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Les plus grosses chutes du Top 100

 

Difficile d’analyser les “chutes” en cette année de crise sanitaire. Certains ont très peu joué à partir du mois de mars, voire pas du tout. Parfois par peur d’être malade. Parfois (surtout pour les plus âgés) parce que cette pause forcée leur a fait reconsidérer la suite à donner à leur carrière. D’autres encore peuvent s'être blessé en tentant de mettre à profit cette période pour effectuer un lourd travail foncier. Pour toutes ces raisons et sans doute d’autres encore, j’ai décidé de réduire cette rubrique en ne sélectionnant que trois chutes marquantes chez les hommes et autant chez les femmes. 

Hommes :

Fabio Fognini (ITA, 33 ans, 12e -> 17e - 92e à la “Race”) :

Le tennis italien est en plein boom depuis deux ou trois ans. De nombreux jeunes joueurs sont entrés dans le Top 100, et même si la confirmation est parfois difficile pour certains, cette situation semble se pérenniser. Mais Fabio Fognini, du haut de ses 33 ans, ne fait pas partie de cette génération initiée par les gros investissements réalisés par la Fédération italienne. Il est plutôt de ceux qui lui ont servi de modèle.

S’il n’a pas perdu beaucoup de place au classement officiel, la 92e position de Fabio Fognini à la “Race” témoigne des difficultés qu’il a rencontrées cette saison où il n’a remporté que six rencontres, dont une seule depuis le mois d’août. Vainqueur de John Isner en ATP Cup, il est défait par Daniil Medvedev et surtout par Casper Ruud. Éliminé d’entrée à Auckland, il se hisse tout de même en huitièmes de finale de l’Open d’Australie, non sans mal puisque deux de ses trois victoires sont obtenues au tie-break du cinquième set. Avant le confinement, il perd à nouveau au premier tour à Rotterdam et Dubaï. L’Italien décide de ne pas faire son retour aux Etats-Unis mais plutôt lors de la tournée sur terre. Mais lors de son premier match, à Kitzbühel, il ne prend que trois jeux au modeste Marc-Andrea Huesler, 303e mondial. Devant son public de Rome, il est également sorti d’entrée dans un match plus serré contre Ugo Humbert. S’il parvient à battre Philipp Kohlschreiber à Hambourg, ce sera sa seule victoire de l’après-covid puisqu’il s’incline au premier tour de Roland-Garros face à Mikhail Kukushkin.

Fabio Fognini est encore classé 17e au classement officiel. Ce qui signifie qu’il sera encore tête de série dans presque tous les tournois qu’il disputera début 2021. Il pourrait donc facilement se relancer. Mais à son âge, et avec un deuxième bébé de quelques mois sa période de repos forcé l’a peut-être incité à penser déjà à sa reconversion. Il n’est pas le seul joueur italien à connaître des difficultés. Andreas Seppi est sorti du Top 100 qu’il n’avait pas quitté (hormis une semaine il y a trois ans) depuis 2007. A 36 ans, ça sent également la retraite. Pour Matteo Berrettini, c’est un cas différent. Toujours classé 10e mondial et même pas loin de participer au Masters, il est en réalité 36e à la “Race” après une saison bien inférieure à celle de 2019.  

Fernando Verdasco (ITA, 35 ans, 49e -> 65e - 139e à la “Race”) :

Comme je l’ai écrit dans les rétrospectives précédentes, le tennis espagnol est aussi en plein renouvellement. De nouvelles têtes comme celles d’Alejandro Davidovich Fokina, de Pedro Martinez ou de Carlos Alcaraz sont en train de percer. Et en même temps, c’est la fin de la génération des joueurs nés entre 1980 et 1985. Si David Ferrer et Nicolas Almagro ont déjà tiré leur révérence, d’autres comme Tommy Robredo, Feliciano Lopez ou Fernando Verdasco sont clairement en fin de carrière.

Fernando n’avait pourtant pas mal commencé la saison avec un quart à Doha et un troisième tour à l’Open d’Australie, seulement battu par Alexander Zverev. Mais il avait déjà connu un coup de mou durant la tournée sud-américaine, battu deux fois d’entrée à Cordoba et à Rio de Janeiro, par des compatriotes à chaque fois. Il n’a fait son retour à Rome que pour être largement dominé par Damir Dzumhur. Privé de Roland-Garros après un test positif au coronavirus, il a encore disputé trois épreuves en salle mais n’a remporté que deux matchs. Même s’il n’a encore rien officialisé, les rumeurs au sujet de sa retraite allaient bon train ces derniers jours. Joueur au caractère bien trempé, l’Espagnol s’était notamment insurgé après sa disqualification parisienne (il est vrai décidée sans tenir compte de trois contre-expertises qui s’étaient avérées négatives). Il restera de lui ses 7 titres (dont le principal à Barcelone en 2010) et cette demi-finale de l’Open d’Australie 2009 où il passa tout près de terrasser Rafael Nadal. Il a également remporté trois titres en Coupe Davis, apportant même le point de la victoire en 2008.

Cette génération n’est pas en fin de parcours qu’en Espagne d’ailleurs. Tous les joueurs qui ont aujourd’hui plus de 35 ans ont souffert cette année, particulièrement après le confinement. C’est le cas par exemple pour John Isner qui reste 25e mondial mais qui est 44e à la “Race”. C’est le cas aussi pour le doyen du circuit Ivo Karlovic, l’Allemand Philipp Kohlschreiber ou l’Uruguayen Pablo Cuevas, tous les trois Top 20 à leur meilleur niveau et qui ont connu une carrière extrêmement longue en comparaison de celles des joueurs nés dans les années 70. Et puis, il y a le plus grand de leur contemporain, Roger Federer, toujours 5e au classement officiel mais 26e à la “Race”. Ce dernier n’a par contre pas du tout l’intention de déposer ses raquettes.

Lucas Pouille (FRA, 26 ans, 22e -> 70e) :

L’Italie et l’Espagne vivent un certain renouveau. C‘est aussi le cas en France avec Ugo Humbert, Corentin Moutet ou Hugo Gaston. Par contre, dans les plus anciens, par exemple ceux qu’on a appelé “les nouveaux mousquetaires” ou ceux qui ont effectivement remporté la Coupe Davis contre la Belgique en 2017, il est difficile de trouver un joueur dont l’année est positive.

L’exemple le plus frappant est celui de Lucas Pouille. Il avait connu son heure de gloire en apportant le point de la victoire face à Steve Darcis à Lille après une saison où il a remporté trois titres. Il a même atteint le Top 10 le temps d’une semaine début 2018 et atteint sa première demi-finale en Grand-Chelem à l’Open d’Australie 2019. Mais depuis, rien ne va plus. Blessé, notamment au coude, il connaît une fin de saison en dents de scie et renonce même à disputer la tournée européenne indoor. S’il prévoit d’abord de revenir à Melbourne, puis à Marseille, ce n’est que lors du Challenger d’Indian Wells qu’il effectue son retour… le temps d’un match qu’il perd contre Noah Rubin, 250e mondial. Il ne jouera plus par la suite. Les autres vainqueurs de la Coupe Davis 2017 ne sont pas au mieux eux non plus. Jo-Wilfried Tsonga chute de la 29 à la 62e place mais est surtout hors du Top 200 de la “Race”. Richard Gasquet se maintient à peine parmi les 100 premiers de ce classement sur douze mois. Il n’y a guère que Pierre-Hugues Herbert qui limite la casse. 

Ce n’est pas non plus la joie chez les autres trentenaires français. Gaël Monfils (qui avait bien débuté l’année mais n’a pas gagné un match depuis la reprise), Benoît Paire, Gilles Simon ou encore Jérémy Chardy sont tous en recul cette saison. Parmi les autres grands perdant de la “Race”, on peut aussi citer Nick Kyrgios (bien présent en Australie mais qui n’a plus joué après le confinement), Kei Nishikori (blessé en début d’année, il n’a pu jouer que quatre tournois, sans briller), Sam Querrey ou Guido Pella. 


Femmes :

Ashleigh Barty (AUS, 24 ans, 1e -> 1e - 12e “Race”) :

Jusqu’ici, il n’est arrivé qu’une seule fois qu’une n°1 mondiale à la fin d’une saison ne soit plus dans le Top 10 douze mois plus tard. Cet “honneur” échoit à Angelique Kerber, passée de la première à la vingt-et-unième place entre 2016 et 2017. Son record tient toujours mais il ne le doit qu’au gel du classement. En effet, Ashleigh Barty, la meilleure joueuse de la planète 2019, ne termine qu’à la 12e position à la “Race” mais conserve sa couronne au classement classique.

Il faut dire que l’Australienne doit cette chute vertigineuse au fait qu’elle n’a que peu joué cette saison. Malgré un échec d’entrée à Brisbane pour son premier match de l’année, elle n’avait pas mal commencé 2020. Elle s’était en effet imposée à Adélaïde, même si son parcours ne fut pas de tout repos. A Melbourne, elle se hisse en demi-finale pour la première fois de sa carrière. Mais elle est surprise par la future gagnante Sofia Kenin. Elle dispute encore le tournoi de Doha où elle prend la mesure de Garbiñe Muguruza avant de céder en demi-finale contre Petra Kvitova. Et ce sera tout pour cette année. La crise sanitaire éclate en mars et, alors que le circuit reprend ses droits en Amérique du Nord au mois d’août, l’Australienne renonce au déplacement pour ne pas prendre le risque d'être contaminée. Empêchée de s'entraîner auprès de son coach durant l’été en raison d’un regain du virus en Australie, elle s’estime insuffisamment préparée et renonce aussi à défendre son titre à Roland-Garros. La tournée asiatique étant annulée, elle repousse donc son retour à 2021.

Ashleigh Barty n’est pas la seule joueuse à avoir fait l’impasse sur une partie de la saison. La révélation 2019, Bianca Andreescu, n’a par exemple pas disputé le moindre match en raison d’une blessure au genou qu’elle ne parvient pas à guérir totalement. Belinda Bencic, blessée au bras droit durant le confinement a tenté un retour à Rome mais, très loin de sa meilleure forme, a préféré arrêter les frais pour 2020. Enfin la Chinoise Qiang Wang, 12e mondiale à la fin de l’été 2019, n’est plus apparue sur un court depuis sa défaite contre Elise Mertens au tournoi de Doha fin février.

Elena Svitolina (UKR, 26 ans, 6e -> 5e - 17e “Race”) :

En dehors de ces joueuses qui ont, volontairement ou en raison de blessure, décidé de ne pas ou peu rejouer à partir de l’été, certaines ont essayé… mais leurs résultats lorsqu’elles ont pu jouer n’ont pas été à la hauteur. Elina Svitolina en fait partie. Grâce au gel du classement, l’Ukrainienne sauve tout de même la face et parvient même à gagner une place en terminant bien la saison. Mais sa position à la “Race” trahit bien les soucis qu’elle a connus cette saison.

Après sa finale au Masters 2019, Elina semblait pourtant bien partie pour enfin connaître la consécration cette année. Mais son début de saison est vraiment raté. Elle perd d’entrée à Brisbane et ne franchit que deux tours à l’Open d’Australie. Au troisième, elle est surprise par le retour de Muguruza. Après un quart de finale au modeste tournoi de Hua Hin, elle perd d’entrée et sur des scores assez sévères à Dubaï et à Doha. Elle remporte tout de même un titre, à Monterrey, mais là aussi, il s’agit d’une épreuve de seconde zone. La pause semble la bienvenue pour elle. L’Ukrainienne fait l’impasse sur la saison sur dur et revient à Rome avec un bon quart de finale même si elle ne prend que trois jeux à Marketa Vondrousova. Encore vainqueur à Strasbourg, en signant ses deux seules victoires de l’année sur des Top 20, Aryna Sabalenka et Elena Rybakina, elle se hisse à nouveau en quart à Roland-Garros. Mais ce tournoi s’achève sur une grosse déconvenue puisqu’elle s’incline en deux manches contre Nadia Podoroska, issue des qualifications.

Plusieurs autres joueuses ont connu une saison difficile sans pour autant que cela se remarque au classement. Kiki Bertens est par exemple, toujours 9e mondiale, bien qu’elle ne soit plus que 21e à la “Race”. Les Américaines Madison Keys, Sloane Stephens et Amanda Anisimova, toutes trois dans le Top 25 il y a un an, n’ont pas confirmé en 2020. La dernière est même classée en dehors du Top 100 de la “Race”. Angelique Kerber ou Anastasija Sevastova sont également parmi les grandes perdantes de la saison.

Venus Williams (USA, 40 ans, 52e -> 78e - 255e “Race”) :

Une bonne rétrospective annuelle sans parler des sœurs Williams, ça n’a pas de sens, en tout cas depuis plus de 20 ans aujourd’hui. Les presque doyennes du classement WTA (parmi plus de 1200 joueuses classées, seule la Hongroise Greta Arn est plus âgée) sont aujourd’hui en fin de carrière mais elles ont encore réalisé quelques belles performances ces dernières années.

J’ai choisi de mettre un peu l’accent sur Venus qui a eu 40 ans au mois de juin et qui pourrait bien ne plus jouer l’an prochain. Si elle est restée dans l’ombre de sa sœur durant la décennie écoulée, son palmarès reste éloquent. Classée depuis 1995, elle a remporté 49 titres dont 7 Grand-Chelems en simple. Auxquels il faut ajouter une Fed Cup, un Masters, une médaille d’or aux J.O. et de très nombreux titres en double également. Cette année fut très difficile pour elle. L’Américaine n’a remporté qu’un seul match (contre Victoria Azarenka tout de même) en huit tournois. Officiellement, elle se maintient à la 79e place mondiale mais à la “Race”, elle a en fait chuté à la 255e place mondiale. De son côté, Serena est sortie du Top 10 mais elle se maintient à la 15e place de la “Race”. Elle a même réussi à remporter un tournoi, à Auckland, ce qu’elle n’avait plus fait depuis 2017. Et en Grand-Chelem, elle a encore atteint une demi-finale, à l’US Open, où elle ne fut pas loin de dominer Victoria Azarenka.

De nombreuses joueuses ont pris leur retraite cette année. Outre Caroline Wozniacki et Maria Sharapova pour qui s’était attendu, Carla Suarez Navarro, ancienne n°6 mondiale a également mis un terme à sa carrière à 32 ans pour soigner un cancer des ganglions. Ekaterina Makarova, 8e mondiale en 2015, Julia Goerges, 9e en 2018 et Magdalena Rybarikova, demi-finaliste à Wimbledon en 2017 ont également rangé leurs raquettes à 32 ans seulement.