Hommes :
James Blake (USA, 30 ans à la fin du mois, 10e -> 44e) :
Classé dans le Top 20 depuis début 2006 (avec comme meilleur classement une quatrième place à la fin de cette année-là), James Blake a connu son plus net recul depuis les ennuis de santés qui avaient failli mettre un terme à sa carrière en 2004. Encore une fois, c'est un problème physique qui est à la base de ses mauvaises performances.
La saison a pourtant bien débuté pour l'Américain qui a tenu sa place à l'Open d'Australie en parvenant en huitième de finale (défaite contre Jo-Wilfried Tsonga). Il a ensuite atteint les demi-finales à San Jose. Decevant lors des Masters 1000 d'Indian Wells et de Miami, il a obtenu l'un des meilleurs résultats de sa carrière sur terre-battue en disputant la finale à Estoril après s'être débarrassé de Nikolay Davydenko. Plus à l'aise sur gazon, il a atteint la finale au Queen's (grâce à l'abandon d'Andy Roddick). Malgré ces deux bons tournois de préparation, il a été surpris au premier tour à Roland-Garros et à Wimbledon par des joueurs qui n'auraient pas dû l'inquiéter (Leonardo Mayer et Andreas Seppi).
Le quart de finale de Coupe Davis face à la Croatie va lui coûter très cher. Non seulement il perd les deux simples mais il se fracture un orteil. Encore 17e mondial à ce moment-là, il va passer complètement à côté de la saison d'été sur dur. Il ne revient que pour le Masters 1000 de Cincinnati (défaite au premier tour) et pour l'US Open où il remporte tout de même deux matchs. En fin de saison, il ne gagne plus jamais deux rencontres de suite. Il échoue au deuxième tour à Pékin et aux Masters 1000 de Shanghai et de Paris.
Blake n'a pas été épargné par les soucis de santé durant sa carrière. Et pourtant, il est à chaque fois revenu. A 30 ans, ce sera toutefois de plus en plus dur pour lui.
Richard Gasquet (FRA, 23 ans, 25e -> 52e) :
Déjà en recul l'an dernier (voir Les
dix plus grosses chutes du top 100 en 2008) après être sorti du Top 10, Richard Gasquet a connu une nouvelle saison difficile. Cette fois, plus de bobos, ni de problèmes de motivation. La chute est dûe en grande partie à ce qu'on a appelé "L'affaire Gasquet".
Contrôlé positif à la cocaïne durant le tournoi de Miami, le Français a été suspendu à titre provisoire au mois de mai ce qui lui a fait manquer Roland-Garros et Wimbledon. Mi-juillet, la fédération a annoncé qu'elle ne le suspendait que pour deux mois et demi et qu'il pouvait donc reprendre directement. La sanction est plutôt clémente puisque le joueur risquait jusqu'à deux ans de suspension. Mais, en l'absence de preuve du contraire, l'ITF a retenu la ligne de défense de Gasquet (prise involontaire du produit). Un test capillaire a, en tout cas, prouvé qu'il n'était pas un consommateur régulier.
Sa fin de saison ne lui a toutefois pas permis de remonter au classement. Il n'a disputé qu'une demi-finale (Metz) et deux quarts de finale (Kuala Lumpur et Bâle). Avant Miami, il avait disputé les demi-finales à Brisbane, Sydney et Dubai. A l'Open d'Australie, il avait cédé au troisième tour au terme d'un match marathon conclu 12/10 au cinquième set par Fernando Gonzalez.
Cette affaire lui aura fait perdre beaucoup, surtout en terme d'image. Car côté tennis, à seulement 23 ans et avec le talent qui est le sien, il est tout à fait capable de retrouver le niveau du Top 10.
David Nalbandian (ARG, 27 ans, 11e -> 64e) :
La saison de David Nalbandian a été gâchée par une vilaine blessure à la hanche. Classé dans le Top 20 presque sans discontinuer depuis 2002, il a déjà connu pas mal de pépins physiques qui l'ont fait entrer et sortir du Top 10 à six reprises (il fut tout de même n°3 durant dix-neuf semaines en 2006).
La saison a pourtant parfaitement commencé pour l'Argentin qui s'est imposé à Sydney, remportant ainsi le dixième titre de sa carrière. Malgré une défaite au deuxième tour de l'Open d'Australie (en cinq sets face au Taïwanais Yen-Hsun Lu), il est encore parvenu en demi-finale à Buenos Aires puis en huitième à Indian Wells où il a pris un set à Rafael Nadal. Battu d'entrée à Miami puis en huitième à Monte-Carlo et en quart à Barcelone, il a dû se résoudre à faire opérer sa hanche devenue trop douloureuse. Il n'a plus rejoué depuis.
L'Argentin est un des très rares joueurs à systématiquement inquiéter Roger Federer et Rafael Nadal. Il mène 2/1 dans ses têtes à têtes avec l'Espagnol et n'est qu'à peine mené par le Suisse (10/8). Ancien vainqueur des Masters (en 2005) a déjà prouvé qu'il avait le talent et les ressources mentales pour revenir. Son retour est prévu pour l'Open d'Australie.
Kei Nishikori (JAP, 20 ans, 63e -> 420e) :
Pour la troisième année consécutive, Kei Nishikori fait partie d'une de nos sélections. Meilleur junior en 2007 (cf Les meilleurs juniors de 2007), meilleure entrée dans le Top 100 en 2008 (cf Les meilleures entrées du Top 100) il se retrouve cette fois dans une catégorie nettement moins positive.
Sa chute vertigineuse au classement est bien évidemment due à une blessure. Une douleur contractée au coude droit l'a empêché de jouer correctement son début d'année. Lors de la toute première semaine, il a réalisé son seul bon résultat en parvenant en quart de finale à Brisbane après une victoire sur Tomas Berdych. Dès la semaine suivante, à Auckland, il était contraint à l'abandon d'entrée. A l'Open d'Australie, Jurgen Melzer n'a eu aucun mal à l'éliminer en trois sets au premier tour. Par la suite, il n'a plus remporté qu'un seul match (à San Jose contre Gilles Muller) et a dû se résoudre à se faire opérer après Indian Wells. Il n'a plus disputé le moindre match de la saison.
Toujours entraîné dans l'académie de Nick Bolletieri, Nishikori tentera de retrouver sa place dans le Top 100 en 2010. Il sera aidé par un classement protégé de 106e mondial.
Marat Safin (RUS, 29 ans, 29e -> Ncl (61e) :
Le circuit a perdu, en 2009, l'un des joueurs les plus charismatiques des années 2000. Marat Safin avait en effet annoncé, dès le début de l'année, qu'il mettrait un terme à sa carrière après le Masters 1000 de Paris.
Sa "tournée d'adieu" n'a pas été un franc succès en terme de résultats. Il n'a en effet disputé qu'une seule demi-finale (en fin d'année, à St Petersbourg) et deux quarts (Los Angeles et Pékin). En Grand-Chelem, il s'est montré plutôt décevant. Battu au troisième tour à l'Open d'Australie (par Roger Federer tout de même) et au deuxième à Roland-Garros, il n'a pas remporté de match à Wimbledon et à l'US Open. Il a donc chuté de la 29e à la 61e place avant d'être retiré du classement à sa demande.
Mais ce n'est évidemment pas cette saison que l'on retiendra de lui. C'est en 1998, à Roland-Garros, qu'il fait parler de lui pour la première fois. Issu des qualifications, il atteint les huitièmes de finale après des victoires sur Andre Agassi et Gustavo Kuerten. Il brûle alors les étapes et réalise la meilleure saison de sa carrière en 2000. Il remporte l'US Open et six autres tournois et finit l'année n°1 mondial. Il restera neuf semaines à cette place. Son côté fantasque et inconstant va l'empêcher de la garder plus longtemps mais le rendra immensément populaire. Quelques blessures le rendront plus discret sur le circuit et c'est à coup de come-backs retentissants qu'il fera à nouveau parler de lui. Comme lorsqu'il atteint la finale de l'Open d'Austalie en 2004. L'année suivante, il remporte son deuxième Grand-Chelem à Melbourne après une demi-finale de toute beauté face à Federer. C'est son chant du cygne. Il ne remporte alors plus le moindre tournoi et quitte définitivement le Top 10 à la fin de l'année. En Grand-Chelem, à part son apparition surprise en demi-finale de Wimbledon (alors qu'il a toujours détesté jouer sur herbe), il ne réalise plus de résultats probants.
Dans son pays, pourtant pas exempt de bons joueurs, il jouit aussi d'une grande popularité. Les deux succès de la Russie en Coupe Davis (2002 et 2006) sont en grande partie les siens. Ses coups de gueule, ses raquettes brisées, ses T-shirts déchirés ou ses shorts baissés manqueront indéniablement au circuit. Comme manquera un autre joueur qui a pris sa retraite au même moment : Fabrice Santoro. Le Français a un palmarès nettement moins fourni mais son jeu atypique l'a également rendu célèbre.
Femmes :
Ana Ivanovic (SRB, 22 ans, 5e -> 22e) :
Ana Ivanovic poursuit sa dégringolade au classement. La gagnante de Roland-Garros 2008 a enchaîné les contre-performances depuis lors et se retrouve hors du Top 20 alors qu’elle était n°1 il y a encore quinze mois.
Depuis 18 mois, la jolie Serbe va de blessure en blessure. Celles-ci l’ont souvent empêchée de s’entraîner correctement et l’ont même privée de la fin de saison (elle n’a joué qu’un match en automne). Le rayon des satisfactions est bien mal achalandé. En gros, il n’est constitué que d’une finale à Indian Wells (sans battre de joueuses du Top 10) et des huitièmes à Roland-Garros et Wimbledon. Et encore, lors de ces deux derniers tournois, le parcours s’est arrêté fort abruptement. Largement dominée par Viktoria Azarenka à Paris, elle a dû abandonner face à Venus Williams à Londres.
Les déceptions ont, par contre, été légion. Elle a, ainsi, été battue sept fois par des joueuses classées hors du Top 20 comme au premier tour de l’US Open (Kateryna Bondarenko).
Malgré cette année catastrophique, Ana se dit confiante en sa capacité à retrouver les sommets du classement et a regagner un tournoi du Grand-Chelem. Le plus importants, dans un premier temps, va être de retrouver un classement parmi les 15 premières pour éviter les tirages au sort difficiles. Patty Schnyder (SUI, 31 ans, 14e -> 43e) :
Classée 7e mondiale en novembre 2005, Patty Schnyder n’a pas cessé de régresser lentement mais inexorablement ensuite jusqu’à cette saison. En 2009, la chute a été nettement plus brutale.
La Suissesse n’a, en effet, atteint que quatre quarts de finale cette année. Hormis son seul très bon résultat, sa demi-finale au « Premier » de Madrid (après avoir battu Jelena Jankovic), elle a disputé la finale à Budapest et les quarts à Palerme et Luxembourg (où elle prend le meilleur sur Kim Clijsters). C’est fort peu en comparaison de ses dix défaites au premier tour et de ses sept autres échecs au second. Même sur terre-battue, son jeu tout en lift ne gêne plus personne comme en témoignent ses éliminations prématurées à Ponte Vedra Beach, Charleston, Stuttgart et Roland-Garros.
Après 15 ans de carrière, celle qui est longtemps restée dans l’ombre de Martina Hingis n’a jamais semblé aussi proche de la retraite. Le tennis féminin suisse mettra longtemps à retrouver une aussi belle génération. Alize Cornet (FRA, 19 ans, 16e -> 50e) :
Révélation de 2008, la jeune Française avait atteint la 16e place et réalisé quelques belles performances, surtout sur terre-battue (comme une finale à Rome). En 2009, elle a bien débuté la saison, parvenant en quart de finale à Sydney et Paris et en huitième à l’Open d’Australie. Après cette période, elle était aux portes du Top 10. La suite n’a été qu’une longue série d’éliminations prématurées.
Sa saison sur terre, où elle espérait confirmer ses résultats de l’année passée, a été totalement catastrophique. En cinq tournois, elle n’a remporté que deux matchs, notamment à Roland-Garros où elle a été surprise au deuxième tour par Sorana Cirstea. Le gazon ne lui a pas plus réussi (deux défaites d’entrée) et malgré une demi-finale au maigre tournoi de Bad Gastein, sa fin de saison a été tout aussi médiocre (quatre matchs gagnés, huit perdus).
A 19 ans, Alizé reste un espoir du tennis. Mais son jeu ne surprend plus et il lui faudra prendre du volume physique si elle veut revenir au sommet.
Maria Kirilenko (RUS, 22 ans, 29e -> 63e) :
L’année 2008 a été la meilleure de Maria Kirilenko depuis le début de sa carrière. Elle y a remporté trois titres, intégré durant sept semaines le Top 20 et atteint pour la première fois la deuxième semaine d’un tournoi du Grand-Chelem (un huitième en Australie).
La saison 2009 a été nettement moins fructueuse. Plusieurs fois embêtée par des problèmes physiques en début de saison, notamment une inflammation au genou gauche, elle ne parvient pas par la suite à retrouver son meilleur niveau. Il faut attendre le mois d’avril pour la voir atteindre ses premiers quarts de finale, Elle est ainsi battue en finale du modeste tournoi de Barcelone et en quart à celui d’Estoril. Après des prestations décevantes à Roland-Garros et Wimbledon, elle dispute encore un quart à Bastad et passe deux tours à l’US Open. En fin de saison, elle se qualifie pour les demi-finales à Séoul et pour les quarts à Maoscou ce qui est son seul bon résultat dans un tournoi relevé. Ce dernier tournoi, où elle obtient sa seule victoire sur une Top 10 (Agnieska Radwanska), clôt sa saison sur une note positive. A 22 ans, elle peut clairement envisager un retour en 2010. Ai Sugiyama (JAP, 34 ans, 31e -> 97e) :
Alors que le Japon s’enflamme pour le retour de la meilleure joueuse de son histoire, Kimiko Date, la deuxième meilleure a décidé de prendre sa retraite. Après une carrière longue de dix-huit saisons dont quinze passées dans le Top 50, Ai Sugiyama a décidé de passer à autre chose. Gagnante de six tournois, elle a disputé deux quarts de finale et huit huitièmes en Grand-Chelem. A sa meilleure époque (2003-2004), elle fut classée à la huitième place mondiale. Elle a aussi été une excellente joueuse de double, n°1 mondiale en 2000 et vainqueur de trois Grand-Chelems (dont deux avec Kim Clijsters).
En 2009, elle a tout de même commencé par disputer une demi-finale à Sydney. La suite n’a été qu’une longue succession de défaites au premier tour qui l’a convaincue qu’à 34 ans, elle n’avait sans doute plus la motivation pour suivre la nouvelle génération de joueuses. Il est temps pour elle de vivre d’autres choses que le train-train du circuit. Et qui sait, dans quelques années, il se pourrait qu’elle suive l’exemple de Kimiko et qu’elle décide de remonter sur les courts afin de montrer à ses enfants quelle joueuse leur maman était.
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