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Les 10 meilleurs juniors

 

Une tendance est en train de se dessiner au niveau des juniors, tant sur le circuit masculin que féminin. Si les joueurs nés entre 1995 et 2000 sont apparus très jeunes sur le grand circuit, les juniors actuels ont tendance à rester plus longtemps sur ce circuit « tremplin ». Jannik Sinner ou Cori Gauff sont évidemment des exceptions que je vous ai présentées dans l’article sur les entrées dans le Top 100.

Hommes :

Jack Draper (GBR, né le 22 décembre 2001, meilleur classement ITF junior : 7e, ATP : 340e) :

Peu de joueurs de 18 ans et moins ont donc déjà des références intéressantes chez les adultes, surtout chez les garçons. C’est tout de même le cas du Britannique Jack Draper (même si on est loin des références de Sinner). Il n’a pas disputé le moindre tournoi U18 cette année après avoir obtenu de bons résultats sur ce circuit l’an dernier. Et après quelques belles performances en « Futures », il a pu faire ses premiers pas en « Challengers » en fin d’année.

Jack remporte ses quatre premiers titres chez les U14 (des « Catégories 2 et 3 ») alors qu’il n’est âgé que de 12 ans. Après avoir emmené son pays en demi-finale de la Winter Cup (sans perdre un simple) début 2015, il devient le deuxième joueur européen dans cette catégorie. Il ne fera que très peu d’apparitions en U16 et disputera déjà ses premiers tournois juniors à Nottingham à 13 ans et trois mois. Il faut attendre la fin de l’année 2015 pour le voir atteindre son premier quart de finale, dans un « Grade 4 » à Dubaï. Mais c’est à Oslo en février de l’année suivante qu’il remporte son premier titre, de niveau équivalent. Il n’est alors âgé que de 14 ans et 2 mois. Le Britannique en remporte un autre en juillet avant d’atteindre une première demi en « Grade 2 » en Espagne durant l’automne. Il remporte un G3 en janvier 2017 (à 15 ans donc) puis atteint une demi en G1 avant d’être invité pour son premier Grand-Chelem à Wimbledon. Il sort également des qualifications à l’US Open mais, là non plus, il ne franchit pas le premier tour.

En 2018, Jack atteint trois finales en « Grades 1 » dont celle de Roehampton, le célèbre tournoi de préparation à Wimbledon. Et à Wimbledon justement, il réalise un excellent parcours, avec au passage une rencontre monumentale en demi-finale qu’il remporte 19-17 au troisième set en 4h24 de jeu. En finale, il manque l’opportunité de devenir le premier sujet de sa majesté à remporter le titre depuis 57 ans et s’incline en trois manches contre Chun Hsin Tseng, dont je vous parlais dans l’article de l’année passée (cf Le Top 10 junior 2018). Dès septembre 2017, à seulement 15 ans, le Britannique débute sur le circuit « Future ». Il faut toutefois attendre l’été 2018 pour le voir remporter un match dans un tableau final et c’était à Bruxelles, lors du M15 disputé au Primerose. Il atteint sa première demi-finale deux semaines plus tard puis remporte son premier titre à Nottingham en septembre. Il enchaîne immédiatement avec un deuxième, puis en remporte un troisième au Nigeria en octobre. Il se casse ensuite un doigt et doit observer une pause de trois mois. Cette année, il dispute une première demi-finale en M25 en février, puis passe un tour en Challenger à Nottingham en juin. Il est invité pour les qualifications de Wimbledon mais est battu d’entrée.

Après deux titres en M25 durant l’été et un troisième fin septembre, il se tourne vers les « Challengers ». Il y obtient une première victoire prestigieuse en battant l’ancien Top 10 Jack Sock (retombé à la 210e place) à Fairfield où il ne s’arrête qu’en quart. Gaucher au service dévastateur, Jack Draper ne s’est consacré au tennis sérieusement que vers 13 ans après avoir également excellé en foot et au cricket. Grand (1m92), il s’appuie sur un coup droit solide et un jeu agressif surtout efficace sur surface rapide pour l’instant. Il devrait se rapprocher du Top 100 l’année prochaine.

Lorenzo Musetti (ITA, né le 3 mars 2002, meilleur classement ITF junior : 1e, ATP : 314e) :

La formidable progression du tennis italien ne se limite pas à ses huit joueurs dans le Top 100 ATP. Ils sont également 7 entre la 101e et la 200e place et 21 de plus de 201 à 500. En plus de placer des joueurs au sommet comme Matteo Berrettini et Fabio Fognini, ils ont donc également beaucoup de « fond » et quelques très bons juniors. Il y a Jannik Sinner par exemple mais on peut aussi citer Giulio Zeppieri ou Lorenzo Musetti. Ce dernier a réussi à briller sur le circuit junior et, en parallèle, à réussir quelques belles performances chez les pros.

Chez les U14, Lorenzo est parvenu à se hisser à la deuxième place européenne. Il remporte un « Catégorie 1 » au Portugal et atteint la finale d’un autre, ainsi que des Championnats d’Europe. Il réussit surtout à mener son pays à la victoire tant en Winter Cup qu’en Summer Cup en 2016 sans perdre le moindre match en simple. C’est en mai de cette année-là qu’il dispute ses premiers tournois U18. Et bien qu’il n’ait que 14 ans, il commence directement lors d’un « Grade 2 » et d’un « Grade 1 » en Italie. Il perd à chaque fois au premier tour mais sans démériter. En septembre, le Toscan remporte son premier « Grade 5 » à Tirana, puis un autre à Nairobi en février 2017. Au printemps, il atteint la finale d’un « Grade 1 » puis remporte un « Grade 2 » ce qui lui permet de déjà faire son entrée dans le Top 100 junior à 15 ans. L’année suivante, il remporte deux G2 et un G1 avant de se hisser en quart de finale à Wimbledon, seulement stoppé par un certain Jack Draper. Il fait mieux encore à l’US Open où il se hisse en finale.

Début 2019, Musetti remporte même l’Open d’Australie en dominant son compatriote Zeppieri en demi et en venant à bout de l’Américain Emilio Nava en finale, en sauvant une balle de match lors du tie-break du dernier set. C’est grâce à cette victoire qu’il s’installe au sommet de la hiérarchie des U18, une place qu’il ne garde pas puisqu’il ne joue plus qu’à Roland-Garros où il est battu au troisième tour. Car après trois apparitions furtives à ce niveau en 2017 et 2018, l’Italien se focalise sur les « Futures » à partir du mois de février 2019. Son classement junior lui permet d’intégrer directement le tableau final de plusieurs M25 et il obtient également des invitations pour des « Challengers » disputés dans son pays. Il parvient même à franchir deux tours à Barletta puis, surtout, il atteint la demi-finale de celui de Milan où il écrase le 110e mondial Taro Daniel et ne s’incline que face au Top 100 Hugo Dellien. Moins performant durant l’été, il décide de disputer quelques « Futures » pour se refaire une santé.

Un choix payant puisqu’il remporte coup sur coup deux M15 à Antalya, en battant notamment le revenant Julien Cagnina en demi-finale lors de la deuxième semaine. Lorenzo Musetti dispute un dernier « Challenger » à Ortisei où il signe sa deuxième meilleure « perf » face au 119e mondial Gianluca Mager avant de se hisser en quart. L’Italien possède un jeu très complet avec un revers à une main qu’il coupe souvent mais peu aussi recouvrir avec beaucoup d’aisance. Avec ce coup, qui est vraiment revenu à la mode en 2019, il pourrait vite rejoindre ses nombreux compatriotes dans le Top 100.

Jonas Forejtek (CZE, né le 10 mars 2001, meilleur classement ITF junior : 1e, ATP : 535e) :  

Il y a six ans, une vidéo de youtube faisant le tour du monde montrait un jeune garçon s’entrainant à frapper la balle avec une grande cuillère en bois. Il parvenait à assurer une quinzaine de frappes centrées avec un « tamis » qui ne doit pas dépasser 15 cm de long et 10 de large. Ce gamin de 12 ans à l’époque, à la « main » aussi exceptionnelle a bien grandi. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs juniors du monde et s’apprête à faire son entrée dans la cour des grands.

Jonas Forejtek, puisque c’est de lui dont il s’agit, a atteint au mieux la sixième place au classement « TennisEurope » U14. Ses résultats sont bons avec plusieurs quarts et demis dans des tournois importants mais il ne remporte aucun titre. Il brille plus chez les U16 puisqu’il dispute une finale et surtout, aide son pays à s’imposer en Summer Cup. Seulement deuxième joueur, il remporte ses trois simples et ses deux doubles. Mieux, la République Tchèque s’impose ensuite en « Junior Davis Cup », une compétition qui reprend toutes les meilleures équipes de la planète. Jonas ne débute le circuit U18 que fin août 2016 à 15 ans et demi déjà. Il atteint un premier quart dans un « Grade 4 » croate en fin d’année, puis une demi à Prague en janvier suivant. Il atteint deux demi-finales en G2 au printemps puis une première finale à ce niveau en juillet, toujours dans son pays. Il atteint encore une finale et deux demis en fin d’été. En 2018, il peut disputer les quatre Grand-Chelems mais n’y remporte qu’un seul match. Il atteint tout de même une première finale en G1 et remporte surtout les Championnats d’Europe individuels.

En 2019, Jonas remporte le double à l’Open d’Australie avec son compatriote Dalibor Srvcina. Il enchaine ensuite avec ses premières victoires dans un G1, puis au « Grade A » de Milan. Battu au troisième tour à Roland-Garros, il s’incline d’entrée à Wimbledon mais remporte, là aussi, le double, avec un autre compatriote : Jiri Lehecka. Il termine par une superbe victoire à l’US Open, cette fois en simple. En finale, il bat Emilio Nava en trois sets et cette victoire lui permet de décrocher la première place mondiale le temps de quelques semaines. Le Tchèque débute sur le circuit « Futures » fin 2017. Il atteint sa première finale dans son pays un an plus tard, puis une autre à Antalya en avril 2019, en battant notre compatriote Christopher Heyman. Il dispute ses premiers « Challengers » en juin puis remporte un M25 en août en Autriche. Mais son premier gros coup chez les adultes, c’est en Coupe Davis qu’il le signe. Sélectionné dans une équipe tchèque rajeunie comptant quatre joueurs de moins de 20 ans autour du pilier Jiri Vesely, il remporte ses deux simples face à la Bosnie-Herzégovine, battant notamment l’ancien Top 100 Mirza Basic.

Interrogé au sujet de sa vidéo avec la cuillère, Jonas Forejtek dit qu’un de ses premiers entraineurs l’a initié à ce « jeu ». Aujourd’hui, il lui arrive encore fréquemment de débuter un entrainement comme ça pour « sentir la balle » plus rapidement. Une technique qui marche vu sa progression. Avec quatorze joueurs de moins de 20 ans classés à l’ATP, la République tchèque est un pays qui est en plein renouveau. Tomas Berdych, son leader, depuis plus de dix ans, ayant annoncé son départ à la retraite, il est heureux que la relève pointe enfin le bout de son nez.

Shintaro Mochizuki (JPN, né le 02 juin 2003, meilleur classement ITF junior : 1e, ATP : 1039e) :

A Wimbledon, en ce début d’été, Kei Nishikori se hissait en quart de finale et prenait même le premier set à Roger Federer. Au même moment, sur les courts annexes, un jeune Japonais de 16 ans s’inspirait de l’idole de son peuple pour se frayer un parcours historique vers le titre. Longtemps considéré comme un sport plutôt féminin au Japon, le tennis est en train de se développer chez les garçons grâce aux succès obtenus par Nishikori. Mochizuki pourrait bien faire mieux encore que son aîné.

Le Japonais est venu en Europe pour disputer deux tournois U14 durant l’été 2017. S’il a remporté un « Catégorie 2 » en France, il s’est arrêté en demi lors du « Catégorie 1 » de Velp. En fait, à cette époque, il disputait déjà les tournois U18. C’est lors d’une tournée en Amérique centrale, alors qu’il venait à peine de fêter son treizième anniversaire, qu’il a débuté sur ce circuit. Il a même réussi à sortir des qualifications et à franchir un tour dans le tableau finale d’un « Grade 5 » aux Bermudes. Quelques mois plus tard, il atteignait une demi-finale à Porto Rico. Il faut attendre un an de plus et l’automne 2017 pour voir Shintaro disputer une finale à ce niveau, au Canada. Deux semaines plus tard, il remportait son premier tournoi junior dans les îles Cayman, puis disputait une nouvelle finale en Jamaïque. Au printemps 2018, un mois avant ses 15 ans, il remporte son premier G3 en Chine. Après plusieurs quarts en G2, il atteint une finale à ce niveau au Pérou en novembre.

Shintaro débute 2019 avec une victoire lors d’un « Grade 1 » au Costa Rica, en battant un autre grand espoir né en 2003, l’Américain Martin Damm (dont je vous parlerai sûrement l’an prochain). Un peu moins à l’aise sur terre, il se frotte tout de même à cette surface lors de six tournois durant le printemps et on le voit tout de même se hisser en demi-finale lors de l’Astrid Bowl à Marcinelle. A Roland-Garros, il atteint également le même stade. Plus à l’aise sur surface rapide, il s’impose au G1 de Nottingham puis remporte donc Wimbledon. Fort accroché au premier tour, ainsi qu’en demi (qu’il remporte 10/8 au troisième contre Damm), le Japonais domine largement la finale face à l’Espagnol Carlos Gimeno Valero. Vu son jeune âge, il ne dispute ses premiers « Futures » qu’à la fin de la saison 2018. Il faut attendre l’été 2019 pour le voir remporter son premier match dans un tableau final et, dès la semaine suivante, il atteint sa première demi-finale (à Cancun, au Mexique). Il retourne dans la même ville début décembre et y atteint deux autres demis.

Shintaro Mochizuki est doté d’un fantastique revers à deux mains qu’il joue avec autant de facilité court croisé que long de ligne (allez voir sa balle de match à Wimbledon sur youtube pour vous en convaincre). Il aime également suivre ses attaques au filet où il se révèle assez doué. De telles qualités font de lui un joueur de gazon naturel mais ne vous y trompez pas, remporter Wimbledon junior à 16 ans et un mois reste un exploit. Le dernier à l’avoir réalisé est le Roumain Razvan Sabau en 1993. D’ailleurs les meilleurs pros l’ont déjà remarqué. Il est ainsi régulièrement le « Sparring Partner » de Nishikori bien sûr mais il a aussi déjà eu l’occasion de taper la balle avec son idole Roger Federer.

Holger Vitus Nodskov Rune (DEN, né le 29 avril 2003, meilleur classement ITF junior : 1e, ATP : 1016e) :

Pour la toute première fois depuis que nous faisons ces rétrospectives, soit en 2003, deux de nos cinq meilleurs juniors garçons n’ont que 16 ans. Il est vrai que, hormis Jannik Sinner, les deux joueurs nés en 2001 que nous vous présentions l’an dernier (voir article) et ceux de cette année, cette génération ne semble pas très prometteuse. Ce sont plutôt les joueurs nés en 2003, l’année du début de ce site, qui devraient percer dans un futur plus ou moins proche.

Et le premier de ceux-ci sera peut-être Holger Vitus Nodskov (c’est son prénom) Rune. Le Danois a toujours été très en avance pour son âge. Vainqueur de quatre titres chez les U12, il ne dispute qu’une poignée de tournoi U14 début 2016 puis enchaine directement avec un « Catégorie 1 » chez les U16… qu’il remporte à seulement 13 ans et quatre mois. Finaliste du Masters U14 en fin d’année, puis demi-finaliste aux Petits-As en 2017, il devient champion d’Europe individuel chez les U14 durant l’été. En 2018, le Danois est encore finaliste de ce tournoi chez les U16. A ce moment-là, il était déjà très actif chez les U18. Il dispute son premier tournoi dans cette catégorie à 13 ans lors d’un « Grade 4 » dans son pays où il passe deux tours. Il atteint sa première finale à ce niveau en janvier 2017, puis dispute un quart en G2 en avril. Il remporte ses deux premiers G4 à la fin de cette année-là. Juste avant son quinzième anniversaire, il enchaine avec une finale et un titre en G3.

Il perd encore trois fois en demi-finale de G2 avant d’en remporter enfin un en Egypte au mois de septembre. Holger termine la saison par un quart à Osaka et une demi à la Yucatan Cup, ses premiers « Grades A ». Il connait un début de saison 2019 un peu compliqué, avec notamment une élimination au deuxième tour de l’Open d’Australie. Mais il retrouve son niveau sur terre et s’impose au G1 de Beaulieu-sur-Mer, puis au G1 de Santa Croce, avant la consécration suprême et le titre à Roland-Garros. Le Danois domine le tournoi, ne perdant qu’un set, le deuxième de la finale alors qu’il avait eu plusieurs occasion de conclure en deux manches. Il poursuit sa série sur le gazon de Roehampton jusqu’à la finale où il s’incline face au Liégeois Gauthier Onclin. Moins en réussite à Wimbledon et à l’US Open, il s’impose lors du Masters de fin d’année à Chengdu, ce qui lui offre la place de n°1 mondial.

Fait assez exceptionnel, c’est par une rencontre de Coupe Davis que démarre la carrière chez les adultes du Danois, en avril 2018. Il ne revient chez les adultes qu’après son titre à Roland-Garros, via quelques « Challengers » et « M25 », ainsi qu’une nouvelle rencontre de Coupe Davis. Holger Vitus Nodskov Rune a débuté le tennis très jeune pour « faire comme sa sœur ». Si Alma a également disputé quelques épreuves chez les juniors, elle a très vite été dépassée par son petit frère. Ce grand fan de Rafael Nadal dont il s’inspire beaucoup tant dans le jeu que dans la mentalité a pour l’instant surtout brillé sur terre. Mais il a les armes pour rapidement faire son trou sur toutes les surfaces.

 

Femmes :

Catherine McNally (USA, née le 20 novembre 2001, meilleur classement ITF junior : 6e, WTA : 118e) :

Le tennis féminin américain est en train de renaitre. C’est vrai au Top niveau avec sept joueuses dans le Top 30. Mais c’est vrai aussi chez les juniors avec bien sûr l’avènement de Coco Gauff mais aussi la réussite ces dernières années d’Amanda Anisimova et de Whitney Osuigwe que je vous présentais ces deux dernières années. A ces trois joueuses, il faut ajouter Cathy McNally, encore un peu en retrait l’an dernier et qui a comblé une bonne partie de son retard cette année.

Dominatrice dans les catégories d'âge inférieures aux Etats-Unis, « Caty » débute chez les juniors directement dans un « Grade 1 » pour lequel elle reçoit une invitation. Elle n'a alors que 13 ans et 5 mois mais elle parvient à passer un tour avant de gagner deux matchs lors du « Easter Bowl », le championnat de Pâques des Etats-Unis. En juin de cette année 2015, elle remporte son premier « Grade 4 », un tournoi disputé sur gazon, puis elle obtient une invitation pour l'US Open mais s'incline d'entrée. Elle remporte un deuxième G4, sur dur, en fin d'année, puis atteint la finale d'un G1 sur terre-battue en mars 2016. Elle se hisse cette fois en demi de l'Easter Bowl puis passe un tour à Roland-Garros. Lors de la saison 2017, elle stagne un peu en simple. Hormis un quart de finale à Roland-Garros, elle n'obtient pas de résultats significatifs. C'est en 2018 qu'elle réussit sa meilleure année chez les juniors. Elle se hisse en finale du simple à Roland-Garros où elle ne s'incline qu'au tie-break du dernier set face à Cori Gauff. Elle enchaine avec une nouvelle finale sur le gazon de Roehampton (encore battue par Gauff), puis un quart à Wimbledon. Son passage chez les juniors est plus réussi encore en double puisqu’elle atteint la finale à Wimbledon trois fois et termine en remportant Roland-Garros et l’US Open en 2018.

Catherine fait ses débuts chez les adultes en 2016 mais c'est à partir de l'été 2017 qu'elle fréquente ce circuit plus assidûment. Après quelques quarts en W15, elle atteint un premier quart en W80 et remporte un W25 à la fin de la saison 2018. C'est en février 2019 qu'elle réalise sa première grosse performance. Classée à la 411e place, elle remporte le W100 de Midland où elle était invitée, battant au passage deux joueuses du Top 100. L’Américaine sort ensuite des qualifications du « Premier Mandatory » d'Indian Wells puis obtient une invitation pour celui de Miami où elle s'incline en trois sets contre... Cori Gauff. Elle atteint sa première demi-finale WTA à Washington, puis franchit un tour à l'US Open où elle prend un set à Serena Williams. Sa progression en double est plus rapide encore. Elle remporte son premier ITF (un W15) dans cette discipline fin 2017, puis quatre autres, dont un W80, en 2018. Cette saison elle soulève son tout premier trophée WTA à Washington où elle s'impose avec Gauff, elle passe ensuite deux tours à l'US Open, puis soulève un deuxième trophée WTA à Luxembourg, toujours avec la même partenaire. Elle termine la saison à la 72e place de la discipline.

Catherine McNally est issue d'une famille de joueurs professionnels. Son frère John, de trois ans son aîné, fut également un bon junior (13e mondial à son meilleur) mais a préféré, pour l'instant, se consacrer au circuit universitaire. Ils sont tous les deux entrainés par leur maman, Lynn Nabors qui fut également professionnelle mais à un niveau plus modeste. Elle fut classée dans le Top 500 en simple et le Top 250 en double en 1990. Sa fille semble donc avoir hérité de ses qualités de joueuses de double mais c'est bien en simple qu'elle espère briller sur le circuit WTA, et ce dès l'année prochaine.


Maria Camila Osorio Serrano
 (COL, née le 22 décembre 2001, meilleur classement ITF junior : 1e, WTA : 209e) :

La Colombie n'est pas un pays qui a une grande histoire tennistique. Quatre joueurs seulement ont atteint le Top 100 dont un seul (Santiago Giraldo) s'est hissé parmi les 30 premiers. Chez les filles, trois joueuses ont fait partie du Top 100 et la meilleure fut de très loin Fabiola Zuluaga, vainqueur de cinq titres mineurs, demi-finaliste de l'Open d'Australie en 2004 et 16e mondiale un an plus tard. Mais une petite pépite de 18 ans tout juste, coachée par l'ancien n°48 mondial Alejandro Falla, pourrait bien venir secouer tout ça.

Comme Caty McNally, Maria Camila Osorio Serrano a débuté chez les juniors par un « Grade 1 » dans son pays où elle avait reçu une invitation. C'était à Barranquilla, elle venait de fêter ses 14 ans et elle s'est tout de même hissée en quart de finale. Moins de deux mois plus tard, elle atteignait sa première finale en G3 au Costa Rica. Durant l'été, elle enchaînait une finale et une première victoire lors de deux G4 tunisiens. Début 2017, la Colombienne revenait à Barranquilla pour cette fois s'imposer. Deux mois plus tard, elle se hissait en demi-finale au « Grade A » de Porto Alegre et en finale des Championnats sud-américains. Elle pouvait participer pour la première fois aux Grand-Chelems et atteignait les troisièmes tours à Roland-Garros et à Wimbledon. C'est début 2018 qu'elle réalise une vraie percée en enchaînant quatre victoires consécutives lors de « Grades 1 » en Amérique du Sud. Vainqueur du Championnat continental, elle se hisse en demi-finale de l'US Open où elle ne s'incline qu'au tie-break du troisième set contre Clara Burel. Après une médaille de bronze lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse, elle atteint la finale du Masters junior à Chengdu.

En 2019, Maria Camila ne dispute plus que trois épreuves juniors. A Roland-Garros, elle se hisse en demi-finale puis perd au deuxième tour à Wimbledon. Son dernier tournoi dans cette catégorie d'âge est l'US Open et elle conclut magnifiquement en soulevant le trophée. Un tournoi compliqué où elle doit disputer deux matchs serrés en quart et en demi le même jour avant de ne laisser qu'un jeu à son adversaire en finale le lendemain. A 15 ans à peine, la Colombienne faisait ses débuts chez les adultes lors d'une rencontre de Fed Cup pour le compte de la zone américaine. Elle remporte alors ses deux simples. Elle dispute quelques autres tournois en Amérique du sud mais il faut attendre l'été 2017 pour la voir atteindre son premier quart en W15. En fin d'année, elle se hisse même en demi-finale d'un tournoi colombien à Cucuta. En avril 2018, à 16 ans, elle dispute son premier tableau final WTA à Bogota où elle était invitée. Elle atteint encore plusieurs quarts en W25 puis revient à Cucuta en novembre pour remporter le tournoi. Elle termine l'année par une première demi en W25 et fait donc son entrée dans le Top 500.

Après une demi en W25 et deux finales en W15, elle revient à Bogota où elle parvient à faire parler d'elle pour la première fois au niveau WTA. Elle se hisse en effet en quart de finale et ne s'incline que de justesse face à Amanda Anisimova, la future gagnante. En fin d'année, elle remporte deux W25 consécutifs en Equateur puis atteint deux demis et un quart en W60. Plutôt petite, Maria compense avec un jeu de jambe très performant et un sens du terrain développé. Mais elle devra gagner en puissance, surtout au service, si elle veut atteindre son objectif : la première place mondiale.

Leylah Annie Fernandez (CAN, née le 06 septembre 2002, meilleur classement ITF junior : 1e, WTA : 212e) :

Depuis quelques années, le Canada sort des joueuses avec une facilité déconcertante. Après le passage éclair dans le Top 10 d'Eugénie Bouchard, Bianca Andreescu s'est installée parmi les cinq premières cette année et devrait y rester un bon bout de temps. Elle pourrait être rejointe par une jeune gauchère québécoise : Leylah Annie Fernandez. Un temps entraînée par la fédération canadienne, elle a toutefois choisi de poursuivre sa route sous le soleil de la Floride.

Leylah débute chez les juniors lors d'une tournée canadienne durant l'automne 2015 à tout juste 13 ans. Dès son deuxième tournoi, elle se hisse en demi-finale d'un « Grade 5 » à Vancouver. Au printemps 2016, elle enchaîne deux finales en G4 en Israël, avant d'atteindre un premier quart en G2 à Montréal en septembre. Début 2017, elle atteint le même stade dans un G1 en Equateur. Elle se consacre alors aux tournois pros avant de revenir en fin d'année pour remporter deux G2 en Israël. En Mars 2018, elle n'a que 15 ans et demi lorsqu'elle remporte son premier gros tournoi, le « Grade A » de Porto Alegre. La Canadienne se hisse ensuite en demi-finale à Roland-Garros où elle est battue par Cori Gauff avec laquelle elle s'entraîne souvent en Floride. Elle dispute encore les quarts à l'US Open à la fin de l'été. Elle débute la saison 2019 en Australie où elle perd en finale des deux tournois qu'elle dispute à Traralgon et à l'Open d'Australie. Les spectateurs de l'Astrid Bowl ont ensuite la chance de pouvoir la voir brandir le trophée à Marcinelle avant qu'elle n'aille en soulever un plus prestigieux encore, du côté de la Porte d'Auteuil.

Elle remporte en effet Roland-Garros en battant notamment Maria Camila Osorio Serrano en demi et s'installe au sommet de la hiérarchie junior trois mois seulement avant son 17e anniversaire. Ce sera son tout dernier tournoi dans cette catégorie d'âge. Car depuis ses 14 ans, Leylah est active sur le circuit ITF adulte. Elle ne dispute presque pas de W15 et préfère tenter sa chance dans les qualifications des W25. A l'automne 2017, elle reçoit une invitation pour le W60 de Saguenay et se hisse en quart de finale. En août 2018, elle vit son rêve en participant aux qualifications de l'Open WTA du Canada et elle passe même assez près de rejoindre le tableau final. Deux mois plus tard, elle obtient une invitation pour le tournoi de Québec et elle parvient à franchir le premier tour. En avril 2019, elle devient, à 16 ans, la plus jeune canadienne à disputer une rencontre de Fed Cup qu'elle perd contre Marketa Vondrousova. Durant l'été, elle remporte le W25 de Gatineau, en simple et en double, avant de se hisser en finale du W60 de Granby. Elle dispute cette fois le tableau final de l'Open du Canada mais est balayée au premier tour. Elle termine sa saison par une demi au W100 de Vancouver et une finale au W25 de Waco.

Leylah Annie Fernandez est issue d'un milieu modeste et son parcours auprès d'une famille entièrement dévouée n'en est que plus remarquable. Sa maman est une Canadienne anglophone dont les parents sont originaires des Philippines alors que son papa est né en Equateur avant de venir s'installer à Montréal. Ancien entraîneur de football, il a décidé de prendre en main la carrière de ses filles à l'instar d'un Richard Williams. Car Leylah a une jeune soeur de 15 ans, Bianca Jolie, qui espère un jour pouvoir suivre les traces de son aînée.

Clara Tauson (DEN, née le 21 décembre 2002, meilleur classement ITF junior : 1e, WTA : 271e) :

Alors que Caroline Wozniacki a annoncé sa volonté de prendre sa retraite à l'issue de l'US Open, la relève du tennis danois semble assurée. Il y a bien sûr Holger Nodskov Rune dont je vous parle un peu plus haut dans cet article chez les garçons. Et il faudra aussi compter sur une jeune fille de tout juste 17 ans : Clara Tauson. Baignée très tôt dans un milieu sportif, elle pratique d'abord la natation avant de se consacrer au tennis où elle domine rapidement les différentes classes d'âge dans son pays.

Au niveau tennis Europe U14, Clara remporte trois « Catégorie 3 » en Scandinavie durant sa première saison. A 13 ans, elle décide de se consacrer au circuit U16 où elle emmène son pays en phase finale de la Summer Cup et s'impose lors d'un « Catégorie 1 » et, surtout, lors des Championnats européens. Dès son deuxième tournoi U18, un « Grade 5 » à Malte, Clara atteint la finale. Elle n'a alors que 13 ans et trois mois. Elle se hisse à nouveau en finale lors d'un G4 à Nottingham, puis d'un autre en Suède durant les deux mois suivants. En fin d'année, elle atteint une quatrième finale au Danemark puis elle remporte son premier titre à Dubaï. Après un nouveau titre au même niveau début 2017, elle atteint une demi en G2 à Florence puis une finale. Durant l'été, elle dispute une finale de G2 puis une demi en G1 en Allemagne. En 2018, la Danoise se hisse en finale du « Grade A » de Porto Alegre puis remporte un G1 en Croatie et le G2 de Florence. Elle peut disputer ses premiers Grand-Chelems mais n’y atteint pas les quarts de finale. Par contre, elle s'impose lors des Championnats individuels européens U18. Elle a alors 15 ans et 7 mois.

Clara enchaîne avec un titre au G1 du Canada puis remporte encore le « Grade A » d'Osaka en octobre. Sa série se poursuit en 2019 puisqu'elle remporte le G1 de Traralgon puis l'Open d'Australie, à chaque fois face à Leylah Fernandez. Elle se consacre ensuite au circuit professionnel. Un circuit qu'elle pratique depuis l'automne 2017 soit peu avant son quinzième anniversaire (si l'on excepte un double sans enjeu en Fed Cup six mois plus tôt). Dès son deuxième tournoi, elle se hisse en demi-finale d'un W15 à Antalya. Elle enchaîne directement avec une première finale à Stockholm puis son premier titre, toujours dans la capitale suédoise. En 2018, la Danoise se concentre sur le circuit junior et ne dispute que deux W15 en plus de la Fed Cup. Après son titre à l'Open d'Australie, elle revient en ITF pro et enchaîne avec un titre en W15 à Hammamet puis un autre en W60 à Shenzhen et un dernier W15 à Xiamen. Elle sort ensuite des qualifications lors du tournoi WTA de Lugano et n'est battue que 7/5 au troisième par la 69e mondiale Evgeniya Rodina. Durant l'été, elle atteint une finale en W15 et une autre en W25 avant de remporter un deuxième W60 à Meitar en septembre.

Le nom de « Tauson » n'est peut-être pas totalement inconnu pour les passionnés de tennis. Si la famille est plutôt réputée dans le milieu du hockey sur glace (son papa notamment fut international Danois), l'un des oncles de Clara, Michaël est un ancien tennisman professionnel. Il s'est arrêté aux portes du Top 100 mais a connu son heure de gloire en 1988 lorsqu'il a qualifié l'équipe Danoise de Coupe Davis pour les quarts de finale en dominant Emilio Sanchez. Ce résultat reste encore aujourd'hui le meilleur parcours du Danemark dans cette compétition.


Daria Snigur (UKR, née le 27 mars 2002, meilleur classement ITF junior : 2e, WTA : 328e) :

Avec Elina Svitolina comme solide Top 10 et la jeune Dayana Yastremska aux portes du Top 20 à 19 ans, l’Ukraine est déjà gâtée au niveau féminin. Mais ça risque d’être mieux encore dans quelques années avec l’arrivée de Marta Kostyuk, une petite pépite déjà aux portes du Top 100 WTA l’an dernier à seulement 16 ans (voir article Top 10 junior 2018). Si celle-ci a un peu stagné cette saison, elle est en train de se faire rattraper par une autre joueuse de sa génération, Daria Snigur.

Daria et Marta se connaissent évidemment très bien. Elles ont remporté la Winter Cup et la Summer Cup des U14 ensemble en 2016. Marta a pris la première place européenne dans cette catégorie d’âge suite à sa victoire cette année-là au Petits As en février. Elle s‘est ensuite consacrée au circuit U18 ce qui a permis à Daria de lui prendre cette première place deux mois plus tard. Elle passe, elle aussi, au circuit junior mais sans connaître immédiatement la réussite de sa cadette de trois mois. Ce n’est qu’au mois d’octobre que l’Ukrainienne atteint sa première demi-finale dans un « Grade 3 » au Kazakhstan. Elle remporte ensuite son premier G2 en Ouzbékistan, une semaine avant son quinzième anniversaire. Début 2018, elle en remporte un second, en Slovaquie, avant de se hisser en finale du G1 de Prague la semaine suivante. Elle parvient à sortir des qualifications à Wimbledon mais s’incline 9/7 au dernier set dans le tableau final. Elle passe son premier tour en Grand-Chelem à l’US Open puis termine sa saison par une demi au « Grade A » d’Osaka.

Lors de sa dernière année chez les juniors, Daria ne dispute qu’une poignée de tournois. Elle atteint les demi-finales à l’Open d’Australie et les quarts à Roland-Garros. Plus à l’aise sur gazon, elle s’impose coup sur coup au G1 de Roehampton puis à Wimbledon, en battant chaque fois l’Américaine Alexa Noel en finale. Chez les adultes, elle ne connait pas non plus la percée précoce de Marta Kostyuk. Elle ne dispute son premier tournoi qu’en septembre 2017 et n’atteint sa première demi-finale que lors de son quatrième tournoi disputé plus d’un an plus tard. L’Ukrainienne remporte son premier W15 à Antalya en novembre 2018 et enchaine avec une deuxième finale… qui ne sera jamais disputée en raison de la pluie. Elle remporte son deuxième titre en mars 2019 à Sharm El Sheikh et enchaine avec un titre en W25 au Japon un mois plus tard. Elle en remporte un deuxième en Israël en septembre et conclut sa saison par un superbe parcours au W100 de Dubaï qui se tenait début décembre. Elle y domine notamment Yanina Wickmayer et Kristina Mladenovic (sa première Top 50) pour se hisser en finale.

Entrainée par la Lettone Larisa Savchenko-Neiland, ancienne n°1 mondiale en double et n°13 en simple et gagnante de la Fed Cup en 1988 pour le compte de l’URSS, Daria hésitait il y a quelques mois encore à poursuivre sa voie dans le tennis ou à se lancer dans des études de droit. Sa victoire à Wimbledon l’a évidemment poussée vers le tennis. Elle est la quatrième joueuse ukrainienne à remporter un Grand-Chelem junior. Avant elle, Katerina Bondarenko s’était imposée à Wimbledon en 2004, Elina Svitolina à Roland-Garros 2010 et… Marta Kostyuk à l’Open d’Australie 2017.