L’Année 2012 touche à sa fin. Il est grand temps pour moi de procéder à une série de rétrospectives pour vous faire revivre les grands moments de la saison, vous présenter ceux qui l’ont animée et ceux qui marqueront sans doute 2013. Dernière étape : présentation des meilleurs joueurs belges de 2012. Deuxième partie : le Top 10 féminin marqué par la retraite de Kim Clijsters, l’incroyable come-back de Kirsten Flipkens et la relève qui pointe le bout de son nez.
Kim Clijsters
(Ncl, 29 ans, 13e -> Ncl (officieusement 20e)) :
La décision de Kim Clijsters de prendre sa retraite au lendemain de l’US Open n’est plus un secret depuis bien longtemps. Elle marque cette fois définitivement (enfin, on ne doit jamais dire jamais, mais…) la fin d’une ère pour le tennis belge. Celle de deux grandes championnes qui ont remporté des titres dont pouvaient seulement rêver leurs prédécesseurs et qui seront sûrement lourds à porter pour les prochaines générations qui auront bien du mal à soutenir la comparaison.
Cette dernière saison ne restera évidemment pas dans les souvenirs des fans de Kim. En fait, depuis l’Open d’Australie 2011, elle se bat plus contre des blessures que contre ses adversaires. Et elle s’octroie, entre chaque apparition, de longues pauses afin de poursuivre sa route suffisamment longtemps pour tenir ses promesses à ses fans (et à ses sponsors ?) Malgré ces soucis physiques, elle atteint tout de même une brillante dernière demi-finale en Grand-Chelem, à Melbourne. Elle réalise également une honnête saison sur gazon marquée par un huitième à Wimbledon et un quart aux J.O. C’est sans doute le mieux qu’elle pouvait espérer compte tenu de son état physique. Son dernier tournoi, à New-York, s’est achevé un peu abruptement dès le deuxième tour mais cette défaite en deux tie-breaks face à un des grands espoirs de demain, Laura Robson, a des accents de passation de pouvoir ce qui est une bonne chose.
Plus que cette dernière saison, on se souviendra surtout de ses 41 titres en simple dont quatre Grand-Chelems et trois Masters. Son improbable come-back de 2009 restera aussi dans les mémoires. Tout comme, pour le public belge, la victoire en Fed Cup de 2001 qui avait définitivement lancé la carrière de nos deux championnes (même si elles n’ont, par après, pas toujours traité cette compétition avec le respect qu’elle mérite). Enfin, son fair-play, son sourire, sa gentillesse et sa disponibilité n’ont pas attendu la fin de sa carrière pour lui asseoir une réputation qui a marqué le circuit féminin ces dix dernières années.
Objectifs 2013 : les objectifs de Kim pour l’an prochain sont évidemment ailleurs que dans le tennis. Elle a notamment évoqué la possibilité d’offrir un petit frère ou une petite sœur à Jade. Quels que soient ses projets, tous nos vœux l’accompagnent.
Yanina Wickmayer
(A1, 23 ans, 26e -> 23e) :
La fin d’année effroyable de Yanina Wickmayer donne une impression tronquée. Non, sa saison n’a pas été mauvaise, loin s’en faut. Bien sûr, il est dommage qu’elle ne termine pas avec plus de point qu’une Kim Clijsters qui, à cause de ses blessures, n’était plus sur le circuit qu’à mi-temps. Mais terminer à la 23e place mondiale n’est pas une mince affaire et peu nombreuses sont les joueuses belges qui y sont parvenues. Et à titre personnel, c’est tout de même une montée de trois places par rapport à sa saison 2011.
Battue au deuxième tour à Auckland (par Sara Errani dont on sait maintenant qu’elle est tout sauf facile à manier), Yanina dispute une bonne finale au tournoi de Hobart. Elle est malheureusement surprise d’entrée à l’Open d’Australie. Elle se reprend vite et remporte avec autorité ses deux matchs de Fed Cup contre la Serbie puis aligne une demi-finale à Paris et un quart à Doha (après un succès sur Francesca Schiavone). Elle prend même le dessus sur Kim Clijsters à Miami, une victoire qui compte certainement beaucoup pour elle. Yanina ne s’arrête qu’en huitième de finale de ce tournoi. Légèrement blessée au poignet, elle passe à côté de sa saison sur terre, multipliant les éliminations prématurées.
Au lendemain de Roland-Garros, Yanina a toutefois la bonne idée de prendre part à un dernier tournoi sur terre à Bad Gastein. Elle profite d’un tableau très faible pour se hisser en finale. A Wimbledon, elle bat Svetlana Kuznetsova et se hisse au troisième tour. Elle dispute ensuite une demi-finale à Stanford grâce à un succès sur Marion Bartoli puis réalise un bon tournoi olympique où elle perd avec les honneurs au second tour contre Caroline Wozniacki. Et c’est tout. La suite n’est qu’une succession de défaites au premier ou au deuxième tour face à des joueuses largement à sa portée.
Objectifs 2013 : des soucis personnels, quelques pépins physiques, une perte de confiance sont à la base de cette fin d’année ratée. Dommage, car elle semblait avoir largement les moyens de revenir dans le Top 20. Espérons qu’elle retrouve rapidement la plénitude de ses moyens car le début de saison s’annonce compliqué avec de nombreux points à défendre les deux premiers mois.
Kirsten Flipkens
(A2, 26 ans, 192e -> 54e) :
Kirsten Flipkens aura vécu une bien étrange saison. Une saison dont elle se souviendra longtemps et durant laquelle elle sera passée par tous les états. Le genre de saison qui fait grandir également et aura une trace indélébile sur sa carrière.
Cette année ne débuté d’ailleurs pas trop bien. Après une défaite au dernier tour des qualifications en Australie, elle perd ses deux rencontres de Fed Cup et précipite, bien malgré elle, la défaite de la Belgique. Elle se reprend ensuite pour atteindre deux $25.000 à Rabat et à Moscou. Après trois quarts de finale en tournoi de la même catégorie, des douleurs dans les mollets la poussent à passer des examens médicaux. Le diagnostique est clair, quatre caillots se promènent dans ses jambes et sans un repos complet de plusieurs semaines, le risque d’embolie est très important.
Ses deux mois de pause et sa chute à la 251e place ont raison de sa collaboration avec la VTV. La restructuration de la fédération flamande ne lui permet plus de continuer à s’y entrainer, aux côtés d’An Devries. Une grave erreur car Kirsten retrouve rapidement le chemin du succès. Sur le gazon de s’Hertogenbosch, elle sort des qualifications et se hisse en demi-finale en battant Sam Stosur, 5e mondiale. Elle enchaine par une victoire au $25.000 de Middelburg, puis à celui de Rebecq. A l’US Open, elle sort à nouveau des qualifs et franchit le premier tour du tableau final (pour la première fois en Grand-Chelem depuis Wimbledon 2010). Le plus gros exploit, elle le réalise dans la ville de Québec où elle remporte le premier titre WTA de sa carrière en venant à bout de joueuses comme Dominika Cibulkova ou Mona Barthel. Elle enchaine à Linz où elle bat Ana Ivanovic pour atteindre les demi-finales.
Objectifs 2013 : depuis son retour, Kirsten a engrangé 41 victoires et perdu seulement huit fois. Un ratio exceptionnel pour elle qu’elle espère bien poursuivre avec l’aide de son nouveau coach, Maxime Brackman. Et ce, dès le mois de janvier où elle aura peu de points à défendre.
Alison Van Uytvanck
(A3, 18 ans, 287e -> 199e) :
Il y a un an, quand je lui ai demandé quels étaient ses objectifs pour 2012, Alison m’avait confié viser une place parmi les 250 premières. Ce que j’ai d’abord pris pour un manque d’ambition au vu de son exceptionnelle première saison était en fait particulièrement bien vu. Alison avait encore six mois d’école pour terminer ses secondaires. Et le niveau très dense entre la 100e et la 300e place l’avait sans doute incité à la prudence
Comme en 2011, Alison débute l’année par une victoire en $10.000 (à Glasgow), cette fois suivie d’une finale. Hormis ses premières titularisations en Fed Cup, les trois mois suivants sont plus calmes et il faut attendre le tournoi WTA de Bruxelles pour voir Alison réaliser une grosse performance. Dans le stade où elle s’était révélée un an plus tôt, elle se hisse cette fois en quart de finale en battant deux Top 100. Elle y affronte sa première joueuse du Top en la personne d’Agnieszka Radwanska à qui elle prend trois jeux.
Une élongation la tient ensuite éloignée des terrains durant une partie de l’été. De retour en septembre, elle a besoin de quelques tournois pour retrouver son meilleur niveau. Elle termine cependant très bien la saison en atteignant une finale au $25.000 de Glasgow puis en remportant celui d’Equeurdreville. Cette victoire lui permet de faire son entrée dans les Top 200.
Objectifs 2013 : Alison a donc rempli largement son objectif. Son nouveau classement va lui permettre de prendre part aux qualifications des tournois du Grand-Chelem ce qui sera à nouveau une grande expérience pour elle. Se hisser dans le tableau final de quelques tournois WTA serait aussi une nouvelle étape dans sa carrière.
Tamaryn Hendler
(A4, 20 ans, 207e -> 329e) :
Fin 2007, alors qu’elle n’avait que 15 ans, Tamaryn Hendler faisait son apparition dans le classement. Sa précocité lui valait même une première sélection en Fed Cup. Depuis, elle n’a pas vraiment confirmé les espoirs placés en elle.
L’ancienne élève de Nick Bolettieri semblait pourtant sur la bonne voie, fin 2011, lorsqu’elle remportait trois $25.000 et terminait la saison aux portes du Top 200. Elle parvient même au 178e rang en mars de cette année après deux quarts de finale et une nouvelle finale au $25.000 de Raleigh. Elle retrouve même sa place dans l’équipe de Fed Cup suite aux nombreux forfaits qui ont handicapés la Belgique lors du match de barrage.
La suite est plus compliquée. Tammy se blesse en qualifications du $75.000 de Nottingham et doit observer une pause de trois semaines. A son retour, elle peine à trouver la bonne carburation et perd régulièrement en qualifications. Après un nouveau mois de pause, elle dispute les qualifs de l’US Open et y est battue dès le premier tour au tie-break du dernier set.
Objectifs 2013 : Tamaryn n’est plus réapparue sur le circuit depuis cette défaite new-yorkaise. Elle ne donne plus non plus la moindre nouvelle à la presse. Sur son compte Twitter, elle parle peu de tennis et encore moins d’entrainement. Nul ne peut donc à ce jour dire quelles sont ses intentions pour 2013. Le talent est là et retrouver le Top 200 semble vraiment à sa portée. Mais en a-t-elle les moyens physiques et la volonté ?
An-Sophie Mestach
(A6, 18 ans, 629e -> 361e) :
Première mondiale chez les juniors fin janvier 2011, à la suite de sa victoire à l’Open d’Australie, An-Sophie Mestach a ensuite souffert d’une grave blessure au poignet doit. Une première fois opérée durant l’automne, elle fait son retour lors de l’Open d’Australie mais, toujours souffrante, elle s’incline au premier tour des qualifications. Après plusieurs mois de repos, elle doit se résigner à se faire opérer une seconde fois au mois de mai.
Son retour, fin juillet, est plutôt bon. Elle remporte tout de suite quelques matchs en $25.000, à Rebecq et à Coxyde. Elle se hisse même en quart de finale à Baulet alors qu’elle avait dû passer par les qualifications. En septembre, elle remporte son premier titre professionnel au $10.000 d’Antalya, un succès exceptionnel au vu de ce par quoi elle est passée six mois plus tôt. Trois semaines après, elle se hisse en demi-finale du $50.000 de Joué-Les-Tours après une victoire sur Yvonne Meusberger, 114e mondiale. Elle termine la saison par une nouvelle demi-finale (en $25.000 cette fois) à Helsinki où elle prend la mesure d’Alison Van Uytvanck.
Objectifs 2013 : en 10 tournois depuis son retour, An-Sophie a atteint un excellent classement aux alentours de la 360e place. L’idéal pour elle en 2013 serait de pouvoir jouer une saison pleine, enfin débarrassée de ses soucis physiques. Avec soi talent, elle pourra alors certainement terminer parmi les 150 premières.
Ysaline Bonaventure
(A5, 18 ans, 1113e -> 417e) :
Ysaline Bonaventure démarre véritablement sa carrière cette saison lors de deux ITF en Allemagne. Elle se qualifie pour le premier et poursuit sa route jusqu’en quart puis se fait une entorse à la cheville lors du second. De retour un mois plus tard, au $10.000 d’Amiens, elle sort à nouveau des qualifs (alors qu’elle était menée 5/2 au dernier set du troisième tour) puis se hisse en finale. Elle confirme deux semaines plus tard au Havre où elle réalise le même parcours.
Cette belle série lui procure sa première sélection en Fed Cup pour pallier les absences de Clijsters, Wickmayer et Flipkens. Au Japon, elle ne dispute que le double sans enjeu mais peut ainsi se rendre compte de la différence entre le circuit WTA et les ITF. Après avoir pris part aux interclubs aux Pays-Bas, elle remporte son premier titre pro à Meppel, en simple comme en double. Elle signe ensuite une première victoire contre une Top 200 au $25.000 de Zwevegem. Après avoir atteint la finale à Knokke, elle remporte un nouveau titre à Maaseik où elle domine notamment An-Sophie Mestach. Ysaline se concentre alors sur les tournois plus relevés avec un peu moins de réussite.
Objectifs 2013 : c’est la fatigue qui est à la base de cette moins bonne fin de saison. Il est aussi toujours compliqué d’emmagasiner toutes les expériences qu’elle a vécues ces douze derniers mois. En 2013, Ysaline devra franchir ce cap et se renforcer mentalement et physiquement pour atteindre au moins le Top 300.
Elyne Boeykens
(A7, 21 ans, 665e -> 539e) :
Le début de saison d’Elyne Boeykens n’a pas répondu à ses attentes. Un changement de raquettes est notamment la raison de quelques résultats en demi-teinte. Au début du printemps, elle parvient à sortir des qualifications du $25.000 de Tessenderlo en battant deux joueuses classées aux alentours de la 300e place. En juin, elle atteint deux demi-finales en $10.000 à Varsovie et à Alkmaar et remporte chaque fois le double avec son amie Caitlin Whoriskey.
Après une nouvelle demi-finale à Ganshoren en juillet, Elyne réalise la plus belle semaine de sa carrière à Enschede où elle bat entre autre la Française Iryna Brémond (ex-Top 100) et remporte le tournoi. Elle termine la saison par les qualifications de quelques $25.000 mais est chaque fois battue au dernier tour. Elle est cependant repêchée à Equeurdreville et saisit bien sa chance pour se hisser en quart de finale. C’est Alison Van Uytvanck qui met fin à son parcours.
Objectifs 2013 : Elyne a bien progressé en 2012 mais elle rate de peu le Top 500. Il s’agira de son premier objectif pour 2013 et elle peut y arriver rapidement vu le peu de point qu’elle devra défendre durant l’hiver. Par la suite, elle devra poursuivre sa progression pour gagner encore quelques places et connaître une nouvelle fois le même bonheur que durant sa semaine à Enschede.
Marie Benoit
(A12, 17 ans, Ncl -> 687e) :
Marie Benoit s’est installée dans le Top 100 junior en début de saison (ses résultats seront détaillés dans le Top 10 des espoirs belges). Chez les adultes, Marie n’a disputé que neuf tournois en 2012, principalement à partir du mois d’août.
Elle débute vraiment à Rebecq où elle reçoit une invitation mais joue de malchance en tombant d’entrée sur la Colombienne Catalina Castano, ancienne 35e mondiale. A Coxyde, elle sort de qualifications et bat même Elke Lemmens au premier tour du tableau final. La suite de son circuit belge est moins brillante.
Elle revient en novembre pour une série de trois $10.000 à Antalya. Après avoir atteint le deuxième tour la première semaine, elle crée la surprise lors de la deuxième étape en sortant des qualifications puis en s’imposant. Au passage, elle signe deux victoires face à des joueuses proches du Top 300. Elle enchaine encore par une demi-finale lors de son dernier tournoi de la saison.
Objectifs 2013 : comme Ysaline Bonaventure cette année, Marie commencera sa première vraie saison en 2013. Elle a pris quelques mois d’avance sur la Stavelotaine en remportant déjà son premier titre ITF. Elle peut donc également viser une place dans le Top 500 dans douze mois.
Catherine Chantraine
(A8, 19 ans, 1157e -> 801e) :
Catherine Chantraine débute assez mal la saison car elle sort d’une mononucléose. Elle change alors d’entraineur et de préparateur physique et remporte son premier match dans un tableau final début avril (à Alger). La semaine suivante, elle enchaine avec un quart de finale à Tlemcen.
Au début de l’été, elle atteint encore plusieurs seconds tours à Sharm El Sheik (deux fois), à Izmir et à Pirot. En Turquie, elle s’attire même la colère des organisateurs après leur avoir fait remarquer un petit souci aux terrains. Personne ne s’était rendu compte pendant les qualifications qu’il manquait… un mètre au carré de service ! Un mois après cette amusante anecdote, elle réalise sa meilleure semaine à Bucarest où elle se hisse en finale d’un $10.000 pour la première fois de sa jeune carrière. Elle termine moins bien sa saison et ne remporte plus qu’un match durant l’automne.
Objectifs 2013 : malgré cela et grâce à son nouvel encadrement, Catherine espère percer en 2013 et vise une place dans le Top 400. La 10e de ce classement du Top belge féminin y rejoindrait son compagnon Yannik Reuter… 10e de notre Top belge masculin.
|
Le Top 10 belge féminin en 2011
Le Top 10 belge féminin en 2010
Le Top 10 belge féminin en 2009
Le Top 10 belge féminin en 2008
Le Top 10 belge féminin en 2007
Le Top 10 belge féminin en 2006
Le Top 10 belge féminin en 2005
Le Top 10 belge féminin en 2004
Le Top 10 belge féminin en 2003
|