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Le Top 10 masculin

 

Après le détail chronologique des résultats de 2022, voici le bilan des dix meilleurs joueurs de l’année. Une saison qui a vécu un véritable basculement au classement avec l’avènement d’une génération de joueurs nés après l’an 2000 au moment même où le “Maître” Roger Federer prenait sa retraite. Mais attention, si cette nouvelle génération a réussi à percer, c’est aussi parce que Novak Djokovic et Rafael Nadal n’ont pas pu jouer une année complète. Il faudra encore compter sur eux en 2023. 

1. Carlos Alcaraz (ESP), n°32 fin 2021, 19 ans :


© Coco Dubrueil
Carlos Alcaraz est un crack. On le sait depuis plusieurs années déjà. Au moins depuis qu’il a remporté son premier match dans un Challenger à Alicante, un mois avant son seizième anniversaire. A peine plus de deux ans plus tard, il fait son entrée dans le Top 100 et atteint tout de suite son premier quart de finale dans un Grand-Chelem, à Roland-Garros. A la fin de cette saison 2021, l’une des plus fructueuse “première année sur le grand circuit” jamais réalisée par un jeune joueur, l’Espagnol pointait déjà à la 32e place mondiale. Personne ne doutait alors de son potentiel à monter un jour sur la première marche du podium. Mais personne, sans doute, n’aurait imaginé qu’il puisse y parvenir à peine neuf mois plus tard.

Il démarre la saison directement à l’Open d’Australie et y franchit deux tours. Seul Matteo Berrettini, alors 7e mondial, parvient à le stopper au cours d’un marathon conclu au tie-break du dernier set. On retrouve ensuite Carlos Alcaraz à Rio de Janeiro où il prend sa revanche sur Berrettini et s’impose pour devenir, à 18 ans, le plus jeune vainqueur d’un ATP 500 (une catégorie créée en 2009). C’était déjà dans ce tournoi, deux ans plus tôt, qu’il avait remporté son tout premier match sur le grand circuit. Il poursuit à Indian Wells où il se hisse en demi-finale, seulement battu par Rafael Nadal en trois sets. En l’absence de son compatriote, l’Espagnol s’impose à Miami, au détriment notamment de Stefanos Tsitsipas et de Casper Ruud. Un premier titre en ATP 1000 qui ne sera pas le dernier et qui lui permet déjà de faire son entrée dans le Top 10. Surpris d’entrée à Monte-Carlo par l’Américain Sebastian Korda, il aligne deux nouvelles victoires prestigieuses, à Barcelone et à Madrid. En Catalogne, il bat encore Tsitsipas. Dans la capitale hispanique, il prend la mesure de Rafael Nadal et de Novak Djokovic avant de conclure contre Alexander Zverev.

Présenté comme le grand favori à Roland-Garros, malgré un petit coup de fatigue qui le pousse à renoncer à disputer Rome, il s’arrête en quart de finale face à un Alexander Zverev des grands jours. Encore peu expérimenté sur gazon, il décide de ne pas disputer de tournoi de préparation et se rend tout de suite à Wimbledon où il est arrêté en huitièmes de finale par Jannik Sinner. La surface de Carlos Alcaraz, c’est la terre-battue. Et il le prouve encore en disputant deux finales sur cette ocre lors des tournois post-Wimbledon, généralement boudés par les meilleurs joueurs du circuit. A Hambourg, il s’incline contre Lorenzo Musetti et à Umag, c’est à nouveau Sinner qui met fin à son parcours. Cet enchaînement de tournois un peu fou lui fait sans doute rater son début de tournée américaine. Il s’incline au premier tour à Montréal et atteint tout de même les quarts à Cincinnati. Vient alors l’US Open où il va écrire une nouvelle page d’histoire. Il est accroché en huitièmes par Marin Cilic, en quart par Jannik Sinner et en demi par Frances Tiafoe qui, tous, le poussent au cinquième set. Face à l’Italien, il sauve même une balle de match. Mais il finit par décrocher le titre face à Casper Ruud en quatre manches. 

C’est cette victoire qui va permettre à Carlos Alcaraz de devenir n°1 mondial, le plus jeune de l’histoire à seulement 19 ans. Il se montre moins performant en fin d’année, avec quelques défaites inattendues, notamment face à David Goffin au premier tour à Astana. L’Espagnol se hisse tout de même en demi à Bâle et en quart à Paris mais il se blesse lors de ce dernier tournoi et doit renoncer à disputer le Masters. Cette fin de saison un peu décevante relativise un peu l’avènement de l’Espagnol. Celui-ci a, aussi, été facilité par les déboires de Rafael Nadal et de Novak Djokovic. La bataille pour la première place entre ces trois-là, qui sera peut-être aussi animée par d’autres jeunes aux dents longues, s’annonce palpitante en 2023.

2. Rafael Nadal (ESP), n°10 fin 2021, 36 ans :

Dix-sept ans séparent le premier mondial de son dauphin. Lorsque Carlos Alcaraz poussa son premier cri, Rafael Nadal était déjà sur le circuit. A l’époque, le Majorquin faisait son entrée dans le Top 100 trois semaines après avoir battu Albert Costa, le tenant du titre de Roland-Garros, lors de l’ATP 1000 de Monte-Carlo. Il y a un an, Alcaraz n’était qu’un espoir du circuit international alors que de grands doutes planaient sur la suite de la carrière de Nadal après une nouvelle blessure au pied qui l'a obligé à mettre un terme à sa saison avant même l’US Open. Son retour au sommet cette année est donc presque aussi inattendu que l’avènement de son compatriote.

Et dès son retour, lors d’un ATP 250 à Melbourne, Rafael Nadal donne le ton en s’imposant sans perdre un set. Certes sans rencontrer de joueur du top mais c’était suffisant pour lui redonner confiance. A l’Open d’Australie, il démontre qu’il a récupéré toutes ses facultés physiques pour remporter son 21e titre du Grand-Chelem et s’installer seul en tête du classement des joueurs les plus titrés à ce niveau. En finale, il se permet même de remonter un handicap de deux sets contre Daniil Medvedev. L’Espagnol pousse ensuite sa série de victoires consécutives à 20 en alignant un troisième titre à Acapulco et une finale à Indian Wells. Dans la cité balnéaire mexicaine, il domine une nouvelle fois Medvedev. Dans le désert californien, il vient à bout d’Alcaraz en trois sets mais s’incline contre Taylor Fritz. Il se blesse malheureusement à une côte lors de ce match et doit observer un repos de six semaines et faire une croix sur Miami et Monte-Carlo. Il revient à Madrid et remporte deux matchs un peu dans la douleur avant de céder face à Alcaraz. A Rome, il semble encore physiquement très diminué et s’incline au deuxième tour face à Denis Shapovalov. Sa participation à Roland-Garros semble un moment compromise.

Et pourtant, il y sera et y remporte même son 22e titre du Grand-Chelem, le 14e à Paris. Bousculé par Felix Auger-Aliassime en huitième, Rafael Nadal prend la mesure de Novak Djokovic en quart puis bénéficie de la blessure d’Alexander Zverev en demi. En finale, il ne laisse que six jeux au malheureux Casper Ruud. Bien sûr, sa capacité à retrouver son niveau de jeu et ses propos après sa finale (où il a indiqué qu’il avait joué toute la quinzaine sous infiltration) font ressurgir les accusations de dopage dont il fait l’objet depuis ses débuts. Mais pas de quoi retirer le sourire du Majorquin qui semble alors prendre un avantage définitif dans le débat médiatique sur la désignation du GOAT. On l’imagine même sur la voie d’un Grand-Chelem calendaire lorsqu’il atteint les demi-finales à Wimbledon. Mais il doit renoncer à disputer ce match en raison d’une déchirure abdominale. Il fait son retour à Cincinnati où il perd d’entrée contre Borna Coric avant de se hisser encore en huitième de finale de l’US Open, sorti par un Frances Tiafoe en pleine euphorie. Une victoire dans ce tournoi lui aurait pourtant permis de retrouver la place de n°1 mondial. Mais son plus beau succès de la saison, il le connait le 8 octobre, jour où sa femme Xisca donne naissance à un petit Rafael Junior. 

Le nouveau papa fait encore une brève apparition en fin d’année, à Paris, où il s’incline d’entrée face à Tommy Paul et au Masters où il perd ses deux premiers matchs de poule avant de sauver l’honneur dans un match sans enjeu contre Casper Ruud. Comme il y a un an, de nombreuses incertitudes planent sur la suite de la carrière de Rafael Nadal. S’il semble rétabli de sa blessure au pied, il est tout de même encore régulièrement gêné par d’autres bobos. Et sa récente paternité pourrait avoir un impact sur sa volonté à parcourir le monde pour continuer à décrocher des records. Mais s’il est “fit” et que sa concentration est entièrement tournée vers le tennis, il sera encore dangereux partout.

3. Casper Ruud (NOR), n°8 fin 2021, 23 ans :


© Getty images

Sans faire beaucoup de bruit, Casper Ruud est passé du statut de terrien un peu stakhanoviste (il était un des rares à disputer plus de trente tournois par an) à celui de solide Top 10 et peut-être même de potentiel vainqueur en Grand-Chelem. Certains (comme Nick Kyrgios) s’étaient même moqués de lui à une époque, lui reprochant d’aller chercher des points dans tous les tournois mineurs disputés sur terre-battue. Mais en 2022, le Norvégien a mis tout le monde d’accord. Et plus personne n’ose rire de lui désormais.

Sa saison démarre pourtant assez mal. Il dispute l’ATP Cup et y remporte même deux simples mais est trop esseulé dans l’équipe norvégienne pour espérer réussir quelque chose durant cette compétition. Il se tord ensuite la cheville lors d’un entraînement et doit renoncer à participer à l’Open d’Australie. Il effectue son retour sur la terre-battue de Buenos Aires et y remporte le septième titre de sa carrière. Il se rend ensuite à Indian Wells et donne un peu raison à Kyrgios en s’inclinant assez lourdement face à l’Australien au troisième tour. Mais à Miami, il prend notamment la mesure d’Alexander Zverev et ne s’incline qu’en finale face à Carlos Alcaraz. Son début de saison sur terre n’est pas à la hauteur de ses ambitions sur cette surface. Il joue beaucoup, en fait toutes les semaines de Monte-Carlo à Roland-Garros. Mais ses résultats sont d’abord plutôt mitigés. Sur ses quatre premiers tournois, il n’atteint qu’un maigre quart à Barcelone. Il se reprend à Rome où il se hisse en demi-finale et s’incline face à Novak Djokovic. La semaine suivante, il remporte son deuxième titre de la saison au modeste tournoi de Genève.

Il poursuit sur sa lancée à Roland-Garros et profite d’un tableau rapidement libéré de ses favoris pour atteindre sa première finale en Grand-Chelem sans toutefois rencontrer de joueur du Top 10. En finale, il est largement balayé par Rafael Nadal. Les deux hommes se connaissent très bien puisque Casper Ruud s'entraîne à l’académie du Majorquin. Et clairement, l’admiration qu’il a pour son mentor était trop visible sur ce match. Après un passage sans grande ambition sur gazon (et une défaite au deuxième tour de Wimbledon), il revient à la terre-battue et remporte un troisième titre, à Gstaad. Le Norvégien se hisse ensuite en demi-finale à Montréal mais perd d’entrée face à un invité à Cincinnati. Comme à Roland-Garros, il parvient ensuite en finale de l’US Open sans rencontrer de membre du Top 10. Il y affronte un autre Espagnol : Carlos Alcaraz. La rencontre est nettement plus serrée qu’à Paris mais, au final, il doit laisser son jeune adversaire filer vers son premier titre majeur et la place de n°1 mondial. Cette finale lui permet toutefois de grimper à la deuxième place mondiale.

Sa fin de saison est nettement plus compliquée. Sur les quatre tournois qu’il dispute durant l’automne, le Norvégien ne parvient pas à remporter plus de deux matchs consécutifs. Il finit tout de même sur une très belle note en atteignant une troisième grande finale, au Masters. Il s’y incline néanmoins, là aussi en deux sets. A 23 ans, Casper Ruud a prouvé, notamment à Indian Wells, l’US Open ou les Masters qu’il pouvait briller ailleurs que sur terre-battue. Il doit maintenant, pour passer un cap en plus, s’imposer lors d’un grand tournoi. Et aussi obtenir des succès sur des joueurs du Top 3 ce qu’il n’est pas encore parvenu à faire.

4. Stefanos Tsitsipas (GRE), n°4 fin 2021, 24 ans :

Si l’ascension de Casper Ruud a été rapide mais progressive, celle de Stefanos Tsitsipas (de quatre mois son aîné) fut nettement plus précoce. Dès mars 2019, à seulement 20 ans, il fait son entrée dans le Top 10. Depuis, il n’a cessé de progresser chaque année, remportant les Masters en 2019 et atteignant sa première finale de Grand-Chelem en 2021. Cette année, il n’a pas réalisé d’exploit majeur, mais il a confirmé qu’il était (presque) toujours au rendez-vous lors des grands événements. Sa première sortie de l’année a été l’ATP Cup mais ce fut assez anecdotique (la même remarque que celle de Ruud vaut pour le Grec). 

Il s’est par contre montré très solide à l’Open d’Australie où il s’est hissé en demi-finale en écoeurant Jannik Sinner notamment. Dans le dernier carré, Stefanos Tsitsipas perd en quatre sets contre Daniil Medvedev dans un match très tendu entre deux joueurs qui s’apprécient peu (c’est un doux euphémisme). De retour en Europe, il se hisse en finale à Rotterdam mais est surpris en quart à Marseille par un qualifié. Le Grec se hisse en demi-finale à Acapulco mais passe un peu à côté des deux premiers ATP 1000 de la saison. Il perd en effet au troisième tour à Indian Wells et en huitièmes à Miami. La terre-battue est sa meilleure surface, on le sait et il le prouve dès le premier gros tournoi du printemps en défendant victorieusement son titre à Monte-Carlo. Sur son parcours, il domine Alexander Zverev en deux sets. Il reste très régulier tout au long de cette tournée avec, ensuite, un quart à Barcelone, une demi à Madrid (où Zverev prend sa revanche) et une finale à Rome où il gagne la belle contre Zverev et ne s’incline que face à Novak Djokovic. 

Placé parmi les favoris pour Roland-Garros, il déçoit en étant accroché par Lorenzo Musetti et le plus modeste Zdenek Kolar avant de perdre en huitièmes contre la révélation Holger Rune. Moins à l’aise sur gazon, Stefanos Tsitsipas s’impose tout de même au tournoi de Majorque mais sans rencontrer de Top 10. Ses autres résultats sont moins bons et il est sorti par Nick Kyrgios au deuxième tour à Halle puis au troisième tour de Wimbledon. Surpris d’entrée à Montréal, il se hisse tout de même en finale à Cincinnati en battant son grand rival Daniil Medvedev. Le Grec réalise néanmoins sa plus mauvaise performance de l’année à l’US Open où il est battu d’entrée par le Colombien Galan. Sa saison indoor est plus régulière. Il se hisse d’abord en finale à Astana (victoire contre Hubert Hurkacz et Andrey Rublev mais défaite face à Novak Djokovic) et à Stockholm. Après un moins bon tournoi à Vienne, il atteint encore les demi-finales à Paris où il s’incline à nouveau face à Djokovic mais seulement au tie-break du dernier set. 

Au Masters, il perd à nouveau contre Djokovic, prend le dessus sur Medvedev (au tie-break final) mais s’incline ensuite contre Rublev, ce qui le prive d’une place en finale. Le bilan sportif de la saison de Stefanos Tsitsipas est donc positif. Il termine quatrième et aurait même pu s’emparer de la première place s’il avait remporté le Masters. Mais l’image du Grec s’est considérablement dégradée ces derniers temps. Le jeune premier au tennis flamboyant de ses débuts s’est mué en un joueur prétentieux, mauvais perdant, voire tricheur (cf la polémique sur les “Toilet breaks”). Pour espérer viser la première place mondiale, il va devoir faire preuve de plus de modestie.

5. Novak Djokovic (SRB), n°1 fin 2021, 35 ans :

Le n°1 mondial fin 2021 est tombé de son piédestal. Mais la raison n’est absolument pas sportive. Lorsqu’il a joué, Novak Djokovic a presque toujours été au Top. Sans les raisons extérieures, principalement le covid et la guerre en Ukraine, il serait très probablement rester au sommet du classement. S’il n’y est pour rien dans la situation géopolitique, il est tout de même le principal responsable de sa perte de points due à la crise sanitaire. Car contrairement à l’ensemble du circuit, tant chez les hommes que chez les femmes, il a décidé de ne pas se faire vacciner. 

Ce choix prive Novak Djokovic de tournée australienne. Les autorités locales observaient encore un confinement très strict à l’époque et sa tentative de passer via un certificat assez douteux n’a pas fonctionné. Il s’est retrouvé en isolement strict à Melbourne avant d’être expulsé du territoire. Sa saison commence donc réellement à Dubaï où il perd en quart de finale. Les Etats-Unis étant également en confinement strict, le Serbe ne peut pas plus prendre part aux tournois d’Indian Wells et de Miami. Il dispute donc seulement son deuxième tournoi à Monte-Carlo mi-avril et s’incline d’entrée. On peut dire que sa saison a réellement débuté à Belgrade. Sans briller, il y atteint tout de même la finale qu’il ne perd qu’en trois sets contre Andrey Rublev. Il part ensuite à Madrid où il atteint les demi-finales qu’il ne perd qu’au tie-break du troisième set face à Carlos Alcaraz. On retrouve véritablement le grand Novak Djokovic à Rome. Il y remporte son 37e titre en ATP 1000, le sixième dans la capitale italienne. Et avec la manière puisqu’il ne perd pas un set et bat quelques solides joueurs comme Casper Ruud et Stefanos Tsitsipas. 

Il apparaît même comme le principal favori à Roland-Garros, d’autant qu’il se hisse en quart de finale sans perdre de set. Mais il passe un peu à côté de son choc face à Rafael Nadal. A Wimbledon, il écrit encore une page de son histoire (et de celle du tournoi) en remportant son 21e Grand-Chelem et son septième “Championship”. Tout aurait pourtant pu s’arrêter en quart lorsqu’il se retrouva mené deux sets à zéro par Jannik Sinner. Mais il sert ensuite le jeu et se montre très sérieux pour battre Nick Kyrgios en finale. Cette victoire ne lui rapporte néanmoins aucun point, l’ATP ayant décidé de ne pas en donner suite au refus du tournoi de laisser jouer les Russes et les Biélorusses. Et on ne retrouve plus Novak Djokovic avant l’automne. Les frontières américaines sont toujours fermées pour les étrangers non vaccinés ce qui prive le Serbe des deux ATP 1000 estivaux ainsi que de l’US Open. Cette pause forcée le prive également de la première place mondiale. Mais elle ne lui coupe pas les jambes pour autant. Il s’impose dès sa reprise à Tel Aviv et réalise même un doublé en enchainant avec Astana (où il domine à nouveau Stefanos Tsitsipas). 

A Paris, on le croit parti pour un nouveau succès en Masters 1000 mais il est surpris en finale par le jeune Holger Rune. Pas rassasié, Novak Djokovic remporte un cinquième titre en 2022 au Masters. A Turin, il ne cède qu’un set en poule face à Daniil Medvedev et bat encore Tsitsipas et Casper Ruud en finale. Il s’agit du sixième titre de fin d’année pour le Serbe, là aussi il égale le record de Federer. Si les points de Wimbledon avaient été attribués, il aurait terminé l’année à la deuxième place mondiale, à 180 points seulement d’Alcaraz. Sauf retour du covid, il devrait pouvoir rejouer partout en 2023. De quoi en faire le favori à la place de n°1.

6. Felix Auger-Aliassime (CAN), n°11 fin 2021, 22 ans :

L’éclosion de Félix Auger-Aliassime a été très rapide. Il fait son entrée dans le Top 100 au début de l’année 2019 alors qu’il n’a encore que 18 ans. Et six mois plus tard, une semaine après son dix-neuvième anniversaire, il intégrait déjà le Top 20. Cette année-là, il réalisait déjà une finale en ATP 500 (Rio), une demi à Miami et un troisième tour à Wimbledon. La période de covid a un peu freiné cette précocité mais le voilà enfin bien installé parmi les dix premiers mondiaux.

Dès l’ATP Cup, il emmène le Canada vers un premier titre par équipe. Même s’il perd assez lourdement son simple des demis face à Daniil Medvedev, il participe grandement à la victoire de son pays. Il enchaîne avec l’Open d’Australie où il se hisse en quart de finale. Il y perd à nouveau contre Medvedev mais cette fois après cinq sets de très bon niveau. Début février, à Rotterdam, Felix Auger-Aliassime parvient enfin à remporter son premier titre. Il avait, en effet, perdu ses huit premières finales sur le circuit. Il perd néanmoins à nouveau à ce stade la semaine suivante, à Marseille. Le Canadien connaît ensuite un petit passage à vide, marqué par des éliminations au premier tour à Indian Wells, Miami et Monte-Carlo. Il se reprend tout de même en alignant des quarts de finale à Barcelone, Estoril, Madrid et Rome. Lors de ces deux dernières épreuves, il n’est battu que par Alexander Zverev et Novak Djokovic. Comme à Melbourne, il ne s’incline qu’en cinq sets à Roland-Garros, cette fois face au futur vainqueur Rafael Nadal. 

D’habitude à l’aise sur gazon, Félix Auger-Aliassime passe un peu à côté de cette mini-tournée. Il est surpris en demi de s’Hertogenbosch par un joueur classé au-delà de la 200e place, le Néerlandais Tim Van Rijthoven. Il s’incline ensuite en quart à Halle et, surtout, au premier tour de Wimbledon face au serveur-volleyeur Maxime Cressy. Il se montre plutôt régulier durant l’été. Après une demi-finale à Los Cabos, il atteint les quarts de finale à Montréal (battu par Casper Ruud) et à Cincinnati (où il perd contre Borna Coric). Par contre, il manque son US Open où il est battu dès le deuxième tour et en trois sets contre le jeune Jack Draper. Le Canadien signe ensuite une belle victoire contre Carlos Alcaraz en Coupe du Monde ITF et qualifie ainsi son pays pour la phase finale en décembre. En fin d’année, il parvient à remporter trois titres d’affilée à Florence, Anvers et Bâle où il domine à nouveau Alcaraz et Holger Rune. Le jeune Norvégien prend ensuite sa revanche lors de leur demi-finale à Paris. 

Cette belle série de victoires permet à Félix Auger-Aliassime de se qualifier pour le Masters. Il y prend le dessus sur Rafael Nadal mais perd ses deux autres matchs de poule. Il termine sa saison comme il l’avait commencée, en emmenant le Canada vers une victoire dans une compétition par équipe, lors de l’ITF World Cup. Même si ce tournoi se passe dans l’indifférence générale en pleine Coupe du Monde de foot (et avec un format tout pourri), il y remporte ses trois simples et son double. S’il se montre aussi régulier en Grand-Chelem que sur le circuit principal, il faudra compter sur lui aussi pour la course à la première place en 2023.

7. Daniil Medvedev (RUS), n°2 fin 2021, 26 ans :

Il y a un an, Daniil Medvedev était à un souffle du sommet. Après son succès à l’US Open, il aurait même pu déjà s’emparer de la première place mais le gel imposé suite à la crise sanitaire (pas l’hydroalcoolique, celui du classement) a maintenu Djokovic sur la plus haute marche. Le Russe finira par y parvenir en février de cette année mais pour très peu de temps. A cause d’une blessure qui va gâcher son printemps, il va éprouver beaucoup de difficultés à retrouver son niveau de 2021.

Il démarre sa saison à l’ATP Cup où il bat notamment Félix Auger-Aliassime mais son équipe s’arrête en demi. A l’Open d’Australie, il retrouve le Canadien qui le pousse dans ses derniers retranchements et s’octroie même une balle de match en quart de finale. Mais le Russe se rebiffe et remporte ce match avant de battre Stefanos Tsitsipas en demi. En finale, c’est lui qui mène deux manches à zéro contre Rafael Nadal avant de céder physiquement lors d’un match de cinq heures trente de jeu, la deuxième plus longue finale de Grand-Chelem de l’histoire. Daniil Medvedev se rend ensuite à Acapulco où il s’arrête en demi-finale, toujours face à Nadal. Cette performance lui permet néanmoins de dépasser Novak Djokovic pour devenir le troisième Russe n°1 mondial. Il est surtout le premier n°1 depuis  2004 qui ne s’appelle pas Federer, Nadal, Djokovic ou Murray. C’est une petite page d’histoire qui se tourne. Il perd toutefois cette place rapidement après une défaite au troisième tour à Indian Wells. A Miami, il se hisse en quart de finale mais s’incline contre Hubert Hurkacz. Il annonce ensuite souffrir d’une hernie discale nécessitant une pause de deux mois.

Il effectue son retour à la toute fin de la saison sur terre, perd d’entrée à Genève puis en huitième de finale de Roland-Garros. Jamais très à l’aise sur terre, Daniil Medvedev remporte tout de même ses trois premiers matchs parisiens très facilement mais est laminé par Marin Cilic. Comme tous ses compatriotes, le Russe se voit interdit de disputer les tournois sur le sol britannique, et donc Wimbledon. Mais il joue tout de même trois épreuves sur gazon et atteint même les finales à s’Hertogenbosch et à Halle. Durant l’été, il remporte enfin un tournoi, plutôt mineur, à Los Cabos. Il enchaîne avec une défaite d’entrée à Montréal contre Nick Kyrgios mais atteint ensuite sa seule demi-finale en ATP 1000 de la saison, à Cincinnati. Il perd finalement sa première place mondiale après sa défaite en huitième de finale de l’US Open, à nouveau contre Kyrgios. Sa saison indoor démarre plutôt bien à Astana où il se hisse en demi-finale mais il doit abandonner contre Novak Djokovic. Il remporte ensuite son deuxième titre de la saison à Vienne, en battant notamment Jannik Sinner.

Daniil Medvedev termine cette saison moyenne par quatre défaites. Battu 7/5 au dernier set par Alex De Minaur lors de son entrée en lice à Paris, il perd ses trois matchs de poules au Masters face à Andrey Rublev, Stefanos Tsitsipas et Novak Djokovic. Il y signe un record tristement cocasse puisqu’il est battu lors de ces trois rencontres à chaque fois au tie-break final. Dominateur l’an dernier, le Russe a sans doute perdu une partie de sa confiance lors de cette fameuse finale de l’Open d’Australie où il avait tout en main pour gagner. Depuis lors, il n’a en effet plus battu le moindre Top 10.

8. Andrey Rublev (RUS), n°5 fin 2021, 25 ans :

Le parcours d’Andrey Rublev est assez proche de celui de Daniil Medvedev. D’un an le cadet de son compatriote, il a fait aussi partie de ce qu’on a appelé la “Next Gen”. Il arrive sur le circuit très précocement, remporte son premier tournoi et atteint les quarts de finale à l’US Open à seulement 19 ans. S’il a ensuite un peu traîné en route en raison d’une blessure, il fait son entrée dans le Top 10 en 2020 et s’améliore encore l’an dernier pour finir à la cinquième place. 

Testé positif au Covid dans les tous premiers jours de l’année, Andrey Rublev doit renoncer à participer à l’ATP Cup. Il guérit toutefois à temps pour disputer l’Open d’Australie mais il s’incline au troisième tour contre Marin Cilic. Il semble remis pour la tournée indoor puisqu’il atteint les demi-finales à Rotterdam où il perd contre Félix Auger-Aliassime. A Marseille, il s’impose en prenant sa revanche sur le Canadien. Il signe un joli doublé pour remporter également le tournoi de Dubaï puis se hisse en demi-finale à Indian Wells. A Miami, il est par contre largement battu d’entrée par Nick Kyrgios. Le Russe démarre sa saison sur terre à Monte-Carlo où il perd au troisième tour contre Jannik Sinner, puis remporte son troisième titre de la saison à Belgrade, venant à bout du héros local Novak Djokovic en finale. A Madrid, il est battu en quart et en trois sets par Stefanos Tsitsipas, puis il rate son tournoi de Rome où il s’incline d’entrée.

Il réalise un très bon tournoi de Roland-Garros où il se hisse en quart de finale et ne cède qu’au tie-break du cinquième set contre Marin Cilic. La tournée sur gazon du Russe se résume à un seul match puisqu’il perd d’entrée à Halle et, comme tous ses compatriotes, il est interdit de participation à Wimbledon. Son été est plutôt moyen. Il atteint deux demis à Bastad et à Washington mais il est battu d’entrée à Montréal et lors de son deuxième match à Cincinnati. Andrey Rublev atteint néanmoins un nouveau quart de finale en Grand-Chelem à l’US Open. Il s’impose au tie-break final contre Denis Shapovalov et domine encore Cameron Norrie avant de s’incliner contre Frances Tiafoe. Sa tournée indoor débute bien avec une demi à Astana (seulement battu par Tsitsipas) et un nouveau titre à Gijon. La suite s’avère moins brillante puisqu’il perd dès son deuxième tour à Vienne et à Paris.

Le Russe décroche néanmoins la 8e place qualificative pour le Masters. Il parvient à sortir des poules en prenant la mesure de Medvedev (au tie-break du troisième set) et de Tsitsipas. Il passe par contre à côté de sa demi contre Casper Ruud. Joueur solide, déjà vainqueur de 12 titres dont quatre cette saison, Andrey Rublev ne parvient pas à passer ce petit cap qui lui permettrait de s’imposer dans les tournois les plus importants. En Grand-Chelem, par exemple, il a atteint six fois les quarts de finale mais n’est jamais parvenu à dépasser ce stade.

9. Taylor Fritz (USA), n°23 fin 2021, 25 ans :

Dans cette fameuse “Next Gen”, ces joueurs nés entre 1995 et 1997 et qui étaient censés prendre la relève du “Big 4”), il y avait plusieurs américains : Taylor Fritz, Frances Tiafoe, Reilly Opelka et Tommy Paul. S’ils sont tous aujourd’hui installés dans le Top 40, aucun n’avait, jusqu’ici, réussi à accrocher le wagon des Medvedev, Rublev, Tsitsipas ou Zverev pour s’installer dans le Top 10. Ce n’est que cette année que le premier d’entre-eux a enfin décroché la timbale.

Malgré de bonnes performances en ATP Cup où il a remporté deux simples et deux doubles, l’Américain n’est pas parvenu à sortir son équipe des poules. Il a ensuite atteint les huitièmes de finale de l’Open d’Australie et s’est incliné contre Stefanos Tsitsipas en cinq sets très accrochés. Il perd ensuite en quart à Dallas et au deuxième tour à Acapulco. Rien ne laissait donc présager qu’il allait remporter, à Indian Wells, le plus beau titre de sa carrière jusqu’ici. Et avec la manière puisqu’il se défait d’Andrey Rublev en demi et met un terme à l’invincibilité (20 succès depuis janvier) de Rafael Nadal en finale. Taylor Fritz se hisse encore en huitièmes à Miami puis en quart à Houston et à Monte-Carlo. Il doit alors observer une pause d’un mois en raison d’une blessure au pied et ne revient qu’à Roland-Garros où il perd au deuxième tour contre un qualifié.

Son début de tournée sur gazon est plutôt raté. Il perd d’entrée à s’Hertogenbosch et au Queen’s. Mais il se reprend à Eastbourne pour remporter son deuxième tournoi de la saison. A Wimbledon, Taylor Fritz se hisse en quart de finale sans perdre un seul set. Là, il offre l’un des plus beaux matchs de la quinzaine mais finit par s’incliner au tie-break du dernier set contre Rafael Nadal. On retrouve l’Américain à Washington où il doit abandonner lors de son deuxième match. Il atteint ensuite un huitième de finale à Montréal et un quart à Cincinnati où il domine Nick Kyrgios et Andrey Rublev. Très attendu à l’US Open, il déçoit en perdant au premier tour face à un invité. Il se reprend en octobre pour remporter son troisième titre de la saison lors de l’ATP 500 de Tokyo. Il perd néanmoins ensuite au deuxième tour à Vienne et à Paris. Malgré cette fin de saison faite de hauts et de bas, il décroche le dernier ticket pour le Masters suite au forfait d’Alcaraz. 

Et il saisit bien sa chance en battant Rafael Nadal et Félix Auger-Aliassime pour se hisser en demi-finale. Novak Djokovic mettra fin à son parcours en deux tie-breaks. Il est le seul joueur du Top 10 avec Auger-Aliassime à être présent en phase finale de l’ITF World Cup mais il n’y dispute qu’un match, qu’il remporte. Incontestablement, Taylor Fritz a pris du galon cette année. Le plus dur sera sans doute d’arriver à confirmer en 2023. Notamment en sauvant un maximum de points lors des ATP 1000 du mois de mars.

10. Hubert Hurkacz (POL), n°7 fin 2021, 25 ans :

Il y a un an, Hubert Hurkacz était un peu l’élément inattendu du Top 10. Plus jeune, le Polonais était, certes, cité comme un membre de la “Next Gen” mais a toujours eu un peu de retard sur tous les autres joueurs qui en faisaient partie et que j’ai cité dans cet article. En 2021, il doit son éclosion principalement à deux résultats : une victoire de prestige à Miami et une demi-finale à Wimbledon, après avoir battu Roger Federer lors de ce qui était, on le sait désormais, le dernier match officiel du Suisse.

Cette année, Hubert Hurkacz dispute d’abord l’ATP Cup où il permet à son pays de sortir des poules. Il s’incline néanmoins en demi contre l’Espagne. Il réalise une assez grosse contre performance ensuite à l’Open d’Australie où il est largement battu au deuxième tour par Adrian Mannarino. Après une nouvelle défaite au deuxième tour à Rotterdam, il se hisse en demi-finale à Dubaï où il perd au tie-break du dernier set contre Andrey Rublev. Battu en huitième à Indian Wells (toujours par Rublev), il défend chèrement son titre à Miami où il se hisse en demi en battant Daniil Medvedev. Il n’est finalement battu qu’en deux tie-breaks par Carlos Alcaraz, le futur vainqueur. Normalement peu à l’aise sur terre-battue, le Polonais atteint tout de même les quarts de finale à Monte-Carlo et à Madrid. Il est ensuite battu d’entrée à Rome mais il se hisse en huitièmes de Roland-Garros où il perd en quatre sets contre Casper Ruud. 

Il démontre encore ses qualités de joueur de gazon en s’imposant au ATP 500 de Halle. Sur sa route, il domine Félix Auger-Aliassime, Nick Kyrgios et Daniil Medvedev. Il est par contre surpris d’entrée à Wimbledon par Alejandro Davidovich Fokina, un joueur plutôt terrien, qui le bat au tie-break du dernier set. Hubert Hurkacz débute mal sa tournée américaine par une défaite d’entrée à Washington contre Emil Ruusuvuori. Il retrouve le même joueur à Montréal, le bat et poursuit sa route jusqu’en finale en battant notamment Casper Ruud. C’est Pablo Carreno Busta qui met un terme à son parcours. Il n’enchaine malheureusement pas puisqu’il s’incline d’entrée à Cincinnati et au deuxième tour à l’US Open. Le Polonais débute sa saison indoor par une demi-finale à Metz. Il poursuit avec une série de quarts de finale à Astana, Anvers et Vienne.

Sa dernière sortie de la saison a lieu à Paris où il perd au deuxième tour. Comme beaucoup, il y subit la loi de Holger Rune, le futur vainqueur. Plutôt régulier lors des tournois ATP, Hubert Hurkacz peine à s’illustrer en Grand-Chelem. Hormis sa demi-finale à Wimbledon en 2021, il n’a réussi à dépasser le deuxième tour qu’à deux reprises seulement en 18 participations. C’est un domaine où il devra inévitablement progresser s’il veut encore persister dans ce Top 10.