Le tennis belge féminin montre également des signes d'essoufflement, même si ce n’est pas comparable avec notre tennis masculin. En fait, c’est même le contraire : le plus inquiétant se trouve au-delà du Top 10 puisque seules cinq autres joueuses ont disputé plus de 10 tournois. Et Eliessa Vanlangendonck, qui a réussi à remporter son premier titre ITF, est la seule à vraiment pouvoir se satisfaire de sa saison. Dans les dix premières, il y a quelques déceptions, souvent dues à des pépins physiques. Mais il y a eu aussi de vrais grands moments, bien plus que chez les garçons. Voici nos 10 meilleures joueuses de 2021. Elise Mertens (n°1 belge fin 2020, 26 ans, 20e → 21e - 15e “Race”) : Pour la cinquième fois consécutive, et sans grande surprise, c’est Elise Mertens qui termine comme première Belge au classement WTA. La Limbourgeoise est désormais bien installée parmi les meilleures joueuses du circuit et elle a même été flouée par la crise sanitaire. En effet, mi-mai, si le classement avait vraiment tenu compte seulement des points obtenus sur les douze derniers mois et pas des points de 2020, voire de 2019, elle aurait certainement été dans le Top 10, voire le Top 5. Malheureusement, elle n’a pas su conserver le niveau qu’elle avait à l’époque tout au long de 2021 et ne termine donc qu’à la 15e place sur 12 mois. Pire, au classement WTA officiel, toujours partiellement gelé, elle perd même une place par rapport à l’an dernier. Elise Mertens démarre toutefois la saison avec une petite inquiétude. Une blessure à l’épaule la contraint à se retirer du tournoi d'Abu Dhabi en janvier. Elle reprend donc la compétition en Australie et ne montre aucun signe de cette blessure lors du tournoi de Melbourne qu’elle remporte. Il s’agit de son sixième titre sur le circuit, son deuxième en WTA 500. Sur sa route, elle prend la mesure d’Elina Svitolina, profite du forfait de Naomi Osaka en demi puis domine Kaia Kanepi en finale. Pointée comme outsider pour l’Open d’Australie, elle se hisse facilement en huitième de finale mais s’incline en deux sets très serrés contre la révélation du tournoi, la Tchèque Karolina Muchova. La Limbourgeoise se console largement une semaine plus tard en remportant son deuxième titre du Grand-Chelem en double, aux côtés d’Aryna Sabalenka. Malheureusement, la Biélorusse annonce ensuite la fin de leur duo, préférant se consacrer sur les simples. Elise déclare ensuite forfait pour les tournois d’Adélaïde et de St Petersbourg puis se rend à Dubaï, pour le premier tournoi WTA 1000 de la saison. Elle se hisse en demi-finale, seulement battue par Garbiñe Muguruza. Elle atteint ensuite encore les huitièmes de finale à Miami (battue par Osaka) puis la finale du plus modeste tournoi d’Istanbul (qu’elle remporte en double). A Madrid, elle signe ensuite l’un des plus beaux succès de sa carrière en battant Simona Halep, qui était un peu sa bête noire, sur la surface préférée de la Roumaine qui plus est. Malheureusement, elle doit abandonner en quart contre Sabalenka en raison d’une blessure à la cuisse gauche. Ce tournoi marque un vrai tournant dans la saison d’Elise Mertens qui ne retrouvera jamais son meilleur niveau. Coupée dans sa préparation, elle s’incline au troisième tour de Roland-Garros, face à Maria Sakkari, et passe un peu à côté de sa saison sur herbe en simple (deux défaites d’entrée puis une élimination au troisième tour de Wimbledon). En double par contre, avec sa nouvelle partenaire Hsu-Wei Hsieh, elle réalise un petit exploit en remportant son troisième Grand-Chelem à Londres. La Limbourgeoise déçoit à nouveau lors des Jeux olympiques où elle s’incline d’entrée, puis connaît une deuxième partie de saison vraiment compliquée. Elle atteint bien une demi-finale à San Jose et même les huitièmes à l’US Open où elle ne baisse pavillon que face à sa copine Sabalenka. Mais elle est aussi battue d’entrée à Montréal et Indian Wells et conclut sa saison avec une triste défaite contre la modeste Storm Sanders en phase finale de la Billie Jean King Cup, ce qui entraîne l’élimination de la Belgique dès les poules. Objectifs 2022 : Heureusement, Elise Mertens connaît encore quelques bons moments en double. Elle atteint ainsi les quarts à l’US Open, s’impose à Indian Wells puis termine l’année par une finale au Masters. Malgré ces belles performances, Su-Wei Hsieh décide de mettre fin à leur collaboration. C’est avec Veronika Kudermetova que la Limbourgeoise fera désormais équipe. Cette belle saison en double lui a permis de s’asseoir un temps à la première place mondiale (elle est depuis redescendue à la quatrième). En simple, comme on l’a dit, le gel du classement ne lui a pas permis de dépasser son record personnel qui est toujours la 12e position. Si elle peut jouer sans blessure, Elise sait désormais qu’elle a le potentiel pour atteindre le Top 10. C’est en tout cas ce qu’elle visera avec son nouvel entraîneur Simon Goffin. Alison Van Uytvanck (n°3, 27 ans, 63e → 58e - 83e “Race”) : La saison d’Alison Van Uytvanck est un peu à l'inverse de celle d’Elise Mertens. Tracassée par des blessures durant les premiers mois, elle se reprend largement en deuxième partie d’année et termine même avec une légère montée au classement, ce qui semblait inimaginable cet été. Après un net recul en 2020 et une sortie du Top 50, déjà dus à des problèmes de santé, le bilan de la Brabançonne est donc plutôt positif. Et sa toute fin de saison peut même l’inciter à beaucoup d’optimisme. Cela fait quelques années qu’Alison Van Uytvanck est en délicatesse avec sa santé. Une maladie, pour l’instant inconnue, la fatigue énormément et est peut-être également la source de plusieurs blessures. Cela explique sans doute la carrière en dents de scie qu’elle effectue jusqu’à aujourd’hui. Après son quart de finale à Roland-Garros, en 2015 déjà, elle a connu des hauts (une 37e place mondiale en 2018) et surtout de nombreux bas. L’année 2020 fait plutôt partie des mauvais souvenirs de ce point de vue. A la suite du confinement, elle n’a remporté que deux rencontres en six tournois et a même dû abandonner à Roland-Garros en raison de cette fameuse maladie. Elle met d’ailleurs un terme à sa saison à la suite de ce tournoi. Elle revient en février et remporte deux matchs à Melbourne, un lors d’un tournoi de préparation et l’autre à l’Open d’Australie. Par la suite, elle annonce devoir subir une opération au genou pour mettre fin à des douleurs qui la tracassent depuis l’été précédent. La récupération doit prendre 6 à 8 semaines. Elle n’effectue donc son retour qu’au mois de mai, lors du tournoi de Madrid. En simple, sa tournée sur terre-battue est plutôt difficile avec cinq défaites au premier tour dont quatre en trois sets tout de même, preuve qu’elle est sur la bonne voie. En double, elle atteint une finale à Belgrade avec Greet Minnen. C’est le gazon qui redonne des couleurs à Alison Van Uytvanck. Elle se hisse tout d’abord en quart de finale du WTA 250 de Nottingham puis remporte un gros ITF disputé dans la même ville. A Wimbledon, elle a la malchance de tomber d’entrée contre Elina Svitolina mais ne tombe qu’après un rude combat en trois sets. Elle brille alors aux Jeux olympiques où elle se hisse au troisième tour au détriment de Petra Kvitova. Il s’agit là de son troisième succès sur une Top 20, le premier en trois ans. Elle se hisse ensuite dans le tableau final à Montréal puis subit plusieurs défaites d’entrée contre des joueuses d’un très bon niveau comme Emma Raducanu, Marketa Vondrousova ou Paula Badosa à l’US Open. Au tournoi de Chicago, la Brabançonne connaît un nouveau petit pépin physique sous la forme de vertiges qui la poussent à jeter l’éponge. A Luxembourg, elle remporte le tournoi en double avec Greet Minnen, trois ans après s’y être déjà imposées ensemble. Ce sera sans doute le dernier titre qu’elles remportent côte à côte car elles annoncent, en octobre, faire une pause dans leur relation. Par respect pour la vie privée des deux joueuses, nous ne nous étendrons pas sur ce sujet. Objectifs 2022 : Il n’affecte heureusement pas les résultats d’Alison Van Uytvanck qui démontre une nouvelle fois ses qualités en salle. A Nur-Sultan, elle remporte son sixième titre WTA en venant à bout de Yulia Putintseva, devant son public, en finale. Un peu plus tard, elle atteint encore un quart de finale à Linz puis conclut sa saison sur un nouveau titre lors du WTA 125 de Limoges. Son classement “Race” ne prend pas en compte cette dernière victoire ce qui explique qu’il est plus faible que son classement WTA. Depuis le mois de juin, il est évident que son niveau de jeu est digne d’une Top 50, voire plus. Si elle peut jouer une saison complète sans soucis de santé, elle peut tout à fait finir 2022 parmi les trente premières. Greet Minnen (n°2, 24 ans, 110e → 80e - 85e “Race”) : Deuxième joueuse belge à la “Race” sur la saison 2020, Greet Minnen n’était pas encore parvenue à se hisser dans le Top 100 mondial. C’est désormais chose faite à la suite de cette saison inconstante mais où l’Anversoise a poursuivi sa progression, quasi constante depuis 2017. Seul le confinement avait mis un frein à son évolution. Au retour sur le circuit, elle avait en effet aligné huit défaites en neuf tournois. Mais dès janvier, en sortant des qualifications de l’Open d’Australie (disputées exceptionnellement à Dubaï), on sent Greet Minnen à nouveau sur de bon rails. Lors du premier Grand-Chelem de l’année, elle perd d’entrée face à Petra Kvitova mais remporte deux matchs lors de deux autres tournois disputés sur le site de Melbourne Park. On la retrouve ensuite à Lyon où elle se hisse en quart de finale. Son printemps est plus compliqué avec plusieurs défaites d’entrée, notamment sur terre-battue, parfois face à des joueuses nettement moins bien classées. La finale en double de l’Anversoise à Belgrade est donc un des seuls bons moments de son printemps, avec son accession au tableau final de Roland-Garros. Malheureusement, elle tombe à nouveau d’entrée sur Petra Kvitova dans le tableau final parisien mais cette fois ne rend les armes qu’en trois sets. Sur gazon, elle atteint les quarts de finale du tournoi ITF de Nottingham (où elle s’incline face à Alison). Et à Wimbledon, elle parvient à nouveau à sortir des qualifications, pour la troisième fois de l’année en Grand-Chelem. Sa défaite au premier tour contre Ajla Tomljanovic semble un peu décevante au premier abord mais doit être relativisée par le très bon parcours de l’Australienne qui ne s’arrête qu’en quart de finale. Durant l’été, Greet Minnen se hisse en demi-finale du tournoi WTA de Prague, puis atteint la finale du gros ITF de Landisville. Elle passe d'ailleurs tout près du titre puisqu’elle ne s’incline qu’au tie-break du dernier set. A l’US Open, elle rejoint une nouvelle fois le tableau final mais cette fois via un repêchage suite à son élimination au dernier tour des qualifications. Elle saisit sa chance et signe deux beaux succès sur Nadia Podoroska et Liudmila Samsonova dans le tableau final pour atteindre, pour la première fois, un troisième tour en Grand-Chelem. Face à Bianca Andreescu, elle est toutefois assez largement dominée. En fin de saison, l’Anversoise passe un tour à Luxembourg où elle s’impose donc en double avec Alison, puis à Tenerife et à Linz. Objectifs 2022 : Elle est sélectionnée pour la phase finale de la Billie Jean King Cup et, à l’image d’Elise Mertens, elle n’y remporte qu’un de ses deux simples. En décembre, elle dispute encore les deux WTA 125 français, s’impose en double lors du premier et s’arrête en quart en simple du second. Désormais bien installée dans le Top 100, Greet Minnen n’aura plus besoin de passer par les qualifications en Grand-Chelem. Troisième plus jeune joueuse de ce Top 10 belge, elle peut poursuivre sa progression et pourquoi pas atteindre le Top 50. Maryna Zanevska (n°9, 28 ans, 252e → 82e - 95e “Race”) : L’histoire la plus belle et sans doute la plus inattendue de notre tennis féminin belge en 2021 est celle de Maryna Zanevska. Classée dans le Top 200 de 2012 (alors qu’elle n’avait que 19 ans) à 2018, elle a obtenu la nationalité belge fin 2016 et semblait, dans un premier temps, pouvoir rapidement gonfler notre contingent dans le Top 100. Mais elle ne dépasse pas la 105e place mondiale (en 2017) avant de connaître quelques pépins physiques qui la font chuter au classement. Alternant les hauts et les bas, Maryna Zanevska va chuter jusqu’à la 320e place à la veille de la crise sanitaire. La coupure lui permet de se refaire une santé (elle n’avait pas disputé le moindre match début 2020) et, même si elle se blesse encore mi-octobre, lui permet de retrouver une place aux alentours de la 250e place en fin d’année. Ce classement lui permet de prendre part aux qualifications de l’Open d’Australie début janvier où elle domine une tête de série mais s’incline au dernier tour. De retour en Europe, elle dispute deux ITF en France et, lors du second, un $25.000 à Grenoble, elle sort des qualifs et se hisse en finale. Sur son parcours, elle domine tout de même Clara Tauson et ne s’incline qu’au tie-break du dernier set contre Viktorija Golubic. Mais elle subit un nouveau contretemps à Altenkirchen où elle doit abandonner après avoir remporté le premier set de son quart de finale. Elle tente un retour en avril mais, toujours tracassée par sa blessure, s’impose un mois de repos en mai. On retrouve la protégée de Geoffroy Vereerstraeten lors du WTA 250 de Strasbourg où elle sort des qualifications et franchit un tour dans le tableau final. Elle est ensuite dominée par Bianca Andreescu. Elle enchaîne avec un W25 en République tchèque et s’y impose (mais sans rencontrer de Top 200). Après une défaite d’entrée en qualifications à Wimbledon, elle va enfin connaître la consécration. Elle se hisse tout d’abord pour la première fois en demi-finale d’un tournoi WTA à Lausanne (en battant Jil Teichmann, 56e mondiale). Mais le plus beau reste encore à venir puisque, la semaine suivante, Maryna Zanevska remporte le tournoi WTA de Gdynia. Si elle n’y rencontre pas de Top 100, ce succès est l’aboutissement d’un rêve et la récompense d’un travail énorme pour retrouver son meilleur niveau. Et il lui permet de s’approcher à nouveau du Top 100. Objectifs 2022 : Elle tente encore sa chance dans les qualifications de l’US Open mais perd au deuxième tour. Durant l’automne, elle se hisse en demi-finale du WTA 125 de Karlsruhe où elle ne s’incline qu’en trois sets. Elle conclut sa saison victorieusement en remportant un ITF de $80.000 à Les Franques del Valles. Grâce à ce succès, Maryna Zanevska fait enfin son entrée dans le Top 100. Même si elle a déjà 28 ans, elle ne compte pas en rester là. En janvier, elle pourra disputer le tableau final de l’Open d’Australie, une première pour elle en Grand-Chelem depuis 2017. Vu le peu de point qu’elle doit défendre en début d’année, une accession dans le Top 50 semble à sa portée. Si nos quatre premières joueuses ont connu une saison plutôt positive, c’est loin d’être le cas pour les joueuses suivantes, et en particulier pour Ysaline Bonaventure. La Liégeoise est entrée dans le Top 200 en 2014 et a même atteint la 109e place en 2019. Mais elle a aussi vécu des périodes difficiles avec pas mal de blessures, notamment une grosse absence entre fin 2016 et début 2017. Malgré cela, sa saison 2021 est sans doute la plus compliquée qu’elle ait eu à gérer. La chance semblait pourtant sourire à Ysaline Bonaventure en janvier. Battue au dernier tour des qualifications de l’Open d’Australie, elle apprend que les nombreux forfaits lui permettent tout de même d’accéder au tableau final. Elle se rend donc à Melbourne mais perd d’entrée lors d’un tournoi de préparation (contre Danielle Collins) et lors du premier Grand-Chelem de l’année. C’est à Dubaï, lors des qualifications du WTA 1000, que sa saison bascule. Après avoir pris le premier set à Ana Konjuh, elle se blesse au muscle fessier. Elle est contrainte à l’abandon et elle ne retrouve le chemin des courts que deux mois plus tard, au milieu du printemps. La Liégeoise dispute tout de même trois épreuves sur terre-battue, dont les qualifications de Roland-Garros, mais ne parvient pas à remporter le moindre match. Sur gazon, elle dispute d’abord le $100.000 de Nottingham mais elle a la malchance de tomber d’entrée sur Alison Van Uytvanck qui remportera ce tournoi. Lors des qualifs de Wimbledon, elle est battue au deuxième tour. C’est à Hambourg qu’Ysaline Bonaventure obtient le meilleur résultat de sa saison. Elle se hisse en quart de finale en venant à bout de l’Américaine Bernarda Pera, 74e mondiale. C’est la troisième fois de sa carrière qu’elle va si loin dans un tournoi WTA et sa première victoire sur une Top 100 depuis l’US Open 2020. Elle passe encore un tour au WTA de Prague la semaine suivante et y oppose même une belle résistance à la gagnante de Roland-Garros, Barbora Krejcikova. Mais la saison sur dur de la Liégeoise n’est pas à la hauteur de ces résultats et elle la conclut par une défaite au deuxième tour des qualifications de l’US Open. Objectifs 2022 : les résultats d’Ysaline Bonaventure durant l’automne ne sont pas très bons non plus, en dehors d’une victoire en double au $80.000 de Valence. Hormis la grosse blessure à Dubaï, qui a gâché la première partie de sa saison, la Liégeoise a aussi connu des difficultés à se trouver un coach. Lâchée par Germain Gigounon fin 2020, elle a commencé à s'entraîner avec Arthur De Greef mais a dû arrêter leur collaboration suite à la suspension de ce dernier. Aux côtés de son nouvel entraîneur Paul Monteban, elle a beaucoup travaillé son service et a aussi perdu du poids. De quoi attaquer 2022 avec de grandes ambitions. Et pourquoi pas connaître une saison semblable à celle de Maryna Zanevska ? Marie Benoit (n°7, 26 ans, 237e → 277e - 242e “Race”) : Malgré le covid et la suspension du circuit pendant quatre mois, Marie Benoit avait atteint, en 2020, le meilleur classement de sa carrière. En début d’année, elle avait remporté le huitième titre ITF de sa carrière, son troisième en $25.000, à Delray Beach. Un mois plus tard, elle atteignait une autre demi-finale avec un petit peu de chance puisque ses trois adversaires avaient dû abandonner en cours de match. Et ce n’était pas n’importe quelles adversaires puisqu’il s’agissait notamment d’Emma Raducanu et de Kristie Ahn, 95e mondiale. Après le confinement, Marie Benoit se hisse au quatrième tour du tournoi WTA de Prague (exceptionnellement joué avec un tableau de 128 joueuses). Elle s’impose également en double dans un W25. Ces bonnes prestations lui permettent, pour la première fois, de prendre part aux qualifications d’un Grand-Chelem en 2021. Elle ne peut malheureusement pas fouler les courts de Melbourne Park car c’est à Dubaï que se dispute le tableau préliminaire de l’Open d’Australie. L’Eupenoise y franchit tout de même un tour, ce qui est évidemment un moment clé dans sa carrière. Elle s’incline ensuite contre la 18e tête de série en deux sets serrés. Elle reste dans les émirats et bat l’ancienne Top 20 Ana Konjuh en qualifications d’un $25.000 à Fujairah. Mais dans le tableau final, elle est battue au tie-break du dernier set au premier tour. Elle signe l’un des meilleurs résultats de sa saison à Grenoble où elle se hisse en demi-finale en battant une Top 200. Elle connaît alors une période nettement moins faste. Lors des quatre $25.000 suivants, elle perd à chaque fois au premier tour. Elle dispute également les qualifications du WTA de Bogota mais s’arrête au deuxième tour. A Roland-Garros, Marie Benoit participe enfin à un Grand-Chelem sur le site officiel mais elle s’arrête au deuxième tour. A Wimbledon, l’ancienne Top 40 Olga Govortsova la domine d’entrée. Son été commence plutôt bien avec une victoire en double au W25 de La Haye, mais elle aligne à nouveau quatre défaites au premier tour, notamment en qualification du WTA de Cluj-Napoca et de l’US Open. En septembre, l’Eupenoise atteint un très bon quart de finale dans un $60.000 au Portugal où elle ne s’incline que face à la première tête de série. Elle enchaîne alors avec une nouvelle victoire en double lors d’un W25. Mais son mois d’octobre est à nouveau moins bon avec trois nouvelles défaites d’entrée. Objectifs 2022 : Marie Benoit conclut tout de même cette année difficile par deux quarts de finale en $25.000 aux Etats-Unis. A chaque fois, elle n’est battue qu’en trois sets face à des joueuses mieux classées qu’elle. L’an prochain, elle sera accompagnée sur une vingtaine de tournois par Xavier Le Gall, coach de la fondation Hope & Spirit. Avec ce suivi plus spécifique, elle espère reconsolider son jeu et mieux gérer sa saison mentalement, ce qu’elle n’a pas toujours réussi à faire en 2021. Elle espère ainsi participer à nouveau aux Grand-Chelems, en tout cas à partir de Roland-Garros car, pour l’Open d’Australie, son classement risque fort d’être insuffisant. Kirsten Flipkens (n°5, 36 ans début janvier, 85e → 311e - 182e “Race”) : C’est difficile de voir Kirsten Flipkens plonger aussi loin, à un classement qu’elle n’a plus connu depuis 2007. Bien sûr, l’âge avançant, la chute de la Campinoise semblait inéluctable un jour ou l’autre. Mais c’est en raison d’une blessure, survenue alors qu’elle jouait encore à un excellent niveau, qu’elle doit cette dégringolade. Après une saison 2020 déjà rendue compliquée par le covid, elle n’avait vraiment pas besoin de ça. Numéro un mondiale chez junior en 2004, après avoir remporté les tournois de Wimbledon et de l’US Open dans cette catégorie, Kirsten Flipkens a connu pas mal de pépins physiques qui ont mis sa carrière en danger. Il faut attendre 2008 pour la voir enfin se stabiliser dans le Top 100. Et elle a besoin de quatre années de plus, passée dans le ventre mou du classement, avant de faire éclater son talent au plus haut niveau. En septembre 2012, elle remporte son premier (et unique) titre WTA à Québec, puis réalise le plus beau parcours de sa carrière pour se hisser en demi-finale de Wimbledon l’année suivante. Ces deux résultats, cumulés à une très belle régularité cette saison-là, lui permettent de grimper jusqu’au 13e rang mondial. Elle rentre ensuite un petit peu dans le rang, victime de nouveaux petits pépins physiques, mais elle se maintient malgré tout dans le Top 100 jusqu’à cette année. Kirsten Flipkens démarre donc sa saison lors du tournoi WTA 500 d’Abu Dhabi. Après une belle victoire face à Laura Siegemund au premier tour, elle mène la vie dure à Sofia Kenin, la tenante du titre de l’Open d’Australie, à qui elle prend un set. Acculée en défense, elle se tord la cheville en marchant sur un panneau publicitaire. Après de premiers examens plutôt positifs, elle prend quand-même part à l’Open d’Australie mais, insuffisamment préparée, elle ne peut rien contre Venus Williams. Elle dispute encore les tournois de St Petersbourg et de Miami mais ne remporte qu’un seul match et se résout ensuite à effectuer une longue pause pour se soigner. On ne retrouve la Campinoise qu’en octobre, pour les tournois de Chicago et d’Indian Wells où elle sort des qualifications à chaque fois avant de s’incliner respectivement contre Danielle Collins et Caroline Garcia. Objectifs 2022 : En fin de saison, on retrouve Kirsten Flipkens avec la sélection belge pour la phase finale de la Billie Jean King Cup dont elle ne dispute qu’un double sans enjeu. Elle est également engagée aux World Team Tennis, sorte d’interclubs Américains regroupant pas mal de stars du circuit. Elle y démontre une forme retrouvée. On lui souhaite évidemment de pouvoir garder ce niveau. Malgré ses presque 36 ans, il semble évident qu’elle mérite une place dans le Top 100. Lara Salden (n°8, 23 ans fin janvier, 247e → 366e) : Le nouveau classement de Lara Salden lui permet de participer pour la première fois aux qualifications de l’Open d’Australie, à Dubaï. Mais c’est une petite déception pour elle car elle s’incline d’entrée face à une joueuse qui était vraiment à sa portée. Elle enchaîne avec deux autres défaites en qualifications au W25 de Fujairah, puis au W60 d’Andrézieux-Bouthéon. Dans ce tournoi français, la Limbourgeoise se hisse toutefois en demi-finale du double. Obligée d’abandonner en qualification d’un autre tournoi Allemand, elle confirme ses qualités en double en remportant le tournoi de Manacor. Il s’agit de son dixième titre ITF dans cette discipline, dont le quatrième en $25.000. Après ce début d’année en demi-teinte, les gros problèmes arrivent pour Lara Salden à la fin de l’hiver. Une déchirure aux abdominaux la contraint à s’arrêter un long moment pour se reposer. Elle ne revient sur le circuit que deux mois plus tard mais ce retour n’est pas fructueux. Elle dispute trois tournois en mai et perd chaque fois au premier tour. Pire, une nouvelle échographie indique que la déchirure s’est agrandie. La Limbourgeoise doit donc à nouveau s’arrêter, cette fois pour deux mois et demi. Elle revient en août pour disputer deux $25.000 où elle passe le premier tour. Mais la suite est à nouveau plus compliquée puisqu’elle perd quatre fois d’entrée de jeu. En automne, elle enchaîne encore de nombreuses défaites en simple mais parvient tout de même à remporter son plus gros titre en double lors du $80.000 de Wiesbaden. Objectifs 2022 : elle conclut sa saison officielle à Pétange, pour un $25.000 où elle sort des qualifs et passe un tour dans le tableau final. Ce petit bol d’air est vite étouffé lors de sa dernière sortie à Angers. Au premier tour des qualifs de ce WTA 125, elle ressent une nouvelle douleur, à la hanche cette fois. Et c’est une nouvelle déchirure qui est diagnostiquée. Cette année décidément pourrie pour Lara Salden est heureusement terminée. Son potentiel est pourtant réel. Si elle peut rester en bonne santé toute l’année, elle est capable de finir dans le Top 200. Magali Kempen (n°10, 24 ans, 422e → 457e) : Si Magali Kempen n’a que 24 ans depuis un mois, elle a aussi connu son lot de blessures diverses. Elle aussi ne manquait pas de potentiel. A 20 ans, elle atteignait déjà le Top 500 malgré des blessures déjà souvent présentes. En 2018, de nouveaux gros pépins de santé ne lui permettent de disputer que deux tournois. Depuis, Magali est revenue parmi les 500 premières mais, sans jamais parvenir à disputer une saison complète, elle ne parvient pas à grimper plus haut. Après une défaite en qualifs d’un $25.000, Magali Kempen démarre vraiment sa saison 2021 de la meilleure manière avec une victoire dans un $15.000 à Sharm El Sheikh. Il s’agit de son huitième titre mais de son premier depuis presque deux ans. En outre, elle s’impose également en double. Mais dès la semaine suivante, toujours dans la cité balnéaire égyptienne, elle doit abandonner lors des quarts de finale. L’Anversoise revient un mois plus tard avec d’abord une défaite d’entrée en salle, puis une nouvelle bonne tournée en Tunisie. Début avril, elle aligne en effet une demi-finale et deux finales en simple à Monastir. Même si elle était tête de série n°1 ou 2 dans chacun de ces tournois, ça reste une très bonne performance. Elle remporte également un de ces tournois en double. En mai, Magali Kempen décide de tenter sa chance à un niveau plus relevé. Elle prend alors la route de Salinas, en Equateur, pour deux $25.000. Elle y est malheureusement battue au premier tour les deux fois mais se hisse en demi en double du premier. Elle passe ensuite un tour dans un tournoi de même niveau en Lettonie puis, début juillet, elle prend part aux qualifications de deux très gros tournois, le W100 de Contrexéville et le W60 de Biarritz. Elle ne parvient pas à en sortir en simple, mais se hisse en finale du double dans le Pays Basque. Début août, elle atteint une autre finale en double au W25 de Parnu. Elle termine son été à Coxyde où, invitée par les organisateurs, elle se hisse en demi-finale en signant une très belle victoire sur la Grecque Grammatikopoulou, 229e mondiale Objectifs 2022 : Après une défaite d’entrée au tournoi de Saint-Palais-sur-Mer, l’Anversoise ne dispute plus le moindre tournoi. Il est difficile de prédire un avenir à Magali Kempen tant les blessures à répétition l’empêchent de poursuivre son rêve dans de bonnes conditions. Vu son potentiel, elle peut clairement atteindre le Top 300. Mais pour ça, il faut qu’elle reste en bonne santé toute une saison. Kimberley Zimmermann (n°11, 26 ans, 469e → 527e - 329e “Race”, 95e en double) : A tout juste 26 ans, Kimberley Zimmermann est à un tournant de sa carrière. Suite à quelques pépins physiques, elle n’a pas pu maintenir un classement suffisant pour être directement qualifiée dans les tableaux finals des $25.000. Et suite à leur raréfaction après la crise sanitaire, des annulations et même des interdictions de voyager dans certains pays, ces tournois sont devenus nettement plus relevés. Elle peine donc à sortir des qualifications à ce niveau-là et ne parvient donc pas à remporter assez de points, ni d’argent. Dans le même temps, ses bons résultats en double lui ont permis d’entrer directement dans des tournois nettement plus relevés dans cette discipline. Kimberley Zimmermann a donc dû effectuer un choix et s’est concentrée sur les tournois de double, surtout à partir de la deuxième moitié de la saison. En simple, elle n’a réussi à sortir des qualifications que trois fois en six mois, lors du $25.000 de Grenoble et dans les $60.000 de Saint-Gaudens et de Stare Splavy. A Saint-Gaudens, où elle avait dû être repêchée, la Bruxelloise a tout de même dominé dans le tableau final Elsa Jacquemot, n°1 mondiale chez les juniors en 2020. Ce bilan reste très maigre par rapport à ce qu’elle réalise en double puisque, sur la même période, elle remporte deux $25.000 (Grenoble et Prague) et atteint également la finale à Saint-Gaudens. C’est en mai que Kimberley Zimmermann dispute son premier tournoi WTA en double, à Parme. Et elle y franchit le premier tour. Elle réitère cette performance un mois plus tard, à Bad Hombourg, puis se hisse en finale du $100.000 de Contrexéville. Elle se rend donc compte qu’elle a beaucoup plus à gagner à rester dans ce genre de tournoi, même si elle ne peut y disputer les simples. En juillet, elle se hisse en demi-finale du WTA 250 de Lausanne puis remporte pour la première fois un tournoi à ce niveau, à Palerme. Ce succès, après seulement quatre épreuves disputées sur le circuit WTA, prouve qu’elle a fait le bon choix. Le reste de l’été de la Bruxelloise est moins bon puisqu’elle perd trois fois de suite d’entrée, avec il est vrai des partenaires avec lesquelles elle n’avait jamais joué. Mais en septembre, elle retrouve sa partenaire de Palerme Erin Routliffe et signe une nouvelle finale à Luxembourg. Objectifs 2022 : Durant l’automne, elle atteint également deux demi-finales en WTA 125 à Karlsruhe et à Angers. Même si elle n’a plus disputé le moindre simple depuis le mois d’août, Kimberley Zimmermann n’a pas rangé définitivement ses ambitions à ce niveau. En janvier, elle se concentrera d’abord sur le double durant la tournée australienne où elle pourrait avoir la possibilité de disputer son premier tableau final en Grand-Chelem. Mais par la suite, elle tentera encore sa chance en simple, lorsque son classement lui permettra de jouer. Ses résultats en 2022 décideront si elle poursuit les deux carrières en parallèle où si elle se consacre entièrement au double. |