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Les favoris pour l'Australian Open

 

Après la saga politico-juridique qui a occupé les médias ces deux dernières semaines, le tennis va enfin reprendre ses droits à Melbourne ce lundi avec le début de l’Open d’Australie. Novak Djokovic définitivement écarté du tableau, Daniil Medvedev et Alexander Zverev seront les principaux favoris pour le titre. Dans le tableau féminin, Ashleigh Barty cherchera à faire oublier les 44 années d'insuccès des Australiens sur leurs terres. Même si elle semble en forme, le nombre des prétendantes reste énorme.

Face à l’obligation imposée par l’Australie de se faire vacciner ou de rester chez lui, Novak Djokovic a donc choisi… de ne pas choisir. En tranchant clairement, il aurait pourtant pu se poser en exemple. Il aurait pu se faire vacciner et donner l’exemple d’un numéro un mondial qui reconnaît sa responsabilité envers ses pairs et qui ne s’estime ni au-dessus des lois, ni différent des autres. Ou il aurait pu rester chez lui et donner l’exemple de quelqu’un qui reste attaché à ses convictions, quoi que ça lui coûte. En tentant de se faufiler entre les règles, le triple tenant du titre a irrémédiablement terni son image. Et c’est bien dommage pour ce champion qui a passé sa carrière à courir derrière la popularité.  

En son absence, deux joueurs se démarquent nettement pour tenter de lui succéder. En s’imposant à l’US Open, Daniil Medvedev est entré dans la cour des grands et s’est affirmé comme l’adversaire n°1 du Serbe. Les courts en dur sont le terrain de jeu favori du moscovite qui a atteint la finale il y a un an, terrassé par Djokovic. En douze mois, il a encore beaucoup progressé et gagné en confiance. Il sera donc le favori n°1, d’autant que le tirage au sort l’a en plus placé en bonne position puisque ses deux principaux rivaux pour le titre sont dans l’autre partie du tableau.

Alexander Zverev est aussi est devenu un cador en Grand-Chelem ces deux dernières années. Alors qu’il peinait à réaliser de bonnes performances dans ces tournois au début de sa carrière, il n’a plus été battu en première semaine depuis sa première demi-finale à Melbourne en 2020. Il a également atteint une finale à l’US Open cette année-là et deux autres demis en 2021, sans oublier ses deux titres au Masters. Il ne lui manque plus qu’un premier trophée dans un des quatre Majors pour vraiment s’installer au sommet. Et Melbourne semble l’endroit parfait pour ce premier sacre.

Enfin, il ne faut pas oublier Rafael Nadal. Le Majorquin est absent du circuit depuis début août, soit cinq mois. Après une si longue indisponibilité, il est toujours difficile de retrouver rapidement la plénitude de ses moyens, surtout à plus de 35 ans. Mais lorsque Rafa se présente dans un tournoi, c’est toujours pour le gagner. Sur son mental hors norme, il est capable de remporter des matchs, même lorsqu’il n’est pas à son meilleur niveau. Sa victoire la semaine passée lors d’un tournoi de préparation est également un bon signe de son rétablissement. Il n’y a toutefois pas rencontré de joueurs du Top 50 donc elle n’augure pas de ce qu’il fera la semaine prochaine, lorsqu’il devra affronter les meilleurs joueurs sur cinq sets.

Les outsiders

Derrière ces joueurs, ils seront nombreux à viser un accessit. Stefanos Tsitsipas est déjà passé tout près du graal en Grand-Chelem à Roland-Garros l’an dernier mais ses résultats sont un rien en baisse ces derniers mois. En tout cas si on les compare au printemps dernier. C’est également le cas et de manière plus flagrante pour Andrey Rublev, tellement impressionnant durant la première moitié de 2021 mais qui cherche vraiment un second souffle actuellement. Enfin, Matteo Berrettini a également disputé sa première finale en Grand-Chelem l’an dernier, à Wimbledon. Il a donc l’expérience des grands rendez-vous ce qui constitue un plus évident dans la dernière ligne droite. Et le retrait de Djokovic du tableau lui ouvre un boulevard vers les demi-finales.

Malgré sa huitième place mondiale, Casper Ruud est sans doute encore un peu tendre pour prétendre jouer les premiers rôles en Grand-Chelem, surtout hors de sa terre-battue chérie. Mais son tour viendra. Hubert Hurkacz est nettement plus à l’aise sur dur, sa meilleure surface. Il a prouvé, en s’imposant à Miami et en atteignant les demis de Wimbledon l’an dernier, qu’il avait les moyens de créer des surprises dans ce tableau. Enfin, Cameron Norrie a lui aussi remporté un grand titre sur dur en 2021, à Indian Wells. Il est en tout cas le joueur qui a le plus progressé l’an dernier. Avec Aslan Karatsev, le demi-finaliste surprise de 2021 et qui semble retrouver la forme en ce début d’année.

Après ces nouveaux venus, il ne faudrait pas oublier les joueurs plus établis qui pourraient aussi sortir l’une ou l’autre surprise. On pense bien sûr à Gaël Monfils qui semble avoir retrouvé son meilleur niveau et s’est imposé la semaine dernière à  Adélaïde (mais à abandonner cette semaine). Grigor Dimitrov est très inconstant depuis plusieurs années mais il est souvent dangereux en Australie. Karen Khachanov, Alexander Bublik ou Denis Shapovalov, tous bien plus jeunes, ont encore besoin de faire leurs preuves, notamment en Grand-Chelem. Pourquoi pas dès ce mois de janvier ? Enfin, il y a l’inusable Andy Murray, qui a disputé ce samedi sa première finale depuis octobre 2019. Son tirage est particulièrement compliqué mais il animera certainement la première semaine du tournoi.

Les joueurs nés après l’an 2000 sont de plus en plus nombreux dans le Top 100. Longtemps seul à ce niveau, Félix Auger-Aliassime est clairement le chef de file de cette génération. En emmenant le Canada vers la victoire en ATP Cup, il a frappé un premier grand coup en 2022. Ce ne sera sans doute pas le seul. Jannik Sinner et Carlos Alcaraz se sont aussi rapprochés du sommet en 2021 et franchiront sûrement un cap supplémentaire cette année avec un premier gros résultat en Grand-Chelem. Les Américains Sebastian Korda, Jenson Brooksby et Brandon Nakashima ou l’Italien Lorenzo Musetti sont encore un peu en retrait par rapport aux trois premiers mais ils pourraient faire des dégâts dans ce tableau.

Alex De Minaur est à peine plus âgé mais sera quand même à la tête de la délégation australienne. Il sera le seul en tout cas à être tête de série. Mais il sera intéressant de suivre les retours de Nick Kyrgios et de Thanasi Kokkinakis. Le premier n’a presque pas joué l’an dernier, entre les blessures et les restrictions sanitaires. Mais sur un match, on le sait capable de tout. C’est aussi le cas de Thanasi, disparu des écrans pendant deux ans mais désormais bien de retour comme il l’a prouvé lors de ses deux tournois de préparation. Le jeune Alexey Popyrin aura aussi à cœur de briller devant son public.

Tous derrière Ashleigh

Le tennis Australien a connu ses heures de gloire durant les années 50, 60 et 70 chez les hommes mais aussi chez les dames avec des championnes comme Margaret Court ou Evonne Goolagong. Mais depuis la surprenante victoire de la modeste 111e mondiale Chris O’Neill lors de l’édition 1978, puis la finale de Wendy Turnbull deux ans plus tard, plus aucune joueuse locale ne s’est approchée du trophée Daphne Akhurst. C’est pourtant la mission que compte accomplir Ashleigh Barty en ce mois de janvier. Gagnante du premier WTA 500 de la saison à Adélaïde, numéro un mondial, déjà deux fois gagnante en Grand-Chelem, l’Australienne est la grande favorite de ce tournoi vu les déboires de ses principales rivales du circuit ces derniers mois. Mais depuis cinq ans, les favorites parviennent rarement à soulever le trophée à la fin du tournoi.

Derrière elle au classement, on retrouve Aryna Sabalenka. Mais la Biélorusse est loin de son meilleur niveau depuis sa demi-finale à l'US Open. Testée positive au covid en octobre, elle n’est pas sortie des poules lors du Masters. Pire, ses deux premières sorties de 2022 ont été de vrais désastres avec des éliminations d’entrée face à Kaja Juvan et Rebecca Peterson. Lors de ce dernier match, elle a même aligné 21 doubles fautes ! Elle sera bien tête de série n°2 à Melbourne mais dans quel état d’esprit arrivera-t-elle ? Parmi les ténors, c’est plutôt Garbiñe Muguruza qui a le vent en poupe et dont Barty devra se méfier. Gagnante du dernier Masters et finaliste de l’Open d’Australie 2020, l’Espagnole a toutes les armes pour aller, elle aussi, chercher un troisième titre majeur. Enfin, Naomi Osaka fera son grand retour en Grand-Chelem après ses nombreuses difficultés de l’an dernier. Elle reste la tenante du titre (et également vainqueur en 2019) donc elle est à l’aise dans ce tournoi.  Son forfait avant sa demi-finale la semaine passée n’est pas forcément une source d’inquiétude car elle avait joué trois bons matchs avant cela.

Sur la route d’Ashleigh Barty, on retrouve aussi la toute jeune génération, emmenée par Iga Swiatek. La Polonaise, surprenante vainqueur de Roland-Garros en 2020, a plutôt bien géré sa saison de confirmation et elle a faim de nouvelles victoires prestigieuses. Ce sera plus compliqué pour Emma Raducanu. Le rayon de soleil de l’US Open s’est assombri ces derniers mois et la Britannique a perdu quatre de ses six matchs depuis son sacre sur le Court Arthur Ashe. Elle s’est même pris une énorme claque à Adélaïde cette semaine. C’est avec la tête pleine de questions qu’elle abordera ce tournoi et ce n’est jamais bon signe. Dans un premier temps, on misera donc plutôt sur sa dauphine à New York, Leylah Fernandez. La jeune Canadienne a déjà pu démontrer son caractère de battante et devrait connaître moins de difficulté à confirmer que la Britannique. A 22 ans, Elena Rybakina sort de sa meilleure saison et a encore atteint la finale à Adélaïde la semaine passée. Déjà 13e mondiale, elle devrait encore passer un cap en 2022. Enfin, Cori Gauff n’a toujours que 17 ans et pourtant déjà de nombreux exploits derrière elle. L’Américaine pourrait bien réaliser rapidement son premier grand coup sur le circuit.

Plusieurs joueuses de la génération intermédiaire se sont révélées au plus haut niveau en 2021 et il sera intéressant de voir lesquelles vont confirmer. Barbora Krejcikova a déjà remporté un Grand-Chelem, à Roland-Garros. C’est toujours un plus même si la n°4 mondiale s’est fait plus discrète ces derniers temps. Avec son tennis très physique, Maria Sakkari peut faire très mal sous la chaleur de l’été australien. Anett Kontaveit a réussi une fin de saison exceptionnelle mais n’a encore rien prouvé en Grand-Chelem. L’Open d’Australie servira peut-être de révélateur pour elle. Après son titre à Indian Wells, Paula Badosa a pris une toute autre dimension et est tout à fait capable d’aller au bout. Elle a en tout cas bien démarré 2022 en s’imposant au WTA 500 de Sydney face à Krejcikova. Enfin, Ons Jabeur est une coupeuse de tête que personne n’aura envie d’avoir dans son tableau. Et c’est Maria Sakkari qui s’y colle puisque les deux joueuses devraient se rencontrer en huitième.

Belinda Bencic et Daria Kasatkina sont dans la même génération que les joueuses précitées mais ont atteint le Top 10 il y a plusieurs années déjà avant de rentrer dans le rang suite à des blessures. Leur retour ces derniers mois en feront aussi des joueuses dangereuses. Enfin, il ne faudra pas oublier les “anciennes” que sont Karolina Pliskova, Simona Halep, Angelique Kerber ou Victoria Azarenka. Même si leurs plus belles années sont derrière elles, elles peuvent encore espérer réaliser un gros coup. La Roumaine en particulier semble avoir retrouvé la plénitude de ses moyens après une année pourrie par une blessure. En tout cas, elle a remporté son premier titre de la saison à Melbourne.

Des Belges dans le doute

Elise Mertens sera une nouvelle fois notre meilleure chance de briller à Melbourne. La Limbourgeoise aime l’Australie et elle y avait d’ailleurs réussi un très bon début de saison l’an dernier. Cette année, sa préparation a été un peu gênée par une douleur à la cuisse qui l’a poussée au forfait lors de son premier tournoi de préparation. Lors du second, elle a été battue au deuxième tour par Kasatkina. A Melbourne Park, elle affrontera l’ancienne n°2 mondiale Vera Zvonareva, qui n’est clairement plus au niveau qui était le sien à sa grande époque mais qui reste dangereuse. Le premier gros test pour Elise arrivera au troisième tour où elle devra affronter Rybakina.

Après une saison 2021 totalement pourrie par les blessures, David Goffin espère se relancer en ce début d’année. Si son premier match n’a pas été brillant, il a remporté deux rencontres à Sydney avant de devoir abandonner en raison d’un nouveau souci au genou. Si cette blessure ne semblait à priori pas trop grave, il aura tout de même fort à faire au premier tour à Melbourne face au fougueux britannique Dan Evans. S’il parvient à se défaire de la 24e tête de série, il pourrait retrouver Auger-Aliassime au troisième tour.

Quatre autres joueuses sont dans le tableau final avec l’ambition de passer au moins un tour. Alison Van Uytvanck a hérité de la qualifiée espagnole Cristina Bucsa. Elle pourrait ensuite retrouver Coco Gauff. Kirsten Flipkens devra quant à elle croiser le fer avec une autre Ibère, Sara Sorribes Tormo, classée 32e tête de série. Maryna Zanevska aura aussi un premier tour compliqué à gérer face à la jeune Kaja Juvan. Un match assurément spécial pour Philippe Dehaes entre son ancienne et son actuelle élève. Enfin, Greet Minnen affrontera la Roumaine Jacqueline Cristian avant un possible choc face à Sofia Kenin.

Sander Gille et Joran Vliegen seront à nouveau tête de série à Melbourne. Après deux tournois de préparations assez décevants, ils devront redresser la barre dans la perspective de leur objectif de l’année : atteindre le Masters en fin d’année. Toutes nos joueuses engagées en simple disputeront aussi le double mais c’est évidemment Elise Mertens qui a le plus de chance de réussir un bon parcours, aux côtés de sa nouvelle partenaire Veronika Kudermetova. Elise est tenante du titre puisqu’elle s’était imposée avec Aryna Sabalenka l’an dernier.

Enfin, un an après avoir remporté son premier Grand-Chelem, Joachim Gérard revient à Melbourne un peu dans l’inconnu après le gros souci de santé qui l’a privé de tennis pendant quatre mois. Il a effectué son retour la semaine passée au Victorian Open et s’y est imposé en double, son retour semble donc en bonne voie. Les quatre juniors présents seront également intéressants à suivre. Il s’agit de Gilles-Arnaud Bailly et Alessio Basile chez les garçons et de Sofia Costoulas et Hanne Vandewinkel chez les filles. Ces deux dernières seront même têtes de série.