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Le Top 10 féminin

 

S’il y a peu de changements entre le classement “Race” et le classement classique dans le Top 10 masculin, ceux-ci sont très nombreux à la WTA. Et ces différences sont assez fondamentales puisque, par exemple, la n°1 mondiale Ashleigh Barty a décidé de reporter son retour en 2021 suite au confinement et ne termine donc même pas dans le Top 10 de la “Race”. Dans les statistiques, elle termine pourtant bien l’année à la première place. Nous avons décidé de nous concentrer ici sur les dix joueuses qui ont vraiment marqué cette drôle de saison.

1. Sofia Kenin (USA), n°14 fin 2019, 22 ans :

Car oui, et c’est sans doute une surprise pour beaucoup d’entre-vous, c’est bien Sofia Kenin qui aurait dû terminer au sommet de la hiérarchie 2020. Et cette première place est totalement inattendue. Certes, l’Américaine fait partie des jeunes espoirs du circuit depuis plusieurs années. Elle faisait d’ailleurs partie de notre sélection des meilleures juniores de 2016 (cf article). Mais celle qui n’avait jusqu’ici atteint qu’un maigre huitième de finale en Grand-Chelem a brûlé les dernières étapes vers le sommet cette saison. En 2019, elle avait tout de même remporté ses trois premiers titres, mais c’étaient des tournois de type “Internantional”.

Rien ne laissait donc présager que Sofia jouerait les premiers rôles cette année. D’autant que, lors de ses deux premiers tournois à Brisbane et à Adélaïde, elle s’est arrêtée au deuxième tour, respectivement contre Naomi Osaka (en trois sets tout de même) et Danielle Collins. C'est à l'Open d'Australie que tout s'enclenche. Elle remporte ses premiers tours sans trop de difficultés, avec juste un set perdu face à la sensation Coco Gauff. Elle parvient donc en demi-finale assez discrètement mais elle y prend la mesure de la numéro 1 mondiale Ashleigh Barty en deux sets serrés. En finale, contre la revenante Garbiñe Muguruza, l’Américaine perd le premier set mais ne se démonte pas et remporte les deux suivants très facilement. Elle remporte donc à 21 ans et deux mois, son premier titre du Grand-Chelem. La confirmation sera par contre compliquée, comme c’est souvent le cas sur le circuit féminin. Sofia perd un match de Fed Cup contre Jelena Ostapenko puis s’incline contre Elena Rybakina au premier tour de Dubaï et Dayana Yastremska au même stade à Doha. 

A la veille du confinement, elle remporte un nouveau titre lors du tournoi de Lyon, mais dans la douleur alors qu’elle ne rencontre pas la moindre Top 50. L’Américaine gagne en effet quatre de ses cinq matchs en trois sets, dont une demi en trois tie-breaks face à Alison Van Uytvanck. Son retour à la compétition est plutôt poussif également. Sofia s’incline d’entrée au “Premier 5” disputé à New York puis se hisse tout de même en huitièmes de l’US Open mais y est balayée par Elise Mertens. Elle touche carrément le fond à Rome en encaissant un double 6/0 de la part de Victoria Azarenka. C’est une nouvelle très grosse performance qu’elle sort pourtant à Roland-Garros. Dans un tableau assez dégagé, elle se fraye un chemin jusqu’en demi, une nouvelle fois sans totalement convaincre avec quatre matchs sur cinq en trois sets. Mais en demi, elle crée la surprise en prenant la mesure de Petra Kvitova, devenue favorite du tournoi après l'hécatombe des principales têtes de série.

Si cette fois Sofia Kenin ne parvient pas à remporter le titre, cette double performance Melbourne-Paris lui permet de terminer en tête de ce classement “Race”. Il lui faudra tout de même confirmer en 2021 car elle n’a jamais vraiment donné l’impression de dominer ses adversaires et ses parcours, notamment à Roland-Garros, auraient pu se conclure bien plus prématurément. Cette sensation de gagner sans dominer est sans doute en partie dû à son style de jeu auquel il manque un grand coup même si ses qualités, en défense notamment, sont indéniables. L’Américaine a l’âme d’une tueuse. Quiconque a déjà croisé son regard sur un court ne peut en douter. Mais il lui faudra encore s’améliorer techniquement pour acquérir un arsenal qui lui permette de se maintenir au top.

2. Naomi Osaka (JPN), n°3 fin 2019, 23 ans :

L’accession de Naomi Osaka au sommet du tennis début 2019 s’était au contraire doublée d’une impression de totale domination du circuit. La Japonaise s’était imposée à l’US Open quatre mois plus tôt, puis à l’Open d'Australie et rien ne semblait pouvoir entraver sa marche vers le succès. Si ce n’est que Naomi ne semblait pas heureuse. Pas plus sur un court qu’en conférence de presse, on ne pouvait lui voir esquisser un sourire. En fait, la pression qu’elle éprouvait en tant que n°1 mondiale était trop importante pour les épaules d’une jeune fille de 21 ans. 

Le reste de sa saison 2019 ne fut donc pas à la hauteur des attentes et elle ne dut son maintien dans le Top 3 qu’à une belle victoire au “Premier Mandatory” de Pékin en octobre. Si elle commence 2020 sur une note positive avec une demi à Brisbane (et notamment un succès sur Sofia Kenin), la Japonaise s’écroule contre la toute jeune Cori Gauff dès le troisième tour de l’Open d’Australie. La perte de son titre à Melbourne la fait alors chuter à la dixième place mondiale. Et ce n’est pas une défaite contre l’Espagnole Sorribes Tormo en Fed Cup, à qui elle ne prend que trois jeux, qui est de nature à redorer son blason ou à lui redonner confiance. Certes, elle n’avait sans doute fait le déplacement sur la terre-battue de Carthagène que pour rentrer dans les critères pour disputer les J.O. Mais une telle défaite fait tout de même tâche. La suspension du circuit, en raison de l’épidémie de Coronavirus a en fait des effets très bénéfiques pour Naomi.

Car dès son retour à la compétition, elle se hisse en finale du “Premier 5” de New York. Son meilleur tennis n’est peut-être pas encore totalement de retour, comme lors des quarts de finale où elle passe tout près de la défaite contre Anett Kontaveit. Mais quelque chose dans son attitude donne vraiment l’impression que Naomi a changé. Son “pas de côté” avant de jouer sa demi-finale, en marque de soutien envers la famille de Jacob Blake, cet afro-américain abattu à bout portant par un policier, est la confirmation de son nouveau visage. Et lui vaut la reconnaissance de tout le circuit. Souffrant du genou, elle ne peut disputer la finale mais elle se soigne à temps pour aller chercher un nouveau titre en Grand-Chelem à l’US Open. Son parcours est parfois chaotique (quatre matchs en trois sets) mais elle s’impose tout de même en venant à bout de Victoria Azarenka en finale. Ce sera également son dernier tournoi de la saison.

Naomi Osaka aurait-elle pu aller chercher la première place mondiale si elle avait disputé plus que ces quatres tournois ? Oui, certainement car, lorsqu’elle est à son meilleur niveau comme à l’US Open, la Japonaise est tout simplement irrésistible. Et grâce à la pause forcée qui lui a permis de relativiser l’importance du tennis en prenant part à plusieurs actions humanitaires, elle a désormais révélé une personnalité forte. Il est possible que cet été 2020 ait réellement marqué les débuts de l’une des joueuses les plus charismatiques de la décennie qui commence.

3. Simona Halep (ROU), n°4 fin 2019, 29 ans :

Dans un tennis féminin très volatile depuis une dizaine d'années où de jeunes joueuses cassent la baraque pendant un an ou deux avant de rentrer dans le rang et parfois de revenir au Top au gré des blessures et des pertes de confiance, Simona Halep est un vrai modèle de stabilité. La Roumaine a terminé dans le Top 5 chaque année depuis 2014. C’est encore le cas cette saison qu’elle termine à la deuxième place, même si elle n'est que troisième de la “Race”.

Surprise par Aryna Sabalenka en quart de finale du tournoi d’Adélaïde, Halep a tenu son rang à l’Open d’Australie où elle n’a perdu qu’en demi-finale. Elle connait un parcours assez tranquille durant ses cinq premiers matchs, ne perdant pas le moindre set. En demi-finales, elle est tout de même victime du retour en forme de Garbiñe Muguruza qui l’emporte 7/6-7/5. Ce petit coup d’arrêt n’est que de courte durée puisqu’elle remporte ensuite le tournoi de Dubaï, non sans difficulté. La Roumaine ne parvient en effet à remporter deux de ses cinq rencontres qu’au tie-break du dernier set, lors de son premier tour contre Ons Jabeur et en finale face à Elena Rybakina. La suspension de la saison ne tombe pas vraiment bien pour elle vu ces premiers résultats prometteurs. D’autant qu’on sait qu’elle est de loin la meilleure joueuses de terre-battue du circuit et que le report des tournois de printemps européens ne l’arrange pas. 

C’est d’ailleurs sur cette surface qu’elle décide de recommencer la compétition, faisant donc l’impasse sur la tournée américaine. Simona dispute le modeste tournoi de Prague et elle y signe le deuxième succès de sa saison, non sans passer une nouvelle fois tout près de la défaite au premier tour contre Polona Hercog. A Rome, elle soulève également le trophée avec un peu de chance puisque Simona bénéficie deux fois de l’abandon de son adversaire, Yulia Putintseva en quart et Karolina Pliskova en finale. En demi, elle prend tout de même sa revanche sur Garbiñe Muguruza. Elle se présente à Roland-Garros comme grande favorite et expédie d’ailleurs facilement ses trois premières adversaires. Il s’agit même d’une petite humiliation au troisième tour pour Amanda Anisimova qui ne prend qu’un jeu alors qu’elle avait disputé les demi-finales en 2019… après avoir battu la Roumaine en deux sets en quarts.

Mais son parcours est stoppé net par une tornade venue de Pologne (voir plus bas) et ce brutal coup d’arrêt marque aussi la fin de sa saison. Comme Osaka, Simona Halep a donc disputé un nombre très restreint de tournois (6). Elle aurait donc aussi sans doute pu se battre pour la première place si elle avait pu jouer une saison complète. Désormais troisième joueuse la plus âgée d’un Top 10 qui s’est considérablement rajeuni, la Roumaine a encore quelques années devant elle pour jouer les premiers rôles, malgré la montée en puissance de la jeune garde.

4. Victoria Azarenka (BLR), n°50 fin 2019, 31 ans :

Et la plus âgée, c’est désormais Victoria Azarenka qui a réalisé un très joli come-back cette saison. Elle est aussi la première qui n’aurait pas été sélectionnée pour ce Top 10 si je m’étais basé sur le classement classique. Sa piètre saison 2019 pesant de tout son poids dans la balance, elle n’est en effet que 13e mondiale à la WTA. Un classement vraiment injuste au regard de ses prestations de cette année qui lui permettent d’être 4e à la “Race”. 

Absente depuis l’US Open 2019 pour des problèmes personnels qui ont complètement gâché son début d’année, la Biélorusse a démarré sa saison 2020 lors du tournoi de Monterrey début mars. Et c’est ce qu’on peut appeler un faux départ puisqu'elle n’a pris que 4 jeux à la Slovène Zidansek au premier tour avant que le circuit ne soit mis en stand-by. Le retour de Victoria cinq mois plus tard à Lexington sera aussi infructueux même s’il ne se termine cette fois que face à Venus Williams. C’est lors du “Premier 5” de Cincinnati, disputé exceptionnellement à New York, que l’on retrouve l’ancienne n°1 mondiale au sommet de son art. Elle se hisse en demi-finale sans perdre de set (mais sans rencontrer de Top 20) avant de prendre la mesure de Johanna Konta, 8e tête de série, en trois manches. Elle ne doit pas verser la moindre goutte de sueur pour remporter la finale suite au forfait de Naomi Osaka.

Sur sa lancée, elle réalise un superbe parcours à l’US Open où elle ne laisse aucune chance à des joueuses comme Aryna Sabalenka, Iga Swiatek ou Ellise Mertens. Elle perd tout de même un set en huitièmes contre Karolina Muchova et surtout en demi contre Serena Williams. Mais cette victoire face à sa vieille rivale est tout de même très importante pour la Biélorusse. Si les deux joueuses se sont affrontées à 22 reprises avant ce match, très souvent lors de rencontres mouvementées et serrées, c’est souvent l’Américaine qui avait pris le dessus (elle menait 18 à 4). En Grand-Chelem, Azarenka n’était même jamais parvenue à battre Serena. En finale de l’US Open, c’est Victoria qui prend le meilleur départ en menant un set et un break mais le réveil de Naomi Osaka est irrésistible et La Biélorusse s’incline en trois sets. De retour en Europe, elle dispute encore un très bon quart de finale à Rome où elle inflige un terrible double 6/0 à Sofia Kenin avant de perdre en trois sets face à Garbiñe Muguruza. 

Elle est toutefois battue dès le deuxième tour à Roland-Garros, sans doute autant victime de la fatigue que d’Anna Karolina Schmiedlova. Elle termine la saison au “Premier” d’Ostrava où elle ne s’incline qu’en finale. Victoria Azarenka avoue avoir “pris la grosse tête” en arrivant très jeune au sommet du tennis. Mais sa longue traversée du désert, marquée par de nombreuses blessures mais aussi une maternité, lui a permis de revenir les pieds sur terre. Si elle continue à afficher la même mentalité en 2021, un retour tout en haut du sommet est tout à fait possible.

5. Iga Swiatek (POL), n°60 fin 2019, 19 ans :

Iga Swiatek est une autre joueuse qui a marqué 2020 au fer rouge sans pour autant terminer la saison dans le Top 10 en raison du classement “sur deux ans” imposé suite à la crise sanitaire. Seulement classée 17e à la WTA, elle termine à la cinquième place de la “Race”. C’est dire les bonds de géants qu’elle a réalisés entre sa 60e place fin 2019 et aujourd’hui. 

C’est à l’Open d’Australie que la Polonaise débute sa saison. Et d’entrée, elle réalise une très belle performance en se hissant en huitièmes de finale, comme à Roland-Garros huit mois plus tôt. Elle prend la mesure de Donna Vekic, 20e mondiale, au troisième tour et n’est battue que 7/5 au dernier set par Anett Kontaveit. A bien y réfléchir, un succès lors de ce match aurait pu déjà lancer sa marche vers la consécration. En attendant, Iga remporte un match (difficilement) contre une Suédoise classée au-delà de la 300e place en Fed Cup puis s’incline au deuxième tour à Doha, face à Svetlana Kuznetsova. Son retour à la compétition en août n’est pas très marquant puisqu’elle s’incline d’entrée face à la qualifiée Christina McHale lors du “Premier 5” de New York.

A l’US Open, La Polonaise parvient encore au troisième tour où elle est éliminée en deux sets par Victoria Azarenka. De retour en Europe, elle est à nouveau battue par une qualifiée à Rome. C’est la Néerlandaise Arantxa Rus qui la domine en deux sets. Elle se présente donc à Roland-Garros en plein doute et le tirage au sort ne la gâte pas puisqu’elle doit affronter d’entrée Marketa Vondrousova, la finaliste 2019. Contre toute attente, Iga ne laisse que trois jeux à la Tchèque. Et cette entame tonitruante caractérisera son parcours puisque personne ne parvient à lui prendre plus de cinq jeux durant toute la quinzaine. Ni Simona Halep, balayée 6/1-6/2 en huitièmes de finale alors qu’elle n’avait laissé qu’un seul jeu à la Polonaise au même stade en 2019, ni Sofia Kenin dominée en finale.

Iga Swiatek est un phénomène. Classée dans notre sélection des meilleures juniors de 2018 (cf article), elle faisait déjà son entrée dans le Top 100 un an plus tard (cf article). Et malgré l’année particulière que nous venons de vivre, elle remporte déjà, à seulement 19 ans, son premier titre du Grand-Chelem. Avec son tennis très complet, un physique qui semble endurant et la tête bien sur les épaules, la Polonaise possède tous les atouts pour s’installer rapidement au sommet du tennis féminin.

6. Aryna Sabalenka (BLR), n°11 fin 2019, 22 ans :

Fin 2018, Aryna Sabalenka s’arrêtait aux portes du Top 10 mondial après un été assez exceptionnel. Elle a réussi à y faire son entrée en 2019 mais, ne parvenant pas à défendre ses points de l’été, elle recula quelque peu pour de nouveau terminer l’année à la 11e place. Cette année, elle fait un peu mieux et s’installe au 10e rang mais c’est surtout au classement “Race”, avec une sixième place, qu’on peut mesurer sa progression.

C’est à Shenzhen qu’Aryna commence son année avec une défaite sans gloire au deuxième tour contre Kristyna Pliskova. Elle se reprend à Adélaïde où elle domine Simona Halep en quart avant de s’incliner contre la jeune Dayana Yastremska en demi. Malheureusement, elle n’honore pas son statut de onzième tête de série à l’Open d’Australie où elle s’incline d’entrée. En qualifications pour la phase finale de Fed Cup, elle aide la Biélorussie à se débarrasser des Pays-Bas malgré une défaite contre Kiki Bertens. Après un bon quart de finale à Dubaï, où elle n’est battue que par Halep, elle remporte le tournoi de Doha en dominant Petra Kvitova en finale.

De retour sur le circuit durant l’été américain, Aryna est battue trois fois dès son deuxième tour, que ce soit à Lexington, pour le “Premier 5” de New York où à l’US Open. Dans ce dernier tournoi, elle est largement dominée par sa compatriote Victoria Azarenka. On est donc très loin donc de ses prestations de 2018. Un petit peu moins à l’aise sur terre-battue, la Biélorusse parvient tout de même en demi du tournoi de Strasbourg et ne s’incline qu’en trois sets face à Elina Svitolina. A Roland-Garros, elle est surprise au troisième tour par Ons Jabeur. Elle retrouve le sourire en salle en s’adjugeant les deux derniers tournois de la saison en prenant sa revanche sur Victoria Azarenka en finale à Ostrava et en battant Elise Mertens au même stade à Linz.

Stakhanoviste des courts, Aryna Sabalenka a participé à douze tournois, plus une rencontre de Fed Cup dans une saison perturbée où la plupart des autres joueuses ont disputé moitié moins d’épreuves. Et c’est sans parler du double où la Biélorusse excelle également aux côtés de notre Elise Mertens. Même si le duo n’a pas connu la même réussite qu’en 2019, Aryna reste classée dans le Top 5 mondial de la discipline. Avant de s’y installer aussi en simple ?

7. Petra Kvitova (CZE), n°7 fin 2019, 30 ans :

Si la régularité de Simona Halep au plus haut niveau force le respect, que dire de celle de Petra Kvitova. La Tchèque fait partie du Top 10 depuis 2011, à l'exception de sa chute en 2016-2017 suite à une perte de confiance puis à l’agression dont elle a été victime à son domicile. Mais depuis son retour en 2018, elle n’a plus quitté ce cercle et le confirme encore cette année.

Dès le tournoi de Brisbane, Petra se hisse en demi-finale et n’est sortie qu’en trois sets par Madison Keys. A l’Australian Open, elle fait honneur à sa place de septième tête de série en se hissant en quart de finale. Elle connaît tout de même une petite frayeur en quart contre la Grecque Maria Sakkari mais s’en sort avant de rendre les armes face à Ashleigh Barty. La Tchèque fait alors un détour par St Petersbourg où, après une difficile victoire sur Alison Van Uytvanck, elle déclare forfait avant son quart de finale contre Ekaterina Alexandrova. Son absence n’est que de courte durée puisque, à Doha, elle prend sa revanche sur Barty pour se hisser en finale où elle doit s’avouer vaincue face à Aryna Sabalenka.

Son retour durant la tournée américaine commence par une défaite en trois sets à New York, des mains de sa compatriote Marie Bouzkova. Petra fait bien mieux à l’US Open où elle se hisse en huitièmes même si elle est battue par la révélation du tournoi Shelby Rogers au tie-break du dernier set. A Roland-Garros, elle se faufile dans un tournoi qui perd peu à peu toutes ses têtes d’affiche. A tel point qu’elle semble être devenue la favorite au niveau des demi-finales dans un tournoi qui lui a rarement réussi (une seule demi auparavant, en 2012). Làs, la Tchèque est vaincue en deux sets très serrés par Sofia Kenin. 

Ce sera son dernier tournoi de l’année. Même si elle n’est plus au niveau de la deuxième place qu’elle a atteint à plusieurs reprises, Petra Kvitova a donc plutôt bien géré cette saison compliquée. Dans un coin de sa tête, elle rêve sans doute de faire mieux encore : retrouver la victoire en Grand-Chelem et, pourquoi pas, atteindre enfin la première place mondiale.

8. Garbiñe Muguruza (ESP), n°36 fin 2019, 27 ans :

Cette première place mondiale, Garbiñe Muguruza l’a déjà atteinte. C’était en 2017. Mais depuis une demi-finale à Roland-Garros l’année suivante, les résultats de l’Espagnole n’ont plus été bons du tout et elle a basculé hors du Top 30 l’an dernier. Le retour de l’ancienne gagnante de Wimbledon Conchita Martinez a ses côtés lui a, semble-t-il, été très bénéfique en 2020.

Car la sauce prend dès le début de la saison. Garbiñe se hisse d’abord en demi-finale à Shenzhen où elle s’incline face à Ekaterina Alexandrova. A Hobart, elle rejoint ensuite les quarts de finale mais, malade, doit renoncer à disputer son match contre Veronika Kudermetova. Malgré un 6/0 encaissé face à Shelby Rogers pour débuter son Open d’Australie, l’Espagnole renverse la tendance pour remporter ce match, ainsi que le suivant également dans la douleur. A partir du troisième tour, elle retrouve ses moyens et aligne des victoires en deux sets sur Elina Svitolina, Kiki Bertens et Anastasia Pavlyuchenkova. En demi, elle vient même à bout de Simona Halep. 

Elle démarre très bien sa quatrième finale en Grand-Chelem en prenant le premier set mais elle subit ensuite la loi de la révélation Sofia Kenin. Garbiñe atteint encore deux quarts dans le Golfe Persique à Dubaï (où elle s’incline contre la qualifiée Jennifer Brady) et à Doha (où elle est battue en trois sets par Ashleigh Barty). Elle ne revient à la compétition que pour l’US Open mais son retour est stoppé par la revenante Tsvetana Pironkova dès le deuxième tour. A Rome, l’Espagnole réalise un bien meilleur parcours puisqu’elle aligne des victoires sur Sloane Stephens, Cori Gauff, Johanna Konta et Victoria Azarenka. Elle ne baisse finalement les armes qu’en trois sets face à Simona Halep.

Garbiñe Muguruza entame son dernier tournoi de l’année à Roland-Garros dans la peau d’une outsider mais c’est une petite déception qui l’attend avec une défaite au troisième tour contre Danielle Collins. Mais cette moins bonne performance ne retire rien à cette très bonne saison. Si elle maintient le niveau de jeu qu’elle a montré cette année, elle devrait à nouveau jouer les premiers rôles en 2021.

9. Elise Mertens (BEL), n°17 fin 2019, 25 ans :

Que cela doit être frustrant pour Elise Mertens de voir le classement “officiel” gelé l’année où elle réussit les performances les plus régulières de sa carrière. Ces résultats auraient dû lui permettre de terminer la saison dans le Top 10 mais elle reste coincée à une 20e place très inférieure à son réel niveau actuel. Nous les détaillerons dans la page du Top 10 belge et nous espérons, bien sûr, que ce n’est que partie remise pour la Limbourgeoise.

10. Elena Rybakina (KAZ), n°37 fin 2019, 21 ans :

Le nom de la dernière entrante de ce Top 10 en étonnera plus d’un. Car, à défaut d’obtenir un résultat vraiment marquant en Grand-Chelem, Elena Rybakina s’est montrée très performante dans les tournois secondaires, surtout en début de saison. La troisième joueuse mondiale chez les juniors en 2017 (elle avait notamment battu une toute jeune Iga Swiatek en finale du prestigieux Grade A de Milan) a depuis très rapidement progressé au classement mondial.

Classée dans le Top 500 WTA fin 2017, puis parmi les deux cents premières un an plus tard, Elena grimpait déjà à la 37e place l’an dernier grâce à un premier succès à Bucarest. En 2020, elle se hisse jusqu’à la 17e position mais celle-ci est en fait très sous-estimée. C’est surtout son début de saison qui fut très impressionnant. Finaliste à Shenzhen lors de la première semaine, en prenant notamment la mesure d’Elise Mertens en quart, la Kazakhe remporte son deuxième titre WTA la semaine suivante à Hobart, sans rencontrer de joueuse du Top. En finale, elle domine la Chinoise Shuai Zhang, 40e mondiale. A l’Open d’Australie, elle franchit aisément deux tours, au détriment de Greetje Minnen lors de son deuxième match, mais elle est bloquée par Ashleigh Barty au troisième. 

Elena enchaîne tout de même avec deux nouvelles finales, à St Pétersbourg et à Dubaï. Aux Emirats, elle parvient même à battre Sofia Kenin et Karolina Pliskova et n’est arrêtée qu’au tie-break du dernier set par Simona Halep. Après un nouveau quart à Doha, elle occupe le cinquième rang de la “Race” au moment où le circuit se met en pause. Son retour est moins bon, notamment sur dur où elle est éliminée au premier tour du “Premier 5” de New York et au deuxième de l’US Open. La Kazakhe retrouve quelques couleurs sur terre-battue où elle atteint le troisième tour à Rome et surtout une nouvelle finale à Strasbourg. Mais à Roland-Garros, elle subit une grosse contre-performance face à Fiona Ferro au deuxième tour. Elle termine sa saison à Ostrava où elle est battue d’entrée par Daria Kasatkina.

Le gel du classement a donc quelque peu masqué ses très beaux résultats du début de saison. Mais l’avantage pour Elena Rybakina, c’est qu’elle ne devra pas défendre ces points dès l’entame de 2021 mais seulement en 2022. Elle a donc le temps de s’acclimater à son nouveau statut et, pourquoi pas, de réaliser l’une ou l‘autre grosse prestation en Grand-Chelem où elle a encore tout à prouver.