C'est après une finale assez décevante que Justine Hénin-Hardenne remporte son premier titre du Grand Chelem, celui qui lui tenait le plus à cœur, face à Kim Clijsters. Mais peu importe pour elle, seule comptait la victoire… et elle est très belle. D'Ostende à Virton en passant par Bree, Rochefort
et surtout la Grand Place de Bruxelles où était installé
un écran géant, c'est la Belgique entière qui était
réunie pour vivre cet événement historique. Le
spectacle fut toutefois de courte durée. Kim, étonnamment
timorée, ne réussira que quelques coups d'éclats.
Trop peu pour inquiéter une Justine sûre d'elle et détendue
comme jamais, un peu comme si la victoire sur Serena Williams jeudi
avait fini de lui construire la confiance qu'une telle championne mérite. Ferrero en favori Les demi-finales masculines avaient, auparavant, vu les victoires de Juan-Carlos Ferrero et de Martin Verkerk. L'Espagnol n'a connu que peu de difficultés pour disposer d'Albert Costa dans la revanche de la dernière finale. Il faut dire que le tenant du titre était fort éprouvé par les quatre marathons qu'il a disputé et n'a tenu qu'un set et demi avant de craquer physiquement. Il reste que, sur l'ensemble du tournoi, le Catalan, qu'on disait loin de son niveau, a défendu son titre avec beaucoup de panache. Le Hollandais Verkerk, quant à lui, a poursuivi son parcours surprise en dominant, en trois sets, le petit Argentin Coria, pourtant tombeur d'André Agassi et joueur le plus constant lors des tournois préparatoires. Le match fut émaillé par un incident rare. Sur le dernier point du premier set, Coria jette, de rage, sa raquette en direction des bâches et passa à deux doigts de toucher un ramasseur de balle. L'Argentin, visiblement désolé, s'excusa avec insistance auprès du "ball boy" et, beau geste, retira sa chemise pour la lui offrir. Il n'empêche que le règlement stipule que si un joueur jette volontairement un objet en direction de quelqu'un, il risque l'exclusion. Après de longues palabres, l'arbitre et le juge-arbitre ont décidé de faire continuer le match, prétextant que le ramasseur n'avait pas été touché. Coria a sans doute été sauvé parce que les officiels n'ont pas osé interrompre une demi-finale sur le central. Ca n'a pas empêché Verkerk de remporter les deux manches suivantes, et le match. Heureusement car le Hollandais aurait eu matière à se plaindre. Plus de surprise en revanche pour le Batave lors
de la finale. Juan-Carlos Ferrero, trop fort sur cette surface, remporte
le titre en trois petits sets (6/1-6/3-6/2). Pour lui aussi, cette
victoire est un rêve devenu réalité. L'Espagnol
n'a jamais caché que Roland-Garros était son tournoi
préféré. En quatre participations, il y a remporté
23 des 26 rencontres qu'il a disputées. Il confirme également
la mainmise espagnole sur le tournoi parisien en devenant le sixième
Ibère après Santana (61, 64), Gimeno (72), Bruguera
(93, 94), Moya (98) et Costa (02) à s'y imposer. Sur la même
période, seuls les Suédois (6 titres de Borg et trois
de Wilander) ont fait mieux. Mais, à la différence des
Scandinaves, les Espagnols ne semblent pas prêts à s'arrêter. Cette 102è édition du tournoi restera comme un Grand-Cru.
Certains matchs ont atteint des sommets, pas toujours du point de
vue technique mais souvent du point de vue émotionnel. La demi-finale
entre Serena Williams et Justine Hénin-Hardenne est évidemment
dans toutes les mémoires mais d'autres rencontres (Ferrero-Gonzalez,
Agassi-Ancic,…) n'ont rien à leur envier. Pour dix millions de Belges également... |