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Les meilleures entrées du Top 100

 

Il y a eu relativement peu d’éclosion de futurs stars cette année. En fait, la plupart des plus grands espoirs nés entre 2000 et 2003 sont déjà bien implantés dans le Top 100. A quelques exceptions près, il y a donc eu plus de retours ou d’éclosions tardives cette année. Voici les 10 entrées les plus intéressantes.

Hommes :

Francisco Cerundolo (ARG, 24 ans, 127e -> 30e) :


© Prenza

Il y a un an, un Cerundolo faisait son entrée dans le Top 100. Mais il s’agissait du petit frère Juan Manuel, 20 ans à l’époque. Son frère Francisco avait bien progressé lui aussi mais s’était arrêté à quelques encablures de ce cercle restreint. En 2022, le cadet n’a pas vraiment confirmé, reculant au 152e rang. Mais l’aîné a poursuivi sa marche en avant pour entrer dans le Top 30 et devenir le n°2 argentin, derrière l’inusable Diego Schwartzman. Connu jusqu’ici pour ses résultats sur le circuit Challenger (où il a signé quatre succès en deux ans), Francisco Cerundolo démarre 2022 avec le tournoi ATP d’Adélaïde où il sort des qualifications. A l’Open d’Australie, il est, par contre, sorti au premier tour du tableau préliminaire. Il repasse donc par la case “Challenger” fin janvier et en remporte un à Santa Cruz (Bolivie). Il se qualifie ensuite pour le tournoi de Buenos Aires et se hisse en quart puis il enchaîne avec une demi-finale à Rio de Janeiro. Les deux fois, il est stoppé par Schwartzman. En mars, l’Argentin réalise un très gros coup en se hissant en demi-finale de l’ATP 1000 de Miami. Certes il bénéficie de deux abandons (Opelka au deuxième tour et Sinner en quart). Mais il bat aussi quelques très bons joueurs comme Gaël Monfils et Frances Tiafoe. Casper Ruud met un terme à ce très beau parcours pour un joueur qui n’avait encore jamais remporté un match sur dur dans un tableau principal du circuit ATP. Normalement plus efficace sur terre-battue, il passe pourtant à côté de son printemps. Il perd en effet d’entrée à Munich, en qualifications de Madrid, à Rome (après être sorti des qualifs) et finalement à Roland-Garros. A Paris, Francisco Cerundolo est sorti en trois sets par Daniel Evans. Bien entendu, sa tournée sur gazon n’est pas plus prolifique. S’il passe un tour au Queen’s, il est battu d’entrée à Eastbourne et à Wimbledon. A Londres, c’est Rafael Nadal qui le domine mais en quatre sets tout de même. Il retrouve son meilleur niveau durant l’été et remporte d’ailleurs son tout premier titre ATP à Bastad en battant notamment Casper Ruud. Il enchaîne avec une demi-finale lors de l’ATP 500 d’Hambourg. Par contre, sa tournée nord-américaine est de nouveau un échec puisqu’il s’incline d’entrée à Montréal, à Cincinnati et à l’US Open. A nouveau, le tirage ne lui est pas favorable puisqu’il s’incline contre Andy Murray à New York. La fin de saison de l’Argentin n’est pas exceptionnelle non plus. Il n’atteint qu’un seul quart de finale, à Gijon. Mais il perd deux fois contre un Dominic Thiem retrouvé en cette fin de saison. Puis à Vienne et à Paris, il tombe contre des têtes de série (respectivement Jannik Sinner et Denis Shapovalov). Chez les Cerundolo, le tennis est pris très au sérieux. Le papa, Alejandro, a lui aussi disputé quelques tournois au début des années 80 avant de prendre part au circuit senior vingt ans plus tard. Si Francisco est arrivé si tard sur le circuit, c’est parce qu’il a d’abord passé deux années sur le circuit universitaire américain. Pour l’instant, il n’a aucune raison de regretter son choix d’avoir écourté ses études.


Maxime Cressy (USA, 25 ans, 112e -> 34e) :


© Rothesay International

Une des plus belles réussites de ce circuit universitaire américain ces dernières années s’appelle Maxime Cressy. Né à Paris d’un père français et d’une mère américaine, il émigre aux Etats-Unis en 2014 pour suivre des études à l’UCLA. Il se lance sur le circuit Future à partir de l’été 2018 puis décide de représenter les Etats-Unis dès l’année suivante. Il remporte les Championnats universitaire de double en 2019 et remporte déjà son premier Challenger cette année-là. Durant les deux années suivantes, Maxime Cressy peut déjà se frotter au grand circuit à plusieurs occasions. Il participe notamment trois fois au tableau final d’un Grand-Chelem et, chaque fois, il y franchit le premier tour. En janvier 2022, il se hisse dans le tableau final de l’ATP 250 de Melbourne. Il y domine notamment Reilly Opelka et Grigor Dimitrov et ne s’arrête qu’en finale contre Rafael Nadal. Il enchaîne avec le tournoi de Sydney où il se hisse en quart, puis avec l’Open d’Australie où il atteint les huitièmes de finale. A Melbourne, l’Américain n’est stoppé qu’en quatre sets très serrés par Daniil Medvedev. Ce début de saison tonitruant est vite contrebalancé par une série assez incroyable de défaites au premier tour. Jusqu'au mois de juin, il ne remporte qu’un seul match dans un tableau final (il en a gagné quelques-uns en qualifications), à Munich. Mais à Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Madrid et Roland-Garros il s’incline d’entrée, sans rencontrer de cador du circuit. Cette vilaine série s’arrête à Eastbourne où il domine à nouveau Opelka puis Cameron Norrie et ne s’arrête une nouvelle fois qu’en finale face à Taylor Fritz, au tie-break du dernier set. Maxime Cressy réalise une nouvelle grosse perf à Wimbledon en dominant Félix Auger-Aliassime au premier tour. Il est malheureusement surpris au deuxième tour par le revenant Jack Sock. Mais son attrait pour le jeu sur gazon le pousse à disputer le tournoi de Newport et il y remporte le premier titre de sa carrière en prenant la mesure en, finale d’Alexander Bublik, là aussi au tie-break final. Sur dur, l’Américain prend sa revanche sur Jack Sock à Washington et atteint les quarts de finale à Winston-Salem. A l’US Open, il abandonne au premier tour contre Marton Fucsovics après avoir pourtant remporté le premier set. On le retrouve trois semaines plus tard à Tel Aviv où il se hisse en quart de finale. Sa tournée indoor est, par contre, moins réussie. L’Américain s’incline d’entrée à Florence, perd au deuxième tour à Stockholm (contre Tsitsipas), puis au premier à Bâle et à nouveau au deuxième à Paris. Dans la capitale française, c’est Novak Djokovic qui met fin à son parcours. On l’a vu, Maxime Cressy apprécie jouer sur surface rapide. Il ne cache pas sa volonté de remettre au goût du jour le jeu de service volée qui a quasiment disparu depuis une petite vingtaine d’années. Sa saison commencera par un gros paquet de points à défendre en Australie mais, s’il limite la casse là-bas, il peut poursuivre sa progression dans les mois qui suivront.


Jack Draper (GBR, 20 ans, 265e -> 42e) :



Parmi les petits nouveaux du circuit principal cette année, Jack Draper est celui qui a fait la progression la plus intéressante. Le Britannique s’était fait remarquer chez les juniors en atteignant la finale de Wimbledon en 2018 à seulement 16 ans. Sa victoire en demi-finale était assez héroïque puisqu’il a battu le Colombien Mejia 19-17 au dernier set après presque 4h30 de jeu. Septième mondial des U18 à la fin de l’année, il a remporté sept Futures durant les deux saisons suivantes avant que le covid ne mette un (léger) frein à sa progression. Invité au Queen’s l’an dernier, Jack Draper se distingue en se hissant en quart de finale après des victoires sur Jannik Sinner et Alexander Bublik. A Wimbledon, il profite d’une autre wild-card pour s’offrir un match de gala sur le Central face à Novak Djokovic à qui il prend tout de même un set. Il n’est toutefois que 265e quand commence 2022 et c’est donc sur le circuit Challenger qu’il se produit dans un premier temps. Avec succès puisqu’il remporte un premier tournoi à Forli en janvier puis deux autres un mois plus tard, toujours dans la même ville italienne. Le Britannique reçoit alors une invitation pour l’ATP 1000 de Miami où il bat Gilles Simon avant de s’incliner contre son compatriote Cameron Norrie. Après un nouveau succès en Challenger à St Brieuc (contre Zizou Bergs en finale), il est de nouveau invité pour un ATP 1000 à Madrid. Et là encore, il franchit le premier tour. Il n’est battu ensuite qu’en trois sets très serrés par Andrey Rublev. On retrouve Jack Draper sur gazon où il reçoit de nouveau des wild-cards. Il en profite bien puisqu’il passe un tour au Queen’s puis bat Jenson Brooksby et Diego Schwartzman pour se hisser en demi-finale à Eastbourne. Il dispute son premier tournoi en temps qu’entrant direct à Wimbledon et bat à nouveau Zizou Bergs (qui, lui, était invité) avant de perdre en quatre sets contre Alex De Minaur. Le Britannique doit encore passer par les qualifications à Montréal mais il rejoint le tableau final avant de battre Stefanos Tsitsipas. Il ne s’arrête qu’en quart contre Pablo Carreno Busta. Après un nouveau quart de finale à Winston-Salem, il crée la surprise en dominant Félix Auger-Aliassime. Il doit malheureusement abandonner au troisième tour contre Karen Khachanov. On le retrouve durant la saison indoor, notamment à Anvers ainsi qu’au ATP 1000 de Paris où il passe à chaque fois le premier tour. Entre les deux, il offre une belle résistance à Carlos Alcaraz au premier tour de Bâle. Il termine la saison lors du Masters “Next Gen” disputé à Milan. Il y sort des poules en dominant Lorenzo Musetti mais s’arrête en demi face au futur vainqueur Brandon Nakashima. Fils de l’ancien président de la fédération anglaise et d’une ancienne Championne junior de Grande-Bretagne, Jack Draper nage dans le tennis depuis qu’il est tout petit. Son frère Ben, qui a aussi été un bon junior, a préféré suivre des études universitaires aux Etats-Unis. Gaucher au solide service, il fêtera ses 21 ans dans quelques jours.

Marc-Andrea Huesler (SUI, 26 ans, 186e -> 56e) :


© Markus Peter

Il y a quelques années, le tennis suisse semblait sur le point de trouver des successeurs à Roger Federer et Stan Wawrinka. Si certains espoirs sont encore très jeunes et ont le temps de progresser (on pense par exemple à Dominic Stricker ou à Jerome Kym), la première génération traîne à s’imposer au plus haut niveau. A 26 ans, Marc-Andrea Huesler a enfin effectué cette transition pour devenir le premier joueur de son pays au classement ATP. Blessé au pied fin 2019, le Suisse ne fait son retour qu’à la suite de la suspension du circuit en raison de la crise sanitaire. Dès son deuxième tournoi, il sort des qualifications à Kitzbühel et se hisse en demi-finale en battant Fabio Fognini. Quelques semaines plus tard, il remporte deux Challengers (à Sibiu et Ismaning) ce qui lui permet de faire son entrée dans le Top 150. Mais la saison suivante est moins fructueuse et il recule d’une trentaine de places. Marc-Andrea Huesler commence donc 2022 dans un Challenger à Traralgon avant de prendre part aux qualifications de l’Open d’Australie sans grand succès. Globalement, son début d’année est assez catastrophique puisqu’il perd six fois sur huit au premier tour ou en qualifs. Il faut attendre le mois d’avril et une tournée de Challengers au Mexique pour le voir briller. Il en remporte deux (Mexico City et Aguascalientes) et atteint encore une demi. Il perd, néanmoins, à nouveau au premier tour des qualifs à Roland-Garros. Après un quart de finale en Challenger sur gazon, Marc-Andrea Huesler se hisse dans les tableaux finals à Halle et à Wimbledon. Il rate un peu le coche lors du Grand-Chelem londonien alors qu’il est opposé à un autre qualifié, le Français Hugo Grenier, contre lequel il s’incline en cinq sets. Son début d’été est marqué par une victoire sur Holger Rune à Bastad, tournoi où il était également sorti des qualifications. En Août, le Suisse se hisse encore dans le tableau final à Winston-Salem puis poursuit sa route jusqu’en demi-finale en battant Jack Draper. A l’US Open, il est à nouveau battu en cinq sets au premier tour. Mais cette fois, c’est face à un joueur d’un tout autre calibre puisque c’est Denis Shapovalov qu’il pousse dans ses derniers retranchements. Sa carrière prend une toute autre dimension début octobre à Sofia. Il y remporte son tout premier succès dans un tournoi ATP en battant quelques solides joueurs comme Pablo Carreno Busta, Jack Draper et Holger Rune. Le Suisse enchaîne avec trois défaites d’entrée mais termine l’année sur une bonne note avec une qualification pour le tableau final de l’ATP 1000 de Paris où il parvient à battre Jannik Sinner. Marc-Andrea Huesler est un gaucher qui adore jouer en équipe. Il a l’occasion de le prouver en ce début d’année 2023 puisqu’il est sélectionné pour la nouvelle United Cup.


Ben Shelton (USA, 20 ans, 573e -> 96e) :

Un autre jeune espoir a fait son entrée in extremis dans le Top 100 en cette fin d’année : Ben Shelton. Si son patronyme ne vous est pas étranger, c’est normal. Son père Bryan a été un joueur du Top 100 au début des années 90, remportant deux fois le tournoi de Newport grâce à son élégant jeu de service volée. Depuis, le paternel est devenu un coach à succès, amenant Malivai Washington jusqu’à la finale de Wimbledon. Par la suite, Bryan s’est concentré sur les championnats universitaires qu’il a remporté avec l’équipe féminine de Georgia Tech en 2007, puis avec les garçons des Florida Gators en 2021. Lors de cette dernière victoire, il avait dans son équipe son propre fils. Ben Shelton a, en effet, décidé de suivre des études universitaires après une carrière junior d’un bon niveau. Un choix payant puisque, outre son titre par équipe, il a également remporté le titre national universitaire en simple. Avant 2022, ses incursions sur le circuit professionnel s’étaient limitées à la participation à neuf tournois, essentiellement durant l’été 2021. Il avait tout de même réussi à remporter un Future à Champaign et à disputer les qualifications de l’US Open 2021. En fin d’année, il revient à Champaign pour atteindre son premier quart de finale en Challenger. Au départ, l’Américain a prévu de poursuivre sa carrière universitaire lors de l’année scolaire actuelle. Mais ses performances lors de l’été vont changer la donne. Il débute par une demi-finale au Challenger de Little Rock début juin. En juillet, il se qualifie pour le Challenger de Rome (en Géorgie) et poursuit sa route jusqu’en finale. Après une nouvelle demi-finale, il reçoit une invitation pour son premier tableau final ATP à Atlanta. Il y franchit le premier tour et ne s’incline que contre John Isner au tie-break du dernier set. L’Américain atteint une nouvelle finale en Challenger à Chicago avant d’honorer une nouvelle wild-card à Cincinnati. Il passe deux tours et y signe un succès retentissant face à Casper Ruud, 5e mondial. Invité à l’US Open en tant que champion universitaire, il s’incline au premier tour contre le Portugais Nuno Borges non sans avoir bataillé pendant cinq sets. Cette série de résultats pousse Ben Shelton à prendre la décision de poursuivre son cursus universitaire par correspondance pour se lancer à temps plein sur le circuit. Une décision qu’il va vite mettre à profit puisque, dès début octobre, il atteint une nouvelle finale en Challengers à Tiburon. Mais Ben Shelton passe encore un cap au mois de novembre en remportant son premier Challenger à Charlottesville. Pas rassasié, il enchaîne en s’emparant de deux autres titres à Knoxville et à Champaign. En trois semaines, il bat sept joueurs du Top 200 et passe lui-même de la 156e à la 96e position. L’Américain est aussi un gaucher doté d’un très bon service. Bien plus trapu que ne l’était son père (il rêvait, dans un premier temps, de devenir quaterback) il montre déjà des qualités athlétiques assez rares vu son jeune âge. Ben Shelton va désormais devoir confirmer au niveau des tournois ATP et aussi montrer qu’il peut s’exporter car il n’a encore jamais mis les pieds en dehors de son pays. La tournée australienne sera déjà un premier test et il pourra la disputer sans pression vu qu’il n’a pas de points à défendre avant le mois de juin.


Femmes :

Martina Trevisan (ITA, 29 ans, 112e -> 27e) :


© Neal Troudsale

Depuis le départ à la retraite de sa génération dorée, Flavia Pennetta et Francesca Schiavone en tête, l’Italie se cherche une joueuse de haut niveau. Camila Giorgi a bien atteint le 26e rang durant l’automne 2018 mais la pétulante joueuse peine à briller en Grand-Chelem où elle n’a atteint qu’un quart et trois huitièmes en 41 participations. L’arrivée, certes tardive, de Martina Trevisan dans le Top 30 est donc un soulagement pour les tifosis. L’Italienne a connu une carrière junior satisfaisante qui l’a menée à la 57e place mondiale en 2009. Mais elle s’est rapidement tournée vers le circuit ITF où elle a atteint sa première demi-finale (en $10.000) à seulement 14 ans. De graves problèmes de santé l’ont ensuite poussée à raccrocher ses raquettes pendant quatre ans. Ce n’est qu’au printemps 2014, à 20 ans qu’elle reprend la compétition. Cette année-là, elle remporte ses deux premiers titres W15. Jusqu’en 2019, Martina Trevisan évolue essentiellement sur ce circuit avant 2020 et un parcours surprenant à Roland-Garros où elle sort des qualifs et se hisse en quart de finale en battant Coco Gauff, Maria Sakkari et Kiki Bertens. Après un très mauvais début de saison en 2021, elle réalise un bel automne ce qui lui permet de s’approcher du Top 100. Cette année, elle se qualifie pour le tableau final de l’Open d’Australie et y franchit le premier tour. Ses résultats suivants sont assez médiocres jusqu’à l’arrivée de la terre-battue. Sur sa surface de prédilection, l’Italienne atteint un quart de finale à Marbella puis remporte son tout premier titre WTA à Rabat. Dans la foulée, elle réalise le plus beau parcours de sa carrière à Roland-Garros où elle se hisse cette fois dans le dernier carré. Son parcours est moins impressionnant que deux ans plus tôt mais elle prend tout de même la mesure de Leylah Fernandez en quart. En demi, Gauff prend sa revanche assez facilement. Peu à l’aise sur gazon, Martina Trevisan perd les deux rencontres qu’elle dispute sur cette surface, notamment à Wimbledon où elle ne prend que deux jeux à sa modeste compatriote Elisabetta Cocciaretto. Hormis un quart de finale à Budapest, son été n’est pas une grande réussite non plus. Elle perd en effet au premier tour à Toronto, à Cincinnati et à l’US Open. Elle enchaîne encore deux défaites en début d’automne mais redresse un peu la tête en fin d’année pour gagner deux matchs au WTA 1000 de Guadalajara. L’Italienne peine donc encore, pour l’instant, à briller sur le grand circuit hormis à Roland-Garros où elle se sent pousser des ailes. Elle devra surtout mieux maîtriser les surfaces plus rapides si elle veut s’installer plus durablement dans les meilleures. Mais c’est le parcours de vie de Martina Trevisan qui est le plus intéressant. A l’adolescence, elle connaît de graves problèmes familiaux dont la maladie de son papa qui finissent par la faire sombrer dans l’anorexie. La voir remonter la pente et réussir, 10 ans plus tard, est vraiment un bel exemple pour les jeunes.


Qinwen Zheng (CHN, 20 ans, 126e -> 28e) :

Avec sept joueuses dans le Top 100, la Chine est la quatrième nation la plus représentée au plus haut niveau du tennis féminin après les Etats-Unis (14), la Russie (9) et la République tchèque (8). Derrière quelques cadres qui arpentent le circuit depuis plusieurs années déjà comme Shuai Zhang ou Qiang Wang, une nouvelle génération est en train d’éclore. Il y a notamment les deux quasi homonymes Xiyu Wang et Xinyu Wang. Cette année, on a assisté à la révélation d’un nouveau grand talent qui a déjà fait son entrée dans le Top 30 : Qinwen Zheng. Sa progression ces dernières saisons a été fulgurante. Très en vue sur le circuit junior, la Chinoise y a atteint la 6e place mondiale après avoir notamment remporté le Eddi Herr, disputé la finale de l’Orange Bowl et les demi-finales à Roland-Garros et à l’US Open. Elle dispute sa première saison pleine chez les pros en 2020 et signe quatre titres ITF malgré la pause de quatre mois. Elle ne dispute son premier tableau final WTA que durant l’été 2021, à Palerme. Classée 126e mondiale au moment de débuter l’année 2022, elle sort des qualifications du WTA 250 de Melbourne et poursuit sa route jusqu’en demi-finale avant de céder contre Simona Halep. A l’Open d’Australie, elle rejoint aussi le tableau final et y gagne même un match, au tie-break du troisième set contre Aliaksandra Sasnovich. Elle ne perd que contre Maria Sakkari. Qinwen Zheng dispute encore un dernier ITF W60 à Orlando et le remporte très facilement. Le reste de ses résultats de l’hiver est plus décevant puisqu’elle ne remporte que deux rencontres en quatre tournois à Guadalajara, Monterrey, Indian Wells et Miami. La saison sur terre de la Chinoise est ensuite perturbée par une blessure. Elle abandonne au deuxième tour de Charleston puis perd d’entrée à Madrid. Par contre, elle se révèle à Roland-Garros en se hissant en huitième de finale. Elle y bat Simona Halep et prend même un set à Iga Swiatek. La semaine suivante, elle reste sur terre-battue et remporte le tournoi WTA 125 de Valence. Sur gazon, elle perd deux fois d’entrée à Berlin et Eastbourne mais se hisse au troisième tour de Wimbledon où elle ne s’incline qu’en deux sets très serrés contre la future gagnante Elena Rybakina. Après une défaite contre Naomi Osaka au premier tour de San Jose, Qinwen Zheng se hisse en quart de finale à Toronto. A l’US Open, elle atteint encore le troisième tour mais connaît une petite déception avec une défaite contre Jule Niemeier. Elle se reprend rapidement en atteignant la finale du WTA 500 de Tokyo, dominant notamment Paula Badosa ou Veronika Kudermetova. La Chinoise termine sa saison à San Diego où elle sort des qualifs et y perd au deuxième tour, mais en trois sets, contre Iga Swiatek. Si elle s’est d’abord intéressée au badminton et au tennis de table, Qinwen Zheng s’est prise de passion pour le tennis en suivant la victoire de Li Na à Roland-Garros alors qu’elle avait huit ans. Son arme principale est un service puissant qui tombe de haut puisqu’elle mesure 1m85. Mais elle possède aussi une technique complète qu’elle a acquise en travaillant de nombreuses années sous la houlette de Carlos Rodriguez à Pékin. Elle s'entraîne désormais à Barcelone ce qui explique ses progrès sur terre-battue.


Daria Saville (AUS, 28 ans, 419e -> 53e) :

Notre troisième joueuse a réussi l’un des plus beaux come-back de la saison. Daria Saville, ex-Gavrilova, née à Moscou fut en effet l’une des meilleures juniors du monde il y a une douzaine d’années. A 16 ans, elle est même n°1 mondiale de la catégorie d’âge après un succès à l’US Open. La Russe traîne un peu à effectuer la transition vers les pros mais fait tout de même son entrée dans le Top 100 à 21 ans en 2015. Dès l’année suivante, celle qui est encore appelée Daria Gavrilova prend la nationalité australienne. Elle reste quatre ans aux alentours de la trentième place, remporte un titre (New Haven 2017) et atteint deux huitièmes en Grand-Chelem (à Melbourne en 2016 et 2017). Mais une blessure persistante au talon d’achille l’empêche de jouer dès l’été 2019. Pendant deux ans et demi, elle ne peut disputer qu’une poignée de tournois et sombre au classement. Elle profite de cette pause pour se marier au joueur (spécialiste de double) Luke Saville, ce qui explique son changement de nom. L’Australienne reprend le tennis en janvier avec un début assez difficile puisqu’elle perd ses trois matchs dans son pays d’adoption (deux à Adélaïde et un à l’Open d’Australie). Elle commence à retrouver le rythme à Guadalajara où elle se hisse en quart de finale et ne perd que contre Sloane Stephens en trois sets. A Indian Wells, elle sort des qualifs et se hisse en huitièmes en battant Ons Jabeur et Elise Mertens. Elle doit malheureusement abandonner contre Maria Sakkari à cause d’une douleur à la hanche. Elle est tout de même présente une semaine plus tard à Miami où elle atteint les quarts de finale sans rencontrer de joueuse du Top 50. La saison sur terre-battue de Daria Saville est assez faible avec trois défaites d’entrée en qualifs de Madrid, au WTA 125 de Paris et à Strasbourg. Elle passe malgré tout deux tours à Roland-Garros où elle élimine Petra Kvitova avant de s’incliner contre Martina Trevisan. Son passage sur gazon n’est pas brillant non plus hormis à Berlin où elle sort des qualifs et bat Jil Teichmann au premier tour. Mais à Wimbledon, l’Australienne est battue d’entrée par Viktoria Tomova. On la retrouve un mois plus tard à Washington où elle bat Jessica Pegula et poursuit son parcours jusqu’en demi. A Granby, elle se hisse même en finale mais doit courber l’échine face à Daria Kasatkina. Elle est ensuite battue d’entrée à l’US Open, en trois sets contre Elena-Gabriela Ruse. Son dernier tournoi de la saison est celui de Tokyo. Malheureusement, après à peine quelques points disputés contre Naomi Osaka lors de leur premier tour, Daria Saville se tord le genou et doit abandonner. Cette triste fin de saison ne doit pas faire oublier que l’Australienne est de retour dans le Top 100. Il faut aussi noter que, contrairement à la plupart de ses anciens compatriotes, elle a ouvertement pris position pour l’Ukraine après l’invasion par la Russie. Elle a déclaré qu’elle ne pouvait pas comprendre que “Nous fassions cela à nos voisins, nos frères”.


Alycia Parks (USA, 21 ans, 237e -> 75e) :

Il y a donc trois joueuses américaines dans le Top 10 et 14 parmi les cent meilleures mondiales. Et derrière Coco Gauff et Amanda Anisimova, plusieurs jeunes pointent le bout de leur nez. C’est le cas par exemple d’Alycia Parks qui a connu une belle percée en cette fin de saison. Née en Géorgie, l’Américaine habite en Floride depuis ses 10 ans. Elle n’a pas particulièrement brillé chez les juniors, disputant son dernier tournoi dans cette classe d’âge avant de fêter son seizième anniversaire. Dès la saison suivante, Alycia Parks se concentre sur le circuit ITF, tout en poursuivant ses études secondaires. Lorsqu’elle obtient son diplôme, elle refuse plusieurs offres sur le circuit universitaire pour continuer sa carrière professionnelle. Sa progression est relativement lente et la pause dûe au covid, suivie du gel du classement ne lui facilitent pas la tâche. Elle parvient tout de même dans le Top 250 en 2021. C’est aussi cette année-là que l’Américaine dispute ses premiers tournois au plus haut niveau, lors du WTA 250 de Charleston et du WTA 1000 d’Indian Wells où elle sort à chaque fois des qualifications. Ce classement lui permet de prendre part aux qualifs de l’Open d’Australie cette année mais elle s’y arrête au deuxième tour. Elle retourne alors sur le circuit ITF et atteint sa première finale dans un $60.000 à Rome (en Géorgie). Elle réédite cette performance un mois plus tard à Arcadia puis dispute le tournoi préliminaire à Indian Wells et Miami mais sans arriver à en sortir. Ce bon début d’année lui permet de glaner une centaine de places au classement. Tout au long du printemps, puis de l’été, Alycia Parks va alterner entre les gros ITF et les qualifications de tournois du grand circuit sans parvenir à se démarquer. Elle réalise son meilleur résultat sur le gazon de Berlin où elle rejoint le grand tableau et prend la mesure de Qinwen Zheng avant de chuter contre Ons Jabeur. Mais à Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open, elle se fait éliminer dès le premier tour des qualifications. Il faut attendre le mois d’octobre et le tournoi d’Ostrava pour voir l’Américaine exploser. Elle y rejoint le tableau final avant de dominer Karolina Pliskova et Maria Sakkari. Barbora Krejcikova met fin à son parcours en quart. Classée à la 150e place au terme de la saison régulière, elle va pleinement profiter de sa fin d’année en Europe. Elle y atteint d’abord les demi-finales d’un W80 en Espagne. Alycia Parks termine surtout par deux victoires lors des WTA 125 d’Andorre et d’Angers. Dans cette dernière épreuve, elle bat encore la 24e mondiale Shuai Zhang. Cette double performance lui permet de faire son entrée dans le Top 100. Grande fan de Serena Williams, l’Américaine a un peu tendance à copier sa légendaire compatriote dans son attitude ou ses tenues. Elle va dorénavant pouvoir montrer sa vraie personnalité en disputant sa première saison complète sur le grand circuit.


Linda Fruhvirtova (CZE, 17 ans, 279e -> 79e) :

Attention talent ! J’ai déjà eu l’occasion de mentionner l’armada de très jeunes joueuses tchèques en passe de débouler sur le circuit WTA. J’y accorderai encore une grande place lors de l’article sur les meilleurs juniors qui sortira dans quelques jours. C’est d’ailleurs dans cette même catégorie, lors des rétrospectives de 2020 (cf article), que je vous avais déjà parlé de la très prometteuse Linda Fruhvirtova. Déjà très précoce à l’époque, elle a encore fait des bonds de géants en deux ans. Elle termine sa carrière chez les juniors l’an dernier en remportant quatre titres, un Grade 2 à Saint Domingue puis les Grades 1 de Roehampton, de Guadalajara et du Eddie Herr. Mais la Tchèque ne parvient pas à s’imposer en Grand-Chelem, ni même en Grade A. Ses meilleurs résultats à ce niveau sont une demi-finale à Wimbledon et une finale à Merida. Elle n’atteint donc jamais la première place mondiale. Mais les résultats chez les adultes de Linda Fruhvirtova sont déjà largement à la hauteur de son talent. Elle remporte ses deux premiers titres ITF de $15.000 et atteint également la finale d’un W25. La Tchèque dispute, en 2021 déjà, ses premiers tournois WTA avec un certain succès. Elle atteint par exemple les quarts de finale du WTA 250 de Charleston et du WTA 125 de Séoul. Son classement étant encore un peu trop court pour prendre part à la tournée australe, elle débute l’année 2022 par une série de tournois ITF et remporte un $25.000 à Cancun. Les choses sérieuses commencent en mars où Linda Fruhvirtova reçoit une invitation pour le WTA 1000 de Miami. Elle y bat Elise Mertens et Victoria Azarenka (sur abandon) pour se hisser en huitièmes de finale. Elle domine encore Ana Konjuh au premier tour de Charleston mais ne met pas à profit les quelques invitations qu’elle reçoit durant le printemps, notamment à Madrid. Elle perd également en qualifications de Roland-Garros (au deuxième tour) et de Wimbledon (d’entrée). Durant l’été, elle dispute encore deux gros ITF (où elle s’arrête en quart) puis se rend à l’US Open. A New York, la Tchèque sort enfin des qualifications et franchit même le premier tour au détriment de Xinyu Wang. Au lendemain de ce premier tableau final en Grand-Chelem, elle signe sa première victoire sur le grand circuit lors du WTA 250 de Chennai. Elle n’y rencontre certes pas de joueuses du Top 50 mais c’est un cap important dans la carrière d’une jeune joueuse. En fin d’année, elle sort encore des qualifications à Monastir et à Guadalajara mais ne franchit pas le premier tour. La Tchèque a donc réalisé une première saison sur le grand circuit satisfaisante. Il est vrai que face aux joueuses du Top 50, elle n’a pas trop brillé (une seule victoire et six défaites, souvent assez larges) mais elle n’a aussi que 17 ans et demi et a donc encore le temps d’apprendre à gérer ce niveau. Le nom de Linda Fruhvirtova ne devrait pas rester longtemps inconnu du grand public.