Le tableau masculin de Wimbledon semble plus ouvert que jamais au vu des récentes contre-performances des ténors du circuit. Chez les dames, Serena Williams est la principale favorite à sa propre succession. En s’inclinant en quart de finale de Roland-Garros face à Robin Soderling, Roger Federer a laissé passer, peut-être définitivement, sa chance de battre le record de Pete Sampras de 286 semaines à la première place mondiale. Il a aussi fixé à jamais à 23 son incroyable série de demi-finales consécutives en Grand-Chelem. Il reste encore un record qu’il peut rêver d’égaliser, celui des 7 victoires à Wimbledon (dans l’ère open), également détenu par Pete Sampras. Auteur de six titres ces sept dernières années, le Suisse sera favori à sa succession mais son parcours sera semé d’embûches. D’abord parce qu’il ne pratique plus le tennis conquérant de sa grande époque. Depuis sa victoire à l’Open d’Australie, il a même accumulé les mauvais résultats (pour lui). Et sa récente élimination en finale de Halle, un tournoi où il n’avait plus connu la défaite depuis 2002, ne plaide pas en sa faveur. Ensuite parce que l’opposition s’est nettement améliorée sur cette surface ces dernières saisons. Au premier rang de celle-ci, on retrouve évidemment le nouveau n°1 mondial Rafael Nadal. Il reste le seul joueur à avoir battu Federer à Wimbledon depuis 2002, lors de la somptueuse finale de 2008. Sa superbe série de victoires sur terre-battue a gonflé son moral à bloc. Il a certes été un peu décevant au Queen’s mais il lui fallait sans doute quelques matchs d’acclimatation à la surface. Son jeu reste un (tout petit) peu moins performant sur gazon mais sa force de caractère fera de toute façon de lui un très sérieux client. Andy Roddick aura également les faveurs des bookmakers. L’an dernier, il était passé tout près du sacre suprême et ne s’était incliné que 16/14 au dernier set contre Federer. Il pourrait y trouver la motivation nécessaire pour enfin soulever ce trophée qu’il a déjà frôlé à trois reprises (2004, 2005 et donc 2009). Andy Murray peut également jouer très bien sur herbe. Il court toujours après son premier titre en Grand-Chelem et le soutient inconditionnel de ses compatriotes pourrait lui faire retrouver la confiance dont il a manqué ces derniers mois… ou le faire sombrer sous la pression. . Le gazon ne convient pas vraiment au jeu de Novak Djokovic. Malgré cela, le n°3 mondial reste un formidable compétiteur, surtout en Grand-Chelem où il n’a perdu que deux fois avant les quarts depuis Roland-Garros 2007. Il serait donc fort étonnant de ne pas le retrouver en deuxième semaine, de là à jouer le titre… En battant Federer à Halle, Lleyton Hewitt s’est rappelé qu’il est également un grand compétiteur et que le gazon lui convient parfaitement. Le vainqueur de l’édition 2002 pourrait créer de grosses surprises. Ce sera le cas également de Robin Soderling, le double finaliste de Roland-Garros qui peut aussi très bien jouer sur herbe. Une autre série de joueur peuvent jouer les troubles fêtes sans prétendre à la victoire finale. C’est le cas de Fernando Verdasco, Jo-Wilfried Tsonga et Marin Cilic qui doivent encore beaucoup prouver sur cette surface. Tomas Berdych et Jurgen Melzer, les demi-finalistes de Roland-Garros, tenteront de poursuivre sur leur lancée. Les Américains Sam Querrey (vainqueur au Queen’s) et John Isner possèdent un service qui devrait encore faire des ravages sur les terrains les plus rapides du monde. Serena au-dessus du lotCôté féminin, Serena Williams a toutes les cartes en main pour reconduire son titre. Lorsqu’elle est en forme, la numéro un mondiale n’a pas beaucoup de concurrence sur le circuit, surtout sur cette surface où la puissance de frappe joue un rôle primordial. Son plus gros souci viendra peut-être justement de sa condition physique qui a tendance à l’abandonner depuis quelques mois. En cas de « coup de mou », sa sœur serait sa principale rivale. Meilleure joueuse sur herbe depuis Martina Navratilova, la quintuple gagnante de l’épreuve s’était toutefois largement inclinée en finale l’an dernier contre sa cadette. Derrière ce duo, le retour des deux meilleures belges sera l’attraction du tournoi féminin. Kim Clijsters aime le gazon et se sent prête à y créer l’exploit après son forfait à Roland-Garros. Justine Hénin maîtrise également bien le jeu sur herbe mais son manque de puissance face aux meilleures risque de lui coûter cher en fin de parcours. Il sera très intéressant de suivre les performances de Francesca Schiavone du côté de Church Road. A priori, son jeu avec ses montées en slice et ses belles volées s’adapte très bien au gazon comme le prouve son quart de finale l’année dernière. Ce sera moins le cas de Samantha Stosur dont le service « quické » sera moins efficace que sur terre, un comble pour une Australienne. Mais la confiance accumulée ces derniers mois devrait lui permettre de rejoindre la deuxième semaine sans encombre. C’est beaucoup moins sûr pour Jelena Jankovic, jamais à la fête à Wimbledon. La remarque vaut également pour les nombreuses Russes. Celles-ci sont en perte de vitesse. Leur chef de file en l’absence d’Elena Dementieva, sera Nadia Petrova, douzième. C’est le premier Grand-Chelem depuis Roland-Garros 2003 où il n’y a pas de Russe dans les dix premières têtes de série. Maria Sharapova, lauréate en 2004 mais qui n’a plus rien fait de valable sur herbe depuis sera toutefois leur principale chance de succès. Caroline Wozniacki, troisième mondiale mais en baisse de régime ces derniers mois, doit encore faire ses preuves sur herbe. D’autres joueuses sont à l’aise sur cette surface et pourraient se frayer un joli chemin dans le tableau. Na Li vient de s’imposer à Birmingham. Agnieska Radwanska reste sur deux quarts à Wimbledon. Enfin, personne n’a également oublié le parcours de Marion Bartoli jusqu’à la finale en 2008. Mauvais tirageYanina Wickmayer fait partie de ces joueuses. Avec déjà deux finales à son actif sur gazon, elle a prouvé qu’elle peut très bien s’y comporter. Mais elle n’a pas encore été très à la fête dans le All England Club où sa défaite l’an dernier dès le premier tour était fort décevante. Son récent cuisant revers face à Kim Clijsters à Eastbourne n’est pas non plus de bon augure. Kirsten Flipkens est également très à l’aise sur herbe. Gagnante de Wimbledon chez les juniors (ça remonte tout de même à 2003), elle a encore atteint le troisième tour du tableau final l’an dernier. Malheureusement, elle devrait rencontrer Yanina dans un duel fratricide dès le deuxième tour. Les garçons ne sont pas plus gâtés par le tirage au sort. Olivier Rochus aura la lourde tâche d’affronter d’entrée Novak Djokovic (qu’il a toutefois battu trois fois en quatre rencontres dont la dernière, en mars, à Miami). Xavier Malisse croisera le fer avec Juan-Carlos Ferrero qui a gagné leur unique rencontre sur le gazon du Queen’s en 2009. Quant à Kristof Vliegen, opposé au Français Benneteau (38e), il n’a plus battu un membre du Top 50 depuis avril 2008. Les chances de voir un Belge franchir le premier tour du tableau masculin sont donc assez maigres mais aucun match n'est perdu d'avance en tennis. |