L’Année 2016 touche à sa fin. Il est grand temps pour moi de procéder à une série de rétrospectives pour vous faire revivre les grands moments de la saison, vous présenter ceux qui l’ont animée et ceux qui marqueront sans doute 2017. Première étape : un compte rendu, mois par mois et en quatre parties, d’une année pleine de rebondissement. Première partie : l’année au masculin, de janvier à mai. JanvierNovak Djokovic (n°1), superstar de Melbourne ! Le Serbe remporte son sixième titre à l’Open d’Australie et améliore son propre record de l’ère Open (avant 1968, Roy Emerson a également été six fois titré). Après trois premiers tours assez tranquilles contre le jeune Coréen Hyeon Chung, l’invité français Quentin Halys et l’Italien Andreas Seppi (n°28), il est toutefois sérieusement accroché par Gilles Simon (n°14) en huitième. Il remet les pendules à l’heure en dominant largement Kei Nishikori (n°7) en quart puis prend la mesure de Roger Federer (n°3) malgré la perte du troisième set. La finale est un remake de 2015 avec Andy Murray (n°2) dans le second rôle. Si l’Ecossais avait un temps fait illusion l’an dernier, il doit cette fois s’avouer vaincu en trois sets (même si les deux derniers sont assez serrés). Il était sans doute fort émoussé par un parcours plus difficile. S’il avait largement dominé le tout jeune Alexander Zverev et le local Sam Groth lors des deux premiers tours, il avait ensuite perdu un set contre Joao Sousa (n°32) au troisième tour et un autre en quart contre David Ferrer (n°8). Bernard Tomic (n°16) avait été un adversaire moins coriace en huitième mais le plus gros morceau n’était autre que Milos Raonic (n°13) qui a mené deux sets à un en demi. De retour de blessure, le Canadien a été un des grands animateurs du tournoi, notamment lors de son match épique en huitième pour battre le vainqueur 2014 Stan Wawrinka (n°4) en cinq sets. Raonic a aussi battu Gael Monfils (n°23) en quart. Le Français avait bénéficié d’un parcours rendu plus facile par le grand choc de la première semaine : la défaite de Rafael Nadal (n°5) dès le premier tour et en cinq sets face à son compatriote Fernando Verdasco. Côté belge, David Goffin (n°15) remplit son contrat en atteignant les huitièmes de final malgré un match piège contre le très talentueux Autrichien Dominic Thiem (n°19) que le Liégeois négocie très bien en quatre sets. En huitième, il est par contre archi-dominé par Roger Federer. Steve Darcis peut nourrir quelques regrets. Blessé lors de la préparation, il arrive un peu court et s’incline contre l’Argentin Guido Pella après avoir pourtant remporté les deux premiers sets. FévrierLe mois de février est particulièrement calme avec très peu d’épreuves de haut niveau. Les sorties des joueurs du Top se font extrêmement rares et les tournois les plus relevés sont quatre ATP 500. Lors du premier, à Rotterdam, Martin Klizan crée une énorme surprise en remportant son quatrième titre mais le premier à ce niveau. Le Slovaque se fraye un chemin dans un tableau décimé, notamment par le forfait de dernière minute de Richard Gasquet (n°1) et la défaite d’entrée de David Goffin (n°4) contre Marcos Baghdatis. Klizan est un peu un miraculé dans ce tournoi puisqu’il sauve pas moins de 5 balles de match contre Roberto Bautista Agut (n°6) en quart et trois autre face à Nicolas Mahut en demi. En finale, il domine Gaël Monfils (n°5) en finale qui avait pris la mesure de Philipp Kohlschreiber le samedi. La surprise est également de taille sur la terre-battue de Rio de Janeiro la semaine suivante lorsque le jeune trentenaire Pablo Cuevas soulève le trophée. Il s’agit pour lui aussi du quatrième titre et du premier en ATP 500. En finale, il vient à bout du non moins surprenant Argentin Guido Pella, tombeur de Dominic Thiem (n°5) en demi. Mais c’est justement lors de ces demis que l’Uruguayen a forgé son succès en venant à bout du roi de la terre-battue, Rafael Nadal (n°1). Depuis 2005, il ne s’agit que de la deuxième défaite de l’Espagnol sur terre-battue face à un joueur classé en dehors du Top 30. Toujours en Amérique latine mais cette fois sur dur, le circuit fait escale à Acapulco. La cité balnéaire mexicaine voit aussi quelques têtes de série tomber rapidement mais la victoire revient tout de même à Dominic Thiem (n°4). Il remporte là son cinquième titre (deux semaines après l’ATP 250 de Buenos Aires) mais seulement le premier sur une autre surface que la terre-battue. L’Autrichien domine Sam Querrey en demi et Bernard Tomic (n°5) en finale. Ce dernier s’était débarrassé d’Alexandr Dolgopolov la veille. Enfin, la même semaine à Dubaï, Stan Wawrinka (n°2) s’impose dans un tournoi qui perd ses trois autres principales têtes d’affiche (dont Novak Djokovic, n°1) en quart de finale. Le Suisse bénéficie de l’abandon de Nick Kyrgios en demi avant de dominer Marcos Baghdatis en finale. Le Chypriote était venu à bout de Feliciano Lopez (n°6) en demi. MarsFinaliste de la dernière édition, la Belgique est battue d’entrée par la très dangereuse équipe de Croatie. Lancé pour la première fois dans des simples à enjeux, Kimmer Coppejans montre de belles choses mais est quand-même battu en trois sets par Marin Cilic le premier jour puis contre Borna Coric lors du cinquième match. David Goffin se fait peur en laissant revenir Coric à deux sets partout le vendredi mais sort un tout gros match le dimanche pour remettre les deux équipes à égalité. C’est finalement le double, comme souvent notre talon d’Achille, qui fait pencher la balance. La paire formée par Ivan Dodig et Franko Skugor y domine trop facilement Goffin et Ruben Bemelmans. Dans les autres matchs, la Serbie passe tout près de l’élimination sur son terrain face au Kazakhstan, malgré la présence du n°1 mondial. Djokovic remporte facilement son premier match mais perd le double puis est poussé au cinquième set par Mikhail Kukushkin (déjà vainqueur de son premier match). C’est finalement Viktor Troicki qui apporte le point décisif. La République Tchèque, vainqueur en 2013 et 2014 s’en sort également au dernier match malgré un Tomas Berdych poussé au cinquième set par le jeune Alexander Zverev le premier jour et forcé à l’abandon face à Philipp Kohlschreiber le dimanche. L’Argentine (grâce à deux victoires de Leonardo Mayer) domine la Pologne 3/1. Andy Murray assure les trois points de la Grande-Bretagne face au Japon. Dans une rencontre aux relents de Challenge Round des années 60, les Etats-Unis battent l’Australie sur le gazon de Kooyong. John Isner remporte ses deux simples et les frères Bryan apportent un point décisif en cinq sets notamment face au jeune capitaine « aussie » Lleyton Hewett. Enfin, l’Italie domine la Suisse (privée de ses stars) et la France, en Guadeloupe, bat le Canada (sans Raonic) lors de rencontres à sens unique. Toujours aussi impressionnant, Novak Djokovic (n°1) remporte le premier Masters 1000 de la saison à Indian Wells. Il s’agit de son cinquième titre dans le désert californien et du troisième consécutif. Il perd le premier set de son tournoi face au qualifié Bjorn Fratangelo mais déroule ensuite pour dominer tous ses adversaires en deux sets. C’est Jo-Wilfried Tsonga (n°7) qui l’inquiète le plus en quart (deux tie-breaks) mais le Serbe bat ensuite plus facilement Rafael Nadal (n°4) et Milos Raonic (n°12). Déjà très en vue à l’Open d’Australie, le Canadien réalise encore un très beau parcours, battant notamment Tomas Berdych (n°6) en huitième. En l’absence de Roger Federer, la plus grosse surprise du tournoi vient de l’élimination d’Andy Murray (n°2) dès le troisième tour par l’Argentin Federico Delbonis au tie-break du dernier set. David Goffin (n°15) bat le premier Top 5 de sa carrière (Stan Wawrinka, n°3, en huitième) et poursuit sa route jusqu’en demi où il n’est battu qu’en trois sets par Raonic. C’est la toute première demi-finale du Belge dans une épreuve de cette envergure. A Miami, la victoire revient à nouveau à Novak Djokovic (n°1) pour son sixième titre en Floride (le troisième consécutif également). Avec ce 28e titre à ce niveau, il dépasse les 27 titres de Rafael Nadal et se retrouve seul en tête au classement des vainqueurs de Masters 1000. En Floride, Djokovic domine encore plus son sujet puisqu’il ne perd pas le moindre set et ne laisse que six jeux de moyenne à ses adversaires dont Kei Nishikori (n°6) en finale. Le seul à le pousser au tie-break est David Goffin (n°15) qui, sur sa lancée, atteint une deuxième demi-finale en Masters 1000, cette fois sans devoir affronter de joueur du Top 15. Roger Federer est toujours indisponible. Stan Wawrinka (n°4) et Rafael Nadal (n°5) sont surpris dès leur entrée en lice respectivement par Andrey Kuznetsov et par Damir Dzumhur. Enfin Andy Murry (n°2) est de nouveau éliminé au troisième tour par un Grigor Dimitrov (n°26) retrouvé. Nick Kyrgios (n°24) profite de cette hécatombe pour se hisser en demi-finale pour la première fois à ce niveau. Il bat en quart Milos Raonic (n°12). AvrilRafael Nadal (n°5), l’ancien « roi du rocher », octuple vainqueur (consécutif !) du Masters 1000 de Monte-Carlo entre 2005 et 2012, retrouve son titre après trois ans de disette. Les nombreuses blessures qu’il a endurées ces dernières saisons semblent effacées le temps d’une semaine où il domine notamment Stan Wawrinka (n°4), Andy Murray (n°2) et Gael Monfils (n°13) en finale. Le Français a bénéficié d’un parcours assez dégagé avant de remporter une lutte fratricide contre Jo-Wilfried Tsonga (n°8) en demi. La chute de Novak Djokovic (n°1) dès son entrée face au Tchèque Jiri Vesely est une bombe. Le Serbe avait disputé les 11 dernières finales des Masters 1000 auxquels il avait participé. De retour de blessure Roger Federer (n°3) se hisse jusqu’en quart avant d’y perdre en trois sets contre Tsonga. Après sa superbe tournée américaine, David Goffin (n°11) retombe les pieds sur terre. Il subit la loi en huitièmes de Marcel Granollers, repêché des qualifications. Recordman absolu à Monte-Carlo, Rafael Nadal (n°1) l’est aussi au « ATP 500 » de Barcelone qu’il remporte également pour la neuvième fois dans la foulée. En finale, il prend la mesure du double tenant du titre Kei Nishikori (n°2). Le Majorquin domine Philipp Kohlschreiber (n°10) en demi-finale alors que le Japonais ne fait qu’une bouchée de Benoit Paire (n°6). MaiAprès son couac de Monte-Carlo, Novak Djokovic (n°1) poursuit sa moisson de tournois majeurs en s’imposant à Madrid. Il remporte ce titre pour la deuxième fois (après 2011) en dominant Milos Raonic (n°11), Kei Nishikori (n°6) et Andy Murray (n°2), le seul à lui prendre un set. En l’absence de Roger Federer, à nouveau souffrant, la plus grande surprise du tournoi vient de l’élimination de Stan Wawrinka (n°4), battu dès son entrée et en deux tie-breaks par Nick Kyrgios. Ce dernier se hisse ensuite en quart où il est tout près d’un nouvel exploit contre Nishikori. Finaliste, Andy Murray domine Rafael Nadal (n°5) en demi pour la deuxième fois seulement sur terre (après la finale de la précédente édition). L’Espagnol prouve tout de même qu’il est bien de retour avec cette performance. David Goffin est surpris d’entrée par le jeune Français Lucas Pouille, issu alors des qualifications, en galvaudant quatre balles de match avant de s’incliner au tie-break du dernier set. Andy Murray prouve une nouvelle fois qu’il ne doit plus rougir sur terre face aux autres membres du « Big 4 » en remportant son deuxième Masters 1000 sur cette surface à Rome. Bénéficiant d’un parcours assez facile, il ne doit pas affronter de Top 10 avant la finale. Là, il domine Novak Djokovic (n°1) aussi facilement que ses précédents adversaires et ne lui laisse que 6 jeux. Si Rafael Nadal (n°5) atteint tout de même les quarts de finale et n’est battu qu’en deux sets très serrés par le Serbe, Roger Federer (n°3) et Stan Wawrinka (n°4) sont surpris dès les huitièmes respectivement par Dominic Thiem (n°13) et Juan Monaco. Lucas Pouille prouve que son parcours à Madrid n’était pas un « one shot » puisqu’il se hisse en demi-finale. Il bénéficie tout de même d’un joli parcours de circonstances puisqu’il est repêché des qualifications pour prendre la place de Jo-Wilfried Tsonga (n°7) directement au deuxième tour et profite encore du forfait de Monaco en quart. David Goffin (n°12) se reprend après une petite période de doute. Il inflige un cinglant 6/0-6/0 à Berdych (n°8) en huitième avant de céder face au futur vainqueur en quart. Enfin, après trois défaites en finale et quatre en demi, Novak Djokovic (n°1) s’impose à Roland-Garros. Le Serbe devient ainsi le huitième joueur de l’histoire à inscrire son nom au palmarès de tous les Grand-Chelems et le premier depuis Rod Laver en 1969 à les remporter consécutivement (même si l’Australien avait réalisé le vrai Grand-Chelem, à savoir un « 4 à la suite » sur l’année calendaire). Le numéro un mondial a d’ailleurs disputé huit des neuf dernières finales de Grand-Chelem. Pour toucher le Graal, il prend d’abord successivement la mesure de Yen-Hsun Lu, de Steve Darcis et d’Aljaz Bedene. En huitième, Roberto Bautista Agut (n°14) l’ennuie fortement pendant 4 sets. Il domine ensuite plus facilement Tomas Berdych (n°7) et Dominic Thiem (n°13) avant d’écœurer Andy Murray (n°2) en finale. L’Ecossais, qui joue sa première finale à Paris (alors qu’il totalise déjà 9 finales, dont deux gagnées, dans les autres « Majors »), débute péniblement le tournoi. Il doit remonter un handicap de deux sets au premier tour contre le qualifié Radek Stepanek puis doit encore aller au cinquième face à l’invité Mathias Bourgue au deuxième. Il retrouve ensuite son niveau pour dominer Ivo Karlovic (n°27) et John Isner (n°15) en trois sets. En quart, il est accroché pendant deux sets par Richard Gasquet (n°9) avant de terminer en roue libre. Il joue enfin son meilleur match en demi pour sortir le tenant du titre Stanislas Wawrinka (n°3). Le tournoi est privé de deux de ses principaux animateurs sur blessure. Roger Federer déclare forfait avant le début de l’épreuve et Rafael Nadal (n°4), qui semblait à nouveau en forme, étrille ses deux premiers adversaires avant de jeter l’éponge. Jo-Wilfried Tsonga (n°6), le n°1 français, abandonne également au troisième tour. C’est tout bénéfice pour Dominic Thiem qui atteint sa première demi en Grand-Chelem en battant entre autre le grand espoir Alexander Zverev et David Goffin (n°12). Kei Nishikori (n°5) cède en huitièmes sous la pression imposée par Richard Gasquet (n°9) et Milos Raonic (n°8) est surpris au même stade par l’Espagnol Albert Ramos-Vinolas. David Goffin devient le premier Belge en quart de finale d’un Grand-Chelem (en simple messieurs) depuis la demi-finale de Xavier Malisse à Wimbledon en 2002. Sur sa route, il se débarrasse des anciens Top 10 Nicolas Almagro et Ernests Gulbis en pratiquant un superbe tennis. Il poursuit d’ailleurs sur sa lancée pendant deux sets et demi face à Thiem qu’il semble sur le point de terrasser avant de s’écrouler physiquement et mentalement. L’autre Liégeois du tableau, Steve Darcis, était quasiment absent du circuit depuis sa blessure en février. Il réalise un bien joli parcours depuis les qualifications en battant un autre qualifié, Malek Jaziri, en trois sets au premier tour du tableau final avant de disputer un très bon match contre le futur vainqueur.
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