Après la finale "made in Belgium" de Roland-Garros, les sœurs Williams auront soif de revanche sur une surface qui devrait avantager leur style de jeu. Mais elles ne seront pas les seules à prétendre au titre. "Quand Serena Williams est motivée, il est presque impossible de la vaincre". Si cette affirmation, souvent entendue dans les clubs du monde entier se confirme, elle a déjà gagné Wimbledon. Car des sources de motivation, elle n'en manquera pas en arrivant sur Church Road. La première sera la vengeance car le camouflet qu'elle a reçu à Paris a de quoi énerver une fille dont la modestie n'est pas la principale qualité. D'abord parce que c'était le troisième tournoi d'affilée qu'elle ne remportait pas, ensuite parce qu'elle perdait pour la deuxième fois de suite contre la même joueuse, Justine Hénin-Hardenne. Dans les deux cas, pareille mésaventure ne lui était plus arrivée depuis le printemps 2001 ! La deuxième sera la sauvegarde de sa première place mondiale. Car seule une nouvelle victoire lui assurerait de rester sur la plus haute marche du podium, qu'elle occupe depuis tout juste un an. Dans le cas contraire, elle sera dépendante du résultat de Kim Clijsters. La Belge possède en effet une chance unique de devenir la première belge n° 1 mondiale. En effet, si elle atteint le même stade de la compétition que Serena, elle dépassera l'Américaine au classement. Mieux, la plus jeune des Williams est obligé d'atteindre au moins les quarts de finale (avec au passage une victoire sur une top 16) ou les demi-finales (indépendamment des points de bonus) sous peine de perdre sa couronne. La Limbourgeoise a beau prétendre que le classement n'est pas si important pour elle, il y a fort à parier qu'elle garde cette donnée en tête. En espérant que ça ne la bloque pas car le gazon est la surface sur laquelle elle s'exprime le moins bien jusqu'ici (elle n'a fait "que" un quart de finale, il y a deux ans) et elle n'est pas à l'abri d'une défaite prématurée. Paris-Londres aller simpleJustine Hénin-Hardenne a, quant à elle, un palmarès déjà bien fourni sur herbe. Finaliste de Wimbledon en 2001 et demi-finaliste l'année dernière, elle a également remporté le tournoi de s'Hertogenbosch il y a deux ans. La toute récente championne de Roland-Garros est donc à classer parmi les principales favorites et pourrait donc bien faire le doublé. Malheureusement, son tableau n'est pas des plus aisés avec, entre autre, Mauresmo et Serena avant la finale. Certes, elle a prouvé à plusieurs reprises depuis le début de cette saison qu'elle ne faisait plus le moindre complexe face à qui que ce soit et qu'elle pouvait désormais battre tout le monde. Mais battre trois top 5 de suite ne sera pas une mince affaire. Derrière ce trio de tête, il ne faut pas oublier Venus Williams. Comme sa sœur, elle a certainement remis en question pas mal de chose après son élimination en huitième de finale à Paris. De plus, l'herbe reste sa meilleure surface puisque, avant de perdre la finale de l'an passé, elle restait sur une série de vingt victoires à Wimbledon. De sa condition physique et de sa motivation dépendront beaucoup de choses dans ce tournoi. On peut aussi classer Amélie Mauresmo parmi les favorites. L'an dernier, elle avait montré de sérieux progrès dans le jeu d'attaque qui lui avaient permis d'atteindre les demi-finales. Au contraire de Roland-Garros, elle jouera ce tournoi sans la moindre pression et ça peut changer beaucoup de chose. Les outsidersLes trois places suivantes au classement mondial sont occupées par trois Américaines qui, toutes trois, savent jouer sur gazon. Lindsay Davenport a remporté Wimbledon en 1999 et Eastbourne en 2001 mais c'était avant sa blessure, à l'époque où elle jouait les premiers rôles sur le circuit. Chanda Rubin est la tenante du titre à Eastbourne et Jennifer Capriati a atteint deux demi-finales et trois autres quarts de finales à Wimbledon. Ce sont de sacrées références mais, néanmoins, ces joueuses ne semblent pas pouvoir inquiéter les cinq meilleures. La différence entre la terre-battue et l'herbe étant moins importante dans le tennis féminin, il y a peu de véritables spécialistes de la surface. Néanmoins, Jelena Dokic (si elle se sort de la spirale de défaite dans laquelle elle est embarquée), Magdalena Maleeva (qui vient de gagner à Birmingham), Eleni Daniilidou, Alexandra Stevensson ou Anastasia Myskina peuvent toutes très bien jouer sur cette surface. Les Russes, justement, seront à surveiller et il sera très intéressant de suivre les résultats de Nadia Petrova et de Vera Zvonareva. La première avec son jeu complet et son grand service, devrait être assez à l'aise sur cette surface. Outre Clijsters et Hénin, seule Els Callens est inscrite dan le tableau féminin. Malheureusement, après un premier tour piège face à Barbara Rittner, une bonne joueuse de gazon, elle devra se mesurer à... Serena Williams ! A première vue, la tâche semble insurmontable pour l'Anversoise mais elle devra se rappeler qu'il y a un an, au troisième tour, elle n'avait perdu que 7/6-7/6 contre la même joueuse. La mission n'est donc pas impossible et ce serait un fameux cadeau si Els pouvait offrir à Kim... la première place mondiale !
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