Australian OpenL’Open d’Australie apporta la preuve que la saison est trop longue et que l’ATP devrait réfléchir à accorder une vraie pause aux joueurs. La plupart des meilleurs arrivèrent aux antipodes sans être suffisamment préparés et se firent cueillir très tôt dans le tournoi. La victoire finale revint à André Agassi… dont on sait qu’il joue maintenant moitié moins de tournois que ses collègues. L’Américain, visiblement plus frais que tous les autres, ne connut qu’une (petite) frayeur, au troisième tour contre la Français Escudé, le seul à lui prendre un set. Ses autres adversaires furent laminés, à l’image du Coréen Lee, étonnant vainqueur à Sydney quelques jours plus tôt et qui ne put prendre qu’un jeu au Kid de Las Vegas. Sept jeux pour Grosjean en quart de finale, autant pour Ferreira en demi et cinq seulement pour le surprenant Rainer Schüttler en finale, la tornade Agassi fit plus de dégâts que la canicule australienne à Melbourne. Des autres favoris, seul Ferrero était au rendez-vous des quarts de finale. Federer, battu en cinq sets face à sa bête noire Nalbandian, Hewitt surpris au même stade par El Aynaoui, au grand dam de tous les spectateurs, Safin forfait dès le troisième tour, Moya battu au deuxième par l’Américain Fish, aucun ne réussit à tenir son rang dans ce tournoi. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres et cette hécatombe profita à Schüttler, 36è joueur mondial qui traça sa route jusqu’en finale éliminant, à chaque fois en 4 sets, Blake, Nalbandian et Roddick. Il devint ainsi le premier Allemand depuis Becker, 7 ans plus tôt, et surtout le 6è de l’histoire, à atteindre une finale en Grand-Chelem. Roddick avait, il est vrai, l’excuse d’être totalement épuisé après un match mémorable de près de 6 heures face à Younes El Aynaoui, conclu sur le score incroyable de 21/19 au cinquième set. En atteignant la demi-finale, Wayne Ferreira réalisait également un record : celui du plus long temps à attendre entre deux demi-finales. Le Sud-africain n’avait atteint ce stade qu’une fois, à l’Open d’Australie 91, soit 12 ans plus tôt ! Coupe DavisLe mois suivant, Rainer Schüttler allait apprendre, à ses dépens, qu’une semaine n’est pas l’autre. Etrillé par Gaudio le premier jour de la rencontre de Coupe Davis entre l’Allemagne et l’Argentine, il précipita la défaite de son équipe qui s’inclina lourdement (5/0) sur la terre-battue sud-américaine. La Grande-Bretagne (privée de Henman et Rusedski, blessés) ne put faire que de la figuration (4/1) en Australie alors que la France battait facilement la Roumanie sur le même score. Les tenants du titre russes, sans Safin, s’en sortirent de justesse en République Tchèque. C’est le néophyte Davydenko (vainqueur de son premier tournoi à Adélaïde un mois plus tôt) qui scella le score en battant Stepanek en cinq sets. Le suspens tint aussi jusqu’à l’ultime rencontre entre les Pays-Bas et la Suisse. Cette dernière l’emporta grâce au succès de Kratochvil en 4 sets face à Verkerk. Mais les deux victoires en trois sets de Federer ont lourdement fait pencher la balance dans le camp suisse.La surprise de ce premier tour vint de Croatie où l’équipe locale domina 4/1 les Etats-Unis, privés il est vrai de Roddick. Vainqueur de ses trois matchs, Ljubicic fut le grand artisan de cette victoire. Petite surprise aussi en Suède où Jona Bjorkman offrit la qualification à son équipe en battant Kuerten dans le quatrième match. En déplacement sur la terre-battue espagnole, nos compatriotes n’espéraient pas grand chose de cette rencontre, finalement perdue 5/0. Malisse et Christophe Rochus ne parvinrent pas à prendre un set à Moya et Ferrero le premier jour. Il faut néanmoins saluer la belle première sélection de Kristof Vliegen. Finaliste surprise du premier tournoi de l’année à Adélaïde, Kristof se distingua en double aux côtés d’Olivier Rochus en poussant la paire Corretja/Costa au cinquième set. C’est toutefois sur le périlleux match de barrage en Autriche, fin septembre, que nos compatriotes devaient maintenant se concentrer. Indian Wells, MiamiPas en grande forme en tout début d’année, Hewitt se rattrape bien sur le ciment américain puisqu’il s’impose à Scottsdale et surtout à Indian Wells, premier Master Serie de la saison. Le n° 1 mondial fut, à nouveau, malmené contre El Aynaoui au premier tour mais le reste de son parcours fut plus tranquille et il s’imposa 6/2-6/2 contre Kuerten en finale. Le parcours du Brésilien fut nettement plus difficile puisqu’il dût se défaire de Ivanisevic, Federer, Blake et Schüttler (à nouveau dans les meilleurs) pour atteindre ce niveau. Le tournoi fut encore marqué par de nombreuses surprises. A tel point qu’on retrouvait, en quart de finale, trois joueurs issus des qualifications, tous trois Américains. Vahaly se défit de Gonzalez, Ferrero et Robredo alors que Ginepri bénéficia de l’abandon de Novak et d’un Safin inexistant (battu 6/0-6/1). Quant à Spadea, après avoir battu Srichaphan, Kiefer et Olivier Rochus, il poursuivit sa route en disposant de Vahaly avant de s’incliner en demi contre Hewitt. Olivier Rochus réalisa également un très beau parcours. Repêché des qualifications (où il avait perdu face à… Vahaly), il domina Santoro et Costa. Ce parcours faisait suite à une bonne série lors des tournois indoors (quart à Marseille, finale à Copenhague). La joie de Hewitt fut de courte durée car il s’inclina d’entrée à Miami face au vétéran Francisco Clavet. C’est André Agassi, décidément très en forme, qui remporta ce deuxième Master Serie. En difficulté face à Philippoussis en huitième de finale puis face à El Aynaoui en quart, il disposa plus facilement des Espagnols Costa et Moya dans les deux derniers tours. Ce tournoi fut nettement plus calme que le précédent. Robbie Ginepri, cette fois bénéficiaire d’une « wild-card », se retrouva une nouvelle fois en quart de finale. Le vétéran Todd Martin atteignit également ce stade, donnant au passage une petite leçon à son jeune compatriote Andy Roddick.
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