Deuxième partie de notre compte rendu mois par mois : l’année au masculin, de juillet à novembre. Juillet S’il avait souffert à Melbourne et Paris, Novak Djokovic (n°1) s’impose à Wimbledon en surclassement. Il revient ainsi à égalité au nombre de titres majeurs avec Roger Federer et Rafael Nadal (20) et pourra viser le Grand-Chelem calendaire à l’US Open. Il perd tout de même son tout premier set du tournoi face au prometteur jeune Anglais Jack Draper, avant de dérouler face à Kevin Anderson, Dennis Kudla, Cristian Garin (n°17) et Marton Fucsovics. En demi, Dennis Shapovalov (n°10) le pousse tout de même un peu plus mais sans parvenir à lui prendre un set. Il en perd tout de même encore un, le premier de la finale contre Matteo Berrettini (n°7), avant de prendre la mesure de l’Italien. Celui-ci atteint là sa toute première finale en Grand-Chelem, bien aidé par un tableau dégagé mais non sans mérite. Il domine Guido Pella, Botic Van de Zandschulp, Aljaz Bedene, Ilya Ivashka, Felix Auger-Aliassime (n°16) et Hubert Hurkacz (n°14) en demi-finale. Il perd tout de même un set face au premier et aux deux derniers. Hurkacz, déjà vainqueur de son premier Masters 1000 à Miami en mars, crée une double sensation en venant à bout de Daniil Medvedev (n°2) en huitième puis en dominant Roger Federer (n°6) en trois sets. Dennis Shapovalov se hisse pour la première fois dans le dernier carré d’un Grand-Chelem. Il bat Andy Murray, puis Roberto Bautista Agut (n°8) en huitième avant de venir à bout de Karen Khachanov (n°25) en cinq sets en quarts. Son compatriote Felix Auger-Aliassime est, lui, pour la première fois en quart après une très belle victoire sur Alexander Zverev (n°4) en cinq manches. L’autre surprise en quart est la présence de Marton Fucsovics. Le Hongrois réalise un superbe parcours durant lequel il domine Jannik Sinner (n°19), Diego Schwartzman (n°9) et Andrey Rublev (n°5). Récent finaliste à Roland-Garros, Stefanos Tsitsipas (n°3) trébuche d’entrée et en trois petits sets face à Frances Tiafoe. Blessé depuis Halle, David Goffin est obligé de déclarer forfait. Il n’y a donc pas de Belge pour la première fois dans un tableau masculin de Grand-Chelem depuis l’Open d’Australie 2014. Le dernier tournoi important de la saison disputé sur terre-battue a lieu à Hambourg. Il voit la victoire de Pablo Carreno Busta (n°2) qui remporte son sixième titre et assez étonnamment le premier en ATP 500. Il bat Federico Delbonis en demi puis Filip Krajinovic (n°6). Le Serbe avait créé la surprise en quart en dominant Stefanos Tsitsipas (n°1) avant de prendre la mesure de son compatriote Laslo Djere dans le dernier carré. Avec trois Grand-Chelems dans sa poche,Novak Djokovic (n°1) est le grand favori des Jeux Olympiques de Tokyo et, de fait, il se hisse avec beaucoup de facilité en demi-finale où il remporte encore facilement le premier set face à Alexander Zverev (n°4). C’est alors qu’il perd ses moyens, son calme et le match avant de même s’incliner lors de la rencontre pour la médaille de bronze contre Pablo Carreno Busta (n°6). Et c’est finalement Zverev qui se couvre d’or le lendemain en dominant facilement Karen Khachanov (n°12). Hormis le set perdu contre Djokovic, l’Allemand est d’ailleurs très serein tout au long de son parcours. Khachanov, de son côté, domine Diego Schwartzman (n°8) et Ugo Humbert (n°14) en trois sets avant de battre Carreno Busta. C’est l’Espagnol qui met fin aux espoirs de Daniil Medvedev (n°2) en quart alors que Stefanos Tsitsipas (n°3) est surpris en huitième par Humbert. Andrey Rublev (n°5) est éliminé d’entrée par un Kei Nishikori retrouvé devant son public. Août La saison américaine débute à Washington et Jannik Sinner (n°5) en profite pour remporter le quatrième titre de sa jeune carrière, le deuxième de l’année et le tout premier en ATP 500. Après avoir dominé en demi la révélation du tournoi le jeune américain Jenson Brooksby, il vient difficilement à bout de McKenzie McDonald en finale. Ce dernier avait déjà eu fort à faire pour se débarrasser de Kei Nishikori dans l’autre demi. Mais la surprise de la semaine est la défaite en huitième de Rafael Nadal (n°1) contre le sudafricain Lloyd Harris. L’Espagnol ne le sait pas encore mais il vient de jouer le dernier match de sa saison. Il déclare ensuite forfait pour Toronto où il était tête de série n°2 et tenant du titre. Son absence ainsi que celle de Djokovic laissent le champ libre à Daniil Medvedev (n°1) qui ne se fait pas prier. Il remporte son quatrième ATP 1000 en ne rencontrant qu’une seule tête de série, le Polonais Hubert Hurkacz (n°7) qui lui mène la vie dure en quart. Le Russe remporte beaucoup plus facilement sa demi contre John Isner et sa finale face à Reilly Opelka. Ce dernier réalise un super parcours qui le voit battre, entre autres, Nick Kyrgios, Grigor Dimitrov (n°14), Roberto Bautista-Agut (n°10) et Stefanos Tsitsipas (n°3). Il atteint là sa toute première finale en ATP 1000 après avoir atteint sa première demi à ce niveau à Rome au mois de mai. Andrey Rublev (n°4) est battu en huitième par Isner alors que Denis Shapovalov (n°5) est surpris d’entrée par Frances Tiafoe, repêché des qualifications. Absent au Canada, Alexander Zverev (n°3) se rattrape à Cincinnati où il décroche son cinquième titre en ATP 1000. Vainqueur de Casper Ruud (n°8) en quart, l’Allemand s'en sort de justesse en demi contre Stefanos Tsitsipas (n°2). Ce match relance la polémique sur le coaching. En effet, après la perte du premier set, le Grec sort du terrain avec son sac et Zverev l’accuse de communiquer avec son père-entraineur via son smartphone. En finale, l’Allemand domine plus facilement Andrey Rublev (n°4). Ce dernier est venu pour la première fois à bout de son compatriote Daniil Medvedev (n°1) en demi-finale. Le vainqueur de Toronto s’était blessé durant ce match en cognant une caméra située à même le court. Toujours en proie aux doutes, Denis Shapovalov (n°6) est sorti dès son entrée par Benoit Paire. Septembre Daniil Medvedev (n°2) se remet vite de sa blessure et remporte son tout premier Grand-Chelem lors de l’US Open. Il ne perd qu’un seul set durant toute la quinzaine, en quart contre l’étonnant Botic Van de Zandschulp. Pour le reste, le parcours du Russe est très tranquille puisqu’il domine facilement Richard Gasquet, Dominik Koepfer, Pablo Andujar et Daniel Evans (n°24) en première semaine. En demi-finale, il bat Félix Auger-Aliassime (n°12), qualifié pour la première fois pour un dernier carré en Grand-Chelem. Et en finale, Medvedev met une grosse claque à un Novak Djokovic (n°1) incapable de trouver la réponse aux frappes précises et à la diversité du jeu du Russe. Le Serbe passe donc à un match seulement de réaliser le Grand-Chelem calendaire, plus réussi depuis 1969. Mais honnêtement, c’est tout sauf une surprise tant sa prestation aux Jeux olympiques avait démontré l’énorme pression qui pesait sur ses épaules. Et tout son parcours à New York fut chaotique. Hormis Tallon Griekspoor, facilement écarté au deuxième tour, il perd un set contre le très jeune Danois Holger Rune, face à Kei Nishikori, Jenson Brooksby et Matteo Berrettini (n°6). En demi, il a même besoin de cinq sets pour venir à bout d’Alexander Zverev (n°4) dans une revanche de sa désillusion de Tokyo. La pression et tout l’influx laissé durant son parcours aboutissent à une défaite logique en finale. Déjà fort inquiété face à un Andy Murray retrouvé au premier tour, Stefanos Tsitsipas (n°3) s’arrête au troisième, battu au tie-break du dernier set par Carlos Alcaraz. L’Espagnol poursuit sa route jusqu’en quart et devient, à 18 ans et 107 jours, le plus jeune joueur à atteindre ce stade à New-York depuis Michael Chang en 1990. Il y est contraint à l’abandon face à Auger-Aliassime, lui-même plus jeune demi-finaliste depuis Juan Martin Del Potro en 2009. Van de Zandschulp est le troisième joueur de l’histoire du tournoi à se hisser en quart après être sorti des qualifications. Il domine Casper Ruud (n°8) et Diego Schwartzman (n°11). Andrey Rublev (n°5) poursuit un été plutôt difficile avec une défaite en cinq sets au troisième tour contre Frances Tiafoe. Il est imité par Denis Shapovalov, plus largement battu au même stade par Lloyd Harris, futur quart de finaliste. Enfin, David Goffin (n°27), pas suffisamment remis de sa blessure en juin, s’incline d’entrée et en trois sets contre Mackenzie McDonald. Il annonce peu après mettre fin à sa saison pour se soigner. Il est donc absent lors du périlleux déplacement de la Belgique au Paraguay, pour affronter la Bolivie dans le cadre des qualifications de la Coupe du Monde ITF. Tout comme Kimmer Coppejans, blessé. C’est l’occasion pour le capitaine Johan Van Herck de lancer Zizou Bergs dans l’équipe nationale. Malheureusement, victime de crampes dans la chaleur étouffante d’Asuncion, il est surpris par le troisième joueur local, Murkel Dellien, seulement classé 1438e. Et ça met la Belgique dans l’embarras après la défaite initiale de Ruben Bemelmans contre Hugo Dellien. Le lendemain, après la victoire logique mais méritante de Sander Gille et Joran Vliegen, le capitaine va laisser Zizou au repos et faire monter un autre néophyte, Michaël Geerts, pour affronter le n°1 bolivien. Et l’Anversois va réaliser une grande perf pour s’imposer en trois manches. Ne reste plus à Ruben que d’assurer face à Murkel Dellien, ce qu’il fait en deux sets. La Belgique a eu très chaud, dans tous les sens du terme, lors de ce premier match dans cette compétition depuis un an et demi. Octobre Exceptionnellement déplacé au mois d’octobre en raison de la crise sanitaire, l’ATP 1000 d’Indian Wells ne sourit pas aux favoris dont aucun n’atteint les demi-finales. Il est finalement remporté, à la surprise générale, par Cameron Norrie (n°21). Le Britannique connaît un début de parcours difficile avec trois premières victoires en trois sets, notamment face à Roberto Bautista Agut (n°15). Il se montre ensuite beaucoup plus expéditif contre Diego Schwartzmann (n°11) en quart et Grigor Dimitrov (n°23) en demi. En finale, il a de nouveau besoin de trois manches pour mettre fin au parcours de Nikoloz Basilashvili (n°29). Le Géorgien réalise une des plus grosses perfs du tournoi lorsqu’il bat Stefanos Tsitsipas (n°2) en quart. Il a aussi pris la mesure de Karen Khachanov (n°24) et de Taylor Fritz (n°31) en demi. L’Américain de presque 24 ans fait tomber trois favoris à lui tout seul. Il bat les Italiens Matteo Berrettini (n°5) et Jannik Sinner (n°10) en deux sets avant de venir à bout d’Alexander Zverev (n°3) au tie-break du dernier set en quart. En l’absence de Djokovic, c’est Daniil Medvedev (n°1) qui est le grand favori mais il est surpris en huitième par Dimitrov, vainqueur ensuite d’ Hubert Hurkacz (n°8). Andrey Rublev (n°4), en perte de vitesse ces derniers mois, ne dépasse pas le troisième tour où il chute contre Tommy Paul. Casper Ruud (n°6) est stoppé en huitième par Schwartzmann alors que Félix Auger-Aliassime (n°7) est éliminé par Albert Ramos-Vinolas dès son entrée en lice. Le mois se poursuit en Europe avec les premiers tournois en salle et notamment l’ATP 500 de Vienne. Et cette fois le vainqueur est logique puisqu’il s’agit d’Alexander Zverev (n°2) qui domine notamment Félix Auger-Aliassime (n°6) et le jeune Carlos Alcazar en demi-finale. En finale, il met fin au fabuleux parcours de Frances Tiafoe, issu des qualifications et tombeur de Stefanos Tsitsipas (n°1), Diego Schwartzman (n°8) et Jannik Sinner (n°7). L’Américain atteint là sa première finale en ATP 500 et la première tout court depuis trois ans. Novembre Malgré ses désillusions de Tokyo et de New-York, Novak Djokovic (n°1) trouve encore la force de glaner un dernier titre lors de l’ATP de Paris. Le Serbe vient à bout d’Hubert Hurkacz (n°7) au tie-break du dernier set en demi-finale. Et en finale, il prend sa revanche de l’US Open et remonte un set de retard pour dominer Daniil Medvedev (n°2). Ce dernier n’avait fait qu’une bouchée d’Alexander Zverev (n°4) dans le dernier carré. Hugo Gaston met l’ambiance devant son public en sortant des qualifs et en se hissant en quart de finale. Il prend la mesure de Pablo Carreno Busta et de Carlos Alcaraz. Taylor Fritz atteint le même stade après avoir pris la mesure d’Andrey Rublev (n°5) au deuxième tour. Stefanos Tsitsipas (n°3) est contraint à l’abandon lors de son entrée en lice. Les “Next Gen Finals”, l’officieux Masters des moins de 21 ans, voit la victoire de Carlos Alcaraz face à l’Américain Sebastian Korda. L’Espagnol était sorti invaincu des poules où il n’avait perdu qu’un set (les rencontres se jouent au meilleur des cinq manches de 4 jeux maximum). En demi, il domine aussi facilement l’Argentin Sebastian Baez, sorti deuxième de sa poule malgré la présence de Lorenzo Musetti et d’Hugo Gaston. Versé dans une poule plus facile, Novak Djokovic (n°1) atteint encore les demi-finales des vrais Masters. Avec un Stefanos Tsitsipas blessé (et qui abandonne au bout d’un match et sera remplacé par Cameron Norrie), un Andrey Rublev à bout de souffle et un Casper Ruud invité surprise, le Serbe n’est jamais inquiété. Mais en demi-finale, il est dominé en trois sets serrés par Alexander Zverev (n°3). Et c’est l’Allemand qui remporte le tournoi pour la deuxième fois, en finale face à Daniil Medvedev (n°2). Il avait pourtant perdu contre le Russe en poules (au tie-break du dernier set) mais avait bénéficié de l’abandon de Matteo Berrettini avant de dominer Hubert Hurkacz. De son côté, Medvedev était sorti invaincu de son groupe (mais avec trois victoires en trois manches) avant de dominer plus facilement Ruud en demi. Il se console en apportant à la Russie un premier titre en ITF World Cup. Andrey Rublev et lui se baladent dans un tournoi privé de nombreuses têtes d’affiche. Seule l’Espagne, devant son public, parvient à les inquiéter en poules alors que Feliciano Lopez, dans son dernier match officiel, parvient à battre Rublev. En finale, les Croates, tombeurs de la Serbie de Novak Djokovic en demi, ne font pas vraiment le poids. Pourtant, le n°2 croate, Borna Gojo, seulement classé 281e mondial, surprend Lorenzo Sonego et Dusan Lajovic avant de prendre un set à Andrey Rublev en finale. La Russie complète une année exceptionnelle par équipe après avoir déjà remporté l’ATP Cup et la Billie Jean King Cup. |