En remportant successivement les Masters 1000 de Montréal et de Cincinnati, Rafael Nadal a frappé un grand coup dans l'optique de l'US Open. Il se présentera à New York dans la peau du grand favori. Côté féminin, le duel à distance entre Serena Williams et Victoria Azarenka s'annonce passionnant. Après une saison 2012 marquée par les blessures (et un titre à Roland-Garros tout de même), le cru 2013 de Rafael Nadal est tout simplement exceptionnel. Il n'a, en effet, perdu que trois matchs (sur 56) et a glané 9 titres. Mieux, il a remporté plus de Masters 1000 sur dur que sur terre-battue, preuve qu'après 10 ans sur le circuit, le Majorquin continue à progresser. Deuxième mondial en arrivant à New-York, il est l'incontestable n°1 actuel et sera l'homme à battre du tournoi. D'autant qu'il vient de prendre le meilleur sur le n°1 en sursis, Novak Djokovic, à Montréal. Le Serbe n'a plus remporté de titre sur le circuit depuis Monte-Carlo et a semblé un peu emprunté durant l'été. Bien sûr, son mental hors du commun le rendra malgré tout encore dur à battre dans la grande pomme. Mais sa défaite face à Andy Murray en finale de Wimbledon l'a peut-être plus touché qu'il ne veut l'admettre. L'Ecossais a, lui aussi, marqué le pas après ce match puisqu'il n'a atteint aucune demi-finale durant l'été. Mais cette baisse de régime s'avère relativement normale après une émotion aussi intense. Elle lui ôte en tout cas une part de pression, ce qui pourrait le rendre plus dangereux. Le tirage au sort l'a placé dans la partie de tableau de Novak Djokovic, ce qui doit ravir Rafael Nadal. Plus que troisLe "Fab Four" est désormais limité à ces trois joueurs. Après son début de saison plutôt médiocre qui l'a vu chuter à la 7e place mondiale, Roger Federer ne peut plus être considéré comme un favori pour les Grand-Chelems. Ca ne veut pas dire que le Suisse ne remportera pas l'US Open et encore moins qu'il ne gagnera plus de titre majeur. Mais cette victoire serait dorénavant une réelle surprise. Comme le serait une victoire de David Ferrer, Tomas Berdych ou Juan Martin Del Potro. Ces trois joueurs ont déjà goûté aux joies d'une finale en Grand-Chelem (l'Argentin en a même remporté un, à New-York il y a tout juste 4 ans). Mais ils partent plutôt dans la peau d'outsiders. Del Potro sera sans doute le plus coriace d'entre eux puisqu'il a réalisé un très bon été (victoire à Washington et demi à Cincinnati). On pourrait également considérer que John Isner fait partie de ce groupe après son été de feu. Demi-finaliste à Newport, vainqueur à Atlanta et finaliste à Washington et Cincinnati, l'Américain sera toutefois peut-être un peu émoussé en arrivant à Flushing Meadow. Il devra, en plus affronter Nadal dès les huitièmes de finale. Les jeunes stars que sont Grigor Dimitrov, Milos Raonic (finaliste à Montréal), Ernests Gulbis ou Jerzy Janowicz devront également être suivies de près. Les trois derniers cités ont été versés dans le quart le plus faible du tableau et se voient donc offrir une occasion exceptionnelle de se hisser en demi-finale. Le Polonais avait d'ailleurs déjà saisi celle-ci à Wimbledon. Pas de deuxDans le tableau féminin, deux joueuses évoluent largement au-dessus de la mêlée et devraient se retrouver pour une dernière danse, lors de la finale. Serena Williams domine le circuit depuis le tournoi de Miami et a remporté le total impressionnant de 48 victoires pour seulement 2 defaites sur cette période. Ce simple chiffre devrait la placer bien au-dessus du lot. Mais justement, ses deux défaites ont été infligées lors du dernier Grand-Chelem pour la première et face à sa dauphine Victoria Azarenka, en finale de Cincinnati il y a une semaine, pour la seconde. La Biélorusse abordera donc l'US Open avec des arguments de poids, si toutefois ses ennuis de santé (dos et genoux) ne réapparaissent pas. En l'absence de Maria Sharapova, blessée, deux joueuses seulement semblent en mesure d'empêcher ces deux championnes de soulever le trophée dans deux semaines. Agnieszka Radwanska est toujours bien placée dans les tournois qu'elle dispute (elle est très rarement battue avant les quarts) mais elle connait bien des difficultés à s'imposer. Elle a notamment manqué une occasion en or à Wimbledon. Li Na sort quant à elle d'un très bon été qui l'a vu atteindre les demi-finales à Toronto et à Cincinnati (où elle ne fut pas loin de battre Serena). Ces deux joueuses doivent s'affronter au stade des quarts de finale. Derrière ce quatuor, un nombre incalculable de joueuses se battront pour un accessit. Sara Errani, 4e tête de série, Caroline Wozniacki, Petra Kvitova, Angélique Kerber, Jelena Jankovic, Sam Stosur, Sloane Stephens ou Sabine Lisicki possèdent toutes les armes pour se forger une place en quart, voire en demi. Mais ce devrait toutefois être insuffisant pour aller au bout du tournoi. Flipkens en n°1On peut ajouter à cette liste Kirsten Flipkens après sa superbe demi-finale de Wimbledon. Le tirage au sort ne l'a toutefois pas vraiment aidée puisqu'elle devra affronter Venus Williams dès le premier tour (certainement sur un grand court). Les deux joueuses se sont déjà affrontées à Toronto et la Belge l'avait emporté en trois sets. Mais avec un public acquis à sa cause, l'Américaine sera encore plus difficile à battre. Inutile dès lors de se projetter plus loin dans le tableau de Kirsten qui doit avant tout se concentrer sur ce premier obstacle. Yanina Wickmayer, l'autre Belge du tableau féminin, n'a pas été beaucoup plus avantagée par le tirage puisqu'elle sera opposée à Maria Kirilenko, 14e tête de série. La Russe reste toutefois sur quelques résultats décevants depuis son quart de finale à Roland-Garros, notamment une défaite face à la Louvaniste à Eastbourne. Redescendue à la 58e place (elle était 23e en début d'année), Yanina partira en tout cas sans pression. Côté masculin, David Goffin sera opposé à Alexandr Dolgopolov, ancien Top 20 et demi-finaliste à Winston Salem cette semaine. Un tirage difficile donc pour le Liégeois qui devra ensuite croiser le fer avec Mikhail Youzhny, demi-finaliste du tournoi en 2006 et 2010. Xavier Malisse a peut-être hérité d'un tableau plus jouable avec Andreas Seppi, tête de série n°20 mais plus à l'aise sur terre-battue.
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