Deuxième partie de notre compte rendu mois par mois : l’année au masculin, de juin à novembre.
Juillet Loin de son meilleur niveau durant les six premiers mois de l'année, Novak Djokovic (n°12) se réveille pour s'imposer à Wimbledon pour la quatrième fois. Depuis la guerre, seuls Federer, Sampras et Borg ont fait mieux, Laver en remportant lui aussi quatre. Après avoir facilement battu Tennys Sandgren et Horacio Zeballos, le Serbe vient à bout de Kyle Edmund (n°21) en quatre sets. Il prend ensuite la mesure de Karen Khachanov puis cède encore un set face à Kei Nishikori (n°24) en quart. En demi, il vient à bout de Rafael Nadal (n°2) 10-8 au cinquième set dans une rencontre de 5h15 jouée sur deux jours. C'était la première fois depuis 2011 que Nadal dépassait les huitièmes de finale et il avait déjà souffert en quart pour battre Juan Martin Del Potro (n°5) en cinq sets. En finale, Djokovic dispose en trois sets de Kevin Anderson (n°8), finaliste en Grand-Chelem pour la deuxième fois en moins d'un an. Le sud-africain était arrivé à ce stade à bout de force après quelques combats très serrés. Il bat notamment Gael Monfils en huitième au bout de quatre sets dont trois tie-breaks. En quart, il crée l'énorme surprise du tournoi en venant à bout de Roger Federer (n°1) 13-11 au cinquième set et après avoir été mené deux manches à zéro. Son « Iron Man » personnel n'était pas fini puisque c'est au bout d'un cinquième set conclut 26 à 24 au bout de 6 heures et demi de jeu qu'il triomphe de John Isner (n°9) en demi. Ce dernier, déjà impliqué lors du plus long match de l'histoire des Grand-Chelems (face à Mahut en 2010), a donc aussi un pied dans le deuxième plus long match disputé en « Majors » avec cette demi-finale. Il avait réussi à se hisser jusque-là sans affronter de ténor mais avait tout de même battu Stefanos Tsitsipas (n°31) en huitième et Milos Raonic (n°13) en quart. Finaliste en 2017, Marin Cilic (n°3) se fait surprendre dès le deuxième tour et en cinq sets par l'Argentin Guillermo Pella. Alexander Zverev (n°4), déjà passé par le chas de l'aiguille au deuxième tour face à Taylor Fritz, s'incline ensuite également en cinq manches face à un Ernests Gulbis retrouvé. Totalement transparent durant cette tournée sur gazon, David Goffin (n°10) se troue complètement dès son entrée en lice face à Matthew Ebden. L'Australien de 30 ans n'avait pourtant battu qu'un seul Top 10 dans sa carrière avant ce match. Les espoirs belges reposent donc sur Ruben Bemelmans qui sort des qualifications et franchit le premier tour 8/6 au cinquième set contre Steve Johnson. Au deuxième, face à Isner, il se montre héroïque pour remonter un handicap de deux sets mais s'incline finalement 7/5 dans la dernière manche. Comme d'habitude le circuit fait alors un bref crochet par la terre-battue avec le tournoi ATP 500 d'Hambourg en point d'orgue. Et c'est l'étonnant Géorgien Nikoloz Basilashvili qui s'y impose. Issu des qualifications, il domine Nicolas Jarry, le tombeur de Dominic Thiem (n°1) en demi et Leonardo Mayer en finale. L'Argentin s'était défait de Diego Schwartzmann (n°2) en quart puis du qualifié slovaque Jozef Kovalik en demi. Août Le tour prend alors la route du nord-est américain et notamment de Washington où se déroule un autre ATP 500. Alexander Zverev (n°1) y défend son titre victorieusement. Il n'est réellement inquiété qu'en quart de finale face à Kei Nishikori (n°7) avant de dérouler contre Stefanos Tsitsipas (n°10) puis Alex De Minaur. Le jeune Australien atteint là sa première finale à ce niveau après avoir battu un autre membre de la « NextGen », le Russe Andrey Rublev (n°16) dans un match très serré en demi. En quart, De Minaur avait profité du forfait d'Andy Murray, A Toronto, sixième Masters 1000 de la saison, Rafael Nadal (n°1) remporte son 33e succès à ce niveau, le troisième cette année mais aussi et surtout, le premier hors de la terre-battue depuis 2013 ! Il est fortement accroché par Marin Cilic (n°6) en quart et doit aussi cravacher face à Stanislas Wawrinka en huitième et Karen Khachanov en demi. Mais le vrai héros du tournoi est sans conteste Stefanos Tsitsipas. A seulement 19 ans et classé 27e mondial, il atteint sa première finale en Masters 1000 en battant quatre Top 10 et pas n'importe lesquels puisqu'il s'agit de Dominic Thiem (n°7), Novak Djokovic (n°9), Alexander Zverev (n°2) et Kevin Anderson (n°4). Face à ces trois derniers joueurs, les matchs ont été très intenses et le Grec a même dû sauver deux balles de match en quart contre Zverev. C'est donc Tsitsipas qui s'est chargé tout seul de toutes les surprises du tournoi. Le seul Top 8 hormis Thiem à ne pas avoir atteint les quarts de finale est John Isner (n°8), battu en huitième par Khachanov. Roger Federer avait décidé de souffler un peu et n'a donc pas pris part au tournoi. Le seul Belge inscrit est David Goffin (n°10) mais, toujours à la recherche de son meilleur niveau, il s'incline d'entrée face au favori local Milos Raonic. Surpris au Canada, Novak Djokovic (n°10) démontre, à Cincinnati, qu'il est bel et bien de retour au plus haut niveau. Il y remporte son 31e titre en Masters 1000, le premier depuis deux ans. C'est surtout le seul qui manquait à son palmarès et il devient donc le premier joueur à avoir remporté les neuf épreuves les plus importantes du circuit ATP, après le Masters. Sa route est loin d'être facile puisqu'il perd un set contre Adrian Mannarino, Grigor Dimitrov (n°5), Milos Raonic et Marin Cilic (n°7). En finale, il domine plus facilement Roger Federer (n°2), de retour pour la première fois depuis Wimbledon. Le Suisse était déjà passé tout près de la défaite en quart contre son compatriote Stanislas Wawrinka qui réalise là son meilleur parcours de la saison. En demi, Roger bénéficie de l'abandon de David Goffin (n°11) après un premier set seulement remporté au tie-break. Le n°1 Belge réalise l'un de ses meilleurs tournois de la saison. Il le commence en ramenant Stefanos Tsitsipas les pieds sur terre. Il domine encore Kevin Anderson (n°6) en huitième et Juan Martin Del Potro (n°4) en quart. Alexander Zverev (n°3) est surpris dès son entrée par Robin Haase. Rafael Nadal (n°1) et Dominic Thiem (n°8) déclarent forfait avant leur premier match. Septembre Novak Djokovic (n°6) est redevenu l'ogre qu'il était jusqu'au milieu de la saison 2016. A l'US Open, il remporte son quatorzième titre du Grand-Chelem, grimpant ainsi sur le podium des joueurs les plus titrés à égalité avec Pete Sampras. Après deux premiers tours un peu approximatifs pour battre Marton Fucsovics et Tennys Sandgren, il ne laisse pas la moindre chance à tous ses autres adversaires. Richard Gasquet (n°26) et Joao Sousa sont vite avalés. En quart, Djokovic dispose de l'étonnant John Millman avant de battre Kei Nishikori (n°21) en demi et Juan Martin Del Potro (n°3) en finale. L'Argentin disputait là seulement sa deuxième finale en Grand-Chelem, neuf ans après la première disputée (et gagnée) sur le même court. Vainqueur de Donald Young, Denis Kudla, Fernando Verdasco (n°31) et Borna Coric (n°20) sans perdre un set, il est tout de même accroché en quart et en quatre sets par John Isner (n°11). En demi, il bénéficie de l'abandon de Rafael Nadal (n°1) au bout de deux sets. Ce dernier a eu beaucoup de peine à atteindre ce stade, notamment au troisième tour contre Karen Khachanov (n°27) qu'il bat en quatre sets très serrés. En quart, il ne s'en sort qu'au tie-break du dernier set contre Dominic Thiem (n°9). Ce dernier avait dominé au tour précédent Kevin Anderson (n°5), finaliste en 2017. La grosse surprise du tournoi est arrivée en huitième de finale lorsque Roger Federer (n°2) a perdu en quatre sets contre Millman. Marin Cilic (n°7), vainqueur en 2014, atteint les quarts de finale mais s'incline en cinq manches contre Nishikori. Le Croate avait auparavant dominé David Goffin (n°10). Le Belge réalise plutôt un bon parcours mais est tout de même un peu court contre Cilic. La Croatie se qualifie pour la troisième finale de Coupe Davis de son histoire en s'imposant chez elle, sur terre-battue, face aux Etats-Unis. Privés de John Isner et de Jack Sock, les Américains semblent d'abord des oiseaux pour le chat après la première journée qui voit Borna Coric et Marin Cilic s'imposer respectivement contre Steve Johnson et Frances Tiafoe en trois sets. Mike Bryan et Ryan Harrison redonnent alors l'espoir aux visiteurs en s'imposant au tie-break du dernier set. Le dimanche, Sam Querrey remplace Johnson et crée la surprise en dominant Marin Cilic en quatre sets. Coric et Tiafoe, deux membres de la « NextGen » offrent alors un final de toute beauté et c'est le Croate qui s'impose en cinq sets après avoir été mené deux manches à une. L'autre demi-finale oppose la France à l'Espagne. En l'absence de Rafael Nadal, blessé au genou, la rencontre tourne court en faveur des hôtes. Benoit Paire, qui jusque-là était réfractaire à l'idée de jouer en équipe nationale (mais l'arrivée prochaine des dollars de Kosmos en rendra plus d'un patriote), remporte son premier match dans la compétition en dominant facilement Pablo Carreno Busta lors du premier match. Le seul suspens viendra du deuxième match où Lucas Pouille a besoin de cinq manches pour se défaite de Roberto Bautista Agut. Julien Benneteau et Nicolas Mahut scellent le score en double après un succès facile sur la paire formée par Marcel Granollers et Feliciano Lopez. Les matchs de barrage ne revêtent pas le moindre intérêt puisque tant les gagnants que les perdants disputeront le tour préliminaire de l'édition 2019. Octobre Le circuit prend alors la route de l'Asie et s'arrête notamment à Tokyo pour un nouveau ATP 500. Il sacre Daniil Medvedev qui remporte le troisième tournoi de sa saison (et de sa carrière) mais surtout le premier à ce niveau. Issu des qualifications, il domine Diego Schwartzmann (n°4) au premier tour puis Milos Raonic (n°6) en quart, Denis Shapovalov en demi et Kei Nishikori (n°3) en finale. Le héros local n'a donc pas réussi à remporter un troisième titre devant son public. Il avait dominé Stefanos Tsitsipas (n°5) en quart et Richard Gasquet (n°8) en demi. A Pékin, Nikoloz Basilashvili crée une énorme surprise en disposant en finale de Juan Martin Del Potro (n°1). Le Géorgien, déjà vainqueur d'un premier ATP 500 à Hambourg en juillet, avait également dominé Jack Sock (n°6) au premier tour et Kyle Edmund (n°5) en demi. De son côté, Del Potro avait bénéficié du forfait de Fabio Fognini (n°4) avant leur demi-finale. C'est à Shanghai que tout ce monde se retrouve et Novak Djokovic (n°2) y conserve sa mainmise sur le circuit. Il ne perd pas un seul set de la semaine et Kevin Anderson (n°7) est le seul à le pousser jusqu'à un tie-break en quart de finale. En demi, il ne laisse que trois jeux à Alexander Zverev (n°4) avant de dominer Borna Coric (n°13) en finale. Le Croate atteint là sa première finale en Masters 1000. Après être venu à bout de Stan Wawrinka au premier tour, il bénéficie de l'abandon de Juan Martin Del Potro (n°3) en huitième. En demi, il crée une énorme surprise en disposant de Roger Federer (n°2) en deux sets secs. Deux autres favoris sont éliminés dès leur entrée en lice. Il s'agit de Marin Cilic (n°5), surpris par le Chilien Nicolas Jarry, et de Dominic Thiem (n°6), battu au tie-break du dernier set par Matthew Ebden. La blessure de Del Potro (au genou) l'obligera à mettre fin à sa saison. C'est aussi le cas de Rafael Nadal et de David Goffin qu'on ne retrouvera pas avant 2019. A Vienne, Kevin Anderson (n°2) remporte son deuxième tournoi de la saison. C'est surtout son premier succès en ATP 500. Il domine Borna Coric (n°6), Fernando Verdasco et Kei Nishikori (n°5). Le Japonais, revenu très fort en cette fin de saison, prend facilement le dessus sur Dominic Thiem (n°1) en quart et Mikhail Kukushkin en demi. Roger Federer (n°1) retrouve la voie du succès à Bâle où il signe le 99e succès de sa carrière et le 9e dans sa ville. Accroché par Gilles Simon en quart, il domine plus facilement Daniil Medvedev (n°7) en demi puis Marius Copil en finale. L'étonnant Roumain, issu des qualifications, fait tomber Marin Cilic (n°3) au deuxième tour et Alexander Zverev (n°2) en demi. Novembre Le Masters 1000 de Paris donne souvent lieu à des surprises et cette édition ne déroge pas à la règle puisque c'est Karen Khachanov qui y remporte son premier titre à ce niveau (le troisième de l'année, le quatrième en tout). Classé à la 18e place mondiale, le Russe vient à bout de justesse de John Isner (n°8) en huitième avant de dominer plus facilement Alexander Zverev (n°4), Dominic Thiem (n°6) et Novak Djokovic (n°2) en finale. Le Serbe avait déjà souffert en quart face à Marin Cilic (n°5) et surtout face à Roger Federer (n°3) en demi, dans un match aux allures de finale avant la lettre. La rencontre très spectaculaire dure plus de trois heures et Federer prouve qu'il n'est pas si loin de son adversaire du jour, même s'il ne l'a plus battu depuis trois ans. Malgré sa défaite en finale, Djokovic s'empare de la première place mondiale. Le tableau, fort déséquilibré en raison du forfait de dernière minute de Rafael Nadal (n°1), permet toutefois au tenant du titre Jack Sock (n°16), très loin de son niveau d'il y a un an, de limiter la casse en se hissant en quart où il ne perd qu'en trois sets contre Thiem. Kevin Anderson (n°7) est battu en huitième par Kei Nishikori. Le Masters « Next Gen » permet à Stefanos Tsitsipas de confirmer qu'il est un des plus prometteurs espoirs du circuit. Il sort des poules en ne perdant qu'un seul set en trois matchs (les rencontres sont disputées au meilleur des cinq manches, de maximum 7 jeux). Il est beaucoup plus accroché en demi-finale face à Andrey Rublev qui ne s'incline qu'au tie-break du dernier set. Le Grec s'impose finalement contre Alex De Minaur en quatre sets. L'Australien était sorti de sa poule en ne perdant lui aussi qu'un set, contre Rublev. En demi, il s'impose face à l'Espagnol Jaume Munar, également en cinq sets. Le vrai Masters semble promis à Novak Djokovic (n°1) qui n'a perdu que trois matchs depuis Roland-Garros. C'est pourtant Alexander Zverev (n°3) qui émerge et remporte le plus grand titre de sa jeune carrière. Il s'était pourtant incliné en poule face au Serbe sur un score assez sec. Mais ses victoires en deux sets sur Marin Cilic et John Isner ont suffi à le qualifier pour les demis. Là, il se défait de Roger Federer (n°2) en deux tie-breaks avant de retrouver Djokovic en finale. L'Allemand remporte le dernier match ATP de la saison sur le score de 6/4-6/3. Vainqueur de ses trois matchs de poules en deux sets, Djokovic avait très largement dominé Kevin Anderson (n°4) en demi-finale. Ce dernier avait remporté avec autorité ses deux premiers matchs dans l'autre poule, face à Dominic Thiem et Kei Nishikori. Mais une défaite dans le dernier match face à Federer l'avait privé de la première place du groupe. Le Suisse, pourtant battu par Nishikori lors de son premier match, finit donc ce groupe en tête mais avec seulement deux victoires. Pour la dernière finale de Coupe Davis de l'histoire (la compétition organisée en 2019 n'a plus rien à voir avec la vieille dame du tennis), c'est la Croatie qui s'impose en dominant largement leurs hôtes français. Dans la même salle lilloise que la finale 2018 qui avait vu la victoire de la France sur la Belgique, Marin Cilic et les siens n'ont pas fait dans le détail. Même si Pierre-Hughes Herbert et Nicolas Mahut ont réussi à amener un tout petit peu de suspens dans la rencontre en dominant Ivan Dodig et Mate Pavic lors du double en quatre sets, les trois simples n'ont jamais permis au Français de s'exprimer. C'est tout d'abord Borna Coric qui prend la mesure de Jérémy Chardy lors du match d'ouverture. Marin Cilic apporte ensuite les deuxièmes et troisièmes points croates en s'imposant sans perdre un set contre Jo-Wilfried Tsonga le vendredi et contre Lucas Pouille le dimanche. Une statistique résume parfaitement la rencontre : lors des trois simples, les Croates n'ont pas perdu une seule fois leur service. La Croatie remporte donc son deuxième saladier (après 2005) et cette dernière édition consacre à juste titre Marin Cilic. Ce dernier a disputé 56 matchs (39 victoires) en 25 rencontres ces 12 dernières années. Peu de joueurs du Top ont donné autant à cette magnifique compétition désormais défunte.
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