Roger Federer a écrasé Marat Safin en finale des internationaux d’Australie pour remporter son deuxième titre du Grand-Chelem (après Wimbledon 2003). Lundi, il étrennera sa nouvelle tenue de numéro un mondial. La rencontre a commencé sur un mode mineur. Les deux joueurs, en panne de premier service, restèrent au coude à coude jusqu’au tie-break (malgré un échange de break en début de set). Federer, plus entreprenant, le remporta 7/3. Au second set, Safin allait montrer de plus en plus de lassitude. Breaké dès le début de la manche, il ne parvint jamais vraiment à faire jeu égal avec le Suisse, visiblement plus frais physiquement. Au bout du rouleauA 3/5 sur son service, le Russe dût déjà sauver trois balles de set. Il s’accrocha, se bagarra et revint au score. A égalité, Safin démontra à quel point mentalement, il n’était plus vraiment dans le match en s’apprêtant à servir côté avantage. Cela provoqua un éclat de rire du public et de Federer mais c’était symptômatique de son manque de concentration et de sa fatigue nerveuse. « Désolé mais aujourd’hui, le réservoir était vide », s’excusa-t-il après le match avant d’ajouter : « J’ai eu des matchs très durs depuis deux semaines et celui-ci était de trop. Aujourd’hui, vous avez assisté à un match entre un joueur à bout de force et un autre qui jouait son meilleur tennis. » Nouveau n° 1De fait, Federer était en pleine maîtrise de son sujet. Il conclut le set derrière sur un jeu blanc avant de s’envoler dans la dernière manche qu’il remporta 6/2. Lors de son discours, il avoua que c’était « un début d’année exceptionnel ». Gagner l’Open d’Australie et prendre la première place mondiale était un rêve pour lui. « La victoire à Wimbledon a été un vrai soulagement », poursuivit-il. « C’est là que j’ai pris conscience de ce dont j’étais capable ». Son talent est en effet exceptionnel. C’est devenu un lieu commun de le comparer à Sampras mais il est vrai que quand on le voit réussir ses coups droits fulgurants et ses volées tranchantes, on ne peut s’empêcher de penser au grand « Pistol Pete ». Le deuxième titre du Grand Chelem de l’Américain (Wimbledon 1993) avait également coïncidé avec sa prise de pouvoir au classement. On ne savait pas, alors, qu’il allait battre tous les records en terminant six saisons d’affilée à la première place mondiale. L’avenir nous dira si Federer poursuivra la même voie.
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