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Les plus grosses chutes du Top 100

 

La fin de carrière de plusieurs cadors du circuit s’est confirmée en 2022. Je n’évoquerai pas, ici, les cas de Roger Federer et de Serena Williams, dont le déclin était déjà bien entamé avant cette année. Mais d’autres joueurs marquants de la décennie passée et parfois des dernières années sont sur le point de raccrocher leurs raquettes. Pour d’autres, il n’est pas question de retraite mais juste de mauvaise passe, parfois en raison de soucis de santé.

Hommes :

Aslan Karatsev (RUS, 29 ans, 18e -> 59e) :




Pour le premier joueur de notre sélection, Aslan Karatsev, il ne s’agit bien sûr pas d’une fin de carrière. Le Russe n’a même pas encore 30 ans et peut tout à fait rebondir. Mais c’est vrai qu’après avoir été l’une des révélations de l’an dernier, passant de la 112e à la 18e place, sa saison 2022 est une très grosse déception. Ce n’est pas totalement une surprise non plus. Ses résultats lors de la deuxième moitié de 2021 étaient déjà nettement moins bons et on sentait que la confirmation serait difficile. D’autant qu’Aslan Karatsev commence la saison avec la pression de devoir défendre les points d’une demi-finale à l’Open d’Australie. Une pression qu’il n’a pas si mal géré puisque, dès la première semaine, il remporte le tournoi de Sydney, soit son troisième titre ATP depuis le début de sa carrière. A Melbourne, il franchit deux tours mais s’incline contre Adrian Mannarino en quatre sets. Après deux éliminations au premier tour, il atteint un bon quart de finale à Marseille. Mais le Russe ne parvient pas à défendre les points de son succès à Dubaï en 2021 puisqu’il perd d’entrée aux Emirats contre Mackenzie McDonald. Les ATP 1000 américains ne lui réussissent pas plus : il n’y remporte qu’un seul match. Lors de la saison sur terre, il avait également une série de points à défendre (finale à Belgrade, huitièmes à Madrid et Rome) mais il n’y parvient pas. Il ne remporte même qu’une seule rencontre, à Rome. Aslan Karatsev sombre ensuite totalement à Roland-Garros où il s’incline dès le premier tour contre un qualifié, l'Argentin Camilo Carabelli, au tie-break du cinquième set. Après cette mauvaise série, il n’est déjà plus que 41e mondial. Peu à l’aise sur gazon, ce n’est pas là qu’il reprend goût à la victoire. D’autant que les autorités britanniques lui interdisent, comme à tous ses compatriotes, la participation à Wimbledon. On le retrouve donc sur terre-battue où il atteint deux quarts de finale consécutifs, à Bastad et à Hambourg. Mais sa tournée en Amérique du Nord tourne à nouveau au fiasco. Il ne remporte qu’un seul match, à Cincinnati, mais s’incline d’entrée à Washington, à Montréal et à l’US Open. A New York, il est à nouveau battu en cinq sets, par Fabio Fognini, alors qu’il menait deux sets à zéro. Ce ne sera pas la fin du calvaire d’Aslan Karatsev en 2022. En salle, il s’incline encore d’entrée à Metz, à Tel Aviv et à Astana. Il remporte tout de même un match à Florence et à Stockholm mais ne parvient pas à franchir le premier tour à Bâle et à Paris. Visiblement, les grands coups de boutoir du Russe ne font plus peur à personne. Il va devoir passer par un changement pour retrouver la confiance et se relancer en 2023.


Cristian Garin (CHL, 26 ans, 17e -> 85e) :


Avec Cristian Garin, il ne s’agit pas non plus d’une retraite. Le Chilien, a juste connu une “année sans” avec tout de même un gros manque de chance puisque son meilleur résultat de la saison n’a pas été pris en compte dans le classement. Jusqu’ici, il avait connu une progression parfois lente mais assez constante depuis ses débuts très prometteurs en 2013. Cette année-là, il était devenu, à 16 ans seulement, l’un des plus jeunes joueurs de l’histoire à remporter un match sur le circuit ATP. Quatre mois plus tard, Cristian Garin s’était imposé lors du tournoi junior de Roland-Garros, l’installant définitivement dans la classe “Next Gen” aux côtés des Kyrgios, Zverev, Medvedev et autres Tiafoe. Il lui faut tout de même cinq ans pour faire son entrée dans le Top 100 après avoir un peu traîné sur le circuit Challenger. Mais dès l’année suivante, il remporte ses deux premiers titres sur le grand circuit, à Houston et à Munich. Début 2020, à la veille de la suspension du circuit, le Chilien remporte l’ATP 500 de Rio de Janeiro. Il obtient ses premiers bons résultats en Grand-Chelem, des huitièmes de finale à Roland-Garros et à Wimbledon, en 2021. Il commence la saison 2022 en ATP Cup (sans vraiment briller) avant de se hisser au troisième tour de l’Open d'Australie. Favori de la tournée sud-américaine, il y fait un flop en s’inclinant d’entrée à Cordoba, Rio de Janeiro et Santiago. Cette suite de mauvais résultats, Cristian Garin la doit à une blessure à l’épaule qu’il traîne depuis plusieurs semaines. Il finit par se résoudre au repos et renonce à jouer à Indian Wells. Mais il est déjà de retour à Miami où il perd encore au premier tour. A Houston, il se hisse tout de même en demi-finale après une victoire sur Taylor Fritz. Il fait ensuite l’impasse sur Monte-Carlo et, après plusieurs défaites rapides sur terre-battue, il se hisse en quart de finale à Rome, son troisième dans un ATP 1000. A Roland-Garros, le Chilien se hisse à nouveau au troisième tour où il n’est battu qu’en quatre manches très serrées par Andrey Rublev. Battu d’entrée lors de ses deux premiers tournois sur gazon, il profite d’un tableau dégagé pour atteindre son tout premier quart de finale en Grand-Chelem à Wimbledon. En huitièmes, il remonte un handicap de deux sets et bat finalement Alex De Minaur au tie-break du dernier set. De retour sur terre-battue, Cristian Garin perd encore deux tournois au premier tour avant de devoir renoncer au reste de l’été en raison d’une blessure au poignet. Il ne revient qu’à l’US Open où il franchit un tour avant que De Minaur ne prenne sa revanche. Sa fin de saison est très compliquée puisqu’il ne remporte plus qu’un match en quatre tournois. Deux fois blessé, privé de ses points à Wimbledon, le Chilien n’a pas tout perdu cette année puisqu’il vient de se marier.


Benoit Paire (FRA, 33 ans, 46e -> 179e) :



Pour le troisième joueur de notre sélection, il s’agit peut-être d’une fin de carrière. Depuis la crise du covid, Benoit Paire traîne son ennui de ports en ports, de villes en villes et ne parvient pas à retrouver le niveau de jeu qui fut le sien au plus fort de sa carrière. Notamment lors de sa saison 2015 qui le mena dans le Top 20. Bon, pour être totalement honnête, le mental n’a jamais été son point fort et c’est assez logique de le voir éprouver des difficultés à gérer ces situations difficiles. Lui qui n’a jamais caché que la vie de joueur de tennis lui plaisait surtout pour la liberté (financière notamment) qu’elle lui procurait, ne supporte pas les confinements dans les hôtels, les multiples tests, les obligations vaccinales. En Australie, il perd deux fois au premier tour (à Melbourne et Adélaïde) avant, tout de même, d’atteindre un bon troisième tour lors du premier Grand-Chelem de l’année. Il y bat notamment Grigor Dimitrov et ne perd qu’en quatre sets contre Stefanos Tsitsipas. Mais ce sera quasiment le seul bon résultat de sa saison. Il participe ensuite à la tournée sud-américaine sur terre-battue mais il y perd trois fois au premier tour. Sa mauvaise série se poursuit sur dur puisqu’il perd également au premier tour à Acapulco, Indian Wells et Miami. Il gagne tout de même un match sur les deux mois de février et de mars, lors d’un gros Challenger à Phoenix disputé entre les deux premiers ATP 1000 de la saison. Son printemps est du même niveau. Il ne remporte qu’un seul match dans un tableau final sur terre-battue, à Genève (plus deux tout de même, en qualifs de Madrid). A Roland-Garros, il sort d’entrée et en quatre sets contre le Biélorusse Ilya Ivashka. Il ne se montre pas plus performant sur gazon puisqu’il perd d’entrée à Stuttgart et à Wimbledon (4 sets à nouveau contre son compatriote Quentin Halys). Son été est un calvaire de plus. Il ne remporte à nouveau qu’un match en tableau final (à Washington) et perd au premier tour à Atlanta, Montréal et Cincinnati. A l’US Open, il est laminé par Cameron Norrie en trois sets (dont deux 6/0). Retombé loin au-delà de la centième place, il est contraint de rejouer des Challengers. Il y obtient quelques victoires et atteint même les quarts de finale à Rennes et à Lisbonne mais une douleur au dos le force à abandonner à plusieurs reprises. En 2021, le gel du classement lui a permis de se maintenir suffisamment haut pour continuer à jouer dans les plus grands tournois et donc à empocher de quoi payer son train de vie pour le moins dispendieux. Mais son recul est maintenant inéluctable. Aura-t-il la force mentale et surtout l’envie de rester de nombreux mois sur le circuit Challenger pour deux ronds et trois sous ? Rien n’est moins sûr. Ce serait en tout cas une triste fin pour un joueur au talent incontestable et définitivement mal exploité.

Pablo Cuevas (URU, 36 ans, 97e -> 269e) :

Ca sent également la fin de carrière pour Pablo Cuevas. L’Uruguayen de 36 ans est un vieux briscard du circuit. D’abord performant en double, il remporte Roland-Garros dans cette catégorie avec le Vénézuelien Luis Horna en 2008, à 22 ans. A cette époque-là, il dispute surtout le circuit Challenger en simple même s’il fait déjà une petite incursion dans le Top 100 cette saison-là. En mai 2011, Pablo Cuevas doit subir une opération au genou qui va l’éloigner du circuit pendant quasiment deux ans. Il revient plutôt rapidement à son meilleur niveau et, un an plus tard, il remporte ses deux premiers titres ATP en simple à Bastad et à Umag. Son retour est un succès puisqu’il restera dans le Top 50 sans discontinuer pendant presque quatre ans. Durant cette période, il remporte quatre autres tournois dont l’ATP 500 de Rio de Janeiro en 2016. Lors de cette épreuve, l’Uruguayen signe la plus belle victoire de sa carrière en venant à bout de Rafael Nadal en demi-finale. Il se hisse aussi, l’année suivante, en demi-finale de l’ATP 1000 de Madrid. C’est cette année-là qu’il réussira ses meilleurs résultats dans les gros tournois avec également des quarts à Indian Wells et à Monte-Carlo. La suite sera moins fructueuse pour Pablo Cuevas. Il ne parvient pas à se maintenir dans le Top 50 et doit au gel du classement d’avoir pu se maintenir dans le Top 100 jusqu’à la fin de l’année dernière. Sa fin de saison 2021 est un calvaire avec un genou qui le fait à nouveau souffrir et le force à abandonner à plusieurs reprises. A la fin de l’année, il se décide à se faire opérer à nouveau. L’Uruguyen retrouve toutefois le circuit dès la mi-février et la tournée en Amérique du sud. En manque de matchs, il s’incline deux fois au premier tour, comme à Indian Wells quelques semaines plus tard. Après une demi-finale dans un Challenger Bolivien, il retrouve le circuit principal et atteint même le deuxième tour à Houston et Estoril. Il parvient même à battre très largement Jenson Brooksby au premier tour de Roland-Garros. Pablo Cuevas dispute encore le tournoi Challenger de Luedenscheid où il se hisse en quart de finale. Une fracture du métatarse le force alors à un nouvel arrêt. Il ne reviendra plus en 2022. S’il n’a pas encore annoncé de date pour son retour, l’Uruguayen pourrait, à 36 ans, ne plus en être capable. Ce serait une perte pour le circuit car, s’il n’a jamais percé en Grand-Chelem, ses nombreux “trick shots” font le bonheur des amateurs de tennis champagne (pour le plaisir des yeux, je vous conseille cette petite video).


Kei Nishikori (JPN, 32 ans, 47e -> Ncl) :

Parmi les joueurs qui sont sortis du classement, j’aurais pu choisir Roger Federer. Mais j’avais déjà mis à l’honneur le Suisse l’an dernier (cf article). A l’époque, on pouvait se poser la question si son tournoi de Wimbledon 2021 serait bien son dernier. La réponse est affirmative puisqu’il n’a plus repris la compétition cette année. Aussi émouvant qu’il ait été, son match de double avec Rafael Nadal en Laver Cup ne revêtait aucun intérêt sportif. D’autres joueurs importants n’ont pas disputé le moindre match cette saison. C’est le cas de Kei Nishikori pour qui on ne peut écarter une fin de carrière prématurée. Arrivé sur le circuit principal dans l’ombre d’une génération assez exceptionnelle (Rafael Nadal, Novak Djokovic ou encore Andy Murray sont à peine plus âgé que lui), le Japonais a progressivement acquis un statut de Top 10 indéboulonnable. Il a en effet fait partie de ce cercle pendant trois ans à partir de la fin de l’été 2014. D’abord spécialiste des surfaces dures, il a atteint un vrai statut de terrien après avoir disputé les finales des ATP 1000 de Madrid en 2014 et de Monte-Carlo en 2018. Il a aussi remporté le prestigieux et toujours relevé tournoi de Barcelone en 2014 et 2015. En Grand-Chelem, Kei Nishikori avait brillé dès sa deuxième participation. Lors de l’US Open 2008, à seulement 18 ans, il s’était hissé en huitième de finale. Il avait alors battu David Ferrer, 4e mondial. Après ce coup d’éclat, il lui a fallu plusieurs années pour se retrouver à nouveau en deuxième semaine. A l’Open d’Australie 2012, il se qualifie pour les quarts de finale après une victoire sur Jo-Wilfried Tsonga. Mais c’est son parcours à l’US Open 2014 qui restera son plus bel exploit. Il y domine Milos Raonic, Stan Wawrinka et Novak Djokovic avant de craquer en finale contre Marin Cilic. Il atteindra deux autres demi-finales à New York (2016 et 2018) et douze quarts de finale ou mieux sur l’ensemble de sa carrière. Depuis 2019, Kei Nishikori traîne des blessures qu’il ne parvient pas à totalement guérir. Son tout dernier match à ce jour, il l’a disputé à Indian Wells en octobre 2021. Quelques mois plus tard, il prend la décision de se faire opérer de la hanche et n’est plus réapparu depuis. S’il a récemment annoncé qu’il prévoyait un retour en 2023, rien ne permet d’affirmer que celui-ci sera gagnant. Sa carrière pourrait s’arrêter là comme celles de nombreux grands joueurs nés dans les années 80. Federer, bien sûr, mais aussi Tommy Robredo, Kevin Anderson, Sam Querrey ou encore les Français Tsonga et Gilles Simon.


Femmes :

Karolina Pliskova (CZE, 30 ans, 4e -> 31e) :


Sur le circuit féminin, l’arrivée d’une génération va de paire avec le retrait progressive de l’ancienne. La plupart des joueuses qui ont trusté les places dans le Top 10 durant la décennie écoulée sont aujourd’hui en chute. Karolina Pliskova faisait partie des dix meilleures mondiales depuis 2016 et a même, un bref moment, atteint le sommet du classement. Sa carrière a connu des hauts et des bas mais jamais depuis neuf ans elle n’avait connu une saison aussi difficile. Il faut dire que l’année commence particulièrement mal pour Karolina Pliskova. Elle se blesse à la main lors d’un entraînement et doit renoncer à l’ensemble de la tournée australe. Elle ne peut démarrer sa saison qu’en mars, à Indian Wells, et ses débuts sont particulièrement compliqués. Elle s’incline en effet d’entrée lors du WTA 1000 californien ainsi qu’à celui de Miami. A Charleston, elle remporte un match mais perd tout de même en huitièmes de finale. Le passage à la terre-battue européenne se fait d’abord assez péniblement. Après une bonne victoire sur sa compatriote Petra Kvitova, la Tchèque s’arrête au deuxième tour à Stuttgart et au premier à Madrid et à Rome. Elle se reprend un tout petit peu lors du tournoi de Strasbourg où elle se hisse en demi-finale en battant notamment Maryna Zanevska. A Roland-Garros, elle remporte son premier tour mais perd ensuite contre l’invitée Leolia Jeanjean. Sur gazon, Karolina Pliskova commence par un bon résultat à Berlin. Dans la capitale allemande, elle se hisse en quart de finale en battant notamment Bianca Andreescu au tie-break du dernier set. Elle ne perd que contre Coco Gauff après un bon match. La suite est nettement moins bonne puisqu’elle perd d’entrée à Eastbourne et au deuxième tour de Wimbledon, à chaque fois face à la même joueuse, la Britannique invitée Katie Boulter. Finaliste douze mois plus tôt, la Tchèque perd énormément de points sur ce grand-Chelem londonien. Elle enchaîne toutefois avec ce qui sera la meilleure partie de sa saison : la tournée américaine. Après une défaite au deuxième tour à San Jose, elle se hisse en demi-finale à Toronto en battant quelques solides joueuses comme Maria Sakkari ou Amanda Anisimova. Après avoir battu Venus Williams à Cincinnati, elle se hisse en quart de finale de l’US Open. Elle y domine Belinda Bencic et Victoria Azarenka mais s’incline face à Aryna Sabalenka. Karolina Pliskova ne parvient pas à capitaliser sur cette belle série puisqu’elle ne parvient plus à remporter deux matchs d’affilée durant l’automne. Elle perd notamment contre Alycia Parks à Ostrava ou Elena Rybakina à Guadalajara. Malgré quelques coups d’éclat, la Tchèque ne peut donc pas être satisfaite de sa saison et aura certainement envie de revanche pour l’année qui vient.


Garbiñe Muguruza (ESP, 29 ans, 3e -> 55e) :

S’il est bien une joueuse qui alterne les bonnes et les mauvaises saisons, c’est Garbiñe Muguruza. L’Espagnole est entrée dans le Top 10 en 2015 et a fait partie des meilleures joueuses de la planète durant trois années, remportant deux titres du Grand-Chelem et atteignant la première place mondiale en 2017. Mais dès l’année suivante, malgré une nouvelle demi-finale à Roland-Garros, elle sort des dix premières mondiales en raison d’une blessure au bras. Les deux années qui vont suivre seront assez instables (une finale à l’Open d’Australie tout de même) mais Garbiñe Muguruza revient au premier plan l’an dernier, notamment grâce à une victoire au Masters. Elle démarre donc la saison 2022 avec beaucoup d’ambition mais elle s’incline dès le deuxième tour de l’Open d’Australie face à Alizé Cornet. Elle connaît le même sort lors du premier WTA 1000 de la saison à Dubaï (où elle perd en trois manches contre Veronika Kudermetova) mais elle atteint un bon quart à Doha. L’Espagnole s’incline par contre d’entrée à Indian Wells et décide de renoncer au tournoi de Miami en raison d’une blessure à l’épaule. On ne la revoit qu’à Madrid six semaines plus tard. Elle y franchit un tour mais s’incline lourdement contre l’Ukrainienne Anhelina Kalinina. Le tournoi de Rome sera une nouvelle déception puisqu’elle y est battue d’entrée. Elle remporte tout de même un match à Rabat. Mais cette préparation compliquée pour Roland-Garros n’est pas sans conséquence. Lors du Grand-Chelem parisien, Garbiñe Muguruza est éliminée dès le premier tour par Kaia Kanepi. Le gazon ne lui rend pas le sourire. Elle perd ainsi au premier tour à Berlin contre Andrea Petkovic puis, malgré un match gagné à Eastbourne, s'effondre complètement à Wimbledon où elle ne marque que quatre jeux au premier tour face à Greet Minnen. L’Espagnole doit normalement débuter sa tournée nord-américaine à San Jose mais elle renonce au dernier moment en raison d’une blessure. Elle est tout de même présente la semaine suivante à Toronto où elle prend sa revanche contre Kanepi mais s’incline ensuite contre Bencic. A Cincinnati, elle est à nouveau balayée par Elena Rybakina. L’US Open est finalement, et de loin, son meilleur tournoi de la saison. Elle y prend la mesure de deux jeunes espoirs du circuit, Clara Tauson et Linda Fruhvirtova, avant de perdre au tie-break du dernier set contre Petra Kvitova. Garbiñe Muguruza remporte encore un match à Tokyo mais elle termine la saison sur une nouvelle blessure à San Diego où elle doit abandonner contre Qinwen Zheng. On l’a vu, l’Espagnole a connu pas mal de pépins physiques cette année, comme tout au long de sa carrière d’ailleurs. Elle a clairement les moyens de revenir à son meilleur niveau, à condition qu’elle ne se blesse plus.


Emma Raducanu (GBR, 20 ans, 19e -> 80e) :

L’arrivée d’Emma Raducanu au plus haut niveau a surpris tout le monde l’an dernier. Certes, ceux qui suivent l’évolution des espoirs savaient que la Britannique était pétrie de talent. Mais la voir remporter l’US Open à 18 ans après être sortie des qualifications et en balayant tout sur son passage a fait souffler un vent de révolution sur le circuit féminin. Un vent vitre retombé après les sorties ratées lors de ses derniers tournois de la saison. Il était évident que le plus dur restait à faire pour Emma Raducanu : confirmer que cette victoire ne devait rien au hasard. Et le début de saison ne lui a pas apporté la sérénité nécessaire à cette confirmation. Elle s’incline en effet d’entrée à Sydney contre Elena Rybakina à qui elle ne prend qu’un jeu. A l’Open d’Australie, elle domine Sloane Stephens mais perd au deuxième tour contre Danka Kovinic. La Britannique revient sur le circuit au WTA 250 de Guadalajara mais doit abandonner durant son premier tour en raison d’une douleur à la hanche. Après une belle victoire sur Caroline Garcia à Indian Wells, elle s’incline 7/5 au dernier set du troisième tour face à Petra Martic. C’est également sur cette marge étriquée qu’elle s’incline d’entrée à Miami face à Katerina Siniakova. Elle parvient enfin à remporter deux matchs de suite à Stuttgart et à Madrid. En Allemagne, elle ne s’incline en quart que contre Iga Swiatek. Mais cette amélioration n’est que de courte durée puisqu’elle doit de nouveau abandonner au premier tour de Rome suite à une blessure au dos. Insuffisamment remise en arrivant à Roland-Garros, Emma Raducanu bat péniblement la gagnante du tournoi junior 2021 Linda Noskova mais perd ensuite en trois sets contre Aliaksandra Sasnovich. Les pépins physiques se poursuivent avec un nouvel abandon au premier tour de Nottingham. A Wimbledon, la Britannique est battue dès le deuxième tour par Caroline Garcia. Son été est plutôt inconstant. Après un bon quart de finale à Washington, elle perd d’entrée à Toronto contre Camila Giorgi. Elle domine ensuite Serena Williams et Victoria Azarenka à Cincinnati avant de s’incliner contre Jessica Pegula. Mais elle perd d’entrée à l’US Open contre Alizé Cornet. Durant l’automne, Emma Raducanu perd au deuxième tour de Portoroz avant d’atteindre les demi-finales à Séoul. Malheureusement, pour la quatrième fois de la saison, elle ne termine pas ce match en raison d’une blessure au poignet droit. La Britannique n’a vraiment pas été gâtée avec tous ces pépins physiques. Elle doit également subir une très forte pression des médias de son pays ce qui est difficile à gérer pour une si jeune fille. A seulement 20 ans, elle a évidemment tout le temps devant elle pour redresser la tête.


Elina Svitolina (UKR, 28 ans, 15e -> 240e) :

Déjà en recul en 2021, Elina Svitolina a connu une année difficile à gérer sur le plan émotionnel. La gagnante du Masters 2018 a été membre du Top 10 sans discontinuer pendant plus de quatre ans et a même atteint la troisième place mondiale. Avec ses deux demis en Grand-Chelem (Wimbledon et US Open 2019) et ses quatre victoires en WTA 1000, elle fait partie du gratin mondial depuis de nombreuses saisons. Mariée à Gaël Monfils durant l’été 2021, Elina Svitolina espérait bien poursuivre sur cette voie encore un bout de temps. Mais quelques moins bons résultats en fin d’année lui font perdre sa place dans le Top 10. Et son début de saison 2022 est pour le moins catastrophique. Elle perd d’entrée lors de ses deux tournois de préparation à l’Open d’Australie disputés à Adélaïde, contre Anastasia Gasanova et Madison Keys. A Melbourne, l’Ukrainienne franchit deux tours mais s’incline lourdement ensuite contre Victoria Azarenka. La mini tournée dans le Golfe persique ne lui réussit pas plus. Elle perd contre Jil Teichmann au premier tour à Dubaï puis face à Tereza Martincova au premier tour de Doha. Elle atteint son premier quart de finale de la saison lors du WTA 250 de Monterrey. Mais ce résultat n’est pas suffisant pour lui redonner le sourire. Et pour cause, quelques jours plus tôt, Vladimir Poutine lançait ses troupes dans l’est de son pays. Comme tous les joueurs ukrainiens, Elina Svitolina vit très mal ce moment. Ses résultats ne sont plus sa priorité. Après des défaites d’entrée à Indian Wells et à Miami, respectivement contre les Britannique Harriet Dart et Heather Watson, elle décide de se mettre en retrait du circuit. Elle en profite pour soigner une blessure au dos qui la gêne depuis plusieurs mois et est la raison de ses résultats médiocres. Elle se consacre aussi à aider son pays en tant qu’ambassadrice de l’association United 24 (créée par le Président ukrainien pour récolter des fonds). C’est aussi durant le printemps qu’elle annonce attendre un bébé. Le 15 octobre naît la petite Skaï Monfils. Même si le tennis a pris une place moins importante dans sa vie, Elina Svitolina a annoncé son intention de revenir sur le circuit. La date de son retour n’est pas encore connue. Il faut d’abord, bien entendu, qu’elle se remette à niveau physiquement. Surtout, elle a besoin de temps pour organiser sa nouvelle vie de maman et ses nombreuses activités extra-sportives.


Ashleigh Barty (AUS, 26 ans, 1e -> Ncl) :

Le choc de l’année, sur le circuit féminin, a sans conteste été l’annonce de la retraite d’Ashleigh Barty alors qu’elle trônait au sommet du classement. La carrière de l’Australienne a donc été très courte, d’autant qu’elle avait déjà mis une première fois un terme à sa carrière durant deux ans. Remarquée chez les juniors avec notamment un titre à Wimbledon à seulement 15 ans, elle a d’abord eu du succès en double chez les professionnels. De 2011 à 2014, alors qu’elle n’est pas encore majeure, elle arpente le circuit ITF en simple sans parvenir à se distinguer. Son meilleur résultat est une victoire lors d’un $50.000 sur gazon. Son meilleur classement en simple est une 129e place. En double, par contre, Ashleigh Barty cartonne déjà. Aux côtés de sa compatriote Casey Dell’Acqua, elle atteint les finales de l’Open d’Australie, de Wimbledon et de l’US Open en 2013, des résultats qui lui permettent de se hisser à la douzième place de cette discipline. Mais elle n’est pas heureuse sur le circuit. A 18 ans, elle évoque son mal être et annonce qu’elle arrête sa carrière tennistique. Pendant deux ans, l’Australienne va se lancer dans une nouvelle carrière sportive en étant engagée dans une équipe professionnelle de cricket à Brisbane. Elle reprend néanmoins le tennis professionnellement durant la tournée sur gazon de l’été 2016. Et sa deuxième carrière est autrement plus prolifique. Dès l’année suivante, elle remporte son premier titre WTA à Kuala Lumpur, atteint la finale du WTA 1000 de Wuhan et finit l’année à la 17e place mondiale. C’est en 2019 qu’elle connaît la consécration. Elle s’impose à Miami puis remporte son premier Grand-Chelem sur la terre-battue de Roland-Garros. Ashleigh Barty gagne aussi le Masters en fin d’année et s’installe à la première place mondiale. La crise du covid va être assez difficile à vivre. Déjà peu encline à quitter son pays, elle ne disputera plus aucun tournoi après le confinement. Le gel du classement lui permet toutefois de garder sa première place mondiale tout au long de cette période. En 2021, l’Australienne revient toutefois rapidement à son meilleur niveau pour remporter son deuxième Grand-Chelem à Wimbledon et s’imposer également à Miami et à Cincinnati. Elle commence 2022 sur les chapeaux de roue avec des titres à Adélaïde et, surtout, à l’Open d’Australie, son troisième titre du Grand-Chelem. Mais elle déclare forfait pour les tournois suivants. C’est durant le WTA 1000 de Miami qu’elle annonce son intention de quitter définitivement le circuit professionnel, indiquant qu’elle avait atteint tous ses objectifs. Les carrières prématurément arrêtées comme celle de l’Australienne ouvrent la voie à de nombreuses spéculations. La faute en revient aux instances du tennis, ATP et WTA en tête. On sait qu’elles ont, par le passé, couvert des cas de dopage en forçant les joueurs et les joueuses incriminés à annoncer une “pause” en échange du maintien de leur anonymat. Cette pratique jette le doute sur toutes celles et tous ceux qui se sont arrêtés avant 30 ans ou ont connu des pauses de deux saisons. C’est désormais aussi le cas pour Ashleigh Barty, malheureusement.