le compte de l’URSS en 81 et en 82. Elle-même était la fille d’un excellent joueur de foot, Sergei Salnikov, trois fois vainqueur du championnat soviétique dans les années 50, médaillé d’or olympique en 1956 et quart de finaliste de la Coupe du Monde deux ans plus tard. Ses résultats cette année ont en tout cas tapé dans l’œil des officiels de l’ATP qui lui ont proposé un job de sparring partner durant les derniers Masters. L’occasion pour lui de se frotter à la crème de la crème à l’entrainement. En attendant, peut-être, de les retrouver en match officiel dans peu de temps.

Casper Ruud (NOR, né le 22 décembre 98, meilleur classement ITF : 1e, ATP : 229e) :  

Le troisième joueur de ma sélection est également un « fils de ». Casper Ruud est en effet le fils de Christian qui fut le meilleur joueur norvégien de tous les temps. Il compte à son actif une finale sur le circuit (Bastad en 1995), un huitième en Grand-Chelem à l’Open d’Australie 97 et un quart en Masters 1000 à Monte-Carlo la même année (en battant Kafelnikov). Ces résultats lui ont permis d’atteindre la 39e place mondiale fin 95.

Casper est né trois ans avant la fin de la carrière de son père. A 14 ans, il faisait déjà ses débuts chez les juniors et atteignait directement deux quarts de finale en Grade 4. Il remporte son premier titre à ce niveau en juillet 2014 mais il faut attendre le début de 2015 pour qu’il enchaine les victoires au plus haut niveau. Il aligne alors trois succès consécutifs en Grades 1 dès janvier puis s’impose au Grade A d’Osaka en octobre. Ces résultats lui permettent de démarrer 2016 dans la peau du n°1 mondial mais il se consacre alors principalement au circuit pro. Le seul bémol de cette bonne carrière junior vient de ses résultats assez médiocres en Grand-Chelem où il n’a pas atteint le moindre quart de finale en cinq participations.

Ses débuts chez les adultes ont été un peu chaotiques. Malgré un premier Future disputé à la fin de l’été 2013, il faut attendre juillet 2015 pour le voir remporter son premier match (et même atteindre un quart) dans un tableau final. Entre-temps, il avait tout de même reçu sa première sélection en Coupe Davis et avait permis à son pays de remonter dans le Groupe II de la Zone européenne. Il n’était donc que 1146e mondial en février de cette année lorsqu’il remporta, en Espagne, son premier titre professionnel. Celui-ci fut suivi par une finale en mars puis une autre en mai. Au début de l’été, il est venu en Belgique participer à deux Futures et s’y est arrêté en finale (à Knokke) et en demis (Duinbergen). Après une deuxième victoire en Future, en Finlande, il a pu se consacrer au circuit Challenger avec, cette fois, une réussite immédiate puisqu’il a soulevé le trophée à Séville après être sorti des qualifications.

Comme son père, Casper avoue une large préférence au jeu sur terre-battue. Ce n’est pas surprenant qu’il ait choisi une académie à Alicante pour s’entrainer une bonne partie de l’année. Pas étonnant non plus qu’il ait remporté ses trois titres professionnels sur cette surface. Il devra néanmoins progresser aussi sur les autres surfaces s’il veut enfin réaliser de bonnes performances en Grand-Chelem… et dépasser son paternel en tant que meilleur joueur norvégien.

Denis Shapovalov (CAN, né le 15 avril 99, meilleur classement ITF : 2e, ATP : 240e) :

Dans la lignée de Milos Raonic, le tennis canadien est en train de connaître un boom énorme. Ca a commencé chez les filles avec l’avènement (quelque peu mis à mal aujourd'hui) d’Eugénie Bouchard et ça se poursuivra sans doute avec les très prometteurs Bianca Andreescu et Felix Auger-Aliassime dont j’aurai sûrement l’occasion de vous parler dans ce même article l’an prochain. Mais cette année, C’est Denis Shapovalov qui s’est le plus fait remarquer.

En junior, Shapovalov dispute son premier tournoi, un Grade 5 au Canada, une semaine avant son quatorzième anniversaire. Il ne s’y arrête qu’en quarts. Trois mois plus tard, il atteint deux demi-finales, toujours dans son pays, avant de remporter son premier G5 en octobre. Il remporte deux titres dans la première moitié de 2014 avant de passer à des épreuves plus relevées. Il faut toutefois attendre mi-2015 avant qu’il y réalise ses premiers bons résultats : une finale en Grade 1 et surtout des huitièmes à Wimbledon et à l’US Open. A New-York, il remporte même le titre en double avec Auger-Aliassime. Les deux joueurs remportent également la « Junior Davis Cup » cette année-là. En 2016, Shapovalov ne dispute que trois tournois juniors. Après une demi à Roland-Garros, il démontre ses qualités sur gazon en s’imposant coup sur coup au Grade 1 de Roehampton puis à Wimbledon.

Après trois apparitions furtives à un très jeune âge dans des Futures canadiens où il bénéficiait d’une invitation, Denis débute vraiment chez les adultes durant l’été 2015. Il atteint une première demi en novembre et termine la saison à la 1162e place mondiale. Sa progression en 2016 est fulgurante puisqu’il remporte son premier Future à Weston, en Floride, dès le mois de janvier (après être sorti des qualifications). A la fin du printemps, il dispute ses premières demi-finales en Challenger à Drummondville puis s’impose à nouveau en Future à Memphis et à Orange Park. Ces performances lui permettent d’obtenir une wild-card pour le Masters 1000 de Toronto où il crée l’exploit en dominant Nick Kyrgios en trois sets avant de s’incliner contre Grigor Dimitrov. Il atteint encore un quart et une demi en Challenger par la suite.

Denis Shapovalov est né en Israël de parents russes. Il n’a pas encore un an lorsque ceux-ci décident d’emménager en Ontario où sa maman Tessa, ancienne Top 500 à la WTA, devient coach dans un club de tennis où elle fera débuter son fils quelques années plus tard. Gaucher au très bon service et au revers à une main, Denis brille par un tennis offensif et varié. Il n’est pas du tout étonnant de le voir réussir sur gazon. Avec le rêve de transposer rapidement ces succès sur le grand circuit.

Alex De Minaur (AUS, né le 17 février 99, meilleur classement ITF : 2e, ATP : 353e) :

Après avoir connu une période vraiment noire, le tennis australien se relève. Nick Kyrgios et Bernard Tomic sont déjà de solides Top 30 et Thanasi Kokkinakis aurait pu les rejoindre cette année s’il ne s’était pas blessé. Un autre jeune talent s’apprête à suivre leurs pas : il s’appelle Alex De Minaur.

Le joueur du Queensland a démarré très jeune puisqu’il n’avait que 13 ans et 2 mois lorsqu’il a disputé ses premières épreuves juniors en avril 2012 dans sa région. Il atteint son premier quart de finale dans un Grade 4 à Melbourne un an après puis trois autres fin 2013. En juillet 2014, il vient se frotter à la terre-battue européenne avec succès puisqu’il atteint une demi puis une finale dans des Grades 4 néerlandais. En septembre, il remporte même son premier titre sur cette surface au Chili, puis un deuxième dans un Grade 3 espagnol le mois suivant. En 2015, il perce au plus haut niveau en atteignant les demi-finales du Grade A de la Copa Gerdau puis à l’US Open. A la fin de la saison, il dispute encore la demi-finale du Eddie Herr Open (G1). Cette saison, il ne dispute quasiment que les Grand-Chelems. A Melbourne, il ne s’arrête qu’en demis du simple avant de s’imposer en double avec son compatriote Blake Ellis. Ses résultats à Roland-Garros et à l’US Open sont moins bons mais, à Wimbledon, il n’est battu qu’en finale et en trois sets par Shapovalov.

Installé en Espagne depuis 2015, c’est dans ce pays qu’il dispute ses trois premiers tournois Futures cet été là avec un seul quart de finale comme résultat probant. Il est donc classé à la 1599e place lorsqu’il reçoit une invitation pour les qualifications de l’Open d’Australie 2016 où il s’incline d’entrée face à Kimmer Coppejans. Il retourne alors en Espagne où il atteint ses deux premières finales et dispute également deux demis pendant cette première partie de saison. Début novembre, il réalise un coup d’éclat au Challenger d’Eckental. Il y sort des qualifs, bat notamment l’ex-Top 10 Jurgen Melzer et n’est finalement battu qu’en finale par Steve Darcis. Il atteint encore un quart de finale la semaine suivante à Mouilleron-Le-Captif.

Ces deux derniers résultats ont vraiment boosté son classement ce qui devrait lui permettre de ne jouer que des Challengers en 2017, surtout s’il profite bien des invitations qu’il obtiendra sans nul doute lors de la tournée australienne en janvier. Il faudra également le surveiller lors de la saison sur terre où il s’entraine beaucoup depuis son installation à Alicante. Les racines espagnoles (et uruguayennes) d’Alex De Minaur l’ont poussé à faire ce choix de carrière qui, pour l’instant, semble porter ses fruits.



Femmes :

Kayla Day (USA, née le 28 septembre 99, meilleur classement ITF : 1e, WTA : 197e) :

Si la nouvelle génération américaine casse la baraque chez les garçons, il y a également un frémissement de renouveau chez les filles. A la quantité, celles-ci préfèrent plutôt la qualité avec notamment Kayla Day, actuellement troisième mondiale chez les juniores mais qui fut n°1 il y a quelques mois.

La Californienne a débuté sa carrière chez les juniores par une tournée en Amérique centrale, la semaine de ses 14 ans. Elle y a atteint deux quarts de finale dans des Grades 5. Elle connaît ses premiers succès en double avec trois titres mineurs un an plus tard mais il faut attendre 2015 pour la voir à nouveau briller en simple. Elle atteint son premier quart en Grade 1 ainsi qu’une finale en Grade 4 lors d’une tournée en République tchèque au début de l’année. En fin de saison, elle remporte tous ses simples lors de la Fed Cup junior mais les Etats-Unis s’inclinent en finale. Elle remporte ensuite les championnats panaméricains ainsi que le Grade 1 de Merida. Elle s’incline par contre en finale de l’Orange Bowl. En 2016, après un nouveau titre en Grade 1, elle se hisse en huitièmes de Roland-Garros puis en demis de Wimbledon. La consécration arrive à l’US Open où elle s’impose en ne perdant qu’un set et où elle atteint également la finale du double.

Chez les adultes, Kayla a disputé quelques ITF près de chez elle en 2014 mais il faut attendre l’année suivante pour la voir atteindre un tableau final, et même y franchir le premier tour, au $25.000 de Rancho Santa Fe. Début 2016, elle atteint ses premiers quarts puis elle dispute sa première finale à ce niveau (en battant Catherine Bellis !) à Naples en mai. Fin août, elle bat Kirsten Flipkens au deuxième tour des qualifications du WTA de New Haven. Bien que battue ensuite, elle est repêchée pour son premier tableau final sur le grand circuit mais ne peut rien faire contre Ana Konjuh. Elle entre ensuite directement dans le tableau final de l’US Open via une invitation octroyée grâce à sa victoire aux championnats juniors américains. Elle y franchit le premier tour grâce à l’abandon de Madison Brengle avant d’être balayée par Madison Keys. En fin de saison, elle remporte son premier titre ITF au $50.000 de Macon et termine par une nouvelle demi à ce niveau à Scottsdale.

Gauchère, dotée d’un bon service, Kayla Day préfère jouer sur des surfaces rapides où son jeu de contre s’exprime plutôt bien. Elle est la première américaine à gagner un Grand-Chelem depuis Samantha Crawford il y a 4 ans (à New York également) ce qui ne manquera pas de faire peser une certaine pression sur ses épaules. Au vu de sa très bonne fin de saison, elle semble pour l’instant gérer ça avec beaucoup d’aplomb.

Sofia Kenin (USA, née le 14 novembre 98, meilleur classement ITF : 2e, WTA : 211e) :

La deuxième joueuse de notre sélection est également américaine. Si Kayla Day est une jeune californienne pur jus, avec l’accent et la décontraction qui vont avec, Sofia Kenin est elle née à Moscou avant que sa famille ne s’installe en Floride alors qu’elle était bébé. Elle s’est rapidement fait remarquer en remportant plusieurs titres nationaux chez les jeunes.

Elle n’avait d’ailleurs même pas 13 ans et demi lorsqu’elle disputa son premier tournoi international junior à Daytona Beach et y franchit même deux tours. Trois mois plus tard, elle atteignait son premier quart dans un Grade 4 à Saint-Domingue. Un an après, elle remportait le tournoi de Daytona Beach et disputait encore trois autres finales avant de se hisser en demi-finales de l’Orange Bowl. Elle venait alors de fêter ses 15 ans. En 2014, Sofia met quelques mois à s’habituer au Top junior et ses performances en Grand-Chelem sont assez faibles. Mais elle termine la saison en force en s’imposant à l’Orange Bowl. Son premier gros succès en Grand-Chelem, elle l’enregistre à l’US Open 2015 où elle n’est battue qu’en finale. Cette année, elle n’a disputé quasiment que les Grand-Chelems avec comme meilleurs résultats un quart à Wimbledon et une nouvelle demi à New York.

Kenin est également impliquée depuis longtemps sur le circuit ITF pro. Elle n’a pas encore 15 ans lorsqu’elle remporte son premier point WTA. Comme elle se concentre ensuite plus sur les tournois juniors, il faut attendre mars 2015 pour la voir atteindre une première finale dans un $10.000 où elle était passée par les qualifications. Elle remporte le championnat national des moins de 18 ans cette année-là et obtient donc elle aussi une invitation pour le tableau final de l’US Open à 16 ans. Cette année, elle remporte un $25.000 en janvier à Wesley Chapel puis un $50.000 en juillet à Sacramento. Elle obtient une nouvelle wild-card pour l’US Open (cette fois via le tournoi qualificatif limité aux joueurs américains) et y fait bonne figure face à la future finaliste Karolina Pliskova. Elle termine la saison avec une nouvelle finale en $50.000 à Las Vegas.

Surmédiatisée depuis son plus jeune âge, Sofia (surnommée Sonya par ses amis) a eu son propre site web à 5 ans et a fait la couverture du magazine ADDvantage l’année suivante. Elle a également eu l’habitude de frapper la balle avec pas mal de stars américaines avant ses 10 ans. C’est le genre d’expérience qui a brûlé les ailes de pas mal de jeunes mais, pour l’instant, elle garde la tête sur les épaules.

Sofya Zhuk (RUS, née le 01 décembre 99, meilleur classement ITF : 4e, WTA : 293e) :

Une autre joueuse née à Moscou, un peu plus d’un an après Sofia Kenin et portant le même prénom, s’est fait un nom très jeune : Sofya Zhuk. Celle-ci n’est pas une inconnue en Belgique puisqu’elle s’entraine depuis plusieurs années à Limelette, dans la Justine Hénin Academy, aux côtés d’Olivier Jeunehomme.

Elle aussi a débuté chez les juniors à 13 ans et demi par deux Grades 4 en Israël. Les deux fois, elle est sortie des qualifs et a même rejoint les demi-finales la deuxième semaine. Elle remporte déjà son tout premier titre à Oberentfelden quatre mois plus tard avant de doubler la mise en octobre à Almere. Début 2014, elle remporte un troisième titre Grade 4 avant de passer à la catégorie supérieure. Elle ne tarde pas à effectuer la transition et s’impose déjà dans un Grade 2 en mai. Elle ne s’arrête pas là puisqu’elle remporte quatre autres titres cette année-là (deux G1 et deux G2). Elle ne débute la saison suivante qu’au printemps et passe un peu à côté de sa saison sur terre-battue. Mais elle se reprend largement sur gazon en s’imposant à Wimbledon à seulement 15 ans. Elle se concentre ensuite sur le circuit pro.

Un circuit où elle ne tarde pas à trouver ses marques. L’histoire retiendra qu’elle a disputé le premier tournoi de sa carrière chez nous, au $25.000 de Fleurus en août 2014. Deux mois plus tard, elle signait déjà sa première victoire lors d’un $10.000 au Kazakhstan. Après une saison 2015 plus compliquée, elle remporte son deuxième titre en février 2016 à Sharm El Sheikh et atteint deux autres finales dans la cité balnéaire égyptienne cet hiver-là. Elle obtient ensuite une invitation pour le WTA de Miami où elle est largement dominée par Shuai Zhang. En août, elle signe un autre succès en $10.000 en Colombie puis remporte même un $50.000 au Mexique en fin d’année.

C’est donc bien un diamant brut qui s’entraine chez nous. Elle reçoit de nombreux conseils de Justine Hénin, présente dans les gradins lors de sa victoire à Wimbledon. Mais c’est à Maria Sharapova qu’elle est le plus souvent comparée, tant par son jeu que physiquement. Comme son idole, elle a participé très jeune à des shootings photos de mode. Mais c’est le tennis qui occupe tout son esprit pour l’instant avec une obsession : remporter Wimbledon chez les pros.

Rebeka Masarova (SUI, née le 06 août 99, meilleur classement ITF : 2e, WTA : 314e) :

La « filière slovaque » qui alimente le tennis féminin suisse ne semble pas près de se tarir. Cela a commencé avec Martina Hingis et Miroslava Vavrinec, toutes deux nées dans la partie sud de l’ex-Tchécoslovaquie au tournant des années 80 et émigrées en Suisse dès leur plus jeune âge. Beaucoup plus récemment, on a connu l’avènement de la petite prodige Belinda Bencic, née dans le Canton de Saint-Gall de parents slovaques. Elle pourrait vite être rejointe sur le circuit par Rebeka Masarova, née à Bâle d’une maman espagnole et d’un papa slovaque.

Elle n’a que 14 ans lorsqu’elle dispute son premier tournoi Grade 4 junior en Suisse. Elle y franchit deux tours. Deux mois plus tard à peine, elle réédite cette performance après être sortie des qualifications dans un Grade 1 en Espagne. Elle atteint encore deux demi-finales cette année-là et termine par un premier succès en fin d’année au G3 de Saint-Cyprien. Surtout brillante sur terre-battue, elle atteint deux finales en Grade 1 sur cette surface début 2015 ainsi que les demi-finales du Grade A de Milan. A Roland-Garros, elle s’incline par contre dès les qualifications. Plus discrète en deuxième partie de saison, elle remporte tout de même encore un G2. Elle débute 2016 par une demi à l’Open d’Australie puis aligne les belles performances sur terre. Elle remporte encore un G1 et un G2, atteint deux autres finales en Grades 1 ainsi que les demi-finales des Championnats d’Europe. Mais c’est évidemment son titre à Roland-Garros qui vient couronner une carrière junior où elle a atteint au mieux la 2e place.

Assez étonnamment, elle a débuté ses premiers tournois pros trois mois avant d’avoir fait ses premiers pas chez les juniors. C’est en Espagne, pas loin de l’Académie Sanchez-Casal qu’elle a un temps fréquentée qu’elle dispute les qualifications de deux tournois fin 2013. Elle ne rejouera chez les adultes que deux ans plus tard, lors d’un $10.000 à Madrid où elle atteint les demi-finales. Elle est encore non classée lorsque débute 2016. Pendant les six premiers mois, elle se consacre surtout au circuit junior et est 797e mondiale lorsqu’elle reçoit une invitation pour disputer le tournoi WTA de Gstaad. Elle y bat notamment Jelena Jankovic et se hisse en demi-finales où elle s’incline contre sa compatriote Viktorija Golubic. En fin d’année, elle dispute encore plusieurs $25.000 où elle franchit régulièrement le premier tour.

Venue au tennis à 4 ans, après avoir regardé Roger Federer remporter son premier titre à Wimbledon, Rebeka a depuis bien grandi puisqu’elle mesure 1m86. Cette taille impressionnante lui permet d’être très performante au service et ne l’empêche pas d’avoir également un excellent déplacement.

Vera Lapko (BLR, née le 29 septembre 98, ITF : meilleur classement 1e, WTA : 327e) :

Un temps considérée comme la seule à pouvoir rivaliser avec Serena Williams, Viktoria Azarenka a vu sa carrière vaciller en raison de multiples blessures. Alors qu’elle semblait revenir en ce début d’année, elle a annoncé qu’elle attendait un bébé et mettait donc à nouveau sa carrière entre parenthèses. La Biélorussie pourrait toutefois s’être trouvé une autre championne en la personne de Vera Lapko.

La jeune joueuse de Minsk a disputé ses premiers tournois juniors à 14 ans, un Grade 4 et un Grade 5 au Danemark où elle a atteint les quarts de finale à chaque fois. Au mois de décembre 2013, elle remportait son premier G5 chez elle puis s’imposait dans un G4 en Pologne et un autre en Allemagne un mois plus tard. Au printemps suivant, elle atteignait deux finales en Grades 2 puis une série de quarts en G1, notamment à l’Astrid Bowl de Marcinelle. En septembre, elle se hissait en finale du double à l’US Open. C’est en 2015 qu’elle réalise ses premiers bons résultats en Grand-Chelem en simple, notamment une demi-finale à Wimbledon et un quart à l’US Open. A Londres, elle atteint également la finale du double. Elle termine ses années juniors en Australie au mois de janvier dernier en s’offrant coup sur coup le Grade 1 de Traralgon et surtout l’Open d’Australie. Cette double victoire lui permet d’occuper, pendant quelques semaines, la première place mondiale de la discipline.

Présente sur le circuit ITF pro dès mars 2014, Vera va rapidement atteindre une première demi-finale en $10.000 à Minsk, puis un quart dans un $25.000, toujours dans sa capitale, un peu plus tard dans l’année. En 2015, elle fait déjà ses premiers pas en Fed Cup pour trois doubles (qu’elle gagne) dans la Zone européenne 1. Un mois plus tard, elle remporte son premier titre $10.000, en simple et en double, à Sharm El Sheikh. Elle atteint encore deux demi-finales à ce niveau et une en $25.000 cette année-là. Ayant déserté les rangs juniors après l’Open d’Australie 2016, elle espère grimper rapidement au classement WTA mais son printemps est assez médiocre. Elle se reprend en juin pour atteindre une première finale en $25.000 (à Minsk) puis pour décrocher un deuxième succès en $10.000 à Astana. Elle se hisse en quarts de finale de deux $50.000 (Zhuhai et Joué-Les-Tours) en fin de saison.

Victoria Azarenka a annoncé la naissance de son petit garçon mardi passé mais toujours pas de date pour un éventuel retour. En attendant, avec Vera Lapko, c’est la naissance d’une autre championne qui ravit le tennis biélorusse. Peut-être auront-elles l’occasion un jour de former une très sérieuse équipe de Fed Cup côte à côte.



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