Charly Roosemont est le directeur du Iris Ladies Trophy, il a accepté de répondre à quelques questions sur l'organisation de l'épreuve. Charly Roosemont, est-ce la première année que vous êtes le directeur du tournoi ?Oui, c’est ma première expérience. Et vous avez participé aux précédentes éditions ? Non, je me suis contenté d’amener des sponsors. Il n’y a pas eu de tournoi l’année passée, était-ce un problème de sponsors ? Non, non. En fait, le directeur précédent, Didier Cossemans, celui qui a mis sur pied le tournoi a décidé de se retirer en février. On n’avait plus le temps de reprendre une telle organisation en cours de route donc, on a décidé de laisser tomber. J’ai repris le flambeau quelques mois plus tard. Comment prépare-t-on un tournoi de cette catégorie ? Longtemps à l’avance. En fait, je suis
occupé avec ça depuis le mois de novembre… pas
à plein temps évidemment. La première étape,
c’est de trouver des sponsors parce que sans les sponsors, il
n’y a pas de tournoi. C’est aussi simple que ça
! Après la recherche des sponsors, quelle est la deuxième étape ? Après, on commence à organiser la chose.
Ca passe d’abord par des réunions avec le juge-arbitre
parce que c’est lui qui connaît le règlement. A
ce moment-là, on commence à recruter les bénévoles
qui veulent bien nous aider au niveau de l’organisation. Ensuite ? Ensuite, j’ai dû organiser une conférence de presse, le 5 juin. J’ai appelé l’agence Belga pour trouver des journalistes car il faut bien faire un peu de pub si on veut amener du monde. Après, il faut réunir le plateau, comment ça fonctionne ? Ca, c’est l’ITF qui s’en occupe. Le tournoi est annoncé dans le calendrier et les filles s’inscrivent. A la conférence de presse, j’ai pu annoncer qu’il y avait 255 inscrites. Pour un tournoi de 32 joueuses dans le tableau final et 64 dans les qualifications, ça devait être suffisant. Malgré tout, on n’a finalement réunit que 48 joueuses dans les qualifs. Comment est-ce possible ? Eh bien les « acceptance lists » sont publiées deux semaines avant le début du tournoi mais, entre temps, certaines filles ont peut-être appris qu’elles pouvaient jouer dans un 25.000 $ par exemple et donc elles se « désinscrivent » ici. La dernière semaine, on a tous les jours des coups de fil pour nous annoncer un forfait et donc l’ « acceptance list » est constamment modifiée. Les joueuses belges doivent, elle aussi, passer par l’ITF ? Tout à fait. Mais c’est vrai qu’on est en contact soutenu avec l’AFT, qui, elle-même, est en contact avec la VTV. C’est aussi l’AFT qui s’occupe de la désignation des « wild-cards » ? Oui, ça c’est un accord entre nous.
Normalement, c’est le directeur du tournoi qui en décide
mais j’estime que mes connaissances des jeunes espoirs n’est
pas suffisante. Eux connaissent bien les étoiles montantes
et je pense qu’ils sont plus aptes à décider de
ça. Quels sont les services offerts aux joueuses ? Il y a d’abord les services qu’on «
doit » leur offrir. On doit par exemple leur organiser le logement.
Ca, c’est quelque chose pour lequel j’ai un peu «
ramé ». Il y a l’hôtel officiel qui est l’hôtel
Gosset qui est bien et pas trop cher mais certaines joueuses ne peuvent
quand même pas se le payer. Là, j’ai manqué
d’expérience et je m’y suis pris un peu tard pour
les « cheap ». Pour ce qui n’est pas obligatoire ? Pour ce qui n’est pas obligatoire, elles ont des réductions pour les repas au club-house. Aussi que quelques autres avantages comme fax, téléphone, de l’/4eau gratuite pour monter sur le terrain, etc. La communication n’est pas trop difficile avec les joueuses ? Bien sûr, tout se fait en Anglais parce que c’est la langue véhiculaire. Mais ce n’est pas un problème car tous les officiels doivent être bilingues. Bien sûr, avec les filles qui viennent d’Espagne ou d’Asie, ce n’est pas toujours évident. Elles parlent bien Anglais mais leur accent n’est pas toujours facile à comprendre, surtout au téléphone. Quelles sont les favorites pour vous ? Je dirais que Flipkens a une bonne chance, elle est en train de monter. Stephens, la n°1 du tableau, connaît bien le tournoi puisqu’elle a déjà joué il y a deux ans. La Russe qui la suit (ndlr : Maia Kondratieva) ne doit pas être loin. Et les autres Belges ? Les autres Belges ont leur chance bien sûr. Vous savez, je crois que le potentiel général du circuit féminin à énormément progresser ces cinq à dix dernières années. Bien sûr, les dix premières mondiales sont loin au-dessus. Mais à partir de la 150è place, elles se valent. A mon avis, ici, c’est très ouvert. Stephens est classée un peu après la 300è place mondiale mais, la différence entre la 300è et la 400è, il faut la trouver ! Bien sûr, celles qui sont ici avec un classement de onze cent, évidemment, elles ont moins de chance. Enfin, quel avenir voyez vous pour le tournoi ? Si les circonstances font qu’on peut renouveler l’expérience l’année prochaine, je suis tout à fait prêt à recommencer. En principe, il devrait y avoir une édition 2004 mais ça dépend avant tout des sponsors, surtout Peugeot et la Région de Bruxelles-Capitale. Mais ça restera un 10.000 $ ? Oui, on ne cherche pas à aller plus haut. Nos objectifs ici, il y en a trois. On veut faire plaisir aux membres, leur offrir quelque chose en juillet et aussi à notre gérant évidemment pendant la période des vacances. Ca, c’est un petit objectif. Mais on est là surtout pour donner une chance à des jeunes belges de connaître leurs premières victoires. On a eu la chance d’avoir Kim Clijsters comme première gagnante, ça c’est formidable pour donner de la motivation aux jeunes. Enfin, on a, ici, une école de jeunes et on veut leur montrer qu’en travaillant un peu, il y a moyen de faire autre chose que simplement taper dans une balle. Ils sont d’ailleurs intégrés à l’organisation puisqu’on leur demande, entre autre, de s’occuper des terrains quand les matchs sont finis. Ca leur donne l’occasion de voir des matchs d’un bon niveau et, je l’espère, d’apprendre quelque chose. Pas de projet de monter un tournoi masculin non plus ? Non, ça n’entre pas dans mes cordes.
En plus, je pense que, à ce niveau là, le tennis masculin
est moins intéressant, moins porteur. Bien sûr, si demain
on avait Lleyton Hewitt qui venait, ça serait autre chose,
c’est une autre planète. |