Depuis un an, rien ne semble pouvoir lui échapper. Roger Federer sera donc le principal prétendant au titre à l’Open d’Australie qui commence lundi. Chez les filles, Lindsay Davenport part à l’assaut de l’armada russe. Après avoir remporté onze titres dont trois Grands Chelems et le Masters en 2004, après s’être imposé à Doha dès la première semaine de 2005 sans jamais perdre son service, on ne voit pas très bien qui pourrait empêcher Roger Federer de glaner, à Melbourne, un cinquième titre du Grand Chelem. La statistique la plus intéressante à son sujet est celle-ci : il a gagné les vingt-trois derniers matchs l’ayant opposé à un membre du Top 10. Faut-il en déduire que la seule chance de voir un autre joueur brandir la coupe le 30 janvier est que le Suisse ait un « jour sans » durant la première semaine ? C’est fort possible. En tout cas, ses adversaires principaux savent qu’ils seront contraints, eux, à sortir leur meilleur tennis pour le battre lors des derniers tours. Safin, Hewitt, Roddick Parmi ceux-ci, trois hommes se détachent très nettement. Marat Safin a été le seul à approcher le niveau de jeu de Federer l’an dernier mais seulement par moment. On connaît ses difficultés à rester concentré tout un tournoi, voire tout un match. Lleyton Hewitt a fait son retour au meilleur niveau en 2004 et il aura à cœur de montrer sa valeur devant son public. Malheureusement, ses performances à l’Open d’Australie n’ont jamais été à la hauteur de ses ambitions et il reste sur six défaites consécutives (et assez sévères) contre Federer. Enfin, Andy Roddick possède toujours, avec son service, une arme redoutable mais il a semblé un peu en perte de vitesse ces derniers mois. D’autres outsiders sont capables d’aller au bout si les choses tournent en leur faveur : Carlos Moya réussit toujours assez bien en début d’année, Tim Henman et David Nalbandian sont parmi les très rares joueurs à avoir un solde positif dans leur tête-à-tête avec Federer, André Agassi rêve d’accrocher un cinquième Open d’Australie à son palmarès et le jeune Suédois Joachim Johansson commence à faire des dégâts sur le circuit. Côté belge, on suivra attentivement les performances d’Olivier Rochus. Son superbe début de saison laisse présager d’un beau parcours à Melbourne, même si le tirage au sort ne lui est pas trop favorable. Par contre, Xavier Malisse, légèrement blessé au coude, ne paraît pas au mieux de sa forme. Christophe Rochus, repris comme lucky-loser, aura une belle carte à jouer face à l'Espagnol Montanes. Lindsay et les Russes En l’absence de Justine Hénin-Hardenne et de Kim Clijsters, les deux finalistes de l’édition 2004, c’est Lindsay Davenport qui apparaît comme la principale favorite du tournoi. Revenue à la première place mondiale l’an dernier, elle s’est montrée intraitable face à toutes ses adversaires depuis six mois, lorsqu’elle n’est pas blessée en tout cas. Elle apprécie la surface et aimerait beaucoup remporter une nouvelle fois un Grand Chelem avant de mettre fin à sa carrière. Mais une bronchite survenue à Sydney cette semaine pourrait perturber sa préparation. Face à elle, les Russes seront sûrement une nouvelle fois à la fête. Après avoir remporté les trois derniers Grand Chelems, le Masters et la Fed Cup, les nouvelles tsarines du circuit rêvent de briller à Melbourne. Maria Sharapova n’en finit plus de grimper vers le firmament et pourrait bien être la plus dangereuse d’entre elles. Anastasia Myskina, championne du monde 2004, Svetlana Kuznetsova, vainqueur à l’US Open, et Elena Dementieva possèdent également les atouts pour aller au bout. Et il ne faut pas oublier Vera Zvonareva et Nadia, capables de créer quelques surprises. Les autres outsiders ne seront pas très nombreuses. Serena Williams a montré au Masters qu’elle pouvait de nouveau rivaliser avec les meilleures mais personne ne peut savoir dans quel état d’esprit elle arrivera en Australie. La même remarque est valable pour sa sœur. Amélie Mauresmo, toujours à la recherche d’une première victoire dans un « Major », va avoir fort à faire face à un tableau aussi relevé. Enfin, les Australiens n’auront d’yeux que pour Alicia Molik, 12e mondiale, qui a pris une nouvelle dimension depuis sa médaille de bronze aux J.O. d’Athènes et qui pourrait bien venir brouiller quelques cartes. Ce tournoi féminin aura en tout cas un petit goût amer pour les fans belges qui, après les grandes heures de gloires, connaît maintenant le dénuement. Depuis la défaite d’Els Callens au premier tour des qualifications, on sait qu’il n’y aura pas la moindre joueuse de notre pays dans le tableau, une première en Grand Chelem depuis l’US Open 1987 ! |