1. Roger Federer (SUI), n° 1 en 2006, 26 ans :
Pour la quatrième saison consécutive, Roger Federer termine sur la plus haute marche du classement ATP. Certains ont pourtant parlé de fléchissement dans le niveau du Suisse. Certes il a perdu autant de matchs (9) que les deux saisons précédentes. Il n’a également remporté « que » 8 titres et 70 matchs alors qu’en 2006, il a triomphé à 12 reprises et est sorti vainqueur de 92 rencontres. Mais lorsque vous gagner trois Grands-Chelems et le Masters et que vous terminez une saison avec plus de 1400 points d’avance sur votre principal rival, il n’y a pas vraiment de raisons de vous croire sur le déclin.
D’autant que les motifs de satisfactions n’ont pas manqués pour Federer. Au premier rang desquels il y a ses trois nouveaux titres majeurs à l’Open d’Australie, Wimbledon et l’US Open couplé à une nouvelle finale à Roland-Garros exactement comme en 2006. Le Suisse a donc disputé les dix dernières finales de Grand-Chelem (un record) et en a remporté 12 en tout, à deux unités seulement du record de Pete Sampras. Il ne faut pas oublier aussi sa première victoire face à Rafael Nadal sur terre-battue à Hambourg. Ce match doit assurément avoir de l’importance dans l’esprit du n°1 mondial dans l’optique de s’imposer un jour enfin à Roland-Garros.
Tout ne fut pas parfait non plus. Il a ainsi perdu deux fois d’affilée face à Guillermo Canas au printemps (à Indian Wells et Miami) et face à David Nalbandian en automne (à Madrid et Bercy). Il a également une nouvelle fois trébuché sur la dernière marche vers la consécration à Roland-Garros face à Rafael Nadal. Mais la manière dont il a réagit aux critiques lors des Masters en prouvant sur le terrain aux plus sceptiques qu’il était encore loin au-dessus des autres laisse penser qu’il a encore envie de décrocher les quelques records qui lui manquent encore.
2. Rafael Nadal (ESP), 2e, 21 ans :
Pour autant, Rafael Nadal n’a jamais semblé si proche du Suisse. Sur terre-battue, il lui reste largement dominateur malgré la défaite d’Hambourg. Sur surface rapide, il parvient de plus en plus à le faire douter comme lors de la finale de Wimbledon conclue seulement en cinq sets par Federer.
Ce qui les sépare encore est l’incapacité pour le Majorquin de jouer à son meilleur niveau tout au long de la saison. Comme en 2005 et 2006, il a tenu tête à son rival jusqu’à l’été avant de s’effondrer totalement dans la dernière ligne droite. La première partie de sa saison était pourtant parfaite. Déjà vainqueur à Indian Wells, il fut à nouveau impérial lors de la saison sur terre-battue, réalisant pour la troisième année consécutive à remporter les tournois de Monte-Carlo, Barcelone, Rome et Roland-Garros. Encore finaliste à Wimbledon et vainqueur à Stuttgart, il a ensuite décliné perdant notamment en huitième de finale à l’US Open. Il a également été nettement battu par David Nalbandian en quart à Madrid et en finale à Paris et n’a jamais pu inquiéter Federer en demi-finale du Masters.
L’objectif de Nadal en 2008 sera évidemment de détrôner le maître, de devenir calife à la place du calife. Ca passera forcément par une refonte de son calendrier afin de ne pas arriver à l’automne sur les rotules. Il devra également remporter un autre Grand-Chelem que Roland-Garros.
3. Novak Djokovic (SER), 16e, 20 ans :
A l’instar de Jelena Jankovic et Ana Ivanovic chez les filles, leur compatriote Novak Djokovic est la confirmation au plus haut niveau d’un joueur extrêmement talentueux. Vainqueur de son premier Masters Series à Miami (deux semaines après avoir perdu la finale de celui d’Indian Wells) et des tournois d’Adélaïde et Estoril, il a passé un cap en atteignant les demi-finales à Roland-Garros et Wimbledon puis l’a finale à l’US Open. Entre Londres et New-York, il a également engrangé sa deuxième victoire en Masters Series à Montréal.
Outre son tennis au jeu de fond de court très solide, le public a pu apprécier ses qualités de battant et sa force mentale. Il a aussi découvert son caractère facétieux et ses imitations de ses collègues (de Nadal à Sharapova) popularisées par une vidéo tournée dans les vestiaires et diffusée sur YouTube.
Arrivé émoussé en fin de saison, il a bâclé ses cinq derniers matchs (dont ses trois rencontres de poules au Masters). Ce petit couac ne change en tout cas rien à son avenir qui, à 20 ans, s’annonce des plus radieux.
4. Nikolay Davydenko (RUS), 3e, 26 ans :
Après une saison 2006 qui l'avait fait passer du statut de "second couteau" du Top 10 à celui de solide membre du Top 5, Davydenko a largement confirmé cette saison. Il n'a certes remporté qu'un titre, à Moscou, contre cinq (dont le Masters Series de Paris) plus la Coupe Davis un an plus tôt. Mais il a souvent brillé lors des grands tournois comme le prouve ses demi-finales à Roland-Garros, à l'US Open et aux Masters Series de Cincinnati et Rome. Il était également en quart de finale à l'Open d'Australie et a disputé la finale de la Coupe Davis même s'il n'a jamais été à son meilleur niveau dans cette compétition.
Et c'est justement cette capacité à jouer aussi bien les grand rendez-vous alors qu'il peut se montrer si médiocre dans certains tournois qui est à la base de la polémique qui a secoué le monde du tennis cette année. Des sommes bien trop importantes pour ne pas être suspectes ont été misées sur l'un de ses matchs (son deuxième tour à Sopot perdu contre l'Argentin Vassallo Arguello). L'homme est coutumier des défaites surprises dans les petites épreuves et les langues commencent à se délier sur de probables tentatives de corruptions de joueurs, payés pour "balancer" des matchs. Un dossier dont on parlera certainement beaucoup en 2008.
5. David Ferrer (ESP), 14e, 25 ans :
Déjà en 2006, David Ferrer avait étonné par sa capacité à être présent sur les grands rendez-vous. Il avait ainsi signé une demi-finale à Miami ainsi qu’un quart à Monte-Carlo, Hambourg et Cincinnati. Cette saison, il a atteint pas moins de cinq quarts de finale en Masters Series à Indian Wells, Monte-Carlo, Hambourg, Cincinnati et Paris. Mais c’est surtout sa fin de saison remarquable avec une demi-finale à l’US Open et une finale au Masters (avec à chaque fois, au passage, une victoire sur Rafael Nadal) qui l’ont révélé aux yeux du grand public.
Ajoutez à ces résultats trois victoires à Auckland, Bastad et Tokyo et vous comprenez pourquoi le joueur de Valence termine la saison parmi les cinq premiers mondiaux.
Longtemps laissé dans l’ombre de ses prestigieux compatriotes (de Ferrero à Nadal), l’Espagnol est réputé pour son dévouement à son sport autant que pour son manque de confiance en lui. Il répète d’ailleurs à l’envi qu’il serait prêt-à-porter les serviettes de Rafael Nadal pour obtenir une place dans l’équipe de Coupe Davis.
6. Andy Roddick (USA), 6e, 25 ans :
Qu'il paraît loin le temps où Andy Roddick avait pris les rennes du classement et semblait, à seulement 21 ans, capable de jouer les premiers rôles pendant de longues années. Aujourd'hui, il reste performant sur gazon comme le prouve son 4e succès au Queen's et un quart de finale à Wimbledon. Il reste également dangereux sur dur lorsqu'il ne doit pas s'éloigner de ses terres nord-américaines. Ainsi, il a atteint les demi-finales à Indian Wells, les quarts à l'US Open, Montréal et Miami et s'est imposé à Washington. Outre ces bons résultats, il a également atteint les demi-finales à l'Open d'Australie et à la Masters Cup de Shanghai. Ces résultats ne sont en pas si mauvais et lui permette bien sûr de se maintenir largement dans le Top 10. Mais ce qui est inquiétant, c'est son incapacité à inquiéter les meilleurs.
Cela dit, la saison 2007 restera particulière pour lui puisqu'elle est celle de son triomphe en Coupe Davis, une compétition qui lui a toujours énormément tenu à coeur. Il a notamment apporté le premier point primordial à son équipe contre la Russie lors de la finale disputée... sur du ciment américain.
7. Fernando Gonzalez (CHL), 10e, 27 ans :
La saison du Chilien démarre en fanfare avec une finale à l’Open d’Australie. Après un parcours époustouflant qui le voit dominer Lleyton Hewitt, James Blake, Rafael Nadal et Tommy Haas, Gonzalez est stoppé par le n°1 mondial Roger Federer.
La suite sera nettement moins probante avec de nombreuses éliminations prématurées et notamment de piteuses défaites d’entrée à Roland-Garros et à l’US Open. Quelques éclairs (finale au Masters Series de Rome, victoire à Pékin) lui permettront d’obtenir in extremis sa qualification au Masters. Il y créa la grosse sensation du tournoi en venant à bout de Roger Federer (il avait perdu leurs dix premières confrontations) avant de s’effondrer complètement par la suite.
Le début de 2008 sera extrêmement important pour lui en raison des nombreux points à défendre aux internationaux d’Australie. En cas d’élimination au premier tour à Melbourne, il chutera aux alentours de la 25e place !
8. Richard Gasquet (FRA), 18e, 21 ans :
Le Français a obtenu in extremis son ticket pour le Masters de Shanghai grâce à une demi-finale au Masters Series de Paris. Mais c’est sa demi-finale à Wimbledon, obtenue au terme d’un fabuleux combat face à Andy Roddick) qui a marqué sa saison.
Pour le reste, il s’est montré assez irrégulier. Quart de finaliste à Monte-Carlo, vainqueur à Mumbaï, finaliste à Estoril et Tokyo, il a également subit quelques grosses contre-performances comme cette élimination en trois petits sets des mains de Kristof Vliegen à Roland-Garros. Son talent ne fait aucun doute et il s’exprime sur presque tous les courts du monde. Il semble pourtant déjà faire un petit complexe sur les courts de la Porte d’Auteuil comme nombre de ses compatriotes avant lui.
9. David Nalbandian (ARG), 8e, 25 ans :
Nalbandian a connu ce qu’on appelle une saison pourrie. Gêné par plusieurs blessure qui ne l’ont jamais empêché de jouer mais qui ne lui ont pas permis d’atteindre son meilleur niveau, il a trainé de défaites en défaites jusqu’au mois d’octobre. A ce moment, ses meilleurs résultats étaient un quart de finale à Barcelone et des huitièmes à l’Open d’Australie et Melbourne.
Puis, le déclic. L’Argentin a retrouvé tout son tennis, celui qui lui avait permis de remporter le Masters en 2005 et d’atteindre la 3e place mondiale quelques mois plus tard. Durant les deux tournois les plus importants de la tournée européenne en salle, les Masters Series de Madrid et de Paris, il s’est montré proprement intouchable. Il s’y est imposé à chaque fois en battant et Rafael Nadal et Roger Federer Ce double résultat lui a permis de tout de même terminer la saison dans le Top 10 pour la 5e année consécutive.
10. Tommy Robredo (ESP), 7e, 25 ans :
Tommy Robredo est l’un des joueurs les plus méconnus
du circuit. Et pourtant, il est dans le Top 30 depuis bientôt
quatre ans et n’a quasiment pas quitté le Top 10
(hormis une semaine à la 11e place) depuis un an et demi. Mais
l’Espagnol
se fait surtout remarquer dans des épreuves secondaires alors
que dans les grands tournois, il se montre plus discret. Il a ainsi
remporté le tournoi de Metz et atteint les finales à Sopot
et Auckland mais n’a pas fait mieux que des quarts de finale
dans les grandes épreuves, à Melbourne, Roland-Garros,
et aux Masters Series de Miami, Rome et Paris. Autrefois catalogué comme
spécialiste de la terre-battue, il a toutefois bien progressé sur
des surfaces intermédiaires ce qui devrait lui permettre d’être
plus en vue dans les prochaines années.
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