L’Année 2012 touche à sa fin. Il est grand temps pour moi de procéder à une série de rétrospectives pour vous faire revivre les grands moments de la saison, vous présenter ceux qui l’ont animée et ceux qui marqueront sans doute 2013. Dernière étape : présentation des meilleurs joueurs belges de 2012. Troisième partie : le Top 10 belge des espoirs marqué par la formidable saison de Kimmer Coppejans et le vivier de la « génération 95 » chez les filles.
Kimmer Coppejans
(18 ans, A15, ITF : 2e, ATP : 747e, 4707 points) :
La saison 2012 a été très largement marquée par les exploits de Kimmer Coppejans. Aucun Belge n’a obtenu de tels résultats depuis Kirsten Flipkens en 2003. Longtemps resté derrière Julien Cagnina et Jeroen Vanneste dans les différentes catégories de jeunes, Kimmer a profité des blessures de ces derniers pour se révéler. La confiance aidant, il a même explosé au niveau international.
Il débute la saison en Australie où il s’incline en huitième de finale. Son premier gros résultat, il l’obtient au Grade A de la Copa Gerdau, l’un des plus gros tournois de la saison hors Grand-Chelem, où il atteint la finale. Il s’impose ensuite en simple comme en double au Grade 1 de Beaulieu-sur-Mer. A l’Astrid Bowl, légèrement blessé, il abandonne au début de sa demi-finale afin de se préserver pour Roland-Garros. Une sage décision qui lui permet de remporter le Grand-Chelem parisien. Un exploit retentissant puisque aucun Belge n’avait gagné de tournoi de ce niveau (chez les garçons) depuis 59 ans !
Kimmer prouve ensuite qu’il peut aussi bien jouer sur des surfaces plus rapides en s’imposant au Grade 1 de Roehampton puis en atteignant les quarts de finale à Wimbledon. Mais c’est sur terre-battue qu’il réalise son second exploit de la saison puisqu’il devient Champion d’Europe à Klosters. A l’US Open, il subit la plus grosse désillusion de sa saison. Il s’incline en quart d’un tournoi qu’il avait les moyens de remporter. Une contre-performance qui lui coûte également le titre de Champion du Monde des 18 ans et moins.
A côté de cette superbe saison junior, Kimmer a déjà réalisé quelques très bonnes performances chez les adultes. Invité au Challenger de Scheveningen, il bénéficie d’un peu de chance (tomber sur un autre invité hollandais) pour remporter son premier match à ce niveau. Par contre, sa première finale au Future d’Ostende, à deux pas de chez lui, ne doit rien au hasard. Il y bat quelques joueurs de référence en Belgique : Alexandre Folie, Joris De Loore et Arthur De Greef. C’est sur ce circuit des Futures que le nouvel « Espoir sportif de l’année » (titre que lui ont logiquement décerné les journalistes sportifs lors du Gala du Sport) va désormais se tourner. Avec pour objectif de ne pas s’y éterniser trop longtemps. Une place dans le Top 400 dans douze mois lui permettrait d’attaquer les tournois Challengers à temps plein en 2014.
Elise Mertens
(17 ans, A16, ITF : 19e, WTA : Ncl, 2884 points) :
Entrainée à l’académie de Patrick Mouratoglou en 2011, Elise Mertens avait pris une petite avance sur les autres joueuses de sa génération (qui sont au nombre de quatre dans ce Top 10 !) Un avantage qu’elle a maintenu, en tout cas au classement junior, après son passage à la LTA de Maaseik, l’académie de Tom Devries qui s’occupe également de Kimmer Coppejans (et de Britt Geukens et Xander Veys, également bien placés dans ce classement).
Dès son deuxième tournoi de la saison, à Sfax (un Grade 2 tunisien), Elise s’impose en simple comme en double, remportant son deuxième titre junior. Une entorse à la cheville l’empêche alors de prendre part à plusieurs tournois et la fait passer à côté de son début de saison sur terre. Elle parvient tout de même en demi-finale de l’Astrid Bowl puis dispute son premier tournoi du Grand-Chelem à Roland-Garros. Elle y perd, avec les honneurs, face à Eugénie Bouchard, une des meilleures juniores au monde.
Elle réalise le même résultat un mois plus tard, à Wimbledon (battue par Kontaveit) puis à la fin de l’été à l’US Open où la n°1 mondiale Taylor Townsend l’élimine en deux sets serrés. Entre-temps, elle se hisse en finale du Grade 1 de Linz. Elise se débrouille également très bien en double. Outre son titre à Sfax, elle remporte deux Grades 1 et atteint trois autres finales.
Ces différents résultats permettent à Elise de terminer la saison dans le Top 20 junior, très largement première Belge. En 2013, elle tentera d’améliorer encore ce classement et de jouer un rôle important dans les Grands-Chelems. Parallèlement, il est grand temps qu’elle prenne part à plus de tournois ITF où trois joueuses de sa génération ont déjà un classement. Sa seule expérience sur ce circuit cette année s’est terminée par une intéressante demi-finale avec au passage une victoire sur une Top 300.
Clément Geens
(16 ans, A30, TE-16, 38e, ITF : 70e, ATP : Ncl, 2146 points) :
Terminer dans le Top 100 des juniors (18 ans et moins) à seulement 16 ans n’est pas une performance courante pour un Belge (chez les garçons en tout cas). La précocité de Clément Geens le place sur les traces d’un Olivier Rochus, comme lui entrainé au Centre AFT.
Le Waterlootois débute la saison par trois semaines très enrichissantes en Inde où il dispute les demi-finales d’un Grade 3 puis deux quarts (un G2 et un G3). Il connait ensuite sa plus grosse déception de la saison en Winter Cup (-16 ans) où, aux côtés de Simon Stevens et Xander Veys, il termine seulement troisième de sa poule qualificative alors qu’il pensait pouvoir aller très loin. Clément atteint encore deux demi-finales en Grade 2, une en Afrique du Sud à la fin de l’hiver et une en Autriche au printemps.
Il dispute ensuite son premier Grade 1 à l’Astrid Bowl où, bénéficiaire d’une invitation, il franchit deux tours dans le tableau final. Lors de son deuxième Grade 1, à Casablanca, il réalise le plus gros exploit de sa saison en remportant le tournoi. En finale, il prend la mesure du n°1 du tableau. Durant le reste de l’été, il fait ses premiers pas sur le circuit pro lors de différents tournois Futures où il reçoit des invitations. Il ne remporte pas de matchs en simple mais gagne le tournoi de Huy en double avec Arnaud Graisse.
En 2013, Clément cherchera à obtenir ses premiers points ATP en faisant meilleur usage des invitations qu’il recevra encore certainement. Auparavant, il s’efforcera d’obtenir une place dans le Top 30 au classement junior afin de disputer tous les tournois du Grand-Chelem.
Kimberley Zimmermann
(17 ans, A13, ITF : 53e, WTA : 954e, 1552 points) :
Après un an et demi d’exil en Floride, dans l’académie 6th Sense, Kimberley Zimmermann est revenue au Centre AFT de Mons au printemps 2011. Elle a rapidement obtenu quelques résultats intéressants comme une demi-finale au Zetes Open de Bruxelles (Grade 4) ou un quart à La Marsa (Tunisie, Grade 2).
Cette saison, elle débute par une longue tournée en Amérique latine. Là-bas, elle se hisse pour la première fois en demi-finale d’un Grade A (à Caracas). Après une nouvelle tournée sud-américaine moins fructueuse à la fin de l’hiver, elle atteint les quarts de finale du Grade 1 très relevé de Beaulieu-sur-Mer. Le plus gros exploit de sa saison, elle le réalise à l’Astrid Bowl où elle se hisse en finale en battant deux joueuses classées aux alentours de la 10e place mondiale. Cette performance arrive malheureusement trop tard pour lui permettre d’obtenir le classement nécessaire pour disputer Roland-Garros et Wimbledon.
Kim se consacre alors au circuit pro où elle avait déjà (le temps d’une semaine) obtenu un classement fin 2011. Blessée au dos en début d’été, elle perd en qualifs de ses premiers tournois. Elle se hisse tout de même au second tour à Rebecq ce qui constitue une première pour elle dans un $25.000. Elle atteint ensuite le tableau final à Coxyde et à Westende et franchit même le premier tour de ce dernier. Elle se blesse à nouveau au dos à Baulet.
Malgré la déception de n’avoir pas pu jouer les Grand-Chelems cette saison, Kimberley met définitivement un terme à sa carrière chez les juniors. Son premier objectif, pour 2013, sera de se rapprocher de la 500e place à la WTA. C’est la première étape vers une carrière pro et la possibilité de disputer un jour l’une des quatre épreuves mythiques… chez les adultes.
Jeroen Vanneste
(18 ans, A17, ITF : 46e, ATP : 849e, 1427 points) :
Jeroen Vanneste a pas mal galéré au niveau des blessures, notamment au coude, ces dernières saisons. Deux mois de gâchés durant l’été 2010 et carrément six mois l’an dernier, voilà qui a de quoi décourager les plus endurcis. Pourtant, le pensionnaire du Centre VTV de Wilrijk a pointé au 26e rang junior cet été et déjà réussi quelques belles performances chez les adultes.
En hiver, Jeroen part disputer quelques tournois en Amérique du Sud mais n’en revient avec des bons résultats qu'en double (une victoire en Grade 1). Il faut attendre le tournoi de Beaulieu-sur-Mer où il dispute la finale en simple (contre son copain Kimmer Coppejans) et remporte le double (avec le même joueur) pour le voir réussir sa première grosse performance de la saison. Il enchaîne avec une nouvelle finale en Grade 1 à l’Astrid Bowl où il doit jeter l’éponge contre Julien Cagnina. Il termine sa carrière junior par un quart de finale aux Championnats d’Europe puis par une élimination d’entrée à l’US Open.
Durant l’été, le joueur de Kortemark dispute sa première vraie série de Futures (il avait déjà joué un match à Coxyde en 2010). Il obtient son premier classement ATP après avoir franchi un tour à Ostende puis dispute successivement les demi-finales de Coxyde et de Huy. En fin d’année, il remporte également quelques matchs à Antalya.
Maintenant que son diplôme de secondaire est en poche, Jeroen disputera une pleine saison de Future en 2013. Une place dans le Top 400 en fin d’année est un objectif ambitieux mais réalisable.
Julien Cagnina
(18 ans, A18, ITF : 53e, ATP : 797e, 1285 points) :
Premier de ce classement il y a un an, Julien Cagnina chute à la sixième place. Cette descente est due en partie au fait qu’il a cette fois consacré la deuxième partie de sa saison à jouer chez les adultes et en partie à cause de blessures tombées au mauvais moment.
Touché aux abdos lors d’une tournée australienne ratée, il reprend pour le Tournoi des Légendes, une exhibition qui oppose quelques grands espoirs à d’anciens champions. Une belle expérience qui lui permet de croiser le fer avec Edberg, Safin, Henman ou Leconte. Julien revient sur le circuit au printemps et obtient sa plus belle victoire en s’imposant à l’Astrid Bowl (sur abandon de Jeroen Vanneste). Il joue ensuite de malchance en se blessant à Roland-Garros (épaule) et à Wimbledon (adducteurs). Il termine sa carrière chez les juniors par un huitième à l’US Open.
Durant l’été, il dispute le circuit de Futures en Belgique et obtient un premier gros résultat à Eupen où il se hisse en finale (alors qu’il n’avait plus joué depuis un mois et demi). Il franchit encore régulièrement un tour jusqu’à une tournée en Turquie en fin d’année. Là, il remporte un tournoi en double avec Arthur De Greef et atteint les quarts de finale du simple d’un autre avec, au passage, une victoire sur Niels Desein, 269e mondial.
La saison de Julien a été pleine de belles expériences mais ne l’a sans doute pas totalement comblé en termes de résultats. S’il peut disputer toute une année sans se blesser, il a largement le talent pour la terminer dans le Top 500, voire mieux.
Marie Benoit
(17 ans, A12, ITF : 78e, WTA : 689e, 1189 points) :
Grâce à une superbe fin de saison qui l’a vu remporter son premier titre professionnel (les détails sont dans l’article sur le Top 10 féminin belge), Marie Benoit termine l’année avec un très bon classement WTA. Mais avant de cartonner chez les adultes, elle avait déjà effectué un beau parcours chez les juniors.
Durant l’été 2011, Marie avait disputé deux finales consécutives en Grades 4, à Carthage et à Bruxelles. En toute fin d’année, elle a pris part au Grade A de la Copa Casablanca, au Mexique, et ne s’arrête qu’en huitième en simple et en demi du double (avec Kimberley Zimmermann). Elle poursuit sa tournée en Amérique latine début 2012 et y atteint une demi-finale et deux huitièmes en Grades 1 (ainsi que deux autres demi-finales en double, toujours avec Kim). Elle y retourne en mars mais y obtient moins de succès (un quart en simple et une demi en double).
Au printemps, elle dispute encore un huitième à Beaulieu-sur-Mer et franchit un tour à l’Astrid Bowl. Mais elle rate de peu la qualification pour Roland-Garros. Elle se lance alors définitivement sur le circuit pro avec le succès que l’on sait. Bien qu’elle puisse encore disputer des tournois juniors en 2013, Marie a tout intérêt à privilégier son classement WTA où elle pourrait rapidement progresser.
Justine De Sutter
(17 ans, A18, ITF : 110e, WTA : Ncl, 1171 points) :
Longtemps première de sa classe d’âge (qui comprend, entre autres, Elise Mertens, Kimberley Zimmermann et Marie Benoit), Justine De Sutter n’a plus l’avance qu’elle avait sur ses consœurs il y a deux ou trois ans. Sa progression reste toutefois constante.
Treizième joueuse des moins de 14 ans en 2009, une année où elle avait mené la Belgique vers la victoire en Winter Cup, Justine n’avait que treize ans lorsqu’elle a atteint sa première demi-finale ITF et seulement 14 lorsqu’elle a disputé sa première finale. Elle démarre 2012 avec une place dans le Top 100 grâce à une finale en Grade 2 et un quart au Grade A d’Osaka en 2011.
Comme les autres filles de sa génération, elle réalise ses meilleurs résultats en Amérique du Sud. Elle se hisse en quart à Barranquilla (Grade 1) et à Manta (G2). Elle atteint ensuite un autre quart en Grade 2 en Espagne durant le printemps. C’est en double qu’elle obtient ses meilleurs résultats : deux victoires en Grades 2 à Benicarlo et au Caire.
Justine joue régulièrement chez les adultes à partir de l’été. Elle se hisse d’abord en quart à Maaseik puis, en fin d’année, passe deux fois le premier tour dans des tournois à Antalya. Ces résultats lui permettront de commencer 2013 avec un classement WTA. Elle se consacrera toute l’année à le faire fructifier.
Elke Lemmens
(18 ans, A17, ITF : 60e, WTA : 1151e, 1106 points :
A quelques jours près (elle est née le 27 décembre 1994), Elke Lemmens aurait également pu faire partie de cette génération 95 dorée. Si elle a moins souvent fait parler d’elle jusqu’ici, c’est parce qu’elle a souffert de pas mal de blessures qui l’ont freinée dans sa progression.
Elle débute néanmoins très bien la saison en signant deux demi-finales en Grades 1 à Caracas et Barranquilla ainsi qu’une victoire en double à Manta (G2). Elle dispute encore un quart de finale en Grade 1 à la fin de l’hiver puis un huitième en simple et une finale en double à l’Astrid Bowl. Cette belle série lui permet de disputer les épreuves du Grand-Chelem. Pas gâtée au tirage au sort, elle n’y remporte qu’un seul match (à l’US Open).
Durant l’été, elle dispute la série de tournoi ITF en Belgique mais sans trop y briller. Il n’y a qu’à Maaseik où elle franchit un tour. La malchance la poursuit décidemment car elle se blesse à nouveau au poignet en fin d’année et est contrainte à se faire opérer. Elke en a encore pour un mois de revalidation avant de pouvoir reprendre le chemin des courts. Et lancer enfin sa carrière chez les pros où elle mérite un meilleur classement que celui où elle pointe actuellement.
Britt Geukens
(16 ans, A33, ITF : 221e, WTA : Ncl, 1091 points) :
Plus jeune joueuse de ce Top 10, Britt Geukens a effectué une belle progression au classement cette année. Elle débute la saison par une tournée en Inde d’où elle revient avec un quart de finale à Kolkata (Grade 3) et deux demis en double. Elle part alors pour l’Amérique centrale où elle effectue une tournée très réussie. Elle atteint d’abord la finale du Grade 4 de Guatemala City puis les quarts du Grade 3 de San Jose (qu’elle remporte en double). Elle termine par une victoire au Grade 4 de Panama City, sa deuxième à ce niveau après son succès à Maaseik en 2011.
Britt est moins performante durant le printemps en Europe mais elle dispute trois quarts de finale successifs durant l’été à Tunis (G3), Maaseik (G4, où elle atteint la finale en double) et Clermont-Ferrand (G4). Sa fin de saison est nettement moins bonne. Elle ne parvient qu’une seule fois en quart de finale (Raanana, G3) en six épreuves.
Cette mauvaise série ne lui permet pas de terminer la saison dans le Top 200. Il va donc être compliqué pour elle de se qualifier pour Roland-Garros et Wimbledon (sauf carton en Amérique du Sud cet hiver), ce qui aurait pu être un bel objectif pour 2013. Elle devra aussi tenter d’obtenir son premier classement WTA.
Suivent dans notre classement :
11e Klaartje Liebens 1085 points
12e Michelle Werbrouck 943 points
13e Greetje Minnen 929 points
14e Magali Kempen 919 points
15e Michaël Geerts 829 points
16e Simon Stevens 818 points
17e Lukas Daels 693 points
18e Xander Veys 446 points
19e Sam De Paepe 444 points
20e Deborah Kerfs 425 points
21e Morgane Michiels 334 points
22e Joseph Van Dooren 32 points
23e Maxim Sahnevich 284 points
24e Margaux Brabant 277 points
25e Pauline De Ryck 273 points
26e Maxime Hinnisdaels 248 points
27e Gitte Heynemans 241 points
28e Hélène Scholsen 238 points
29e Tiffany Mylonas 219 points
30e Seppe Cuypers 212 points
Ce classement est établi sur la base des résultats internationaux en catégories cadets, scolaires et juniors.
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Le Top 10 belge junior en 2011
Le Top 10 belge junior en 2010
Le Top 10 belge junior en 2009
Le Top 10 belge junior en 2008
Le Top 10 belge junior en 2007
Le Top 10 belge junior en 2006
Le Top 10 belge junior en 2005
Le Top 10 belge junior en 2004
Le Top 10 belge junior en 2003
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