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Présentation de l'Autriche

Le tirage au sort des matchs de barrages de Coupe Davis effectué hier à Londres a désigné l'Autriche comme adversaire de la Belgique. Alors que Clijsters et Hénin-Hardenne recevront les Autrichiennes dans deux semaines à Bree, nos garçons devront se déplacer, à la mi-septembre, dans le pays alpestre.

Quels sont les joueurs que nous aurons à affronter ? Sur quelle surface ? Quelles seront nos chances ? Les points qui vont suivre devraient vous éclairer sur ces questions que vous vous posez sûrement.

1. Le pays

L'Autriche a connu son heure de gloire tennistique depuis le milieu des années 80 jusqu'à la retraite de Thomas Muster (Ndlr : dernier match à Roland-Garros en 1999). Grâce à trois joueurs, (Muster bien sûr mais également Horst Skoff et, dans une moindre mesure, Gilbert Schäller) elle a joué les premiers rôles, au moins sur terre-battue, pendant plus de 10 ans.

C'est en 1905 qu'elle joue sa première Coupe Davis et sa première demi-finale d'ailleurs. Mais à l'époque, l'épreuve n'en est qu'à ses balbutiements et seules 4 équipes y participent... qualifiant donc l'Autriche automatiquement pour les demi-finales. De retour en 1924, l'équipe aura toutes les peines du monde à accrocher les meilleures équipes avant les années 80 (une seule demi-finale de zone européenne en 36 !).
En demi-finale de zone de 81 à 85 puis en finale en 86 et 87, l'Autriche obtient enfin son sésame pour le groupe mondial l'année suivante grâce à une victoire sur la Grande-Bretagne. Elle s'y maintiendra jusqu'en 96 (avec une seule dégradation en 92). Son meilleur résultat, elle l'obtient en 1990 en battant l'Espagne, puis l'Italie pour retrouver enfin les demi-finales du Groupe Mondial.
Ce week-end là, l'Autriche passa à deux doigts de l'exploit face aux Etats-Unis d'Agassi et Chang. Dans une ambiance surchauffée (le terrain en terre-battue avait été construit dans un coin d'un stade de foot !), les Américains ne s'imposeront que lors du dernier match, Skoff ayant même mené deux sets à zéro avant que la pluie n'interrompe la partie et que Chang ne refasse son retard au retour des vestiaires.

En fait, l'Autriche aurait pu réaliser d'autres exploits de ce type à l'époque mais une certaine mésentente (c'est un doux euphémisme) entre Muster et Skoff empêcha l'équipe de trouver son plein rendement. Depuis 96, l'Autriche n'a retrouvé qu'une seule fois le Groupe Mondial (défaite au premier tour face à la Slovaquie en 2000) et cherche un petit peu un second souffle.

2. Les joueurs

Stefan Koubek : ce gaucher de 26 ans est le leader incontesté de l'équipe de par ses résultats sur le circuit et de par son classement mais n'a pas encore réussi à trouver son rythme en Coupe Davis puisqu'il a remporté 10 matchs mais en a perdu autant (il n'a jamais joué le double).
Joueur fantasque, il connait sans arrêt des hauts et des bas dans sa carrière. Cette année par exemple, il a remporté ses 7 premiers premiers matchs (et par la même occasion le très côté tournoi de Doha) et perdu les 7 suivants !
Joueur tenace au revers à deux mains solide, il possède aussi une très bonne première balle. Actuellement 57è mondial en simple (mais il fut 20è en mars 2000) et 393è en double, il compte aussi des victoires à Atlanta en 1999 et Delray Beach en 2000 ainsi qu'un quart de finale à l'Open d'Australie 2002 et un huitième à Roland-Garros 1999.
Il préfère de loin jouer sur terre-battue et sur dur. Depuis le début de sa carrière, il a atteint 22 fois au moins les quarts de finale d'un tournoi ATP, à 19 reprises ce fut sur l'une de ces deux surfaces. Il semble être très à l'aise chez lui puisqu'il n'a perdu qu'un seul match à domicile en Coupe Davis (sur ses 10 défaites !) et a déjà atteint au moins les quarts de finale dans les 3 tournois disputés en Autriche.
Jurge Melzer : gaucher lui aussi, il est un grand espoir du tennis autrichien depuis sa victoire à Wimbledon junior en 1999 mais commence seulement à prendre sa place comme solide deuxième joueur.
Il a fait son entrée dans le top 100 (97è au dernier classement) au terme d'une bonne année 2002 qui l'a vu atteindre deux finales en Challenger et la demi-finale à Umag. Adepte du service-volée (ses idoles de jeunesse étaient Edberg, Rafter et Stich !), son jeu d'attaque s'exprime bien sur toutes les surfaces.
Sélectionné dès ses 18 ans en Coupe Davis, il a d'abord perdu ses 8 premiers matchs (4 simple, 4 doubles) avant de remporter ses premiers matchs cette saison dont le 5è match décisif face au Finlandais Ketola dimanche dernier. Il peut aussi très bien tenir sa place en double
Werner Eschauer : A presque 29 ans, il n'a encore jamais été sélectionné en Coupe Davis. Ses récents résultats (victoire au Challenger de Séoul en octobre et deux autres finales) lui ont valu d'être maintenant le 3è joueur et, s'il confirme d'ici là, il se pourrait très bien qu'il ait la chance de représenter son pays en septembre, ne fût-ce que comme remplaçant. Il est en outre capable de bien se défendre sur toutes les surfaces.
Julian Knowle : Encore un gaucher, il aura lui aussi 29 ans à la fin du mois. Knowle est LE spécialiste de double de l'équipe. Classé 56è mondial de la catégorie, il a inscrit son nom au palmarès de 13 challengers et de trois tournois ATP (Copenhague et Umag 2002, Chennai 2003) ces quatre dernières années. Il semble avoir pourtant encore du mal à s'imposer en Coupe Davis puisqu'il a perdu 6 matchs et n'en a remporté qu'un, le dernier face à la Finlande.
En simple, il est loin d'être manchot puisqu'il a atteint le troisième tour à Wimbledon l'an passé et a déjà remporté 6 Challengers et l'unique match qu'il a pu jouer dans cette catégorie en Coupe Davis (il y avait tout de même battu Ljubicic en 3 sets il y a deux ans !). Il serait quand même peu probable qu'il soit sélectionné en simple, surtout si sa fédération choisi de jouer la rencontre sur terre-battue.
Markus Hipfl : ce véritable crocodile de la terre-battue dans la plus pure tradition de ses prédécesseurs (Skoff, Schaller,...) est devenu un héros dans son pays en sortant presque à lui tout seul la Suède lors des matchs de barrage de 1999. Agé alors de 21 ans, il avait battu Norman et Gustafsson en 3 sets à chaque fois !
C'est d'ailleurs un vrai spécialiste de l'épreuve puisqu'il a remporté 10 victoires et perdu seulement 3 matchs. Sur sa surface de prédilection, il n'a même perdu qu'un seul match et c'était... sur abandon pour blessure.
Il faut dire que Hipfl n'est pas épargné par les problèmes physiques. Aujourd'hui encore, il reprend la compétition après 5 mois d'interruption et une opération à l'épaule. Son classement s'en est d'ailleurs ressenti puisque, de la 63è place il y a un peu plus d'un an, il a chuté à la 161è place.
S'il réussit son retour et que la rencontre a lieu sur terre-battue, il sera très dangereux.
Alexander Peya : ce droitier de 21 ans commence à percer sur le circuit des Challengers. Il est toutefois peu probable qu'il soit sélectionné pour un autre match que le double. Il a d'ailleurs permis à son équipe de remporter ses deux doubles (avec Melzer face à la Norvège et Knowle face à la Finlande) cette année.

3. La sélection

Trois de ces six joueurs seront très probablement sélectionnés : Koubek, Melzer et Knowle. Koubek est incontestable en simple, quelle que soit la surface choisie. Il sera épaulé soit par Hipfl si celui-ci réussit son retour, soit par Melzer. Knowle est quand à lui certain pour le double et aura comme partenaire soit Melzer si celui-ci ne joue pas le simple, soit Peya. Eschauer ne sera dans l'équipe qu'en cas de forfait de l'un ou l'autre des joueurs.

4. La surface

Tout dépendra des résultats de Hipfl ces prochaines semaines. S'il réussit son come-back, l'Autriche pourra aligner, avec Koubek et Hipfl, une équipe extrêmement dangereuse sur terre-battue.

Ca ne semble toutefois pas être le cas pour l'instant (il n'a remporté qu'un match sur 6 depuis deux mois) et la fédération autrichienne pourrait donc opter pour une surface dure. Vu la date (mi-septembre), il n'est pas inimaginable non plus que la rencontre se déroule en salle, même si Koubek y est moins performant.

5. Les anciennes confrontations

Ce sera la 4è fois que nos deux pays s'affrontent et l'Autriche mène largement 3/0. Ces victoires (3/2 à Bruxelles en 33, 4/1 à Vienne en 36 puis de nouveau 3/2 à Bruxelles en 80, toutes acquises en salle) ne sont pas vraiment une indication, beaucoup d'eau étant passée sous les ponts du Danube depuis.

Une statistique plus pertinente est celle entre les joueurs actuels de l'équipe :

Xavier Malisse a battu 2 fois Koubek à la fin de l'année dernière aux Masters Series de Madrid et de Bercy (mais c'était en salle). Sur terre-battue, il a toutefois perdu son seul match face à Hipfl (à Sankt Polten en 2001) mais a battu Eschauer en deux sets lors du même tournoi, au tour précédent.
Olivier Rochus avait perdu son premier match face à Koubek en trois sets (à Atlanta en 2001, sur terre-battue américaine) mais l'a battu il y a un peu plus d'un mois à Rotterdam, en salle. Contre Hipfl, il avait dû abandonner lors de leur premier match mais avait remporté les deux autres sans perdre un set et à chaque fois sur terre-battue, ça peut avoir son importance. Il a également battu Melzer en Challenger (en salle) l'année passée et Knowle en 2000.
Kristof Vliegen n'a joué qu'une fois contre un Autrichien, c'était face à Eschauer à Genève (sur terre) l'année passée et il l'avait emporté.
Enfin Christophe Rochus n'a joué que face à Hipfl et a perdu mais le match remonte à quatre ans et demi déjà !

6. Nos chances

Comme dit précédemment, il est évident que le tirage aurait pu être plus mauvais. Néanmoins, il serait mal venu de pavoiser. Ces Autrichiens savent jouer au tennis, c'est incontestable. En outre, ils aiment la Coupe Davis et particulièrement quand ils peuvent jouer chez eux. Un déplacement sur terre-battue face à un Koubek et un Hipfl à leur maximum et avec un Malisse dans la petite forme qu'il connaît actuellement serait même un match piège, très difficile à remporter.

Notre chance réside peut-être dans le fait que le double n'est, pour une fois, pas perdu d'avance. Pour le reste, tout dépendra de la surface choisie et, surtout, de l'état de forme physique (et surtout mentale) des joueurs en présence.