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Le Top 10 Féminin

L’Année 2015 touche à sa fin. Il est grand temps pour moi de procéder à une série de rétrospectives pour vous faire revivre les grands moments de la saison, vous présenter ceux qui l’ont animée et ceux qui marqueront sans doute 2016. Deuxième étape : présentation en six parties des joueurs ayant marqué 2015. Deuxième partie : le Top 10 de la WTA

1. Serena Williams (USA), n°1 fin 2014, 34 ans :

La saison de Serena Williams laisse des sentiments contrastés. A regarder les chiffres, on pourrait penser qu’elle domine de très loin toutes ses adversaires. Avec cinquante trois victoires pour trois défaites et cinq titres remportés (et que des titres importants !), elle donne l’impression générale que rien à part elle-même ne peut l’arrêter. Et pourtant, à y regarder de plus près, elle n’a rencontré que 5 fois des joueuses du Top 5 cette année. Une misère pour une joueuse qui a disputé les premiers rôles dans tous les grands tournois. A titre de comparaison, Novak Djokovic a rencontré 20 joueurs du Top 5 avec 16 victoires à la clef. Elle a remporté quatre de ces matchs mais souvent sur des scores étriqués. Et elle a également souvent tremblé face à des joueuses qui n’auraient pas dû lui poser de problèmes.

Dès l’Open d’Australie, cette double impression se vérifie. Serena y inscrit son nom au palmarès pour la sixième fois, record de l’ère Open. Elle y remporte également le 19e titre du Grand-Chelem, dépassant ainsi les 18 titres de Martina Navratilova et de Chris Evert. Mais elle laisse deux sets en chemin, face à deux jeunes espoirs du tennis il est vrai. Elle peine aussi en demi contre Madison Keys ainsi qu’en finale face à une Maria Sharapova qu’elle domine pourtant largement à chaque rencontre ces dernières années. Elle s’inscrit à Indian Wells mais renonce à disputer sa demi-finale en raison d’une blessure au genou. A Miami, elle remporte une nouvelle fois le tournoi (son huitième titre en Floride, le troisième consécutif) mais en passant également deux fois à quelques points de la défaite. Sur terre, elle subit sa première vraie défaite de la saison en demi-finale de Madrid face à Petra Kvitova mais doit à nouveau déclarer forfait avant son deuxième tour à Rome. Mise à mal durant le printemps, Serena va montrer qu’elle est la patronne en s’imposant à Roland-Garros. Mais là encore, ce fut dans la douleur avec cinq matchs remportés en trois sets dont deux vraiment de justesse. Contre Victoria Azarenka au troisième tour et contre Timea Baczinszky en demi, elle est vraiment passée par le chas de l’aiguille, d’ailleurs plus par influence que par la qualité de son jeu. De toutes ses victoires en Grand-Chelem, il s’agit probablement de la plus compliquée.

Malgré une nouvelle frayeur au troisième tour de Wimbledon, elle remporte le tournoi londonien finalement plus facilement. Cette capacité à s’accrocher lors des plus grands événements a d’ailleurs donné un moment l’impression qu’elle filait vers son premier Grand-Chelem calendaire. D’autant que, après un petit couac à Toronto, elle s’est à nouveau imposée à Cincinnati. Serena avait donc rendez-vous avec la légende à l’US Open. Elle pouvait à la fois y devenir la quatrième joueuse de l’histoire à remporter les quatre tournois majeurs la même année et également égalé le record de 22 titres du Grand-Chelem dans l’ère open détenu par Steffi Graf. Mais après quelques rencontres difficiles, elle trébuche en demi-finale et à la surprise générale face à Roberta Vinci, seulement classée 43e mondiale.

Par la suite, on n’a plus revu l’Américaine sur le circuit. A la veille du tournoi de Pékin, elle décide de renoncer à la fois au « Premier » chinois mais aussi au Masters de Singapour qui a lieu trois semaines plus tard. Officiellement, pour se soigner d’une mystérieuse blessure qu’elle dit avoir trainé toute l’année. Mais il est quasi certain que son échec à New York l’a terriblement minée. Elle annonce au même moment se préparer pour une saison 2016 pleine d’objectifs. Mais à 34 ans, quel sera son état, tant physique que mental au mois de janvier ? Personne ne peut encore répondre à cette question. Si Serena ne domine pas toujours ses adversaires par la qualité de son jeu, elle reste l’une des plus formidables compétitrices de ce sport. Si elle a décidé qu’elle avait encore les moyens de gagner des Grand-Chelems, il faudra assurément compter sur elle.

2. Simona Halep (ROU), n°3 fin 2014, 24 ans :

C’est donc plus l’inconstance des meilleures qui a permis à Serena de remporter tous ces grands titres cette année. Que serait-il advenu si elle avait dû rencontrer trois top 10 par Grand-Chelem alors qu’elle peinait à battre des joueuses parfois même pas tête de série ? Impossible à savoir. Toujours est-il qu’une joueuse s’est montrée moins inconstante que les autres et a décroché quelques grands titres : il s’agit de Simona Halep.

Révélation de l’année dernière, la Roumaine a confirmé qu’il faudrait compter sur elle également en 2015 dès la première semaine où elle remporte le tournoi de Shenzhen. Sur sa lancée, elle atteint les quarts de finale à l’Open d’Australie sans perdre un set mais y est surprise par Ekaterina Makarova. Elle prend sa revanche sur la Russe à Dubaï avant de s’adjuger le titre face à Karolina Pliskova. Sur sa lancée, elle remporte le plus gros titre de sa jeune carrière à Indian Wells où elle bénéficiait du forfait de Serena Williams avant leur demi-finale. Elle retrouve bien l’Américaine en demi à Miami et ne passe pas loin de la surprise puisqu’elle ne s’incline que 7/5 au troisième. Sa saison sur terre est un peu moins fructueuse. Elle atteint bien les demis à Stuttgart et à Rome mais sans battre de ténor. Elle connait par contre aussi de grosses contre-performances au premier tour de Madrid (contre Alizé Cornet) et, surtout, au deuxième tour de Roland-Garros contre Mirjana Lucic.

Son tournoi de Wimbledon s’arrête plus abruptement encore puisqu’elle est battue dès le premier tour par Jana Cepelova, une Slovaque même pas dans le Top 100. Son été est heureusement bien meilleur. Elle atteint la finale au deux « Premier 5 » de Toronto et de Cincinnati. Au Canada, elle est même contrainte à abandonner en cours de finale en raison d’un gros coup de chaleur. Elle réalise sa meilleure performance de l’année en Grand-Chelem à l’US Open où elle se hisse en demi-finale. Mais sa défaite en deux petits sets face à Flavia Pennetta reste une contre-performance également. Sa fin de saison est également assez poussive. En Asie, elle perd contre des joueuses très largement à sa portée à Guangzhou et Wuhan et est même contrainte à l’abandon au premier tour à Pékin. Au Masters, elle semblait bien partie pour sortir des poules mais une surprenante défaite en deux sets contre Agnieszka Radwanska met un terme à sa saison.

A plusieurs moments de l’année, Simona a donc donné l’impression d’être une solide n°2 mondiale. A d’autres, elle s’est encore montrée inconstante et fragile. A 24 ans et alors que 2016 pourrait bien être la dernière année de Serena, la Roumaine va devoir prouver qu’elle a les reins assez solides pour prendre le leadership mondial. Ca passera évidemment par une plus grande régularité, notamment en Grand-Chelem.

3. Garbiñe Muguruza (ESP), n°21 fin 2014, 22 ans :

Si Halep était la révélation de 2014, celle de 2015 est sans conteste Garbiñe Muguruza. Bien sûr, l’Espagnole avait déjà, par moment démontré son potentiel l’année dernière. Notamment avec un premier titre à Hobart et, surtout, un quart à Roland-Garros après une victoire sur Serena Williams. Ces bons résultats lui avaient d’ailleurs permis de grimper aux portes du Top 20. Mais il était difficile d’imaginer que sa progression vers les sommets serait aussi fulgurante.

Pourtant, son début de saison n’a pas été exceptionnel. Elle atteint bien les huitièmes de finale à l’Open d’Australie, seulement battue en trois sets par Serena Williams. Elle joue aussi une très bonne demi-finale à Dubai, battue 7/5 au troisième set par Karolina Pliskova. Mais c’est quasiment tout durant les cinq premiers mois. Il faut attendre le retour sur la terre de ses exploits, à Roland-Garros, pour la revoir à son meilleur niveau. Elle s’y hisse à nouveau en quart et est battue cette fois par Lucie Safarova.

Sa préparation sur gazon n’est pas très bonne avec deux défaites rapides face à des joueuses hors du Top 50. Rien ne laisse donc présager d’un beau parcours à Wimbledon. Celui-ci sera pourtant superbe. Muguruza y dispute sa première finale en Grand-Chelem après des victoires sur Angélique Kerber, Caroline Wozniacki, Timea Bacsinszky et Agnieszka Radwanska. Elle se heurte à nouveau à Serena Williams en finale non sans offrir une belle résistance. Son été n’est ensuite pas du tout à la hauteur puisqu’elle ne remporte qu’un seul match en trois épreuves. Mais elle se rattrape très bien en Asie avec une finale à Wuhan (durant laquelle elle doit abandonner) et une victoire à Pékin, l’un des quatre tournois les plus importants de l’année hors Grand-Chelem.

Au Masters de Singapour, elle termine sa saison par une très belle demi-finale. Elle remporte ses trois matchs de poule et passe tout près de la finale puisqu’elle ne s’incline que 7/5 au dernier set contre Agnieszka Radwanska. Désormais plus jeune joueuse du Top 10 (et seule de moins de 25 ans avec Halep), Muguruza représente le tennis du futur. La saison prochaine sera très importante pour voir si elle peut s’accrocher au top niveau et reproduire ces très bons résultats.

4. Maria Sharapova (RUS), n°2 fin 2014, 28 ans :

Dauphine de Serena Williams l’an dernier, Maria Sharapova a légèrement reculé au classement. Un recul dû principalement à des problèmes physiques, au genou et au poignet qui l’ont handicapée durant toute la deuxième partie de saison.

Maria débute pourtant bien la saison en s’imposant d’abord à Brisbane avant de se hisser en finale de l’Open d’Australie. Là, et comme c’est devenu une fâcheuse tendance pour elle, elle s’incline en deux sets contre Serena Williams. Malade, elle est contrainte à l’abandon en demi-finale à Acapulco. Elle mettra deux mois pour s’en remettre et va accumuler les défaites prématurées à Indian Wells, Miami et Stuttgart. Sur cette terre-battue qu’elle a appris à apprivoiser au fil des ans, elle se reprend bien. Elle atteint les demi-finales à Madrid et, surtout, s’impose à Rome. A Roland-Garros, elle connaît un parcours tranquille jusqu’en huitième où elle est surprise par Lucie Safarova.

A Wimbledon, La Russe réalise de nouveau un très beau parcours avant de chuter en demi-finale contre Serena Williams. Cela devient un poncif mais Maria ne trouve pas, ou plutôt a perdu la clef pour battre l’Américaine. Si leurs quatre premières rencontres, au milieu des années 2000, étaient très équitables, Serena a maintenant la mainmise sur son adversaire à qui elle n’a cédé qu’un seul set en treize rencontres depuis le début de la décennie. Blessée au genou, Sharapova renonce ensuite à disputer tous les tournois de l’été. De retour à Wuhan fin septembre, elle est contrainte à l’abandon dès son premier match à cause d’une douleur au poignet. Elle prend tout de même part au Masters où elle se hisse en demi-finale suite à trois succès probants en poule. La Russe termine la saison par deux succès en Fed Cup sans pouvoir empêcher la défaite de son pays.

Cette participation à la Fed Cup pour la première fois en trois ans, même si elle est essentiellement motivée par le règlement olympique qui impose d’avoir représenté son pays pour participer aux prochains jeux de Rio, prouve que Sharapova a encore envie. Même si son premier titre du Grand-Chelem remonte à 2004, elle n’a toujours que 28 ans. Ses résultats de l’année prochaine dépendront surtout de deux choses : ses blessures et Serena Williams. Si elle reste fit toute l’année et que l’Américaine fait un pas de côté, Maria pourrait bien retrouver les sommets.

5. Agnieszka Radwanska (POL), n°6 fin 2014, 26 ans :

Depuis 2012, Agnieszka Radwanska est installée aux alentours de la 5e place et elle confirme cette position en 2015. Pourtant, sa saison avait très mal commencé et la Polonaise a chuté en dehors du Top 10 avant d’effectuer une fin de saison tonitruante.

Durant l’hiver, Radwanska n’atteint qu’un seul quart de finale, à Doha. Elle se hisse également en huitième à l’Open d’Australie et à Miami mais ça reste trop faible pour une joueuse qui avait commencé la saison à la 6e place mondiale. Une demi-finale à Katowice en début de saison sur terre semble la remettre sur de bons rails mais la suite est très faible et elle s’incline à Roland-Garros dès le premier tour contre l’Allemande Annika Beck.

L’ancienne finaliste de Wimbledon se reprend directement sur gazon. Elle aligne une demi à Nottingham, puis une finale à Eastbourne. Lors du Grand-Chelem londonien, elle profite d’un tableau dégagé pour se glisser en demi où elle est surprise par Garbiñe Muguruza. Son été est un peu moins bon avec des quarts de finale à Stanford, Toronto et New Haven et une élimination au troisième tour de l’US Open. Treizième mondiale au début de l’automne, elle réalise une tournée asiatique quasi parfaite. Elle s’impose tout d’abord à Tokyo puis, après une défaite au premier tour à Wuhan, se hisse en finale à Pékin, seulement battue par Muguruza. Après une nouvelle victoire à Tianjin, elle décroche son ticket pour le Masters de Singapour.

Un tournoi que Radwanska débute par deux défaites mais elle décroche sa place en demi in extremis grâce à un succès en deux sets contre Simona Halep. Elle prend alors sa revanche sur Muguruza en trois sets avant de remporter son plus gros titre le lendemain contre Petra Kvitova. Cette victoire relance sa carrière qui semblait stagner depuis un moment déjà. Elle l’a annoncé : en 2016, elle visera un titre en Grand-Chelem.

6. Petra Kvitova (TCH), n°4 fin 2014, 25 ans :

Revenue au Top l’an dernier à la faveur d’un deuxième titre à Wimbledon et après deux saisons en demi-teinte, Petra Kvitova n’a pas tout à fait confirmé cette saison. Une mononucléose en est en grande partie responsable car la Tchèque, lorsqu’elle est en forme, reste l’une des meilleures joueuses de la planète.

Petra débute bien l’année avec une demi à Shenzhen puis une victoire à Sydney. Elle est par contre surprise par Madison Keys au troisième tour de l’Open d’Australie. Suite à un premier coup de fatigue, elle est battue précocement dans les deux tournois du Proche-Orient et fait même l’impasse sur Indian Wells et Miami. Elle réalise la meilleure performance de sa saison au « Premier Mandatory » de Madrid qu’elle remporte en battant Serena Williams en demi-finale. Elle se hisse encore en quart à Rome mais s’incline en huitième à Roland-Garros.

Toujours sous le coup de sa mononucléose, elle perd son titre à Wimbledon dès le troisième tour contre Jelena Jankovic, pourtant vraiment pas amatrice du jeu sur herbe. Elle est ensuite battue d’entrée à Toronto et Cincinnati mais retrouve son niveau en fin d’été pour s’imposer à New Haven et se hisser en quart de l’US Open. Après une tournée asiatique assez moyenne, elle termine bien la saison par une finale au Masters (après avoir perdu, comme Radwanska, deux matchs en poules). Enfin, elle apporte à son pays une quatrième Fed Cup en cinq ans.

Lorsqu’elle est physiquement au Top, Petra Kvitova est une des rares joueuses du circuit à pouvoir rivaliser avec Serena Williams en puissance. Si elle a totalement récupéré de sa maladie, elle remportera encore des Grand-Chelems en 2016.

7. Venus Williams (USA), n°19 fin 2014, 35 ans :

Finalement, la plus grosse surprise de ce Top 10, c'est peut-être d'y retrouver Venus Williams. L'Américaine n'avait plus terminé une année à ce niveau depuis 2010 ce qui lui vaut d'être nominée pour le « come-back de l'année par la WTA.

Dès la première semaine de la saison, elle démontre qu'il fallait encore compter sur elle en remportant le tournoi d'Auckland au détriment de Caroline Wozniacki. Deux semaines plus tard, elle bat Agnieszka Radwanska pour se hisser en quart de finale de l'Open d'Australie, un stade qu'elle n'avait plus atteint en Grand-Chelem depuis 2010. Après une demi à Doha et un quart à Miami, Venus baisse un peu de niveau sur terre-battue, une surface qu'elle n'a jamais vraiment apprécié. Battue au premier tour à Madrid et au troisième à Rome, elle se fait surprendre d'entrée à Roland-Garros par Sloane Stephens.

Bien plus à l'aise sur gazon, l'ancienne n°1 mondiale se hisse en huitième de finale à Wimbledon où sa sœur Serena met un terme à son parcours. Son été est nettement moins bon puisqu’elle ne remporte qu'un match en trois tournois mais elle se reprend à l'US Open où sa sœur est à nouveau son bourreau, mais cette fois en quart de finale et en trois sets. Son meilleur résultat de l'année, le meilleur en fait depuis 2010, elle le réalise à Wuhan où elle s'empare du titre en bénéficiant de l'abandon de Garbiñne Muguruza en finale. Après une nouvelle demi-finale à Hong-Kong, elle remporte le Masters bis disputé à Zhuhai, ce qui lui permet de terminer l'année dans ce top 10 in extremis.

Si on se demande encore ce qui pousse Serena Williams à rester sur le circuit à 34 ans, l'abnégation de son aînée de 15 mois force le respect. Bien sûr, à son âge, il est difficile d'imaginer que son come-back dure des années (encore que Kimiko Date-Krumm est encore là, à 45 ans !) Mais s'il s'agit là d'un baroud d'honneur, il est tout à fait remarquable.

8. Flavia Pennetta (ITA), n°13 fin 2014, 33 ans :

Si le dernier tour de piste de Venus Williams a de la gueule, que dire de celui de Flavia Pennetta ? L'Italienne de 33 ans, qui avait déjà réussi l'une de ses meilleures saisons l'an dernier, termine pour la première fois l'année dans le Top 10 et atteint, en septembre, son meilleur classement avec une 6e place.

Sa saison australienne est pourtant une catastrophe puisqu’elle s'incline au premier tour à Sydney et à Melbourne (contre Camila Giorgi). Elle se reprend en disputant les quarts à Dubai, puis à Indian Wells (dont elle était tenante du titre) après une victoire sur Maria Sharapova. Sur terre, elle atteint un quart à Marrakech mais est battue d'entrée à Madrid et à Rome. Elle se hisse néanmoins en huitième de Roland-Garros en battant la Top 10 Carla Suarez-Navarro.

Après une tournée sur gazon catastrophique, qui la voit notamment perdre au premier tour à Wimbledon contre Zaryna Diyas, elle connait un été assez moyen. Hormis un set pris à Serena Williams au deuxième tour à Toronto, elle ne réalise pas grand chose. Personne ne s'attendait donc à la voir triompher à l'US Open et avec la manière qui plus est. Car si elle a évité de rencontrer Williams en finale, elle a tout de même dominé Petra Kvitova et Simona Halep aux deux tours précédents. Elle termine sa saison sans grand coup d'éclat si ce n'est une victoire sur la future gagnante Agnieszka Radwanska lors des poules de son tout premier (et dernier) Masters.

Dernier car, elle l'a annoncé au micro lors de son speech après sa victoire new-yorkaise, cette saison est sa dernière. Ce succès à l'US Open rehausse énormément un palmarès fort de 11 titres (pour la plupart nettement plus modestes) et d'une seule autre demi en Grand-Chelem (déjà à l'US Open, en 2013). Avec sa 6e place au classement, Flavia restera comme une des plus grande championne du tennis italien, en simple comme en double puisqu’elle fut n°1 mondiale de la discipline après son titre à l'Open d'Australie 2011.

9. Lucie Safarova (TCH), n°17 fin 2014, 28 ans :

Après douze ans d’une carrière faite de hauts (une demi en Grand-Chelen à Wimbledon en 2014 et un quart à l’Open d’Australie 2007) et de bas (seulement 5 matchs remportés en 12 tournois majeurs de 2008 à 2010), Lucie Safarova a enfin connu la consécration. Malheureusement, une blessure puis une infection vont venir gâcher sa fin de saison.

La Tchèque démarre plutôt mal sa saison en simple puisqu’elle s’incline d’entrée à Sydney et à Melbourne (face à Yaroslava Shvedova). En double par contre, elle décroche son premier titre du Grand-Chelem à l’Open d’Australie aux côtés de Bethanie Mattek-Sands. Elle se reprend en simple en atteignant les quarts à Anvers et Dubai puis en remportant le premier tournoi « Premier » de sa carrière à Doha. Après quelques semaines de résultats moins bons, elle revient à son meilleur niveau à Madrid où elle se hisse à nouveau en quart et surtout à Roland-Garros où elle atteint sa première finale en Grand-Chelem. A Paris, elle domine Maria Sharapova, Garbiñe Muguruza et Ana Ivanovic avant de s’incliner face à Serena Williams non sans lui avoir opposé une farouche résistance.

Fatiguée par cet exploit, Safarova réalise une saison sur gazon assez moyenne avec, notamment, une défaite en huitième à Wimbledon. Battue d’entrée à Toronto et en quart à Cincinnati, elle demande une wild-card pour New Haven afin d’avoir quelques matchs dans les jambes avant l’US Open. Elle y atteint la finale mais, malheureusement, se blesse aux abdominaux. Pas suffisamment remise, elle s’incline sèchement au premier tour à New-York. Ses ennuis ne sont pas terminés puisqu’elle est hospitalisée en septembre suite à une infection bactérienne. Elle est contrainte d’observer cinq semaines d’interruption et rate donc toute la saison en Asie. Elle revient sur le circuit pour les tournois de Linz et Moscou où elle perd d’entrée mais décroche tout de même le dernier ticket pour les Masters.

A Singapour, elle bat Angélique Kerber en poule mais perd ses deux autres rencontres. Elle est sélectionnée pour la finale de Fed Cup pour service rendus (notamment un point important contre la France en demi) mais elle assiste au titre tchèque depuis le banc. A plusieurs reprises cette année, Lucie a démontré qu’elle avait les qualités d’une Top 5. Mais si elle ne récupère pas rapidement de sa maladie, il y a peu de chance de la voir encore progresser en 2016.

10. Angélique Kerber (ALL), n°10 fin 2014, 27 ans :

Solide joueuse du Top 10 depuis quatre ans déjà, Angélique Kerber peine à franchir un cap supplémentaire. Toujours présente lors des tournois « Premier » secondaires, elle se met peut-être un peu trop de pression lors des épreuves les plus importantes du circuit.

La tournée australienne est un bon résumé de cette difficulté puisqu’elle y aligne un quart à Brisbane, une demi à Sydney et une élimination d’entrée à l’Open d’Australie contre Irina-Camelia Begu. Elle connaît un gros passage à vide pendant les deux mois qui suivent avec seulement deux matchs remportés en cinq tournois. Ca se passe mieux une fois débarquée sur terre-battue puisqu’elle aligne deux victoires importantes à Charleston et à Stuttgart. Elle atteint également une demi à Nuremberg mais, lors des épreuves majeures sur cette surface, elle est chaque fois battue prématurément. Au premier tour à Madrid, au deuxième à Rome (à nouveau contre Begu) et au troisième à Roland-Garros (face à Muguruza).

Sur gazon, elle remporte le tournoi de Birmingham mais perd à nouveau contre Muguruza au troisième tour de Wimbledon. Après un nouveau titre à Stanford, le 4e en quatre mois et sur quatre surfaces différentes (si on considère la terre verte de Charleston différente de la terre-battue européenne), elle est à nouveau battue trop rapidement à Toronto, à Cincinnati et à l’US Open. Sa fin de saison est plutôt bonne. Elle aligne un quart à Tokyo, une demi à Wuhan, un quart à Pékin et une finale à Hong-Kong. Cela lui permet d’obtenir son ticket pour le Masters où elle ne sort pas des poules mais gagne tout de même un match contre Petra Kvitova, la future finaliste.

Comment expliquer qu’Angélique ne parvient pas à atteindre des quarts ou des demis dans les grands événements. D’abord, il y a des tirages il est vrai pas toujours évidents. Si on excepte sa mauvaise passe du début d’année, de l’Open d’Australie à Miami, elle connaît sa plus grosse contre-performance face à la… 31e mondiale. Elle n’a évidemment pas à rougir de ses défaites contre Muguruza (4 fois !), Safarova, Halep ou Azarenka. Mais elle devra battre un peu plus souvent ce genre de joueuses, surtout dans les grands événements, si elle veut revenir dans le Top 5 qu’elle a un moment atteint en 2012.

 

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