Les deux derniers quarts de finale de l'édition 2003 de Roland-Garros se sont transformés en combats de Titans ! C'est en effet après des luttes de plus ou moins 3h30 que Juan-Carlos Ferrero et Albert Costa ont obtenu leur ticket pour le dernier carré. Décidémment, Albert Costa est bien décidé à défendre son titre jusqu'au bout. Pourtant, Robredo avait pris les choses en main d'entrée avec toujours ce même coup droit fouetté et ces amorties assassines qui sont ses marques de fabrique. Pris à la gorge, Costa semblait incapable de freiner son adversaire et lorsque le plus jeune des deux Espagnols mena 6/2.6/3, plus personne ne croyait que le vainqueur de l'édition 2002 pourrait revenir cette fois. Mais Robredo a aussi eu un parcours difficile. Au premier tour, il était mené deux sets à un lorsque son adversaire (Giovanni Lapentti, le petit frère de Nicolas) dût abandonner. Ses deux exploits face à Lleyton Hewitt et Gustavo Kuerten furent aussi très éprouvants. Rien d'étonnant dès lors à le voir ralentir au 3è set, remporté par Costa 6/4. Tommy fait le "forcing" au début de la manche suivante pour tenter de conclure en quatre sets. Mais Costa s'accroche, défend de mieux en mieux et revient au score avant de prendre les devants et l'emporter 7/5. La dernière manche n'est plus qu'une formalité pour Costa qui s'impose 6/2. Le Catalan devient ainsi le 4è joueur de l'histoire a se qualifier au moins pour la demi-finale d'un tournoi du grand Chelem en remportant 4 matches en cinq sets après Denton (qui avait même joué la finale) à l'Open d'Australie 81, Todd Martin à Wimbledon 94 et Nicolas Lapentti à l'Open d'Australie 99. Après ses cinq premiers matchs, il n'a joué qu'un heure de moins que sur les sept matchs qu'il a disputé l'année dernière ! Face à la solidité d'un Ferrero en demi-finale, ce sera très dur. Un combat, deux amis Car nous aurons bien droit à un "remake" de la finale 2002 ce vendredi. Face au Chilien Fernando Gonzalez, un homme qu'il connait bien puisqu'il l'a de nombreuses fois rencontré chez les juniors, Ferrero a eu très peur. Gonzalez est un joueur hors norme. Frappant tous ses coups avec un maximum de puissance, il peut, d'un set à l'autre, être irrésistible ou arroser les bâches. C'est d'ailleurs ce qui arrive dans les trois premières manches. Ferrero menant 6/1.3/6.6/1 après 1h40 de jeu décousu. L'Espagnol semble se diriger vers une victoire facile d'autant que le Chilien accuse le coup physiquement. Mais Gonzalez, qui n'a pourtant rien d'un roseau, plie mais ne se rompt pas. Il sauve 7 balles de break (21 sur l'ensemble du match !) et s'accroche. C'est finalement Ferrero qui devient fébrile et perd son service et le set au douzième jeu (7/5). Le doute se lit sur son visage mais il reprend vite sa marche en avant, fait le break et mène 3/1. A 3/2, Gonzalez lâche tous ses coups et recolle sur un exceptionnel contre de coup droit... mais il reperd son service directement. A 5/4, Ferrero sert pour le match et mène très vite 40/0. Toujours aussi généreux dans chaque frappe, Gonzalez revient grâce à quelques coups fabuleux (dont un retour bloqué en revers qui met le feu au central). L'Espagnol obtient une 4è balle de match. Sauvée, tout comme la 5è. Sur la 6è, le Chilien rate son retour. C'est presque en pleurs qu'il viendra se jetter dans les bras de son vainqueur du jour. L'étreinte durera plusieurs longues secondes pendant que Gonzalez susurre à l'oreille de son ami quelques mots, probablement des encouragements pour la suite. Le public est debout après ce spectacle exceptionnel, peut-être le plus beau match du tournoi. Ferrero, lui, atteint sa quatrième demi-finale à Paris. Avant lui, seul Borg (78-81), Wilander (82-85), Lendl (84-87) et Courier (91-94) ont réussi un tel exploit. Par rapport à ces quatre champions, il manque toujours une victoire à Juan-Carlos. Ce sera peut-être pour dimanche mais il lui faudra d'abord prendre sa revanche sur Albert Costa. |