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Le Top 10 masculin

 

Après le détail chronologique des résultats 2019, voici le bilan des dix meilleurs joueurs de l’année. Rafael Nadal et Novak Djokovic sont toujours très loin au-dessus de tous les autres et se sont livrés un duel à distance qui ne s’est achevé que deux jours avant le dernier match de la saison. Derrière, la jeune garde pousse de plus en plus fort.

1. Rafael Nadal (ESP), n°2 fin 2018, 33 ans :

Le chassé-croisé au sommet entre Rafael Nadal et Novak Djokovic se poursuit. L’Espagnol avait repris la première place du classement fin 2017 à la faveur d’un joli doublé Roland-Garros-US Open, sans oublier une finale à Melbourne. Le Serbe, à la même époque, connaissait le plus gros passage à vide de sa carrière, ce qui avait bien aidé le retour de « Rafa ». Mais le « Djoker » était revenu plus fort l’an dernier pour dominer une saison durant laquelle Nadal connaissait quelques pépins physiques.

Ces deux-là n’ont que rarement atteint leur meilleur niveau conjointement ces dernières années, à l’exception de leur sensationnelle demi-finale à Wimbledon en 2018. On est tout de même loin des sept confrontations en finale de Grand-Chelem du début de la décennie. Cette année encore, ils ne se sont affrontés que deux fois, dans des rencontres qui n’ont pas été passionnantes. Ce fut le cas à l’Open d’Australie où, après un parcours très serein jusqu’à la finale, Nadal n’a été que l’ombre de lui-même face au Serbe. Après une défaite face à Nick Kyrgios (au tie-break du dernier set) lors du deuxième tour d’Acapulco, il se hisse en demi-finale à Indian Wells mais déclare forfait avant d’y affronter Roger Federer en raison d’une nouvelle douleur au genou droit. « Rafa » fait son retour à Monte-Carlo mais il peine à se montrer aussi dominateur que les autres années sur terre. Il s’incline en demi-finale et en deux petits sets contre Fabio Fognini, puis connait la même mésaventure au même stade à Barcelone face à Dominic Thiem et à Madrid face à Stefanos Tsitsipas (cette fois en trois manches). Il remet tout de même les pendules à l’heure à Rome où il remporte un neuvième titre face à… Novak Djokovic en finale.

Bien entendu, sur son tournoi de Roland-Garros, l’Espagnol retrouve son tennis de démolisseur pour dégoûter tous ses adversaires, y compris Roger Federer en demi-finale. Dominic Thiem parviendra tout de même à le faire un peu douter, le temps des deux premiers sets, lors de la finale. Mais pas assez pour empêcher le maître des lieux de remporter un douzième titre. Nadal enchaine avec Wimbledon sans tournoi de préparation sur gazon. Hormis un deuxième tour serré contre Kyrgios, il domine tout de même tous ses adversaires jusqu’en demi-finale où il retrouve Federer. C’est le Suisse qui s’impose en quatre sets pour venger l’affront parisien. Après une pause d’un mois, le Majorquin revient et remporte son 35e Masters 1000 à Montréal en dominant largement Daniil Medvedev en finale. Il s’impose ensuite pour la quatrième fois à l’US Open. Il se hisse en finale sans affronter de Top 20 et retrouve Medvedev qui, cette fois, ne se laisse pas faire aussi facilement. Nadal remporte bien les deux premières manches mais est ensuite poussé à un cinquième set qu’il ne gagne que 6/4 face à son jeune adversaire. Il s’agit du 19e trophée majeur de l’Espagnol en Grand-Chelem, à un titre seulement du record de Federer.

Suite à une inflammation à la main (et également en raison de son mariage), il renonce à la tournée asiatique et ne revient que pour le Masters 1000 de Paris. Il y atteint encore les demi-finales mais déclare forfait suite à une blessure aux abdominaux. « Rafa » est tout de même présent aux Masters où, malgré deux victoires en poules, il ne parvient pas à se hisser en demi-finale. La première « World Team Cup » (appelons-la comme ça) est entièrement construite autour de lui à Madrid et il le lui rend bien. En remportant tous ses matchs (5 simples et trois doubles) en ne perdant qu’un set, il sauve cette première édition du fiasco annoncé. Mais une telle débauche d’effort, à déjà 33 ans, pourrait bien se payer en janvier. Il aura pourtant besoin de toutes ses forces pour conserver sa place au sommet en 2020.

2. Novak Djokovic (SER), n°1 fin 2018, 32 ans :

La saison 2018 a donc vu Novak Djokovic retrouver le sommet de la hiérarchie après les blessures et les doutes de 2017. Il en avait notamment profité pour s’imposer à Wimbledon et à l’US Open, faisant grimper son compte personnel à 14 titres du Grand-Chelem (à égalité avec Pete Sampras à la troisième place). Il avait également remporté le dernier Masters 1000 qui manquait à son palmarès, à Cincinnati. Mais des défaites en finale à Paris et aux Masters en toute fin d’année avaient quelque peu fissuré la muraille.

Djokovic démarre d’ailleurs 2019 par une défaite en demi-finale à Doha, face à Roberto Bautista Agut. Il se reprend bien à Melbourne où il remporte le quinzième Grand-Chelem de sa carrière, le troisième d’affilée. En fait, c’est déjà la troisième fois de sa carrière qu’il parvient à réaliser cette « passe de trois » après 2011-2012 et 2015-2016 où il avait même fait un « quatre à la suite ». Inquiété par Denis Shapovalov et Daniil Medvedev durant son parcours, il termine en roue libre en écrasant Lucas Pouille en demi et Rafael Nadal en finale. Il se montre à nouveau fébrile durant les deux Masters 1000 américains puisqu’il perd au troisième tour à Indian Wells contre Philipp Kohlschreiber et cède à nouveau contre Bautista Agut en huitième à Miami. Son premier tournoi sur terre tourne court également. Le Serbe perd en effet en quart à Monte-Carlo contre Medvedev. Mais il se reprend à Madrid, où il remporte le titre sans perdre un set, notamment face à Dominic Thiem en demi et Stefanos Tsitsipas en finale. A Rome, il atteint encore la finale mais s’incline en trois sets face à Nadal. A Roland-Garros, il se qualifie pour le dernier carré sans perdre un set mais il s’y incline au terme d’une énorme bagarre en cinq sets contre Thiem.

Lui non plus de dispute pas de tournoi de préparation pour Wimbledon. Ca ne l’empêche pas de s’imposer et de remporter son cinquième titre à Londres, son seixième « Major » en tout. Novak connait un parcours assez tranquille mais sa finale face à Federer rentre dans l’histoire comme la première en Grand-Chelem qui s’achève sur un tie-break (disputé à 12-12 au cinquième set depuis cette année). Il ne se rend pas à Montréal pour se reposer mais dispute tout de même les demi-finales à Cincinnati où il s’arrête face à Daniil Medvedev. A l’US Open, il remporte assez facilement ses trois premiers matchs mais abandonne lors des huitièmes face à Stan Wawrinka en raison d’une blessure qu’il traine depuis quelques semaines déjà. Il n’avait pas perdu avant les demi-finales à New-York depuis 2006. Afin de préparer les J.O. de l’an prochain, il préfère s’inscrire à Tokyo qu’à Pékin (où il est pourtant invaincu en six participations) et y remporte son 76e titre en simple. Par contre, à Shanghai, il est stoppé en quart par Stefanos Tsitsipas alors qu’il a toujours été au moins en demi lors de ses huit précédentes participations.

De retour en Europe, Djokovic gagne le Masters 1000 de Paris pour la cinquième fois et ce sans perdre un set. Mais comme les points du Masters 2018 sont retirés à ce moment-là, il perd sa première place mondiale au profit de Rafael Nadal. S’il veut la reprendre, il est obligé d’atteindre la finale à Londres. Il est toutefois éliminé en poule en raison d’une défaite au tie-break du dernier set contre Dominic Thiem et d’une autre, plus large, face à Federer. Lors de la « World Team Cup », il remporte ses trois simples mais la Serbie est quand-même battue en quart. Malgré la perte de la première place, 2019 reste une bonne saison pour le Serbe avec deux titres du Grand-Chelem. C’est d’ailleurs son objectif désormais : aller faire la chasse au record de Roger Federer.

3. Roger Federer (SUI), n°3 fin 2018, 38 ans :

Redevenu n°1 mondial le temps de huit semaines durant le premier semestre 2018 (après plus de cinq ans loin du trône), Roger Federer a depuis lentement glissé au classement. S’il reste un joueur très efficace, y compris face aux jeunes loups du circuit, il ne peut plus rivaliser avec Novak Djokovic et Rafael Nadal sur douze mois. Il peut toutefois le faire encore sur un match et il l’a prouvé, tant face au Serbe que face à l’Espagnol.

La saison n’a toutefois pas très bien commencé pour le Suisse. Double tenant du titre à Melbourne, il perd dès les huitièmes de finale face à Stefanos Tsitsipas, de 17 ans son cadet. Si le match a été très serré, avec quatre sets dont trois tie-breaks, la différence de fraicheur physique et surtout mental était visiblement à l’avantage du Grec. Mais toujours, Roger renait de ses cendres et, à peine un mois plus tard, il remporte le « ATP 500 » de Dubaï en dominant… Tsitsipas en finale. Sur sa lancée, il se qualifie pour la finale d’Indian Wells sans perdre un set, même si c’est en partie grâce au forfait de Nadal en demi. Dominic Thiem met toutefois un terme à son parcours 7/5 au dernier set. Le Suisse enchaine avec Miami où, cette fois, il s’impose pour remporter son quatrième titre en Floride. Il s’agit également de son 28e trophée en Masters 1000 et de son premier depuis Shanghai 2017. Pour la première fois depuis 2016, il décide de disputer quelques épreuves sur terre-battue. Tant à Madrid, qu’à Rome, il s’arrête en quart. En Espagne, ce fut de nouveau face à Thiem, non sans avoir obtenu deux balles de match. En Italie, il déclare forfait avant son match face à… Tsitsipas.

De retour à Roland-Garros pour la première fois depuis 2015, l’ancien quintuple finaliste (et victorieux en 2009) y réalise un parcours sans fautes jusqu’en quart. A ce stade, Federer affronte Stan Wawrinka, le dernier à l’avoir battu au même niveau et sur le même court. Il s’impose en quatre sets très serrés avant de s’effondrer face à Nadal au tour suivant. Toujours plus à l’aise sur gazon, il s’impose pour la dixième fois au tournoi de Halle puis se rend à Wimbledon où il atteint sa douzième finale. Sur son parcours, il domine Nadal en quatre sets et passe tout près du titre ensuite contre Novak Djokovic puisqu’il ne s’incline qu’au tie-break du cinquième set, nouvellement mis en place lors de cette édition. C’est vraiment lors de l’été qu’il perd le contact avec ses deux rivaux. A cours de forme, il ne dispute que le tournoi de Cincinnati où il est dominé en huitième par Andrey Rublev. A l’US Open, il connait un parcours assez moyen et finit par s’incliner en quart et en cinq sets face à Grigor Dimitrov.

Battu en quart à Shanghai, par Alexander Zverev, Roger s’impose pour la dixième fois à Bâle, un tournoi où il a disputé 15 finales en 19 participations. Au Masters, il réussit à battre Novak Djokovic pour la première fois en quatre ans. Mais Tsitsipas met un terme à son parcours et à sa saison en demi-finale et l’empêche donc d’atteindre une onzième finale. A 38 ans, la longévité de Roger Federer n’en finit pas de surprendre. Et on peut compter sur lui pour encore décrocher un grand titre en 2020 si l’occasion se présente à lui.

4. Dominic Thiem (AUT), n°8 fin 2018, 26 ans :

L’une des évolutions les plus intéressantes de l’année, bien qu’elle se soit faite assez discrètement, c’est celle de Dominic Thiem qui est en train de passer d’un spécialiste de terre-battue à un joueur très efficace sur toutes les surfaces. Avant 2019, l’Autrichien avait remporté 11 titres dont huit sur sa surface de prédilection. En Masters 1000, il avait atteint deux finales à Madrid, une demi à Rome et deux autres quarts sur terre, loin au-dessus de ses performances sur dur. Il avait signé sa première demi à ce niveau sur cette surface à Paris l’an dernier, sans doute un signe que cette évolution était déjà en route.

La saison de l’Autrichien a pourtant très mal débuté avec une défaite d’entrée à Doha contre Pierre-Hughes Herbert puis un abandon au deuxième tour de l’Open d’Australie, face au jeune Australien Alexei Popyrin. Même durant la tournée sud-américaine, qui lui réussit d’habitude assez bien, il n’a pu faire mieux qu’une demi à Buenos Aires et une défaite d’entrée lors du « ATP 500 » de Rio. C’est à Indian Wells qu’il crée une énorme surprise en remportant son premier Masters 1000 sur dur, alors que tout le monde pensait qu’il s’imposerait d’abord dans l’un des trois disputés sur terre. Après un parcours très calme en début de tournoi, Thiem se défait beaucoup plus difficilement de Milos Raonic en demi et de Roger Federer en finale. Surpris d’entrée à Miami, il est également battu dès les huitièmes à Monte-Carlo où il faisait pourtant office d’outsider. Il s’impose toutefois à Barcelone en dominant Rafael Nadal d’un double 6/4 en demi. A Madrid, il se hisse encore en demi après avoir terrassé Federer et ne s’incline que face à Novak Djokovic en deux tie-breaks.

Comme en 2018, Dominic atteint la finale de Roland-Garros qu’il perd, cette fois encore, face à Rafael Nadal. Mais s’il avait été très largement dominé par le majorquin douze mois plus tôt, il fait cette fois jeu égal avec lui et le bouscule même fortement durant les deux premiers sets. Il ne faut pas oublier non plus sa superbe demi-finale au bout de laquelle il terrassa Novak Djokovic 7/5 dans la cinquième manche. Son été est tout de même nettement moins bon. Il perd d’abord d’entrée face au spécialiste de gazon Sam Querrey à Wimbledon. L’Autrichien dispute encore deux tournois sur terre et s’impose même à celui de Kitzbühel, devant son public. Mais ses résultats sont moins bons sur dur et, après un quart de finale plutôt correct à Montréal, il s’incline d’entrée à l’US Open face à l’Italien Thomas Fabbiano. Il revient bien durant l’automne où il remporte deux « ATP 500 » sur dur à Pékin et à Vienne, même s’il ne dépasse pas les quarts à Shanghai et les huitièmes à Paris.

Au Masters, il réussit le petit exploit de battre successivement Roger Federer et Novak Djokovic ce qui lui permet de sortir des poules pour la première fois en quatre participations. En demi, il se défait d’Alexander Zverev avant de ne chuter qu’au tie-break du dernier set en finale. Vainqueur à six reprises d’un des trois « monstres » du tennis actuel entre 2014 et 2018, Dominic Thiem a ajouté six autres succès rien qu’en 2019, preuve de ses progrès. Et cette année est également la première où il a remporté plus de titres sur dur que sur terre. Une statistique très intéressante car cette évolution en joueur « tout terrain » est essentielle s’il veut s’installer dans le trio de tête.

5. Daniil Medvedev (RUS), n°16 fin 2018, 23 ans :

Avant la très belle fin de saison de Dominic Thiem, c’est Daniil Medvedev qui tenait la corde pour le titre de « premier humain du circuit », derrière les trois extraterrestres qui dominent la planète tennis. Le Moscovite a remporté trois titres en 2018 mais restait jusque-là un peu en retrait par rapport à d’autres « Next Gen » comme Alexander Zverev, Denis Shapovalov ou Karen Khachanov, notamment au niveau de ses résultats en Grand-Chelem et en Masters 1000. C’est bien 2019 qui marque l’explosion de Medvedev au premier plan.

Dès la première semaine, il se hisse en finale à Brisbane en dominant trois anciens Top 5 (Andy Murray, Milos Raonic et Jo-Wilfried Tsonga). A Melbourne, il domine David Goffin en trois sets avant de s’incliner en quatre manches face au futur vainqueur Novak Djokovic. Lors du modeste tournoi de Sofia, il remporte son quatrième titre, il est vrai sans battre de joueurs du Top 30. Daniil poursuit avec une demi à Rotterdam puis connait quelques résultats plus médiocres. Il s’incline par exemple d’entrée à Dubaï face à Ricardas Berankis et lors de son deuxième match à Indian Wells, battu par Filip Krajinovic. A Miami, il se hisse tout de même en huitième et n’est battu que par Roger Federer. Il atteint sa première demi-finale en Masters 1000 à Monte-Carlo en battant Stefanos Tsitsipas et surtout Novak Djokovic. Le Russe enchaine avec une finale à Barcelone où il vient à bout de Kei Nishikori avant de craquer face à Dominic Thiem. La suite de sa saison sur terre est nettement moins bonne puisqu’il s’incline d’entrée à Madrid, à Rome et à Roland-Garros où il est battu en cinq manches par Pierre-Hughes Herbert.

Il ne brille pas trop sur gazon non plus, malgré une demi au tournoi du Queen’s. A Wimbledon, il cède au troisième tour au bout de cinq sets contre David Goffin. C’est vraiment durant l’été que Medvedev va prendre une toute autre carrure. Tout débute à Washington où il se hisse en finale et n’est battu que par Nick Kyrgios en deux tie-breaks. A Montréal, il domine Dominic Thiem et Karen Khachanov pour se hisser pour la première fois en finale d’unMasters 1000. Rafael Nadal se montre alors intraitable et ne lui laisse que trois jeux. Mais le forfait de l’Espagnol à Cincinnati va permettre au Russe de soulever son premier gros trophée à Cincinnati. S’il domine David Goffin en finale, il bat surtout Novak Djokovic en trois sets en demi-finale. Et ce n’est pas tout puisque Daniil se hisse ensuite en finale de l’US Open après un parcours bien dégagé où il ne doit pas affronter de Top 20. En finale, il ne se laisse pas dompter par Nadal aussi facilement qu’à Montréal. Le Majorquin remporte bien les deux premiers sets mais le Moscovite remonte et ne s’incline que 6/4 au dernier set.

Cette belle série se poursuit à St Petersbourg où il remporte son troisième titre de la saison, puis à Shanghai où il remporte son deuxième Masters 1000 sans perdre un set. Son retour en Europe est ensuite plutôt raté puisqu’il s’incline d’entrée à Paris et perd ses trois matchs de poule au Masters. Vainqueur d’un seul Top 10 avant cette année (c’était Wawrinka à Wimbledon en 2017), Daniil Medvedev en a battu huit de plus en 2019, dont deux fois le numéro un mondial Novak Djokovic. Voilà une statistique qui en dit long sur l’évolution du Russe cette année.

6. Stefanos Tsitsipas (GRE), n°15 fin 2018, 21 ans :

Stefanos Tsitsipas avait lui déjà battu Novak Djokovic. C’était à Montréal en 2018, trois jours à peine avant de fêter son vingtième anniversaire. Ce tournoi où il ne s’arrêta qu’en finale (contre Rafael Nadal) était le point de départ d’une superbe fin d’année qui allait le voir remporter son premier titre à Stokholm, puis s’imposer lors du Masters « Next Gen » à Milan. Cette saison aurait pu n’être qu’une année de transition, le temps d’apprendre à gérer son nouveau statut sur le circuit. Mais le Grec a faim de victoires et il allait le prouver rapidement.

Après une défaite en quart de finale à Sydney, Tsitsipas va crever l’écran en se hissant en demi-finale de l’Open d’Australie. Sur sa route, il obtient tout de même le scalp de Roger Federer après quatre sets très serrés. Il bat ensuite Roberto Bautista Agut avant de se faire laminer par Rafael Nadal dans le dernier carré. Il remporte son premier titre de la saison à Marseille, malgré une tournée en salle moins prolifique (quart à Sofia et premier tour à Rotterdam). Il enchaine avec une bonne finale à Dubaï où Roger Federer prend sa revanche. C’est ce résultat qui lui permet de faire son entrée dans le Top 10 mondial. Par contre, il est battu par deux joueurs de sa génération durant les deux Masters 1000 américains : Felix Auger-Aliassime au premier tour d’Indian Wells et Denis Shapovalov en huitième de Miami. Battu au même stade et par Daniil Medvedev à Monte-Carlo, il va passer à la vitesse supérieure à Estoril où il s’impose sans devoir affronter de Top 20. Il enchaine avec une superbe finale à Madrid où il domine Rafael Nadal pour la première fois avant de s’incliner face à Novak Djokovic.

A Rome, Nadal prend sa revanche en quart de finale. Le Grec réalise encore un bon tournoi à Roland-Garros en se hissant en huitième. Seul l’ancien vainqueur Stan Wawrinka met un terme à son parcours 8/6 au cinquième set d’une rude bagarre. Le gazon lui réussit moins. Il atteint seulement un quart au Queen’s mais perd d’entrée à s’Hertogenbosch et à Wimbledon (où il est battu par Thomas Fabbiano). Son été est assez catastrophique également. Une demi-finale à Washington sauve son bilan du désastre car il perd d’entrée à Montréal (où il avait donc de très nombreux points à défendre) et à Cincinnati. A l’US Open, Tsitsipas est aussi battu au premier tour par Andrey Rublev. C’est à partir du tournoi de Pékin qu’il retrouve le sourire. Il y atteint la finale où il n’est défait qu’en trois sets par Dominic Thiem. Il enchaine avec une demi-finale à Shanghai et un très important succès face à Novak Djokovic en quart. Il poursuit avec une finale à Bâle, seulement battu par le taulier des lieux Roger Federer, puis un quart à Paris où Novak Djokovic prend sa revanche.

Un an à peine après son succès au Masters « Next Gen », Tsitsipas va remporter son premier titre important en s’imposant au Masters « des grands ». Il perd certes un match face à Nadal en poule mais y domine largement Daniil Medvedev et Alexander Zverev, puis Roger Federer en demi. En finale, il se bat jusqu’au bout pour terrasser Dominic Thiem au tie-break du dernier set. Avec ce premier trophée dans un grand tournoi pour clore sa saison, le Grec se place comme le favori de cette génération bien décidée à renverser le Top 3.

7. Alexander Zverev (ALL), n°4 fin 2018, 22 ans :

Prudence toutefois car c’est ce qu’on annonçait pour Alexander Zverev il y a un an. Entré dans le Top 10 un mois à peine après son vingtième anniversaire, l’Allemand remportait deux Masters 1000 en 2017 et un autre en 2018. Et malgré des résultats en Grand-Chelem assez décevants, il est vite considéré comme le leader de sa génération. Surtout après sa victoire au Masters de Londres fin 2018, obtenue en battant successivement Roger Federer et Novak Djokovic en demi et en finale.

Zverev va pourtant déchanter en 2019 et subir un premier recul dans sa progression. Il débute sa saison par l’Open d’Australie où il passe très près de la défaite dès le deuxième tour face à Jeremy Chardy. Il se fait finalement battre assez largement par Milos Raonic en huitième. Il fait l’impasse sur la saison indoor et revient à Acapulco où il se hisse en finale mais s’incline contre Nick Kyrgios. Par contre, il ne remporte qu’un seul match lors des deux « Masters 1000 » américains et encore, c’était sur abandon. Il débute sa saison sur terre par le modeste tournoi de Marrakech et y est surpris au deuxième tour par le jeune Espagnol Jaume Munar. Battu en huitième de finale à Monte-Carlo, par le futur vainqueur Fabio Fognini, il enchaine les mauvais résultats avec des éliminations d’entrée à Barcelone et Rome et en quart à Munich et à Madrid. Il sauve un peu cette mauvaise préparation en s’imposant à Genève mais sans affronter de joueur du Top 50. Ca ne l’empêche pas de réaliser un bon parcours à Roland-Garros où il se hisse en quart de finale pour la deuxième année consécutive après une belle revanche sur Fognini. Il y est toutefois assez largement battu par Novak Djokovic.

La saison sur gazon ne le réconforte pas puisqu’il s’incline au premier tour à Stuttgart et en quart à Halle. Surtout, l’Allemand est battu d’entrée à Wimbledon par le Tchèque Jiri Vesely, issu des qualifications. Après un bref retour sur terre, à Hambourg, où il atteint le dernier carré, il débute sa tournée sur dur à Montréal et se hisse en quart. Il est toutefois battu dès son entrée en lice à Cincinnati par le jeune Serbe Miomir Kecmanovic. Son US Open est assez moyen. Il se hisse bien en huitième de finale où il s’incline face à Diego Schwartzman mais après un parcours chaotique lors duquel il est poussé deux fois au cinquième set. « Sacha » se reprend bien lors de la tournée asiatique puisqu’il enchaine une demi-finale à Pékin et surtout une finale à Shanghai. Lors de ce Masters 1000, il parvient même à battre Roger Federer ce qui est sa première victoire de la saison sur un Top 10 (et même sur un Top 20). Il est toutefois encore battu d’entrée à Bâle et en huitième à Paris.

Mais il se bat bien pour défendre son titre au Masters. En poule, il perd face au futur vainqueur Stefanos Tsitsipas mais obtient deux très beaux succès face à Rafael Nadal et Daniil Medvedev. Son parcours s’achève en demi-finale face à Dominic Thiem. Avec un seul titre, plutôt modeste qui plus est, la saison 2019 d’Alexander Zverev est clairement une déception. Mais sa régularité en Masters 1000 lui permet de sauver l’essentiel à savoir sa place dans le Top 10. On attend tout de même une réaction de sa part en 2020.

8. Matteo Berrettini (ITA), n°54 fin 2018, 23 ans :

La véritable surprise de cette saison, celui que personne n’attendait dans le Top 10, nous vient d’Italie. Grimpé en deux ans de la 433e à la 54e place, le Romain Matteo Berrettini avait tout de même atteint le troisième tour à Roland-Garros en 2018 et remporté le tournoi de Gstaad. Mais l’an dernier, les transalpins s’étaient focalisés sur la superbe saison de Marco Cecchinato, ce qui lui a permis de progresser sans pression.

Ses résultats sont encore assez moyens en début d’année. En janvier, il perd au premier tour à Doha puis au deuxième à Auckland. A l’Open d’Australie, il a la malchance de tomber d’entrée sur Stefanos Tsitsipas qui ne s’en sort qu’en quatre sets très serrés. Malgré une demi-finale à Sofia, le reste de son hiver est vraiment faible. L’Italien échoue encore au deuxième tour à Marseille puis au premier à Dubaï, Indian Wells et Miami. Entre les deux « Masters 1000 » américains, il dispute tout de même le Challenger de Phoenix et s’y impose. Encore battu d’entrée à Monte-Carlo (par Grigor Dimitrov) il explose à partir de la semaine suivante en remportant son deuxième titre à Budapest (sans affronter de Top 30) puis en se hissant en finale à Munich. Chez lui, à Rome, il bat Alexander Zverev, le premier Top 10 de sa carrière avant de perdre en huitième contre Diego Schwartzman. Il franchit encore un tour à Roland-Garros.

Matteo prouve ensuite qu’il ne faut pas le cantonner parmi les terriens en s’imposant sur le gazon de Stuttgart avec des succès sur Nick Kyrgios et Karen Khachanov entre autres. Après une demi à Halle, il atteint ses premiers huitièmes en Grand-Chelem, à Wimbledon, mais n’y prend que cinq jeux face au maître des lieux Roger Federer. Une blessure à la cheville l’oblige à déclarer forfait à Gstaad et Montréal. Le Romain est également battu au premier tour à Cincinnati. Enfin remis au début de l’US Open, sa fraîcheur physique va lui permettre de se hisser en demi-finale après une victoire au tie-break du cinquième set face à Gaël Monfils. Rafael Nadal met fin à ce superbe parcours en trois manches. Cette performance va lui permettre de faire son entrée dans le Top 15 et le place dans la course pour le Masters. Battu d’entrée à Pékin par Andy Murray, il dispute une nouvelle demi-finale prestigieuse à Shanghai où il domine Dominic Thiem avant de perdre face à Alexander Zverev.

De retour en Europe, il se hisse en demi à Vienne ce qui lui permet de décrocher son ticket pour Londres, malgré une défaite d’entrée au Masters 1000 de Paris. Lors du Masters, il est battu en deux sets par Novak Djokovic et Roger Federer mais bat tout de même Dominic Thiem dans une rencontre sans enjeu. Joueur très solide du fond avec un gros coup droit et un service puissant, Matteo Berrettini n’hésite pas à monter au filet assez régulièrement. C’est cette évolution offensive de son jeu qui lui permet de briller également sur les surfaces rapides et lui vaut son entrée dans le Top 10.

9. Roberto Bautista Agut (ESP), n°24 fin 2018, 31 ans :

Depuis le printemps 2014, après une demi-finale lors du « Masters 1000 » de Madrid, Roberto Bautista Agut s’est installé dans le Top 30 et n’en est plus sorti par la suite. Au gré de sa forme, il a plusieurs fois grimpé jusqu’à la 13e place ou est retombé à la 28e comme lors de l’automne 2018, après un été gâché par une blessure.

Il s’est vite repris en 2019 puisqu’il s’impose à Doha dès la première semaine de janvier. En demi-finale, il s’offre le scalp de Novak Djokovic qui restait sur une série de cinq finales consécutives et menait pourtant 6/3-4/3 service à suivre. L’Espagnol poursuit à l’Open d’Australie où il bat Andy Murray en cinq manches puis d’autres solides joueurs comme Karen Khachanov et Marin Cilic pour atteindre son premier quart de finale en Grand-Chelem. C’est Stefanos Tsitsipas qui met un terme à son parcours en quatre manches serrées. Après une défaite d’entrée à Indian Wells, il se hisse encore en quart à Miami en prenant à nouveau la mesure de Djokovic. C’est cette fois John Isner qui l’empêche de poursuivre sa route. Bautista Agut connait de moins bons résultats sur terre. Il perd par exemple au deuxième tour à Monte Carlo et à Rome et au premier à Madrid. A Roland-Garros, il passe deux tours mais est stoppé par Fabio Fognini.

Après un quart à Halle, c’est à la surprise générale que Roberto va réaliser son plus beau parcours en Grand-Chelem à Wimbledon où il atteint le dernier carré. Son parcours est assez tranquille puisqu’il ne rencontre que Karen Khachanov et d’autres joueurs pas vraiment réputés pour leurs qualités de joueurs de gazon. En demi, il prend tout de même un set à Djokovic. L’Espagnol réalise encore deux bons quarts lors des « Masters 1000 » nord-américains, battu en trois sets par les Français Gaël Monfils (à Montréal) et Richard Gasquet (à Cincinnati). Par contre son parcours à l’US Open est décevant puisqu’il s’incline d’entrée et en cinq sets face à Mikhail Kukushkin. Après une demi-finale à Zhuhai, ses résultats sont moins bons avec des défaites d’entrée à Pékin et Paris et un maigre huitième de finale à Shanghai. Cette mauvaise passe lui coûte sa participation au Masters.

Il va se rattraper en se montrant décisif lors de la première victoire espagnole à la « World Team Cup » dans un contexte dramatique. Après les deux premiers matchs de poules, il doit quitter l’équipe pour se rendre auprès de son père mourant. Il reviendra pourtant après le décès de ce dernier pour disputer la finale et apporter le premier point à son pays. C’est toutefois sur une note plus joyeuse qu’il termine l’année puisqu’il s’est marié il y a quelques jours.

10. Gaël Monfils (FRA), n°29 fin 2018, 33 ans :

La carrière de Gaël Monfils a été nettement plus fluctuante que celle du très régulier Bautista Agut. Entré dans le Top 30 début 2006, alors qu’il n’avait pas encore vingt ans, il a fait plusieurs apparitions dans le Top 10 en 2009, 2011 et 2016 mais a également connu quelques chutes comme lorsqu’il terminait la saison 2017 à la 46e place.

Après une défaite au deuxième tour de l’Open d’Australie, il montre rapidement, lors de la tournée indoor, que cette saison sera un bon cru pour lui. Il atteint en effet les demi-finales à Sofia puis s’impose à Rotterdam où il bat, entre autres, Daniil Medvedev et Stan Wawrinka. Il s’agissait là seulement du deuxième titre en « ATP 500 » de sa carrière. Il poursuit sa bonne série en extérieur puisque, après une nouvelle demi à Dubaï, il se hisse en quart de finale à Indian Wells. Malheureusement, il doit y déclarer forfait en raison d’une blessure au tendon d’Achille. Il ne peut reprendre qu’à Estoril où il se hisse en quart puis à Madrid où il ne perd qu’au tie-break du dernier set face à Roger Federer. Après une défaite d’entrée à Rome, il se hisse en huitième de finale à Roland-Garros mais est largement dominé par Dominic Thiem. Sa saison sur gazon est assez faible puisque le Français perd au deuxième tour à Stuttgart et au premier à Halle.

A Wimbledon, il doit abandonner lors du dernier set de son premier tour face à son jeune compatriote Ugo Humbert (alors qu’il avait mené deux manches à zéro). C’est à nouveau son tendon qui le fait souffrir. On le retrouve à Montréal où il se hisse dans le dernier carré, un stade qu’il n’avait plus atteint depuis trois ans en Masters 1000.Encore une fois, une légère entorse empêchera Gaël d’affronter Rafael Nadal en demi. Pas encore tout à fait remis, il perd d’entrée à Cincinnati face à Frances Tiafoe. Mais il réalise un excellent parcours à l’US Open où il bat Denis Shapovalov et ne perd qu’en quart et au tie-break du cinquième set contre Matteo Berrettini. Revenu aux portes du Top 10, le Français connait ensuite une tournée asiatique assez médiocre. Il atteint bien un quart à Zhuhai mais s’incline d’entrée à Pékin et au deuxième tour à Shanghai. Une demi-finale à Vienne, puis un quart à Paris lui permettent in extremis de se hisser à la dixième pace.

Il aurait toutefois dû remporter son dernier match (contre Denis Shapovalov) pour se qualifier pour le Masters. Comme beaucoup trop souvent, Gaël Monfils a donc enchainé les blessures cette année. Malgré cela il signe une très bonne saison et un nouveau retour dans le Top 10. A déjà 33 ans et après avoir si souvent tiré sur la corde, il ne semble en tout cas pas prêt à arrêter d’épater la galerie.