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Les meilleures progressions du Top 100

 

Cette saison est marquée par l’arrivée au sommet d’une nouvelle génération, celle des joueurs nés après l’an 2000. Ceux-ci commencent à prendre de plus en plus leur place dans le classement. Au point même qu’un d’entre-eux s’est déjà installé à la première place. Mais d’autres ont réalisé des progrès très intéressants. Attention, la génération précédente n’a pas dit son dernier mot et certains reviennent très fort également. Petit tour d’horizon.

Hommes :

Holger Rune (DEN, 19 ans, 103e -> 11e)



Je commence par une petite “tricherie” sur les chiffres. Officiellement, Holger Rune a fait son entrée dans le Top 100 en ce début d’année. Mais nous l’avions déjà sélectionné parmi nos meilleures entrées de 2021 (cf article) car c’est en raison du classement gelé suite à la crise du covid que sa progression s’était trouvée freinée. S’il s’était arrêté à la 103e place du classement “classique”, il était déjà classé à la 67e place de la “Race”. Cette petite tricherie serait passée inaperçue s’il avait connu une saison de transition. Mais comment ne pas parler de lui à nouveau dans ces rétrospectives 2022 vu les énormes progrès qu’il a réalisés. Le jeune Danois démarre toutefois sa saison par une tournée australienne contrastée. 

Il sort des qualifications d’un tournoi ATP à Adélaïde mais s’incline en cinq sets au premier tour à Melbourne contre le Coréen Soonwoo Kwon. Son mois de février est plutôt maigre avec quatre tournois disputés mais une seule victoire (face à Zizou Bergs à Marseille). Il se qualifie par contre pour l’ATP 1000 d’Indian Wells et y passe un tour avant de céder en trois sets face à Matteo Berrettini. Un bref retour par le circuit Challenger permet à Holger Rune de s’imposer à San Remo. Cette victoire lance vraiment sa saison puisqu’il enchaîne ensuite des deuxièmes tours à Monte-Carlo et Belgrade. Il soulève surtout son premier trophée sur le grand circuit à Munich en battant tout de même Alexander Zverev en deux sets. Éliminé d’entrée à Rome, il se hisse encore en demi à Lyon avant de crever l’écran à Roland-Garros. Rapide vainqueur de ses trois premiers matchs (notamment contre Denis Shapovalov), il se retrouve opposé au finaliste sortant Stefanos Tsitsipas en huitièmes de finale. Sur le Court Philippe Chatrier, le Danois domine le n°4 mondial en quatre manches de haut niveau. Il est battu en quart par Casper Ruud non sans avoir vendu chèrement sa peau. 

Cette belle série de succès lui permet déjà de faire son entrée dans le Top 30. Mais les premiers pas d'Holger Rune sur gazon sont plutôt empruntés. Il est en tout cas battu au premier tour des trois épreuves qu’il dispute, notamment à Wimbledon contre l’Américain Marcos Giron qui le bat en trois sets. Cette mauvaise série se poursuit durant tout l’été puisqu’il ne remporte que deux rencontres lors des six tournois qu’il dispute. A l’US Open, il bénéficie du forfait de John Isner pour se hisser au troisième tour. Il y est toutefois dominé par Cameron Norrie. Le Danois retrouve tout son tennis durant la saison indoor. Après un quart à Metz, il dispute une première finale à Sofia. Il s’impose ensuite à Stockholm en prenant une nouvelle fois la mesure de Stefanos Tsitsipas en finale. La semaine suivante, il se hisse à nouveau en finale à Bâle mais doit cette fois laisser le titre à Félix Auger-Aliassime. Vient alors l’ATP 1000 de Paris et ce premier tour sur un court annexe où il sauve trois balles de match contre Stan Wawrinka. Libéré, il bat ensuite cinq Top 10 dont Carlos Alcaraz (sur abandon) en quart et Novak Djokovic en finale. 

Cette première grande victoire lui permet de s’installer parmi les dix premiers le temps de quelques semaines. Il passe même à deux doigts de se qualifier pour le Masters. Le Danois termine toutefois la saison 11e après avoir perdu les points d’une demi en Challenger fin 2021 mais c’est un détail. Joueur doté d’un coup droit ravageur, Holger Rune est un gros combattant à l’attitude parfois un peu “limite” qu’il devra canaliser pour progresser encore. Ses futures confrontations avec Carlos Alcaraz promettent une belle rivalité. Avec Félix Auger Aliassime et Jannik Sinner, ils formeront peut-être le “Big 4” des années 2020-2030. 


Nick Kyrgios (AUS, 27 ans, 93e -> 22e)

En parlant de joueur au comportement bouillant, Nick Kyrgios en est sans doute l’exemple le plus remarquable. Arrivé très jeune sur le circuit, il se hisse en quart de finale de Wimbledon à 19 ans en battant Rafael Nadal. Mais ses frasques et ses "pétages de plombs” font plus souvent parler de lui que ses grandes victoires. Ca ne l’empêche pas de remporter six titres (dont trois ATP 500) entre 2016 et 2019. Ses performances en Grand-Chelem ne sont toutefois pas à la hauteur de son talent. Après avoir atteint la treizième place en 2016, il va petit à petit rentrer dans le rang.

Lorsqu’arrive la crise du Covid en mars 2020, l’Australien décide de ne plus sortir d’Australie et ne reprend pas le circuit de toute la saison. L’année suivante, il ne dispute que huit épreuves : deux dans son pays, Wimbledon et quelques tournois en Amérique du Nord. Sa carrière semble alors au point mort. On le retrouve toutefois avec de meilleures intentions à Melbourne cette saison. Il y passe un tour et pousse Daniil Medvedev, tête de série n°1, aux quatre sets. En double, avec son pote Thanasi Kokkinakis, Nick Kyrgios assure le spectacle et finit par soulever le trophée. Son retour à son meilleur niveau se confirme à Indian Wells. Il y bat Casper Ruud et ne cède qu’en quart de finale et en trois sets face à Rafael Nadal. A Miami, il domine ensuite Andrey Rublev et se hisse en huitièmes de finale. Il dispute encore le tournoi de Houston où il atteint les demi-finales, avant de faire l’impasse sur la tournée européenne sur terre-battue. En fait, sa dernière apparition sur cette surface qu’il apprécie très peu date de Rome en 2019 et d’un match contre Casper Ruud… dont il a été disqualifié.

Le gazon lui plait bien plus et il le prouve dès son retour en se hissant successivement en demi-finale à Stuttgart et à Halle. Lors de cette deuxième épreuve, Nick Kyrgios domine Stefanos Tsitsipas et ne s’incline qu’au tie-break final contre Hubert Hurkacz. Il retrouve le Grec au troisième tour de Wimbledon et le domine une nouvelle fois, en quatre sets. Après un match très serré contre Brandon Nakashima, il domine facilement Cristian Garin et bénéficie du forfait de Rafael Nadal pour se hisser en finale pour la première fois de sa carrière en Grand-Chelem. Étonnamment calme tout au long du tournoi, il ne parvient pas à rester dans sa bulle lors de ce match et s’incline en quatre sets contre Novak Djokovic. L’Australien revient pour la tournée nord-américaine et remporte, à Washington, son premier titre depuis trois ans (sans rencontrer de Top 10). A Montréal, il bat le n°1 mondial Daniil Medvedev et ne s’incline qu’en quart de finale. Il retrouve le Russe en huitième de finale de l’US Open et s’impose à nouveau mais cède en cinq sets contre Karen Khachanov en quarts.

En simple, Nick Kyrgios ne dispute plus qu’un seul tournoi, à Tokyo, où il abandonne en quart de finale. Mais il se rend tout de même au Masters pour prendre part au tournoi de double avec Kokkinakis. Cette discipline semble lui procurer beaucoup de plaisir et de réussite puisque, outre l’Australian Open, le duo s’est également imposé à Atlanta et à Washington. A Turin, ils ne dépassent toutefois pas le stade des poules. Plus généralement, l’Australien a retrouvé la joie d’être sur le circuit en choisissant mieux ses tournois. Il ne va que là où il a vraiment envie d’aller et se ménage de longs moments chez lui, en famille, entre ses tournées. Avec cette sérénité retrouvée, qui sait où il s’arrêtera ?


Lorenzo Musetti (ITA, 20 ans, 59e -> 23e)


© Swiss Indoor Basel

Parmi les jeunes pétris de talent, un autre nom revient souvent : celui de Lorenzo Musetti. Numéro 1 mondial chez les juniors un mois avant son dix-septième anniversaire, l’Italien n’a pas tardé à exploser au plus haut niveau, malgré le frein qu’à constituer la crise sanitaire. Dix-huit mois plus tard, il remporte son premier match dans un tournoi ATP à Rome, en battant tout de même Stanislas Wawrinka. Et pour son premier Grand-Chelem, à Roland-Garros en 2021, il se hisse en huitièmes de finale et mène deux sets à zéro contre Novak Djokovic, le futur vainqueur. 

Moins de deux ans après son entrée au classement, Lorenzo Musetti fait déjà partie du Top 100. Il commence sa saison 2022 en Australie mais sans succès. Lors du premier Grand-Chelem de la saison, il s’arrête dès le premier tour contre Alex De Minaur. En février, il atteint tout de même deux quarts de finale, à Pune et à Rotterdam. Il perd ensuite d’entrée à Dubaï face à Djokovic puis s’incline au deuxième tour à Indian Wells et au premier à Miami. Très à l’aise sur terre-battue, l’Italien atteint les quarts de finale à Marrakech puis le troisième tour à Monte-Carlo en sortant Félix Auger-Aliassime. Il se hisse également en huitièmes à Barcelone et à Madrid mais dans la capitale espagnole, il doit abandonner contre Alexander Zverev. Sa blessure le prive du tournoi de Rome. Il revient pour Roland-Garros où il est confronté à Stefanos Tsitsipas. A nouveau, il mène deux sets à zéro avant de craquer physiquement.

Il se refait une santé en disputant un Challenger à Forli où il s’impose. Pas vraiment à l’aise sur gazon, il s’incline d’entrée lors des trois épreuves qu’il dispute sur cette surface dont Wimbledon où il ne fait pas le poids contre Taylor Fritz. Encore battu d’entrée à Bastad, Lorenzo Musetti frappe un grand coup en remportant son premier tournoi sur le grand circuit lors de l’ATP 500 de Hambourg. En finale, il vient à bout de Carlos Alcaraz lors d’un match de très haut niveau. Le reste de son été est moins bon puisqu'il perd d’entrée à Cincinnati et Winston-Salem. L’Italien atteint tout de même le troisième tour de l’US Open après une victoire au tie-break du dernier set contre David Goffin. Sa tournée indoor est bien plus réussie. Il se hisse d’abord en demi-finale de deux épreuves à Sofia et à Florence. Toujours devant son public, à Naples, il remporte le deuxième titre ATP de sa carrière et ce sans perdre un set. En finale, il domine son compatriote Matteo Berrettini.

Battu d’entrée à Bâle, Lorenzo Musetti réalise une dernière belle performance lors du ATP 1000 de Paris. Il se hisse en quart de finale en battant notamment Marin Cilic et Casper Ruud. Seul Novak Djokovic met fin à son parcours. Il termine sa saison lors de la finale de la World Cup ITF par deux défaites contre Fritz et Auger-Aliassime. Joueur au toucher de balle extraordinaire et au comportement fantasque, l’Italien va encore devoir gagner en maturité, tant au point de vue mental que physique. Mais son talent ne fait aucun doute.


Borna Coric (CRO, 26 ans, 73e -> 26e)


© ATP Tour

armi la première génération des “Next Gen”, aux côtés d’Alexander Zverev ou de Daniil Medvedev, Borna Coric occupait une place de choix. Vainqueur de son premier titre à Marrakech à 19 ans, il réalise une très belle saison 2018 avec un huitième à l’US Open, une demi à Indian Wells et une finale à Shanghai. Ces performances lui permettent d’atteindre la 12e place mondiale. Une blessure au dos vient toutefois freiner sa progression. Après l’arrêt du circuit en raison de la crise du covid, il se hisse en quart de finale à l’US Open mais se blesse à nouveau, à l’épaule cette fois, ce qui le fait passer à côté de sa saison 2021.

Absent depuis le tournoi de Rotterdam, Borna Coric chute à la 73e place en fin d’année et sort même du Top 100 avant son retour à la compétition à Indian Wells cette année. En manque de compétition, il perd d’entrée dans le désert californien, puis au deuxième tour à Miami. Mais en Floride, il pousse tout de même Alexander Zverev aux trois sets. Sa saison sur terre est une lente remise à niveau. Il perd les quatre rencontres qu’il dispute, à Monte-Carlo, Madrid et Rome, ainsi que dans un Challenger, mais à chaque fois en trois manches face parfois à de très bons adversaires (Jannik Sinner sur le rocher monégasque). A Roland-Garros, le Croate gagne enfin un match mais s’incline très rapidement contre Grigor Dimitrov. Il décide alors de faire l’impasse sur la mini-saison sur gazon pour disputer une poignée de Challengers afin d’emmagasiner quelques victoires.

Et cette tactique est plutôt payante. Borna Coric s’impose en effet dans un gros Challenger à Parme puis se hisse en quart de finale de l’ATP 500 d’Hambourg lors de son retour sur le grand circuit. Il doit néanmoins abandonner en Allemagne. Battu ensuite d’entrée à Montréal, il crée l’une des plus grosses surprises de la saison à Cincinnati. Entré grâce à un classement protégé, il y remporte le troisième titre de sa carrière et de loin le plus prestigieux. Il y domine surtout, excusez du peu, Lorenzo Musetti, Rafael Nadal (le seul à lui prendre un set), Roberto Bautista Agut, Félix Auger-Aliassime, Cameron Norrie et Stefanos Tsitsipas. A l’US Open, il franchit le premier tour en cinq sets mais est battu ensuite par le jeune Américain Jenson Brooksby. De retour en Europe, il aide grandement l’équipe croate à se hisser en phase finale de l’ITF World Cup.

Sa fin de saison est plutôt bonne. Il se hisse d’abord en quart à Tokyo, puis en demi à Vienne où il prend de nouveau le dessus sur Stefanos Tsitsipas. Lors de ces deux tournois, il est battu par Denis Shapovalov. A Paris, il est par contre surpris d’entrée par Corentin Moutet. Borna Coric termine sa saison à Malaga pour la phase finale de l’ITF World Cup où il obtient encore deux bons succès même si ça ne permet pas à la Croatie de soulever le trophée. Remis sur de bons rails depuis l’été, il faudra compter sur lui en 2023, d’autant qu’il n’a quasiment pas de points à défendre durant la première moitié de l’année.


Miomir Kecmanovic (SRB, 23 ans, 69e -> 29e)

Un temps considéré comme le successeur de Novak Djokovic, le Serbe Miomir Kecmanovic commence à faire son trou sur le grand circuit. N°1 mondial chez les juniors en 2016 après une finale à l’US Open (qu’il perd contre Félix Auger-Aliassime) et deux victoires à l’Orange Bowl, il s’installe sur le circuit ATP en 2019. Cette année-là, il se hisse en quart de finale à Indian Wells et en finale à Antalya. Sa progression est un peu freinée par le covid même s’il remporte son premier titre à Kitzbühel en septembre 2020.

Miomir Kecmanovic connaît une saison 2021 moins fructueuse durant laquelle il n’atteint qu’une demi et deux quarts dans des épreuves mineures. Classé 42e au début de cette année-là, c’est fort logiquement qu’il recule d’une bonne vingtaine de place. Mais dès l’Open d’Australie 2022, il reprend sa marche en avant pour disputer son premier huitième de finale en Grand-Chelem. Seul Gaël Monfils met fin à son parcours. Il enchaîne ensuite plusieurs quarts de finale à Rio de Janeiro, Santiago et, surtout, à Indian Wells et à Miami. En Floride, il se débarrasse de Félix Auger-Aliassime et de Taylor Fritz avant de s’incliner contre Carlos Alcaraz lors d’un match extrêmement spectaculaire que l’Espagnol ne conclut qu’au tie-break du dernier set. Sur terre-battue, le Serbe poursuit sur sa lancée et se hisse en quart à Belgrade et en demi à Munich. 

A Madrid, il passe encore un tour mais perd logiquement contre Rafael Nadal. Éliminé d’entrée à Rome, il se hisse au troisième tour à Roland-Garros mais est battu en trois sets par Daniil Medvedev, pourtant pas souvent à l’aise sur terre. Sur gazon, Miomir Kecmanovic perd deux fois au premier tour à Halle et Majorque. Comme à Paris, il se hisse au troisième tour à Wimbledon et, là aussi, il perd en trois petits sets contre un des favoris, à savoir le futur vainqueur Novak Djokovic. Son été est plutôt mitigé. Il se hisse en demi-finale à Los Cabos où il n’est battu que par Daniil Medvedev. Il perd ensuite d’entrée à Montréal et est obligé d’abandonner au deuxième tour de Cincinnati. A l’US Open, le Serbe bat un invité au premier tour avant de s’incliner contre Richard Gasquet. 

Après un passage en ITF World Cup où il ne peut empêcher la Serbie de perdre en poule, il part en Asie où il atteint les quarts de finale à Tokyo. Il rentre ensuite en Europe et atteint une bonne demi-finale à Naples, seulement battu par Lorenzo Musetti. Miomir Kecmanovic termine sa saison par des défaites logiques au deuxième tour à Bâle (contre Félix Auger-Aliassime) et à Paris (Cameron Norrie). Désormais dans le Top 30, le Serbe peut se montrer ambitieux pour 2023.


Femmes :

Madison Keys (USA, 27 ans, 56e -> 11e)

Sur le circuit féminin, les meilleures progressions de la saison ont été le fait de joueuses qui ont terminé l’année dans le Top 10 (comme Caroline Garcia ou Veronika Kudermetova). Au-delà, seules neuf joueuses déjà dans le Top 100 l’an dernier ont grimpé de plus de trente places en 2022. Parmi elles, pas vraiment de confirmation de grands talents en devenir mais plutôt quelques éclosions tardives. Quelques come-back d’anciennes Top 10 ou 20 également. C’est le cas de la première joueuse de notre sélection : Madison Keys. L’Américaine termine même onzième, pas très loin de son meilleur classement : cette 7e place acquise en 2016.

Dès la tournée aux antipodes, on sent que Madison Keys a retrouvé une partie de son niveau d’antan. Elle perd au deuxième tour d’un tournoi préparatoire à Melbourne (en trois sets contre Daria Kasatkina) avant de s’imposer à Adélaïde en battant notamment Coco Gauff. Elle démarre son Open d’Australie par un succès sur l’ancienne gagnante Sofia Kenin puis poursuit sa route jusqu’en demi-finale en éliminant encore Paula Badosa et Barbora Krejcikova. Elle est largement battue par Ashleigh Barty mais cette cinquième demi-finale en Grand-Chelem lance parfaitement sa saison. L’Américaine connaît toutefois un petit coup de mou en février avec deux défaites d’entrée dans deux tournois secondaires au Mexique. Elle réalise néanmoins un nouveau très bon parcours à Indian Wells où elle se hisse en quart de finale avant de se faire laminer par Iga Swiatek. Battue à nouveau d’entrée à Miami, elle perd en huitièmes à Charleston contre Belinda Bencic. Elle s’incline assez logiquement contre Maria Sakkari à Madrid, non sans avoir poussé la Grecque au troisième set. Mais elle est ensuite surprise par Kalinina d’entrée à Rome.

A Roland-Garros, Madison Keys réalise encore un très beau parcours. Elle douche les espoirs locaux en dominant Caroline Garcia au deuxième tour puis s’en sort de justesse contre Elena Rybakina. En huitièmes, elle est battue en trois sets par Veronika Kudermetova. Sa tournée sur gazon tombe à l’eau. Elle se blesse aux abdominaux lors du tournoi d’Eastbourne et est obligée de renoncer à Wimbledon. On la retrouve six semaines plus tard du côté de San Jose où elle passe un tour et tombe contre Ons Jabeur. L’Américaine trébuche d’entrée à Montréal mais se rattrape à Cincinnati où elle se hisse en demi-finale. Sur son parcours, elle réalise un petit exploit en battant Iga Swiatek avant de sortir Rybakina, la toute récente gagnante de Wimbledon. En demi, elle ne s’incline qu’en trois sets serrés contre Petra Kvitova. A l’US Open, elle s’en sort de justesse au deuxième tour face à Camila Giorgi, qu’elle ne bat qu’au tie-break du dernier set. Elle est ensuite éliminée par Coco Gauff. Elle démarre sa tournée automnale par deux épreuves indoors en Europe mais ne parvient pas à y remporter le moindre match.

Madison Keys revient alors en Amérique du nord pour se hisser en quart de finale à San Diego (défaite contre Jessica Pegula) et en huitièmes au dernier WTA 1000 de la saison à Guadalajara. Elle dispute encore la phase finale de la Billie Jean King Cup mais ne peut éviter l’élimination de son pays en poule. Classée dans le Top 20 quasiment sans arrêt entre 2015 et 2020, finaliste de l’US Open 2017, l’Américaine a chuté suite à la crise du covid et quelques blessures qui l’ont tracassée depuis. Mais elle semble revenue à son tout meilleur niveau et devra être surveillée de près l’an prochain.


Beatriz Haddad Maia (BRA, 26 ans, 83e -> 15e)

La deuxième joueuse de notre sélection perce un peu sur le tard. La carrière de Beatriz Haddad Maia a, il est vrai, subi un contretemps dont elle est en partie responsable. Plutôt efficace sur le circuit junior, elle avait atteint la 15e place mondiale et disputé deux fois la finale du Grade A de la Copa Gerdau. Les débuts chez les adultes de la Brésilienne ont assez rapidement été couronnés de succès puisqu’elle fait son entrée dans le Top 100 en 2017, à 21 ans, après avoir remporté un $100.000 à Cagnes-sur-Mer. 

Dès l’année suivante, sa carrière connaît un tournant négatif.  En 2018, Beatriz Haddad Maia connaît un premier accroc dans son parcours avec une blessure au poignet qui la prive de tournois pendant plus de trois mois. L’année suivante, alors qu’elle est en train de revenir, l’Agence anti-dopage annonce qu’elle a subi un contrôle positif. Après une suspension de 10 mois, elle se blesse à la main et doit encore repousser son retour. Elle ne revient réellement qu’en février 2021 et remonte petit à petit pour terminer la saison 2021 dans le Top 100. Cette année sera celle de l’explosion au plus haut niveau de la Brésilienne. Son début est pourtant assez moyen. Elle s’incline d’abord d’entrée à Melbourne et Sydney. Lors de ce dernier tournoi, elle sort toutefois des qualifications et ne perd que contre Belinda Bencic. A l’Open d’Australie, elle passe un tour avant d’être largement battue par Simona Halep. Encore éliminée d’entrée après être sortie des qualifications à Doha, elle se hisse en demi-finale du tournoi de Monterrey. 

Elle réalise deux belles performances à Indian Wells et à Miami où elle bat respectivement Sofia Kenin et Maria Sakkari mais elle est, les deux fois, éliminée au tour suivant. Elle est ensuite sortie au deuxième tour à Bogota et au premier à Madrid. La saison de Beatriz Haddad Maia démarre réellement à partir de mi-mai. Elle s’impose lors du WTA 125 de St Malo après avoir notamment battu Maryna Zanevska. La semaine suivante, elle atteint encore la finale de celui de Paris, puis passe un tour à Roland-Garros. Plutôt cataloguée joueuse de terre-battue, elle explose sur gazon en remportant son premier WTA 250 lors du tournoi de Nottingham. Sur sa route, elle s’offre notamment le scalp de Maria Sakkari. La Brésilienne enchaîne avec un deuxième titre à Birmingham en battant, cette fois, Petra Kvitova et Simona Halep. Sa série s’arrête en demi-finale à Eastbourne où Kvitova prend sa revanche. Surprise d’entrée à Wimbledon puis, un mois plus tard, à San Jose, elle dispute sa toute première finale en Masters 1000 à Montréal. 

Au Canada, elle devient la sixième joueuse à battre Iga Swiatek cette année avant de sortir aussi Belinda Bencic et Karolina Pliskova. Elle s’incline finalement en trois sets contre Halep. Beatriz Haddad Maia perd ensuite au premier tour à Cincinnati et au deuxième tour de l’US Open où elle est dominée par Bianca Andreescu. Lors de l’automne, elle enchaîne trois quarts de finale à Portoroz, Tokyo et Tallinn. Elle termine sa saison par deux défaites d’entrée à Ostrava et à Guadalajara. Désormais dans le Top 20, la Brésilienne est encore assez jeune pour réaliser une très belle carrière. Elle aura toutefois besoin de se racheter après cette suspension qui a quelque peu terni son image. 


Elena Rybakina (KAZ, 23 ans, 14e -> 23e):

Pour la troisième joueuse de ma sélection, je me dois de faire une petite entorse à la logique. Car oui, Elena Rybakina ne devrait normalement pas figurer dans le Top 10 des progressions de l’année étant donné qu’elle a… reculé au classement. Mais son classement actuel est faussé par le fait qu’elle n’a pas reçu de points pour son immense performance à Wimbledon. Et je ne pouvais pas ne pas parler de la gagnante du plus grand tournoi du monde dans une de mes rétrospectives de l’année.

Après un passage réussi chez les juniors, qui la mènera à la troisième place mondiale, Elena Rybakina se fait remarquer pour la première fois sur le grand circuit en dominant Caroline Garcia, alors 7e mondiale, à St Petersbourg début 2018. L’année suivante, elle remporte son premier titre (à Bucarest) et dispute ses premiers tournois du Grand-Chelem. Elle démarre la saison 2020 sur les chapeaux de roue avec un titre à Hobart, des finales à Shenzen, St Petersbourg et Dubaï ainsi qu’un troisième tour à l’Open d’Australie. Cette belle série permet à la Kazakhe de faire son entrée dans le Top 20. Sa progression se poursuit l’année suivante. Elle se hisse notamment en quart de finale de Roland-Garros en battant Serena Williams. Elle parvient également dans le dernier carré des Jeux olympiques de Tokyo mais rate d’un rien la médaille de bronze contre Elina Svitolina. Elle démarre à nouveau très bien 2022 en se hissant en finale du WTA 500 d’Adélaïde, seulement battue par Ashleigh Barty. Une blessure à la cuisse l’empêche de défendre ses chances correctement à Sydney et à l’Open d’Australie.

Encore gênée par sa blessure en février, Elena Rybakina se reprend à Indian Wells où elle se hisse en quart de finale, seulement battue par Maria Sakkari. Elle perd également au troisième tour de Miami contre Jessica Pegula et au deuxième de Stuttgart contre Paula Badosa. Elle s’incline ensuite au troisième tour à Madrid, à Rome (les deux fois contre Jil Teichmann) et à Roland-Garros où elle est battue par Madison Keys. Ses deux premiers résultats sur gazon ne sont pas brillants. Mais la Kazakhe va créer un immense exploit en remportant son premier titre du Grand-Chelem à Wimbledon. Sur son parcours, elle domine notamment Simona Halep et Ons Jabeur. Ses résultats pour le reste de la saison seront assez irréguliers. Elle paye le fait de ne pas avoir pris de points pour sa victoire ce qui l’empêche d’être tête de série dans de nombreux gros tournois. Elle commence par exemple son été en perdant d’entrée à San Jose contre Daria Kasatkina et au deuxième tour de Toronto contre Coco Gauff. Elle atteint encore les quarts de finale à Cincinnati mais s’incline d’entrée à l’US Open contre une qualifiée. Durant l’automne, elle se hisse en finale à Portoroz, puis en demi-finale du WTA 500 d’Ostrava en battant Madison Keys et Petra Kvitova. 

Née à Moscou en 1999, Elena Rybakina s’est d’abord passionnée pour la gymnastique et le patinage artistique. Mais sa croissance rapide (elle mesure 1m84) lui a fermé les portes de ces deux sports. Même en tennis, les autorités russes n’ont pas cru en elle. C’est pourquoi elle a accepté l’offre du Kazakhstan de se faire naturaliser pour obtenir de meilleures conditions d'entraînement en 2018. Un choix qu’elle n’a aucune raison de regretter au vu de sa réussite actuelle. 


Amanda Anisimova (USA, 21 ans, 78e -> 23e)

Malgré son très jeune âge, Amanda Anisimova en est déjà à l’heure du come-back. Deuxième mondiale et vainqueur de l’US Open chez les juniors, l’Américaine était un petit prodige qui a déboulé sur le circuit il y a cinq ans. Pendant deux années, elle a franchi quatre à quatre les marches vers le sommet. Sa première victoire sur une Top 10 (Petra Kvitova), elle la signe à Indian Wells en 2018 alors qu’elle n’a que 16 ans. Elle atteint sa première finale sur le circuit quelques mois plus tard, à Hiroshima. 

A 17 ans, Amanda Anisimova atteint son premier huitième de finale en Grand-Chelem à l’Open d'Australie. Après avoir remporté son premier titre à Bogota, elle se hisse en demi-finale de Roland-Garros en écrasant la tenante du titre Simona Halep. Il faut une super Ashleigh Barty pour mettre un terme à son parcours en trois sets. Mais un drame va mettre un coup d’arrêt à cette progression. Quelques jours avant l’US Open 2019 et alors qu’elle vient de fêter son 19e anniversaire, l’Américaine va perdre son papa et entraîneur Konstantin, victime d’une crise cardiaque à 52 ans. Au mois d’octobre de cette année-là, elle atteint la 21e place mondiale. Mais c’est une jeune fille brisée qui va mettre beaucoup de temps à retrouver sa place sur le circuit. Le covid ne va évidemment pas l‘aider psychologiquement. D’autant qu’elle va être testée positive au début de la saison 2021 et ne pourra donc pas disputer la tournée australienne. Cette saison ne décolle d’ailleurs jamais vraiment. 

Elle enchaîne les résultats décevants et plonge au classement après avoir perdu les points de sa demi-finale 2019 à Roland-Garros. Mais elle retrouve le sourire dès le début de la saison 2022. L’Américaine démarre par une victoire, lors du WTA 250 de Melbourne puis atteint une nouvelle fois les huitièmes de l’Open d’Australie après une belle victoire contre la tenante du titre Naomi Osaka. Le reste de son hiver n’est pas au même niveau puisqu’elle ne remporte que deux matchs en quatre tournois. Mais la tournée sur terre-battue d’Amanda Anisimova est vraiment réussie. Après une demi-finale à Charleston où elle bat Aryna Sabalenka, elle domine à nouveau la Biélorusse pour atteindre les quarts à Madrid. A Rome, elle domine Belinda Bencic et Danielle Collins mais Sabalenka prend sa revanche en quart de finale. Elle sort à nouveau Osaka à Roland-Garros et ne s’arrête qu’en huitième de finale contre Leylah Fernandez. 

Son plus beau résultat, elle le réalise à Wimbledon où elle sort Coco Gauff et n’est battue qu’en quart de finale. Malheureusement, la carrière d’Amanda Anisimova va connaître un nouveau contretemps. Elle se blesse à l’orteil durant l’été et doit abandonner à Cincinnati. Elle tente quand-même de jouer l’US Open mais la douleur est trop forte et elle est battue d’entrée. L’Américaine annonce alors souffrir d’une fracture. Elle ne jouera plus en 2022. Elle aura beaucoup de points à défendre durant la première partie de 2023 mais si elle retrouve rapidement son meilleur niveau, elle pourrait bien atteindre enfin le Top 10.


Marie Bouzkova (CZE, 24 ans, 90e -> 24e)

Le tennis féminin tchèque est en plein boom. Alors que l’heure de la retraite se prépare (et a même déjà sonné pour certaines) pour l’ancienne génération emmenée par Petra Kvitova, les jeunes pousses pointent du nez. J’en parlerai plus longuement dans le prochain article. La génération intermédiaire (Karolina Pliskova, Barbora Krejcikova, Karolina Muchova,...) n’a pas trop été à la fête en 2022 avec des blessures et des infections au covid qui ont empêché ces joueuses de pratiquer leur meilleur tennis.

A 24 ans, Marie Bouzkova fait partie de cette génération intermédiaire même si elle est un peu plus jeune que les joueuses précitées. Gagnante de l’US Open junior 2014 alors qu’elle vient juste de fêter ses 16 ans, elle va mettre cinq ans à se hisser dans le Top 100. C’est en effet après un très beau parcours jusqu’aux demi-finales de l’Open du Canada en 2019 qu’elle s’installe sur le grand circuit. Après une première finale à Monterrey en 2020, la crise sanitaire met un terme à sa progression. La saison 2021 de la Tchèque est assez moyenne et elle débute cette année sur le même rythme avec des défaites au deuxième tour à Adélaïde et à l’Open d’Australie. Elle démontre qu’elle se sent bien au Mexique avec une nouvelle finale à Guadalajara. A Indian Wells, elle se paye le scalp de Jessica Pegula mais doit abandonner au tour suivant contre Veronika Kudermetova après avoir pourtant mené 4/1 au premier set. A Madrid, elle se hisse au troisième tour après être sortie des qualifications et avoir dominé Pliskova au premier tour.

A Roland-Garros, Marie Bouzkova franchit le premier tour mais doit déclarer forfait avant son deuxième tour contre Elise Mertens suite à un test covid positif. Elle se console à Wimbledon où elle se hisse en quart de finale pour la première fois en Grand-Chelem après avoir battu Danielle Collins et Caroline Garcia. Malheureusement, cette performance ne lui permet pas de progresser au classement puisque la WTA a décidé de ne pas attribuer de points au tournoi. Sur sa lancée, la Tchèque remporte son premier titre devant son public, à Prague, sans perdre un set mais sans toutefois rencontrer de joueuse du Top 50. Le reste de son été est malheureusement gâché par une blessure aux côtes qui la force à renoncer à disputer le tournoi de Washington. Elle abandonne aussi à Cincinnati après avoir passé le premier tour. A l’US Open, elle est battue par Karolina Pliskova au deuxième tour et en deux manches.

Après s’être soignée, Marie Bouzkova revient sur le circuit en octobre pour le dernier WTA 1000 de la saison à Guadalajara. Elle profite d’un tableau assez dégagé et de l’abandon d’Anna Kalinskaya en quart pour atteindre le dernier carré. Elle s’incline seulement contre Maria Sakkari. La Tchèque n’a donc pas été forcément gâtée cette saison au niveau de sa santé. Au vu de son niveau de jeu, elle aurait pu terminer bien plus haut au classement.