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Le Top 10 masculin

 

Après le détail chronologique des résultats 2020, voici le bilan des dix meilleurs joueurs de l’année. Attention, j’ai repris ici les 10 premiers du classement “race”, même s’il n’a pas été publié par l’ATP. Les conditions ont fait que l’ATP a décidé de modifier son classement classique et de ne pas retirer les points de 2019 au fur et à mesure afin de ne pas pénaliser les joueurs qui avaient beaucoup de points à défendre durant l’interruption covid. Une décision juste mais qui a un peu figé le classement, celui-ci ne reflétant désormais plus vraiment les résultats des différents joueurs en 2020. Ça n'a pas eu de conséquences pour le Masters puisque les 8 premiers sont les mêmes (quoique dans le désordre) dans les deux classements. A l’exception toutefois de Roger Federer, toujours 5e à l’ATP mais sorti du Top 20 à la “Race”, qui était de toute façon forfait pour le tournoi de fin d’année. Il aurait bien sûr été étrange de considérer que le Suisse faisait partie des 10 meilleurs joueurs de 2020 et c’est pourquoi j’ai préféré prendre en considération le classement “Race” pour cette rétrospective et celles des prochains jours.

1. Novak Djokovic (SRB), n°2 fin 2019, 33 ans :


Certains ont appelé à ne pas décerner de titre de Champion du monde cette saison et à ne pas prendre en compte dans les statistiques la première place ATP en fin d’année de Novak Djokovic. Pourtant, et à l’inverse de ce qui s’est passé sur le circuit féminin, la domination du Serbe en 2020 ne peut pas être mise en doute. Il paye évidemment le prix de sa personnalité, pas aussi consensuelle que celles de Roger Federer ou Rafael Nadal et même souvent maladroite. Celle-ci lui vaut un grand désamour du public qui ne le considère pas comme l’égal de ses deux aînés, alors que son palmarès le place désormais presque à égalité avec eux.

Djokovic a démarré la saison sur les chapeaux de roue en emmenant la Serbie à la victoire lors de la première édition de l’ATP Cup. Parfois bousculé, notamment par Daniil Medvedev en demi, il n’en est pas moins resté invaincu, en simple comme en double. Et sur sa lancée, il s’est adjugé un huitième titre à l’Open d’Australie, le Grand-Chelem qui est devenu presque une chasse-gardée pour lui. Là aussi, il n’a pas toujours surclassé ses adversaires, notamment en finale contre Dominic Thiem qui mena deux sets à un, mais son abnégation et ses qualités de défense font qu’il reste très compliqué à battre, même dans ses moins bons jours. Cette victoire lui permet, après seulement un mois, de reprendre la place de n°1 mondial. Son troisième tournoi, à Dubaï, se conclut également sur une victoire et cette invincibilité au bout de 18 matchs fait que certains commencent à l’imaginer réaliser le Grand-Chelem cette année. Malheureusement, la crise du covid passe par là et l’annulation de Wimbledon rend cet exploit impossible. 

Cela ne refroidit pourtant pas Djokovic qui remporte le Masters 1000 de Cincinnati, exceptionnellement déplacé à New York. Là encore, il est plusieurs fois accroché, notamment en demi-finale face à Roberto Bautista Agut qui le pousse au tie-break du troisième set. Pourtant, c’est encore lui qui soulève le trophée en fin de semaine. Il se présente donc à l’US Open toujours invaincu et en est le grandissime favori, surtout en l’absence de Rafael Nadal. C’est tout seul qu’il pourtant va se faire éjecter du tournoi suite à un geste malheureux : une balle balancée trop violemment vers les bâches et qui touche une juge de ligne. Novak est disqualifié au stade des huitièmes de finale et son rêve de rester invaincu toute l’année s’effondre. Il remporte tout de même un nouveau gros tournoi, à Rome, mais son élan est brisé. A Roland-Garros, lors de la deuxième semaine, le Serbe montre clairement des signes de lassitude et est très largement battu par Nadal en finale. Le numéro 1 mondial dispute encore deux tournois indoors en fin de saison mais sans atteindre son meilleur niveau. A Vienne tout d’abord où il montre peu d’implication et s’incline en quart contre Lorenzo Sonego. Et ensuite au Masters où il subit une défaite en poules contre Daniil Medvedev avant de s’incliner au tie-break du dernier set en demi contre Thiem. 

Novak Djokovic s’est montré nettement moins irrésistible en dehors des courts avec plusieurs polémiques qui ont terni son image. Il y a d’abord l’Adria Tour, cette tournée exhibition qu’il a organisé dans les Balkans durant le confinement, avec pas mal de mépris pour les gestes barrières. Plusieurs joueurs présents en sont revenus positifs et ça aurait pu nuire à la reprise du circuit principal prévue 6 semaines plus tard. Il y a ensuite ce syndicat des joueurs professionnels qu’il crée pendant la tournée américaine, sans l’aval de tous et surtout sans impliquer ni les pros des circuits inférieurs, ni les joueuses. Avec en plus sa disqualification à New York, on peut dire que le Serbe, en mal de reconnaissance auprès du public, a donné le bâton pour se faire frapper en 2020. Mais que l’on apprécie ou pas sa personnalité, il faut reconnaître que le joueur est lui exceptionnel et est aujourd’hui l’égal de Federer et Nadal.


2. Dominic Thiem (AUT), n°4 fin 2019, 27 ans :


La première grosse différence entre le classement ATP classique et le classement Race est la deuxième place chipée par Dominic Thiem à Rafael Nadal. L’Espagnol paye bien sûr son absence lors de la reprise aux Etats-Unis. Mais il faut tout de même saluer la solidité de l’Autrichien sur l'ensemble de la saison. Déjà deux fois finaliste à Roland-Garros en 2018 et 2019, il a encore passé un cap cette saison et prouvé qu’il pouvait aussi rivaliser avec les meilleurs sur surface rapide. Tout n’avait pourtant pas bien commencé pour lui avec une maigre prestation en ATP Cup et une élimination lors des poules. 

Bien sûr, l’Autriche ne dispose pas d’un vivier suffisant pour espérer jouer les premiers rôles dans cette compétition. Pour autant, même à titre individuel, Dominic n’y a pas été brillant, perdant contre Borna Coric et Hubert Hurkacz.  Mais il s’est vite repris à l’Open d’Australie où il a atteint la troisième finale en Grand-Chelem de sa carrière. Passé tout près de l’élimination au deuxième tour contre l’invité Alex Bolt, il a pris la mesure de Rafael Nadal en quart et d’Alexander Zverev en demi. En finale, il ne fut pas très loin de l’emporter puisqu’il poussa Djokovic à un cinquième set seulement conclu 6/4. Dans la foulée, Thiem est retournée sur sa terre-battue fétiche pour le tournoi de Rio de Janeiro mais sans y briller puisqu’il s’y est fait surprendre en quart par le qualifié italien Gianluca Mager. La crise du covid vient alors couper sa saison. Et l’on ne peut écrire que son retour fut brillant, loin de là. Lors de son entrée en lice au Masters 1000 de Cincinnati/New York, il ne prend que trois jeux à Filip Krajinovic. 

A l’époque, je me suis même demandé pourquoi il avait décidé de faire le déplacement aux Etats-Unis alors que son objectif de la saison était Roland-Garros et que cette tournée américaine allait forcément nuire à sa préparation sur terre (comme on l’a vu pour Djokovic). Mais il a eu bien raison puisque c’est lui qui s’adjuge le titre à l’US Open. Très solide durant tout le tournoi, surtout en demi-finale où il neutralise le très dangereux Daniil Medvedev, il tremble tout de même au moment de conclure. Considéré comme le grand favori de la finale face à Alexander Zverev, Dominic semble tétanisé en début de rencontre et laisse l’Allemand remporter les deux premiers sets. Il démontre toutefois ses progrès sur le plan mental et renverse le match avant de s’imposer au tie-break. Il décide ensuite de prendre du repos pour aborder Roland-Garros mais cette pause ne suffit pas et il s’incline en quart à Paris, au terme d’un match homérique face à Diego Schwartzman. En fin de saison, il s’incline lui aussi en quart à Vienne mais il atteint pour la première fois la finale du Masters. Vainqueur de Nadal en poule, puis de Djokovic en demi, il ne manque que de très peu d'ajouter ce nouveau titre prestigieux à son palmarès.

Si l’absence de Rafa et la bourde de Novak ont évidemment une grande influence dans sa victoire à l’US Open, il n’en reste pas moins que ce succès est un moment charnière dans la carrière de Dominic Thiem. Il est désormais considéré comme un candidat au titre partout où il joue et quelle que soit l’opposition. On aurait d’ailleurs tort de le croire encore inférieur à ses deux rivaux. S’il on prend leurs confrontations depuis début 2019, c’est l’Autrichien qui mène 3/2 contre le Serbe et 3/1 face à l’Espagnol. Ce qui le sépare encore du sommet, c’est qu’il a perdu les trois finales en Grand-Chelem qu’il a disputées face à ces deux joueurs. Avec la confiance accumulée cette année, il sera toutefois un sérieux candidat à la place de n°1 mondial en 2021. Et à seulement 27 ans, il a le temps d’amasser quelques autres trophées majeurs. 


3. Rafael Nadal (ESP), n°1 fin 2019, 34 ans :


Avec deux titres et une finale en Grand-Chelem, plus deux autres succès en Masters 1000, la saison 2019 de Rafael Nadal fut certainement l’une de ses meilleures, voire la meilleure de sa carrière. Elle lui avait d’ailleurs permis de récupérer sa première place mondiale. A 33 ans et pour un joueur dont le jeu est extrêmement exigeant physiquement, l’exploit était de taille. Il va pourtant perdre cette première place assez rapidement et ne sera jamais en mesure de la reprendre en 2020.

Dès l’ATP Cup, il montre quelques signes de fébrilité. Surpris par David Goffin en quart, il passe également tout près de la défaite en demi contre Alex De Minaur avant d’être dominé par Djokovic en finale. A l’Open d’Australie, il est surpris en quart de finale par Dominic Thiem qui démontre à cette occasion qu’il sera un de ses plus sérieux concurrents de la saison. C’est cette défaite qui entraînera la perte de sa première place. Mais le Majorquin se reprend fin février et s’adjuge le titre à Acapulco sans perdre le moindre set. La pandémie met là aussi un terme à ce retour à un moment clef de la saison car on sait qu’il se prépare chaque année pour donner son potentiel maximum durant le printemps. Durant le confinement, Nadal donne peu de nouvelles et ne fait pas parler de lui énormément, au contraire de Djokovic. Il annonce juste que, l’épidémie étant encore très active aux Etats-Unis, il préfère faire l’impasse sur la tournée américaine et donc sur l’US Open.

Son retour, sur sa terre-battue fétiche, n’est pas vraiment rassurant au départ. A Rome, l’un de ses tournois préférés qu’il a remporté neuf fois, il cale dès les quarts de finale face à Diego Schwartzman. Nadal arrive donc à Roland-Garros dans l’incertitude totale, tant au niveau de sa préparation (il n’a jamais joué aussi peu de matchs avant d’arriver à Paris) que des conditions de jeu. En effet, l’air frais et l’humidité présents toute la quinzaine ne favorisent pas son jeu. Pas plus d’ailleurs que le nouveau toit très souvent fermé alors que Rafa n’aime pas trop les conditions “indoors”. Et pourtant, il s’impose sans perdre le moindre set et remporte un treizième “French Open”. Seul le jeune prodige italien Jannik Sinner va le bousculer en quart, en tout cas durant les deux premiers sets. Mais en finale, il pratique son meilleur tennis et domine largement un Djokovic visiblement émoussé. L’Espagnol revient à Paris un mois plus tard pour le Masters 1000 mais chute en quarts de finale face à Alexander Zverev.

Sa saison se conclut aux Masters où il est surpris en poule par Dominic Thiem. Il doit alors jouer un match décisif contre Stefanos Tsitsipas qu’il ne remporte qu’en trois sets. En demi, Rafael Nadal remporte le premier set et mène durant une bonne partie du second avant de craquer contre Daniil Medvedev. Ce fut une fin de saison assez moyenne donc mais dans la lignée de ses automnes souvent assez moroses. Bien entendu, la crise du covid et son lot d’inconnues dans la préparation ont eu une grande influence sur le léger recul du Majorquin au classement. D’autant qu’il n’a disputé que 7 épreuves cette saison. Il sera toutefois encore au sommet l’an prochain, en particulier lors de la saison sur terre.


4. Daniil Medvedev (RUS), n°5 fin 2019, 24 ans :


Finaliste de l’US Open, vainqueur à Cincinnati et Shanghai et finaliste de deux autres tournois, Daniil Medvedev avait terminé 2019 sur les rotules. Il avait d’ailleurs conclu sa saison sur quatre défaites consécutives, au premier tour de Paris et en poule du Masters. Le Russe avait toutefois démontré qu’il serait désormais un sérieux client et il a réussi à le confirmer en 2020, même si la régularité n’a pas toujours été au rendez-vous.

Très performant en ATP Cup avec des victoires sur Fabio Fognini et Diego Schwartzman et une défaite de justesse contre Djokovic, il s’est ensuite hissé en huitièmes de finale de l’Open d’Australie. Il semblait se diriger vers une victoire sans trop de soucis à ce stade contre Stanislas Wawrinka mais il a calé au moment de conclure au quatrième set. Sa tournée indoor est néanmoins un échec puisqu’il s’incline d’entrée à Rotterdam contre Vasek Pospisil et à Marseille face à Gilles Simon. En pleine mauvaise passe au moment de la suspension du circuit, Medvedev a, peut-être, moins que d’autres souffert de cet arrêt. D’autant que les tournois ont repris au milieu de l’été américain, son moment préféré de la saison. Lors du Masters 1000 disputé à New York, il s’est toutefois arrêté en quart de finale.

Mais à l’US Open, le Russe retrouve l’efficacité qui était la sienne douze mois plus tôt. Certes il n’a pas dû rencontrer de Top 50 avant les quarts mais il remporte ses trois premiers matchs avec autorité. Il prend ensuite la mesure de son compatriote Andrey Rublev, également en trois sets mais plus accrochés. En demi, Medvedev est toutefois dominé par un Dominic Thiem au sommet de son art. Moins à l’aise sur terre, il va passer complètement à côté de ses deux rencontres, face à Ugo Humbert à Hambourg et face à Marton Fucsovics à Roland-Garros. Le début de sa tournée indoor est assez poussif également avec des défaites au deuxième tour à St Petersbourg et en quart à Vienne. Mais il se reprend totalement lors du Masters 1000 de Paris qu’il remporte sans rencontrer de Top 5 mais en dominant Alexander Zverev en finale.

Bien lancé, Daniil Medvedev enchaîne avec un premier succès au Masters où, cette fois, il rencontre des adversaires du Top. Il est même le premier à remporter ce titre en battant les trois premiers mondiaux sur son parcours. Il domine ainsi largement Novak Djokovic en poule et vient à bout de Nadal en demi puis de Thiem en finale. S’il n’a plus atteint de finale en Grand-Chelem cette année, il a tout de même encore rejoint un dernier carré et remporté deux gros titres en fin de saison. Il est aujourd’hui clairement le chef de file de cette nouvelle génération qui frappe à la porte des grands.


5. Alexander Zverev (GER), n°7 fin 2019, 23 ans :


Alexander Zverev en fait également partie. Sa 7e place à l’ATP, la même qu’il y a un an, ne montre pas les progrès qu'il a réalisé cette saison. Capable de battre les meilleurs dans les tournois d’une semaine, y compris dans les Masters 1000 où il a remporté ses deux premiers titres à 20 ans, il restait moins bon en Grand-Chelem. Il avait certes atteint deux quarts à Roland-Garros mais aussi subi quelques défaites inattendues comme à Wimbledon 2019 contre Jiri Vesely.

Inexistant lors de l’ATP Cup, l’Allemand y avait perdu ses trois matchs de poule, certes face à trois autres membres de la “Next Gen”, Alex De Minaur, Stefanos Tsitsipas et Denis Shapovalov. Par contre, à l’Open d’Australie, il a démontré une belle solidité pour se hisser en demi pour la première fois de sa carrière en Grand-Chelem. Très peu inquiété durant les trois premiers tours, Alexander domine Andrey Rublev en huitièmes et tient le choc face à Stan Wawrinka en quart. Et il faut un super Dominic Thiem pour l’arrêter dans le dernier carré. Il fait ensuite l’impasse sur la tournée indoor mais s'incline au deuxième tour à Acapulco. Durant le confinement, il est directement mis en cause lors du mini scandale de l’Adria Cup dont il revient positif au covid.

Comme Thiem, son retour est assez poussif. Lors du Masters 1000 new yorkais, Zverev s’incline d’entrée face au revenant Andy Murray. Et comme l’Autrichien il se reprend très largement à l’US Open où il atteint sa toute première finale en Grand-Chelem. Pas toujours très concentré durant son parcours, il perd de nombreux sets en route et se retrouve même mené deux manches à zéro en demi par Pablo Carreno Busta. Il remonte pourtant ce handicap et passe tout près de la victoire en finale. Contre Thiem, c’est lui qui mène deux sets à rien mais finit par se laisser rejoindre et s’incline au tie-break final. On retrouve ensuite “Sacha” à Roland-Garros où il atteint les huitièmes mais s’incline contre le détonnant Jannik Sinner. Plus à l’aise en indoor, il remporte alors coup sur coup les deux épreuves organisées à Cologne en remplacement des tournois européens supprimés en raison de la deuxième vague de covid. 

Sur sa lancée, Alexander Zverev dispute encore la finale du Masters 1000 de Paris où il domine Stan Wawrinka et surtout Rafael Nadal. Lors des Masters de Londres, il bat Diego Schwartzman mais s’arrête tout de même en poule après ses défaites face à Medvedev et Djokovic. La saison de l’Allemand reste tout de même réussie avec enfin ses premières très belles performances en Grand-Chelem. 


6. Andrey Rublev (RUS), n°23 fin 2019, 23 ans :


Deux joueurs font leur entrée dans le Top 10 de fin d’année. Et le premier d’entre eux est Andrey Rublev. Le Russe s’était fait connaître en 2017 et avait alors atteint la 31e place suite à une accession en quart de finale de l’US Open. Mais il avait connu pas mal de difficultés à confirmer, notamment en raison d’une blessure aux lombaires qui avait gâché une partie de sa saison suivante. Sorti du Top 100 en février 2019, il réalise une des plus belles progressions de la saison pour terminer à la 23e place.

C’est donc avec beaucoup d’ambition que Rublev démarre 2020. Non sélectionné pour l’ATP Cup, il remporte coup sur coup les tournois ATP de Doha et d’Adélaïde. Au Qatar, il ne lâche pas un set (mais ne rencontre pas non plus de Top 50) alors que son parcours australien est plus compliqué, entre autres en demi-finale contre Felix Auger-Aliassime. Bien lancé, il se hisse en huitièmes de finale à Melbourne en prenant la mesure de David Goffin. Alexander Zverev met néanmoins fin à son parcours en trois sets. En février, Andrey atteint encore deux quarts de finale, d’abord en salle à Rotterdam, puis à Dubaï où il perd contre Daniel Evans. C’est encore le Britannique qu’il retrouve lors de la reprise des compétitions au Masters 1000 de New York et il s’incline à nouveau. 

Mais à l’US Open, Rublev passe ses trois premiers tours facilement puis domine Matteo Berrettini pour atteindre de nouveau les quarts de finale, trois ans après son premier exploit. Il faut un super Daniil Medvedev pour mettre fin à son parcours. Le retour sur terre est plus compliqué avec une défaite au deuxième tour à Rome. Mais il renoue avec le succès dès la semaine suivante à Hambourg où il terrasse Stefanos Tsitsipas 7/5 au dernier set en finale. A Roland-Garros, il passe tout près de la défaite au premier tour contre Sam Querrey mais il s’en sort et se hisse à nouveau en quart. Tsitsipas prend toutefois sa revanche en trois sets. Le Russe démarre la tournée indoor devant son public de St Pétersbourg où il s’impose en dominant Denis Shapovalov et Borna Coric. Il enchaîne à Vienne en battant le favori local Dominic Thiem en quart pour s’adjuger un nouveau titre. A Paris, il s’incline au deuxième tour face à Stan Wawrinka.

Cette superbe fin de saison permet à Andrey Rublev de décrocher son ticket pour les Masters. Lors de son premier match, il est largement dominé par Rafael Nadal mais il pousse ensuite Stefanos Tsitsipas dans ses derniers retranchements et termine l’année par une belle victoire sur Dominic Thiem, dans un match sans enjeu. Avec cinq titres dont deux ATP 500 et deux quarts de finale en Grand-Chelem, la saison du Russe est tout bonnement exceptionnelle. Et le jeune homme n’a pas l’intention de s’arrêter là. 


7. Stefanos Tsitsipas (GRE), n°6 fin 2019, 22 ans :


En 2019, Stefanos Tsitsipas crevait l’écran en s’imposant au Masters, en atteignant sa première demi-finale en Grand-Chelem à Melbourne et en faisant son entrée dans le Top 10. Son année 2020 est plutôt bonne également avec quelques grands moments mais aussi quelques défaites plus évitables. C’est lors de l’ATP Cup qu’il débute mais il perd deux de ses trois matchs de poules, contre Denis Shapovalov et Nick Kyrgios. Il bat tout de même Alexander Zverev en deux sets.

A Melbourne, il est surpris par le retour de Milos Raonic qui le domine en trois sets au troisième tour. Tsitsipas enchaîne avec une nouvelle défaite prématurée à Rotterdam mais il s’impose à Marseille contre Felix Auger-Aliassime. Dans la foulée, il se hisse en finale à Dubaï mais y est dominé par Novak Djokovic. La dernière sortie du Grec avant le confinement, il l’effectue lors d’un obscur match de Coupe Davis pour le compte des barrages du groupe 2 contre les Philippines. Pas besoin de préciser qu’il remporte ses deux rencontres très facilement. Il revient pour le Masters 1000 disputé à New York et se hisse directement en demi-finale. Mais comme à Melbourne, il subit la loi de Milos Raonic. 

A l’US Open, Stefanos remporte facilement ses deux premiers tours mais s’incline ensuite au terme d’un match marathon face à Borna Coric. Battu d’entrée par Jannik Sinner à Rome, il se hisse en finale à Hambourg mais s’incline 7/5 au dernier set contre Rublev. Le Grec prend sa revanche en quart de finale de Roland-Garros et passe ensuite tout près de battre Novak Djokovic en demi. C’est au mental et au physique que le Serbe parvient à sortir vainqueur de ce match. La fin de saison de Tsitsipas est moins bonne puisqu’il s’incline au deuxième tour à Vienne et au premier à Paris.

Au Masters, il ne perd qu’en trois sets contre Dominic Thiem lors de son match avant de terrasser Rublev 7/6 au troisième. Le Grec joue sa qualification pour les demis face à Rafael Nadal mais s’incline en trois manches. Il a en fait manqué un grand titre à Stefanos Tsitsipas pour que cette saison soit vraiment réussie. Mais il reste le plus jeune joueur de ce Top 10 et il visera, en 2022, un premier titre en Grand-Chelem.


8. Diego Schwartzman (ARG), n°14 fin 2019, 28 ans :


Le deuxième nouveau venu du Top 10 est une petite surprise tout de même. Entré dans le Top 100 en 2014, Diego Schwartzman traine dans le Top 30 depuis plus de trois ans sans interruption. Il avait même déjà atteint la 11e place à la toute fin du printemps 2018 après avoir aligné des quarts à l’US Open et à Roland-Garros. Mais le “petit” joueur de Buenos Aires ne parvenait pas à rivaliser dès qu’il était opposé aux membres du Top 5. 

Le déclic pour Diego est sans doute venu dès l’US Open 2019 où il domine Alexander Zverev pour disputer un nouveau quart. Il débute l’année 2020 lors de l’ATP Cup où il emmène l’Argentine en quart de finale. Là, il ne s’incline qu’en trois sets contre Daniil Medvedev. A Melbourne, il se hisse en huitièmes avec autorité mais s’incline assez largement face à Novak Djokovic. Schwartzman dispute alors la tournée sud-américaine et atteint la finale à Cordoba mais doit déclarer forfait avant sa demi-finale dans sa ville de Buenos Aires. Son retour sur le circuit n’est pas franchement brillant puisqu’il s’incline au deuxième tour du Masters 1000 de New York et d’entrée à l’US Open où il perd en cinq sets contre Cameron Norrie. 

Après une défaite en quart de finale à Kitzbühel, l’Argentin va vraiment exploser sur les deux derniers mois de l’année. Tout commence à Rome où il obtient le plus beau succès de sa carrière en quart face à Rafael Nadal. En demi, il gagne un combat titanesque face à Denis Shapovalov qu’il remporte au tie-break du dernier set. Il n’est finalement battu qu’en finale par Novak Djokovic. Mis en confiance, Diego réalise un superbe parcours à Roland-Garros où il remporte ses quatre premiers matchs facilement avant de surprendre Dominic Thiem, l’un des grands favoris. Auréolé de son succès à l’US Open, l’Autrichien se détache deux sets à un mais laisse la victoire à l’Argentin après 5 heures de jeu. 

En demi-finale d’un Grand-Chelem pour la première fois de sa carrière, Diego Schwartzman est trop fatigué pour prétendre rivaliser avec Nadal. En alignant encore une finale à Cologne et un quart au Masters 1000 de Paris, il décroche le dernier ticket pour le Masters de Londres. Il y perd ses trois matchs de poule contre Djokovic, Zverev et Medvedev mais le principal pour lui était de terminer dans ce Top 8. 


9. Milos Raonic (CAN), n°31 fin 2019, 30 ans fin décembre :


Si les qualifiés pour le Masters sont effectivement les 8 premiers du classement ATP sur deux ans (si l’on retire Federer, blessé), la “Race” commence à différer largement par la suite. C’est le cas pour Milos Raonic qui paie le prix d’une saison 2019 gâchée par plusieurs blessures. Car le Canadien, n°3 mondial en 2016, a réalisé un très beau come-back cette saison. Quatorzième à l’ATP, il est en fait 9e si on ne compte que les résultats de 2020.

Il n’est pas sélectionné pour l’ATP Cup, le Canada donnant la préférence à la jeunesse en choisissant Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime. A la place, Milos dispute le tournoi de Doha mais est battu dès son entrée en lice. Ce faux-pas est vite compensé par un excellent parcours jusqu’en quart de finale de l’Open d’Australie. C’est la cinquième fois qu’il atteint au moins ce stade à Melbourne. Il y domine notamment Stefanos Tsitsipas et Marin Cilic et ne s’incline que contre Novak Djokovic. Après une nouvelle défaite d’entrée lors du tournoi indoor de New York, il se hisse en demi-finale à Delray Beach. C’est lors de la reprise au Masters 1000 de New York qu’il obtient le meilleur résultat de sa saison. 

Le Canadien y atteint sa quatrième finale dans un tournoi de ce niveau et bat à nouveau Stefanos Tsitsipas en chemin. Si Djokovic est à nouveau son bourreau, Raonic oppose cette fois une réelle résistance au n°1 mondial qui ne s’impose que 6/4 au troisième set. Il ne parvient pas, par contre, à maintenir son niveau à l’US Open où il s’incline au deuxième tour contre son compatriote Vasek Pospisil. Battu au même stade à Rome, il fait l’impasse sur Roland-Garros mais réalise une belle tournée indoor. Il se hisse d’abord en demi-finale à St Petersbourg mais doit renoncer à disputer son quart à Anvers. Il termine sa saison au Masters 1000 de Paris où il bénéficie d’un tableau dégagé pour rejoindre les demi-finales.

Milos Raonic est un joueur souvent méprisé par le public pour qui il n’est qu’un “gros serveur”. Pourtant, le Canadien a été souvent blessé et est chaque fois revenu au plus haut niveau. Et ça, ce n’est pas possible si on ne dispose pas de nombreuses qualités. A seulement 29 ans, il peut encore user de ces qualités pour monter beaucoup plus haut.


10. Pablo Carreno Busta (ESP), n°27 fin 2019, 29 ans :


Pablo Carreno Busta, le dernier entrant dans ce Top 10, avait déjà fait partie de ce cercle durant un court moment il y a trois ans. Mais il n’y avait pas dépassé la 10e place. Fin 2018, il reculait légèrement aux alentours de la 20e place avant qu’une blessure ne gâche une bonne partie de sa tournée sur terre-battue, sa meilleure surface, en 2019. Redescendu au-delà du Top 50, l’Espagnol avait tout de même réintégré les trente premiers à la fin de la saison.

La tournée australienne de Pablo cette année est plutôt mitigée. Privé d’ATP Cup, il se rend à Adélaïde où il est surpris au deuxième tour par Lloyd Harris. A Melbourne, il franchit deux tours contre des qualifiés mais est ensuite largement dominé par Rafael Nadal. Il réalise encore une contre-performance à Montpellier où il est battu par le Slovaque Gombos au premier tour. Mais, à Rotterdam, il bat son compatriote Roberto Bautista Agut et le jeune Jannik Sinner, à chaque fois au tie-break du dernier set, pour se hisser en demi-finale. Felix Auger-Aliassime met un terme à son parcours. Juste avant le confinement, il s’incline contre Stefanos Tsitsipas au premier tour de Dubaï.

Battu au deuxième tour du Masters 1000 de New York à la reprise, Carreno Busta égale son plus beau parcours en Grand-Chelem à l’US Open où il se hisse en demi-finale, comme trois ans plus tôt. Durant la quinzaine, il bénéficie bien évidemment de la disqualification de Novak Djokovic (contre lequel il allait tout de même servir pour le gain du premier set). Mais il obtient également une très belle victoire en cinq sets contre Denis Shapovalov en quart. Face à Alexander Zverev en demi, il mène même deux manches à zéro avant que l’Allemand ne renverse la situation. Si l’Espagnol a la malchance de tomber sur Nadal dès le premier tour à Rome, il réalise un nouveau beau parcours à Roland-Garros où il se hisse en quart de finale. Il ne s’y incline qu’en quatre manches contre Novak Djokovic.

Sa saison indoor est moins bonne avec des défaites d’entrée à Anvers et au deuxième tour à Vienne. Pablo Carreno Busta atteint tout de même un dernier quart de finale au Masters 1000 de Paris où il bénéficie d’un tableau assez dégagé. S’il est vrai que la saison de l’Espagnol n’aurait pas été la même sans la bévue de Djokovic à New York, rien ne dit qu’il n’aurait pas battu le Serbe à la loyale ce jour-là car il jouait très bien dans ce premier set. Et puis il a su saisir la chance qui lui était offerte et a encore franchi un tour en plus. Et pour ça, il mérite de faire partie de l’élite cette saison.